[Review] Le Magicien d'Oz - Mais qu'est-ce qu'il y a au bout de cette satané route de briques jaunes (et kitsch) ?
Par Ahltar, le 08/12/2009 à 15h28 (3461 vues)
Un jeu à licence... Voila une façon singulière de faire une infidélité à Wild ARMs. Et pourtant ils l'ont fait ! Bref, je vais vous raconter ici mes aventures dans le pays des merveilles d'Oz.
Il était une fois...
Bon, voila, l'histoire du jeu ne sera une surprise pour personne (ou presque). Dorothy, une jeune fille pure et innocente coule des jours paisibles seule chez elle avec son chien (Toto) depuis la mort de ses parents. Puis une tornade l'emporte (avec son chien) au pays d'Oz. Une tornade ! Ca c'est de la transition ! Bref, Dorothy se réveil sur un chemin de brique jaune alors qu'une imposante entité lui apparaît dans le ciel et lui des propos assez étrange (du genre, viens chez moi que je te montre pleins de trucs). il en ressort que si elle souhaite rentrer chez elle, Dorothy va devoir suivre la route de brique jaune (grâce à des chaussures magiques et rouge). En chemin elle rencontrera quelques compagnons avant d'avoir sa première entrevue avec le grand magicien Oz...
En voila une histoire qui ne m'est pas inconnue. Normal pour une œuvre ayant été adaptée tant de fois. Le scénario est d'ailleurs difficilement critiquable, l'adaptation est plutôt fidèle malgré les quelques libertés prisent. J'ajoute avoir plutôt apprécié la poésie du titre, ce n'est pas grand chose mais le côté conte de fée est bien retranscrit.
Comme un livre d'histoire...
Ce que l'on admet tout de suite en jouant à ce jeu est le soin apporté au packaging. Une sympathique chanson nous accueil puis, lorsque l'on lance la partie, le conte de fée commence. Le jeu est vraiment agréable (pour un jeu DS) avec sa belle 3D et ses musiques vraiment réussies. L'interface est sobre mais plutôt propre et clair. Bref, vous ne pourrez pas rester insensible à l'ambiance que le jeu vous imposera (J'ai dis que les musiques étaient superbes ? Oui ? Ok...). Par contre, le reste sera une autre histoire, vous savez, les coups et les douleurs...
Grosso-modo, vous passerez les 80% de votre temps de jeu total à déambuler dans des couloirs, ou plutôt à suivre des couloirs. Les choix de déplacement ne seront pas particulièrement nombreux, ce sera "tout droit" ou "en arrière". Et le tout se fera via la Trackball, ben oui, qui dit jeu sur DS dit forcément stylet ! Et The Wizard of Oz se joue complètement et uniquement au stylet. Pour déplacer votre Dorothy, vous devrez donc faire rouler la Trackball (au centre de l'écran du bas). Le système surprend au début mais on s'y fait relativement vite (ou pas, comme moi). Globalement le gameplay est bon. Mais sincèrement, la Trackball est quand même bof, je me suis mangé pas mal de murs (voir tous) et cette cruche de Dorothy n'arrivait pas souvent (voir jamais) à tourner comme je le voulais. C'est probablement moi qui suis manchot, mais ce genre de soucis ne me serais pas arrivé avec un gameplay au pad :)
Il faut éliminer les sorcières...
Voila en quoi peut se résumer le jeu. C'est assez simpliste en fait et le jeu EST simple à suivre. Car malgré son emballage luxueux, l'ensemble du soft est vraiment limité. Globalement, en jouant à ce jeu, j'ai eu l'impression de jouer à un vieux RPG (et plus particulièrement Dragon Quest). La vue du système de combat est identique, le système de ciblage aussi et en fait, le déroulement des combats est vraiment calqué sur DQ. l'interface n'a rien à voir par contre. Explications...
En combat, vous aurez 4 slots d'action par tour, ainsi Dorothy ou L'épouvantail pourrons agir quatre fois tout seul ou encore former des combinaisons d'actions (2 x Dorothy + 2 x L'épouvantail). Le Lion par contre a besoin de 2 slots pour agir tandis que le Bucheron demanderas 3 slots. L'idée est intéressante et stratégique, imposant de réfléchir aux actions à mener pour chaque tour et d'organiser son équipe en accord. Une fois les participants décidés, vous n'aurez plus qu'à leur assigner leur(s) action(s) du tour et regarder le résultat. En théorie, tout est génial (sauf peut-être la passivité des tours une fois les actions choisies). Mais en pratique, ce n'est pas forcément toujours très fun...
