Dans Shin Megami Tensei if... on trouve un personnage sidérant, au physique commun, une espèce de professeur qui s'éclate dans son laboratoire au lycée Karukozaka, en répétant a qui veut l'entendre, et sans arrêt, que les corps humains seulement faits de plasma et donc de sang sont faibles et ne devraient pas sortir a l'extérieur sans sécurité. Il réfléchit de manière purement scientifique et débite une grosse dose de bêtise à la minute. Bref, il cherche a devenir plus fort que les humains faits de plasma.
Très vite combattus à l'entrée du Makai, Ootsuki rejoint alors le camp d'Hazama/Majinnou et deviens son petit bras droit. Évidemment, Ootsuki reste un faible et ne comprend pas qu'il se fait manipulé. Néanmoins, sa folie de scientifique et de recherche de puissance le conduit à s'implanter diverses pièces de métal dans le corps et devenir de plus en plus une arme de métal. La seconde fois qu'on le rencontre, il est fier de montrer son corps guéris et remodelé d'un bras en ferraille. Bien sur, le héros de if... et son partenaire le dépouille très vite de sa fierté. Suivant le partenaire choisis, la prochaine confrontation avec Ootsuki peut s'avérer différente, mais généralement Majinnou sama lui même nous ordonne d'aller détruire son bras droit Ootsuki pour pouvoir libérer la jeune Akiko. Parce-que Ootsuki avait lui même choisis de croire en Majinnou, sans demander son avis, et en essayant d'attirer son attention en maintes occasions, mais Ootsuki reste un faible à ses yeux, une espèce de déchet qui cherche a tout prix à obtenir une force qu'il n'aura jamais. Soit, on part tabasser encore une fois Ootsuki qui n'en croit pas ses oreilles quand on lui dit que son "maitre" nous a ordonné de le détruire. Fier de son nouveau "plasma power", il se fait quand même détruire une nouvelle fois. Son "plasma power" n'était pas encore au point, dit-il.
Bien après, une fois de retour au centre du Makai et après avoir déposé l'anneau pour le retour de la paix, Ootsuki nous fait face de nouveau. Il a finalement fait de son corps entier une arme de métal, un mecha bourré de "plasma power". Il croit qu'il pourra regagner son honneur envers Majinnou en battant les héros de if... Mais son super pouvoir mécanique ne suffira jamais et il perd lamentablement et définitivement.
Persona 4 nous offre, l’espace d’un donjon, sa vision de la peinture Mavoiste. Mavo est un mouvement artistique japonais individualiste d’entre guerre, alors que le pays est en pleine recherche de son identité nationale. Le mouvement gravite autour de Murayama Tomoyoshi, autoproclamé l’interprète du modernisme japonais parmi les japonais. Ses voyages en Europe lui permet de découvrir le mouvement Dada et particulièrement Kurt Schwitters, et de revenir sur ses terres en tant qu’idole culturelle pour les jeunes artistes. La peinture Mavo s’influence des tableaux Merz de Schwitters et propose des collages et assemblages de matériaux pauvres et d’objets trouvés, en tentant de créer une esthétique cohérente qui traduit le monde autour de lui. Persona 4 via son donjon Magatsu Mandala nous peint un tableau entre décharge et scène de crime où le collage de détritus façonne une harmonie singulière, quasi-organique.
Magatsu Mandala est un tableau Mavo dans un jeu vidéo.
Le monument le plus hallucinant de Persona 3 reste définitivement le Tartaros. Pensé comme une cathédrale de la misère, le Tartaros fait écho au Merzbau de Kurt Schwitters et envahit littéralement l’univers de Persona 3. Le Tartaros fut créé de façon distordues de manière à ce qu’il ne possède aucun support fixe et qu’il semble continuellement en mouvement, telle les oeuvres fragiles de Tadashi Kawamata. L’architecture est un mélange d’escaliers sans but, de fenêtre à vus, et de lampadaires qui forment une spirale qui se referme sur elle-même. L’intérieur du monument est séparé en blocs de taille similaire mais à l’habillage différent, qui comprend toutes sorte d’ambiances qu’un unique bâtiment ne peut à priori pas contenir. Le Tartaros s’inscrit alors dans une 4ème dimension.
Le Tartaros est un mélange organique de formes et de directions sans logique apparente.
Avec comme influences 3 oeuvres monumentales (Merzbau, Plasto-Dio-Dada-Drama, Maquette du quartier général mavoïste), Kito Eisaku a imaginé la Nerve Tower (ou Neuro Tower) comme une énorme Tour de la frustration. Kito Eisaku est l'un des plus représentatif créateur de figurines de science fiction et d'horreur au Japon. Il s'est notamment illustré dans de nombreux magazines dédiés au modélisme, notamment dans le magazine Sensational Model & Hobby au milieu des années 1990, l'un des rares périodique japonais du genre qui n'était pas envahit de figurines Gundam. Mais aussi pour d'autres jeux vidéos comme Wachenröder de Sega, pour des films (Zeiram) et finalement pour une fameuse campagne de pub avec Nike en l’honneur des « dunk » vintage de la marque. Souvent décrites par lui même comme précaires, grotesques et constructivistes, ses oeuvres constituent un univers atypique qui prolongent à leurs petits niveaux l'esprit Baroque et Dada. La Nerve Tower devient le lieu principal du jeu. Installation précaire, elle est constituée de matériaux issus de la vie courante tels que des vieux papiers, des cartons, de vieux matériaux industriels rouillés et piquants comme une putain d'aiguille à coudre. Comme si elle avait une âme, son aspect biomorphique aidant, elle continue de se transformer à une vitesse effrayante.
Cette tour de la frustration représente un Bauhaus désenchanté, un « work in progress ». Une oeuvre qui ne s'arrête jamais d'évoluer, porteuse de liberté.