Parlons un peu d'un jeu que j'ai terminé récemment, Shin Megami Tensei: Devil Survivor. Ce jeu a été une très bonne surprise pour moi. A l'origine, je m'y suis lancé pour son design qui est ma foi fort à mon goût. Oui, je vais vous raconter comment j'ai apprécié ce titre :)
Et le 7ème jour...
Pendant les vacances scolaires, vous zonez avec votre pote Atsuro à la rencontre de Naoya, votre cousin et Yuzu votre (petite ?) amie. Arrivé au point de rendez-vous, vous ne trouvez que Yuzu. Naoya a du s'absenter mais vous a laissé un cadeau, les COMPs. Des petits systèmes de jeu permettant de communiquer en ligne. Après un rapide coup d'œil, Atsuro déclare qu'il s'agit de modèles customisés et se décide (en digne disciple de Naoya) à en craquer la protection. Et la roue commence ainsi à tourner. Nos trois amis reçoivent alors un mail prédisant des catastrophes abracadabrante pour le reste de la journée, Madame Irma est dans votre Nintendo DS ! Bien entendu, nos héros en devenir n'auront que faire des élucubrations du mail, et pourtant... Au cours de l'après-midi, notre joyeuse bande assiste bien entendu au meurtre prédit par le mail. Voulant alors en savoir plus, ils vont déclencher le programme d'invocation de démon de leurs nouveaux COMPs. Ce sera leur premier combat, leur vie est menacée !

Bon, ce début de jeu est quand même pas trop mal et le titre du jeu prends très rapidement tout son sens. Sans être révolutionnaire, le scénario a quand même réussi à me tenir en halène, trouvant les réponses au compte-goutte, on savoure son ensemble à la fin du jeu. Une fois les faits portés à votre connaissance, vous aurez le choix d'influencer sur le dénouement. Plusieurs fins sont accessibles impliquant des intervenants différents, des buts différents et au final, une difficulté différente. Sur ce point, le jeu est très bien rodé. je ne vois rien à lui reprocher. Visuellement, le bilan est identique, j'aime beaucoup le design général, les persos sont réussis, les sprites plus que corrects et les décors en accord avec le thème du jeu. Il ne reste que le côté sonore du jeu qui pêche un tout petit peu. La petite variété musicale pourra en gêner certains.


La croisière s'amuse
Le jeu se déroulera sur un circuit assez fermé (la légendaire ligne Yamanote) et ne proposera qu'une faible variété de paysage. Cependant, le paysage évoluera un peu au cours du jeu, la lassitude visuelle ne devrait pas se faire ressentir lors d'une partie normal, ce sera bien entendu autre chose si vous passez beaucoup de temps dans les combats facultatifs. Mais cette sensation d'enfermement est parfaitement voulu. Vous serez enfermé au sein de la ligne Yamanote avec les autres citoyens pendant la crise, impossible de s'échapper.

Le jeu se déroule sur 7 jour, chaque jour étant découpé en demi-heure. Vous devrez ainsi survivre chaque jour de 9h à 19h. Le temps ne passera pas tout seul, pour cela il vous faudra déclencher un évènement. Les évènements seront des combats particuliers ou bien des scènes scénaristiques vous permettant d'approfondir vos relations avec les autres personnages, ce sont ces scènes qui influencerons votre héros dans ses choix et donc dans la fin que vous obtiendrez. A noter que certaines scènes sont obligatoires (ce qui veut dire qu'elle persisteront jusqu'à ce qu'il ne vous reste plus qu'elles à effectuer). Ce sont généralement des scènes charnières du scénario (les autres sont facultatives, vous aurez la possibilité de passer le temps simplement en appuyant sur un bouton).

Devil System
Bien entendu, il n'y aura pas que des dialogues dans ce jeu. Comme dirait l'autre : Assez parlé, place au combat !
Le système est d'approche T-RPG. On a une carte en damier avec une zone de déploiement où l'on dispose nos unités (on ne peut placer que 4 unités maximum par combat). Les tours se gèrent de façon plutôt classique pour un T-RPG. Chacun jouera suivant sa vitesse et pourras se déplacer, attaquer, ou bien utiliser ses capacités. Ha non, on ne peut pas utiliser d'objets ici, simplement car il n'y en a pas... Pas d'inventaire, pas d'équipement, pas de boutique, rien, le néant sur ce point. L'idée risque d'en choquer certain, cependant il n'y a absolument pas d'effet de manque. La customisation de nos personnages passe uniquement par leurs capacités qui ne se génèrent pas spontanément avec leur niveau. Un skill, ça se mérite dans ce jeu !

