Bien parti pour être la réussite de la saison en matière de japanimation, Usagi Drop est l'adaptation par Production I.G. du josei manga de Yumi Unita, publié chez nous par les éditions Delcourt. Le huitième tome d'Un drôle de père sort d'ailleurs la même semaine que Xenoblade Chronicles, (oui oui, les deux n'ont rien à voir mais bon).

J'aurai bien du mal à choisir lequel commencer en premier..

Petit récap' pour ceux qui ne seraient pas encore informés du synopsis : Usagi Drop conte l'histoire de Daikichi, trentenaire et salarié, dont le grand-père décède de vieillesse en laissant derrière lui... son dernier enfant, une certaine Rin, tout juste âgée de 6 ans. La famille venant pour les obsèques du grand-père est nombreuse, pourtant personne ne veut entendre parler de cette fille illégitime dont la mère a disparu. Face à une telle froideur, Daikichi demande à sa jeune tante si elle souhaite venir vivre avec lui. Commence alors une cohabitation pour le moins originale.

Adapter l'oeuvre de Yumi Unita en une série de 11 épisodes n'était pas gagné d'avance. En effet, la narration est pour le moins particulière, mêlant le social et l'humour, pour une alchimie détonante. Il ne faut pas voir en Usagi Drop un shôjo comme Babe My Love, l'histoire étant ici très réaliste : élever un enfant seul ne peut pas se faire qu'avec de la bonne volonté, il faut songer à comprendre quels sont les besoins de ce petit bout de chou, l'inscrire à la crèche, puis à l'école maternelle... Que l'un de ses parents soit vivant ne change rien au fait que la petite Rin a été abandonnée très tôt par les deux, et cela s'en ressent dans son caractère. Elle a beau être de nature enjouée, elle ne peut s'empêcher d'avoir peur lorsqu'elle se retrouve la dernière à être récupérée à la crèche, ou encore quand elle entend parler de la mort. Toutes ces craintes se manifestent de différentes façons, et Daikichi y fait face par le dialogue direct, ou en demandant conseil à ses relations. Chacun a une vision différente de la vie et de l'éducation à offrir, ce qui fait qu'on s'attache beaucoup aux personnages, aussi secondaires soient-ils.

L'adaptation dans son ensemble est très fidèle au manga, et cela s'en ressent sur tous les niveaux : les tons pastels d'un début d'épisode laissent place à des couleurs un peu plus ternes par la suite, et le trait de l'auteur est respecté à la perfection. Les musiques, très discrètes, n'ont pas pour but de véhiculer un surplus de pathos, elles font simplement leur travail, ni plus ni moins. Les doublages sont dignes de louanges également, on craquera en particulier pour la voix d'Ayu Mastuura, qui interprète Rin et ses humeurs changeantes. Hiroshi Tsuchida s'occupe de faire le bourru Daikichi, qui cache un cœur gros comme ça.

Actuellement à sa première moitié, l'adaptation couvre les deux premiers tomes du manga. On peut donc supposer qu'elle ira jusqu'à la fin du quatrième et guère au-delà. Le cinquième volume propose en effet une ellipse narrative d'une dizaine d'années, ce qui fait changer le manga de ton. Daikichi est mis en retrait, et l'oeuvre de Yumi Unita s'apparente plus aux shôjo traitant des romances lycéennes, malgré la patte graphique de l'auteur toujours bien présente. On peut néanmoins espérer que cette première saison rencontrera un succès suffisant pour permettre l'adaptation de la fin du manga pour l'année prochaine. Le contraire serait quand même bête, ce josei étant fini en 9 tomes au Japon.

Petite précision, l'anime est diffusé par Wakanime en streaming légal et VOSTFR, quelques heures après sa parution au Japon. Alors n'hésitez pas, cet anime gagne vraiment à être connu.

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