Y'en a marre du stylet
J'ai trouvé pas mal de fautes, dans le gameplay, ou, en tout cas, des petits éléments qui m'ont fâché à plusieurs reprise. Par exemple, le jeu met en place systématiquement "la meilleur action à faire" à chaque tour de combat. Or, je déteste que l'on me dise quoi faire dans un combat. A cause de ce système et de ma façon de jouer (qui se résume bien souvent à attaquer de façon normal) j'ai utilisés des tas d'items pour rien. J'ai balancé des sorts de soin aux personnages que j'avais sortis de l'équipe active au lieu d'attaquer, etc... Le côté assisté est plutôt mal passé avec moi. J'ai donc finit par m'habituer à être particulièrement vigilant et à ne pas faire confiance au système. Ceci m'a régulièrement imposé de revoir une bonne majorité des actions du tour avant de le lancer. Faisant ainsi durer trop longtemps à mes yeux le tour en question.
car oui, il est bien ici question de la lenteur du système en combat. Tapoter l'écran c'est chouette hein, mais devoir, à chaque combat, assigner les commande au stylet avec des écrans qui ne se chargent pas rapidement et des boutons (parfois ridiculement petits, comme celui pour sauvegarder) qui ont un léger temps de latence avant d'être actif après l'affichage de l'écran, ça frustre. Bref, j'ai pa mal usé mon écran avec ce jeu et régulièrement sans effet d'ailleurs. Mais que cela ne vous chagrine pas trop, il s'agit ici de la complainte d'un joueur qui préfère quand ça va vite. L'interface et le gameplay sont globalement réussis même si un peu frustrant pour un joueur expérimenté et exigeant. Le jeu se retrouve donc partagé entre ses origines de conte de fées enfantin et sa volonté d'aller un peu plus loin.
Hard-Core Gamin
En début de partie, on est devant un jeu plutôt enfantin. En effet, les donjons sont des couloirs (difficile de se perdre quand il suffit d'avancer) et les embranchement propose des panneaux modifiables par le joueur, permettant ainsi de marquer les coins déjà explorés en cas de cul-de-sac. Pour finir, les personnages n'ont pas de capacités et seulement deux pièces d'équipement (arme et armure). Bref, pas de complexité dans le jeu. Cette simplicité est renforcée par l'organisation des différents mondes du jeu. Toujours en trois partie, la dernière se finissant sur le boss du monde. Basique, mais aussi assez sournois. Car une fois arrivé devant le boss d'un niveau, on se rend compte de sa surpuissance. Mais vous ne risquerez pas grand chose, en cas de défaite, c'est retour à Oz. A vous alors de chercher à améliorer votre équipement, remplir votre inventaire et à trouver des compétences pour vos personnages. Et là le jeu se corse sévèrement.
Les compétences se récupèrent sur des boss "optionnels" (qui sont loin d'être des rigolos), les équipements et les objets de soin s'achètent à des prix exorbitants auprès d'Oz et l'argent se récupère au compte goutte en affrontant les mobs (1 pièce abandonnée par-ci par-la de temps en temps par les mob après les combats). Vers le fin, les armes et armures coutent plus de 50 pièce tandis que votre bourse est limitée à 99 pièce, pas très pratique. Le point le plus frustrant pour moi a été de constater qu'on ne sais rien sur l'équipement avant de l'avoir acheté. Heureusement pour nous, le calcul est assez simple : plus c'est cher, mieux c'est. Mais là où il y a un problème, c'est sur les équipements ayant une capacité en combat, on ne sais rien de leur effet avant de l'utiliser (par exemple, la "Strength Spear" redonne des points de vie, WTF ???!!). Bref, vous risquez de sombrer dans la répétitivité avec ce jeu en forçant trop sur l'optimisation et le leveling.
Le tour du monde en 25h
Heureusement, le jeu est globalement assez court et se termine facilement dans les 25h de jeu. Il propose 3,5 mondes (+0,5 pour l'espèce de dernier monde :p) dont la diversité des décors est effectivement bienvenue. Car chaque monde se décompose en 3 parties bien distincts. Heureusement d'ailleurs, car le bestiaire tiens dans la main et peine à se diversifier en utilisant une technique ancestrale du jeu vidéo : changer la couleur du modèle. Mais la diversité progressive et l'existence de quelques secrets garderont quand même le joueur intéressé suffisamment longtemps pour en voir le bout. Nous somme donc en présence d'un jeu assez court, linéaire et répétitif mais dont l'ambiance est une véritable réussite et le gameplay bien travaillé (je regrette juste qu'il soit entièrement au stylet et pas un peu plus réactif). Il propose une aventure sans surprise pour la plupart mais qui pourra charmer par son innocence.
Ce titre présente donc une dualité qui pourra être appréciée ou détestée suivant la sensibilité de chacun. En effet, la finesse des graphismes, la douceur des musiques, l'interface simple et lente ainsi que l'assistanat dont fait preuve le jeu nous oriente plutôt vers un publique de jeune joueurs. Pourtant la difficulté des boss et l'austérité des combats nous font irrémédiablement penser à la série des Dragon Quest. Une série plutôt rétro appréciée particulièrement par les vieux briscards du RPG :) En gros, ce jeu a de quoi séduire à peu près tous les joueurs. Il n'est pas vraiment inoubliable, mais pour ceux qui sauront se prendre à l'histoire et plonger dans ce gentil conte, il apportera de bons moments de jeu. Un titre qui mérite plus que la moyenne (mais pas beaucoup quand même :p) !
Finalement
Malgré tous les défauts que j'ai pu lui trouver, j'aime quand même bien ce jeu, je suis bizarre hein ? Le conte m'a plût et la narration entre les scènes est plutôt agréable (on lit un livre...). Et j'ajoute que Dorothy a de sacrés airs de Sonic quand elle court à toute berzingue dans les grands couloirs des niveaux. Surtout avec ses chaussures bien rouge pétantes :XD: Et ça, c'est priceless !