Luminous Arc, sorti en 2007, fut pour moi une excellente surprise.
Ambiance et design réussis, personnages attachants, gameplay bien huilé, mise en scène astucieuse s'additionnaient pour faire de ce jeu une expérience hautement addictive.
Seules petites ombres au tableau : une difficulté trop légère et des allers-retours fastidieux pour customiser son équipement.
Le deuxième épisode aura-t-il su conserver ces forces tout en gommant ces faiblesses, pour faire de cette saga une nouvelle place forte du Tactics-RPG ?
Réponse ci-dessous.
Héros malgré lui
Dans le royaume de Carnava, alors qu'arrive l'heure du feu d'artifice annonçant le festival de la Fleur-Étoile, la reine Sophia s'inquiète de la menace représentée par la "Sorcière de l'ombre gelée".
Le jeune Steiner, le plus jeune chevalier à avoir été nommé capitaine, et brillant scientifique, est en train de finaliser une arme, le "Runic Engine", afin de la contrer.
Roland et son frère Rasche, deux jeunes apprentis chevaliers s'entraînant sous les ordres de leur père Steven, acceptent de se rendre au feu d'artifice avec leur amie Rina, la sœur de Steiner.
En route, ils tombent sur une Althea, une apprentie sorcière poursuivie par Josie, chat volant au service de la sorcière qui sème le trouble. Ils se réfugient dans le laboratoire de Steiner, où le destin de Roland va basculer, lorsque le Runic Engine va s'attacher à son bras, faisant de lui le nouveau héros que le royaume attendait...
Les premières minutes du jeu sont donc consacrées à poser les bases du scénario, qui, d'une facture assez classique, constitue malheureusement un des points faibles de ce nouvel opus.
Ca démarre mal...
En effet, une fois le décor planté et le héros placé dans le vif du sujet, on fait la connaissance des "méchants".
Le problème, c'est qu'on les croise un peu trop souvent : après un premier affrontement, ils s'enfuient sous l'œil de nos héros passifs, pour revenir quelques combats plus tard. Cette fois, après que nos héros les aient vaincus, ils décident de dévoiler leur "vraie" force et mettent tous nos héros à terre et s'en vont, pour revenir quelques combats plus tard, etc...
Il arrive même de vaincre deux boss, qui reviennent au combat suivant, accompagnés cette fois de leur maître, comme si de rien n'était !
Cette construction scénaristique, typique de nombre de RPG, est ici poussée à l'extrême, et accompagne le joueur tout au long du jeu et durant ses rencontres avec les différents grands ennemis qui vont se succéder au fil de l'aventure. C'est dommage car il en émerge une certaine frustration et un sentiment d'inutilité vis-à-vis du temps passé sur certaines batailles.
A cela s'ajoute une déception de taille : le nombre de personnages jouables lors des combats est passé à 6, contre 8 dans l'épisode précédent ! Si l'on se doute que ce choix a été dicté par des contraintes techniques, il n'en demeure pas moins frustrant, d'autant que le design des personnages étant fort réussi, la composition d'équipe devient vite un vrai crève-coeur...
Pour autant, Luminous Arc 2 mérite-t-il la poubelle ?
Eh bien, je dis NON !
Le charme aux paires
Dès les premiers instants, le charme opère : Luminous Arc 2 est très soigné techniquement et son univers coloré envoûtant. Lors des phases de discussion, les arts sont encore plus grands et fins que dans le premier épisode, et les expressions des visages variées.
Tous les dialogues clés sont doublés, et le design est vraiment réussi : chaque personnage possède son caractère propre et une histoire assez développée. On s'attache vite aux deux frères Roland et Rasche, on déteste le prétentieux Steiner, on fantasme sur l'autoritaire et sexy Dia ou encore la voleuse Karen (oui, ça n'engage que moi !).
Au total, ils seront une bonne quinzaine à postuler pour une place dans votre équipe, dont deux connaissances du premier épisode à "dénicher".
L'humour est très présent, notamment à travers certains personnages comme le chat Josie ou le pervers Kaph, dont les expressions et bêtises se révèlent plus d'une fois hilarantes. Les absurdes et rigolotes petites scènettes faisant la part belle aux kopins (sorte de petits radis, finalement ?) ponctuent toujours la fin de chaque chapitre.
Néanmoins, le jeu sait se prendre au sérieux lorsqu'il s'agit de mettre en scène les passages plus noirs du scénario.
De jolis artworks réussis accompagnent les moments clés du scénario et les attaques spéciales, et encore une fois la mise en scène à base d'arts fixes se révèle astucieuse et accrocheuse.
