Persona 3 est, comme son nom l’indique, le 3ème volet de la série des Persona, elle même spin-off de la série des Shin Megami Tensei (dont nous avons eu quelques volets en France sur Playstation 2). Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les Persona ne se suivent que dans le numéro de l’épisode, un peu comme les Final Fantasy. Bon vous le savez surement déjà, ce jeu est proposé par Atlus, une boite très productive en RPG plus ou moins bons (chacun ses goûts hein) dont, notamment, le très sympa Riviera qui s’est vu gratifié d’une sortie en France pour sa réédition sur PSP (oui, il s’agit d’un jeu Wonderswan à l’origine, il est ensuite sorti sur GBA). Bref, c’est avec une certaine confiance mais quelques à-priori que j’ai entamé ma partie de Persona 3. En effet, la série des Shin Megami Tensei a la réputation de proposer des challenges assez corsés aux joueurs (oui bon, il paraît que ce sont des jeux difficiles quoi...).
Pour être franc, dès le départ, acheter le jeu n’a pas été simple. Quelques jours après sa sortie, il était déjà quasiment introuvable dans les magasins autour de chez moi. Et il n’était, de toute façon, pas en rayon dans les magasins qui l’avait en stock. J’ai donc dû demander aux vendeurs à chaque fois. Une fois trouvé, le vendeur a beaucoup insisté sur le fait que ce jeu n’était pas traduit... Me demandant donc, et ce plusieurs fois, si j’étais vraiment sûr de vouloir le prendre. Bref, je n’ai pas de soucis avec l’anglais, bien au contraire, mais la politique de distribution m’a assez énervé sur le coup. Et effectivement, il est légitime de se demander du bien fondé d’une distribution européenne, en retard par rapport à la distribution américaine et sans apport de traduction. Surtout au regard de son manque de disponibilité en dehors de la région parisienne. Heureusement pour lui, il est maintenant facilement trouvable un peu partout (et surtout en ligne) sans difficultés.
A l’insertion de ma galette dans la PS2, j’ai eu la bonne surprise de pouvoir choisir la difficulté du jeu entre facile et normal. Evidement, j’ai choisi normal Et ainsi le jeu commence...
Au premier abord, c’est ce que l’on pourrait se dire du personnage principal de ce jeu. Mais en y réfléchissant un peu plus, on se rend vite compte que tout ceci est voulu. Car vous êtes le héro. Vous devrez donc choisir un nom a votre avatar vidéo-ludique puis vous lancer dans l’aventure, à vous de le modeler du mieux que vous pourrez. Le jeu commence lorsque vous, orphelin, revenez dans votre ville natale en début d’année scolaire au lycée Gekkoukan. Cependant, vous arrivez assez tard et assisterez sur votre chemin à des évènements qui ne vous dérangerons pas le moins du monde malgré leur étrangeté. Une fois arrivé dans votre nouveau pensionnat, vous n’aurez qu’une envie, dormir afin d’être en forme pour votre rentrée scolaire du lendemain.
Dès cet instant, vous entrerez dans la peau d’un jeune lycéen et suivrez le déroulement de ces journées au Lycée. Cependant, votre vie tranquille de lycéen va être rapidement perturbée. En effet, un soir, vous serez réveillé en sursaut par vos camarades. Le pensionnat est attaqué par des Ombres (”Shadows” dans le jeu) ! Créatures de la nuit se nourrissant des esprits de leurs victimes. Cette grosse décharge d’adrénaline vous forcera à réveiller votre Persona, Orpheus afin d’anéantir ces Ombres... Vous vous rendrez alors rapidement compte que vous n’êtes pas le seul à posséder un Persona. Par contre, vous êtes le seul capable d’en changer à volonté...
Le scénario se révèlera très vite intéressant avec quelques rebondissement et des personnages assez travaillés et attachants, cependant la narration, bien qu’original va assez vite souffrir de son originalité. Être obligé de passer les journées afin d’atteindre les points scénaristiques peut parfois s’avéré très pénible. Mais l’impression général reste quand même excellente et le tout nous pousse au bout de l’aventure avec plaisir.
Et pourtant, malgré toutes ces émotions, votre motivation principale va toujours être d’aller en cours. Contrairement aux RPG classique ou l’histoire progresse quand vous parlez à certaines personnes ou quand vous éliminez le gros monstre du coin, dans Persona 3 l’histoire avancera toute seule, et sans vous s’il le faut. Et ceci se fera par l’intermédiaire du calendrier. Vous aurez une année scolaire japonaise pour terminer le jeu. On entre donc rapidement dans un système dual en alternant journée/soirée. En journée, vous serez généralement en cours et en soirée, vous serez, normalement, au pensionnat.