Pour les obtenir, il faudra les voler aux ennemis en leur p^étant les dents. Au début de chaque combat, vous pourrez assigner une compétence adverse que vous n'avez pas à chacune de vos unités. Si vos unités arrivent à vaincre leur cible, le skill est appris, il ne vous restera plus qu'à vous l'équiper. Cependant, les skills possèdent des pré-requis en points de caractéristiques (une tapette ne pourra pas s'équiper d'un skill d'attaque physique par exemple). Les points de caractéristiques augmentent doucement : un point gagner par niveau (le point est géré par l'IA pour vos potes, vous l'affectez vous-même pour le héros). Vous serez prévenu, pour être fort, il faudra passer beaucoup de temps à faire progresser vos personnages.


Tactical Demon
Comme dans tous les SMT, le jeu tournera autour des démons. Pour en récupérer, il vous faudra les remporter aux enchères (comme sur ebay) ou bien les fusionner entre eux pour en créer des nouveaux (généralement plus puissants). Mais vous ne pourrez pas fusionner de démon ayant un niveau supérieur à celui de votre héros. En combat, chacune de vos unités comportera un leader (un des personnages du jeu, Asturo ou Yuzu par exemple) et jusqu'à 2 démons. Les démons se caractérisent par leurs niveau et leurs compétences, vous pourrez préparer des unités spécialisées ou bien des unités polyvalente. Comme dans tous les Megaten, la gestion des skill sera une activité à part entière entre les résultats de fusion et les customisations potentielles lors des combats.

Le plus marquant sera quand même le mélange de classique et de tactique. Car lorsque l'on attaque, cela se déroule comme dans un C-RPG. Vous donnerez un ordre précis à chaque membre de l'unité (attaquer, utiliser une compétence ou se défendre). Qui effectuera alors son action suivant sa vitesse (pour l'ordre). Puis l'attaque cesse et l'on retourne à la carte de combat. A noter que le système reprends le principe des forces et faiblesses. En exploitant correctement les faiblesses de vos adversaires, vous pourrez faire gagner un tour d'action supplémentaire aux membres de l'unité. Ce qui peut s'avérer décisif.


Ready ? Survive !
Globalement, le jeu n'est pas si difficile que cela, mais il demande un certain investissement en leveling et en préparation avec le choix des skills de nos héros ou bien le temps passé à acheter et fusionner des démons pour obtenir le démon ultime alliant puissance et skills ! Heureusement, les démons sont légèrement customisables, déjà grâce au système de fusion mais aussi grâce à un petit système qui régulièrement vous propose d'assigner un nouveau skill à un démon (vous laissant le choix parmi ceux dont vous disposez). J'ajoute que c'est globalement un plaisir de provoquer des raides meurtriers où l'on extermine une unité adverse en un seul tour grâce à l'utilisation abusive des forces/faiblesses. Mais c'est aussi assez frustrant quand c'est l'inverse qui se produit :)

Le jeu n'est pas trop long mais vous laisse pas mal de possibilité de leveling, vous pourrez donc prolonger à loisir l'expérience de jeu. Ceci se renforce grâce aux multiples fins existantes et au New Game+ qui vous permet de recommencer le jeu avec vos démons et vos skills. les deux gros points noirs du jeu étant son absence de compteur de temps (impossible de savoir combien de temps on a passé sur le jeu !!!) ou encore la sauvegarde unique, ne permettant pas de visionner rapidement toutes les fins.


Bref, Devil Survivor est un très bon jeu qui saura faire plaisir à la grande majorité des amateurs de RPG. Tout a su me convaincre dans ce jeu, du scénario au design en passant par le gameplay. Décidément, cette année aura été forte en T-RPG marquants sur la portable de Nintendo. Entre Valkyrie Profile: Covenant of the Plume, Knights in the Nightmare et celui-ci, me voila comblé.

---