Les "intermissions" sont toujours là, mais moins présentes, et il n'est possible de discuter qu'avec certains personnages accompagnés d'un cœur avant la bataille, qu'il faudra donc prendre dans son équipe. Une manière astucieuse d'encourager le joueur à régulièrement varier la composition de son équipe.
Un Gameplay toujours efficace
Dans les grandes lignes, le gameplay reprend la recette du premier opus, en l'améliorant.
Si l'on se balade toujours sur la carte du monde en cliquant sur le lieu où l'on veut se rendre, deux petites modifications sont à noter : on sélectionne directement le lieu où l'on veut se rendre, et le héros ne se déplace pas d'un point à l'autre. Exit les combats lambda parfois pénibles qui ponctuaient la carte du premier épisode. Adieu donc aussi les allers-retours fastidieux pour aller customiser son équipement. D'ailleurs, cette partie a été largement simplifiée également, puisque les bonus équipables se présentent sous forme de "lapis", qu'on peut enfiler au même titre qu'une armure ou une arme, dans la limite de trois par personnage. Dur de choisir entre un HP+30%, un ATK+20, Regen+10 ou encore un EXP +15% !
Les combats se déroulent toujours de manière classique : du bon vieux tour par tour dans des décors en 3D isométrique .
A tout moment il est possible de connaître l'ordre des personnages à agir dans la bataille, ce qui permet de développer sa stratégie en fonction de l'état des troupes et les actions adverses à venir. Et il ne s'agit pas d'un luxe, car la difficulté, trop légère dans le premier épisode, a ici été largement revue à la hausse, rendant ainsi le défi proposé bien plus consistant et les phases de level-up nécessaires (donc jouissives !). Il n'est pas rare de devoir reprendre sa sauvegarde suite à un échec dû à un départ trop téméraire dans une bataille, et la tâche se voit encore compliquée quand il arrive d'enchaîner deux batailles sans possibilité de sauvegarde.
De plus, les points d'expérience gagnés ne sont plus offerts comme dans un Kinder surprise, difficile désormais de passer 5 niveaux en un combat avec vos guérisseurs.
Autre nouveauté, la jauge de FP se voit divisée en trois parties, comme dans Panzer Dragoon Saga. S'il est possible d'utiliser une attaque spéciale dés le premier tiers rempli, il est parfois plus judicieux d'attendre pour utiliser cette attaque au niveau 2 ou 3, augmentant ainsi les dégâts infligés. De même cette jauge peut être utilisée pour toute magie, ce qui se révèle très utile pour renforcer l'impact d'une magie de zone ou de guérison.
Les attaques spéciales des personnages se voient débloquées au fur et à mesure du scénario. Roland, le héros, constitue une exception : son attaque spéciale n'est disponible qu'après avoir effectué un "Engage" avec une des sorcières l'accompagnant dans le combat. L'avantage, c'est que cette action débloque également de nouvelles attaques et magies spécifiques à la sorcière avec laquelle a été faite l'association. L'inconvénient, c'est que si aucune sorcière n'est présente dans le combat, cette option reste désespérément grisée...
Pour les Cakes : Prolonging the magic
Une chose est sûre, avec Luminous Arc 2, vous en aurez pour votre argent.
De nombreuses quêtes annexes viennent ponctuer l'aventure. Si la plupart sont proposées et régulièrement actualisées à la guilde de Carnava, d'autres sont à trouver en se rendant au bon endroit au bon moment.
Dans tous les cas, venir au bout d'une mission rapporte des bonus non négligeables, sous forme d'argent ou de lapis.
Une quête vous mettant en prise avec des Kopins et un personnage du premier épisode vous tiendra en haleine de longues heures, mais la récompense sera à la hauteur de votre ténacité : prendre un bain avec vos sorcières préférées ! (on peut aussi le faire avec ses collègues masculins, mais c'est nettement moins... intéressant.... Moi, pervers ?).
Une fois fini, le jeu débloque pas mal de bonus dont un "New Game +" permettant de refaire le jeu avec ses niveaux et équipements de fin de partie.
A quoi ça sert me direz-vous ? A essayer d'obtenir la fin que vous n'auriez pas eu - car il y en a deux différentes -, à discuter dans les bains avec d'autres copines ou encore à augmenter votre pourcentage de complétion du jeu, vous permettant de débloquer encore d'autres bonus.
Elle est pas belle la vie ?
Plus beau, plus équilibré, plus long, ce second épisode est de nouveau une réussite, malgré quelques frustrations.
Un T-RPG à ne pas manquer, en espérant un troisième épisode qui élève encore le niveau de cette saga décidément sur la bonne voie.
11/04/2009
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- L'ambiance
- Les Kopins
- Durée de vie
- Les witches !
- Gameplay simplifié
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- Seulement 6 personnages en combat
- Répétitions scénaristiques frustrantes
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TECHNIQUE 4.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
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