La journée va, elle même, se découper en 2 parties. La première ou vous serez plutôt passif, vous devrez juste vous contenter de suivre les cours (lire les blablas des profs quoi...). Ensuite viens l’après-école, petit laps de temps pendant lequel vous pourrez parcourir les différents lieux remarquables de la ville (cinéma, gare, centre commercial...). C’est pendant l’après-école qu’il vous faudra gérer votre équipement (ben oui, les boutiques sont fermées en soirée). Pourtant, il ne s’agit pas que de votre inventaire. Pendant cette phase, vous avez aussi la possibilité de passez du temps dans des lieus particuliers qui n’ont pour but que de vous faire grimper vos statistiques (”Academics”, “Courage” et “Charm”). Cette phase vous permettra aussi de travailler vos liens sociaux. Les liens sociaux représentent des liens humains (principalement amitié ou amour) que vous pourrez créer et entretenir avec les élèves de l’école et d’autres personnes de la ville. Ces liens sont très importants car ils influenceront directement la puissance de vos Persona. Chaque lien social que vous confectionnerez représentera une arcane des tarots, la puissance du lien sera représentée par son niveau (de 1 à 10).
La soirée peut se découper en deux phases mais aucune n’est obligatoire. En choisissant d’entretenir un lien ou de faire une activité quelconque dans la phase d’après-école, vous grillerez directement le temps jusqu’à la soirée. Votre personnage se retrouvera donc dans le pensionnat avec peu de choses à faire. Vous pouvez décider de ressortir, mais les lieus visitables sont bien moins variés : seulement le supermarché est accessible et les boutiques ne sont pas toutes ouvertes. Si vous décidez de passer du temps dans une des boutiques, vous rentrerez ensuite directement vous coucher. Si, par contre, vous ne souhaitez pas passer de temps en magasin, vous pourrez alors accéder au donjon. Le donjon est une tour ou vous devrez grimper les étages, affrontant des Ombres de plus en plus puissante (heureusement, vous aussi serez de plus en plus puissant). Cette partie est la plus proche des RPG classiques. Démolir des Ombres vous permettra de gagner des points d’expériences, donc des niveaux mais aussi de l’argent et de nouveaux Personas.
Non, n’ayez pas peur, le système des Personas n’a rien à voir avec celui des Pokémons. Ce qu’il faut savoir avant d’aller plus loin est que vous et votre Persona n’aurez que très rarement le même niveau. Tout d’abord le niveau de votre personnage n’a que très peu d’influence sur sa puissance de combat. En effet, le niveau du personnage n’influence que ses points de vie, ses points de magie et sa résistance général. Car votre personnage aura plusieurs états possibles. Vous pourrez tomber malade (”Sick”), vous sentir bien (”Good”), être fatigué (”Tired”) ou, encore mieux, être en pleine forme (”Great”). Selon votre état, vous encaisserez plus ou moins bien les attaques des Ombres. Autant vous dire que quand votre personnage seras malade, il vaudra mieux éviter d’aller vous balader dans le donjon. Une bonne nuit de repos vous sera plus utile. Je précise aussi que vous balader dans le donjon vous fatigue, et ce, plus ou moins vite suivant votre niveau et il est plus facile de tomber malade une fois fatigué. Votre Persona possède, elle aussi, son compteur de points d’expérience et gagne des points de stats, voir des capacités, en gagnant des niveaux. Mais les niveaux des Personas sont bien plus difficiles à obtenir car ils requièrent beaucoup plus de points d’expérience. Votre Persona représentera tous les attributs classique des jeux de rôle (force physique, force magique, résistance, etc...) ainsi que les capacités que vous pourrez utiliser en combat (voir hors combat pour certaines, comme le regain de points de vie). En gagnant des niveaux, vos Personas augmenteront leurs stats et pourrons acquérir de nouvelles capacités. Voila pour les principes de base.
Ce qui rend particulièrement fort le personnage principal, c’est sa capacité à changer de Persona au cours d’un combat (et donc, comme vous pouvez l’imaginer, de changer de stratégie au cœur de l’action ou bien de préparer dès le début du combat une stratégie à long terme impliquant plusieurs Persona). Mais il ne peut le faire qu’une seule fois par tour quand même (pourquoi pourrait-il agir plusieurs fois par tour ? vous le saurez plus tard). On commence le jeu avec un seul Persona : Orpheus mais on en accumule rapidement plusieurs en les tirant au sort à la fin des combats. L’autre méthode consistera à en fusionner deux ou plus afin d’en créer une nouvelle, mais la fusion n’est pas accessible dès le début du jeu par contre. Lors d’une fusion de Personas le Persona résultant obtiendra un bonus de points d’expérience suivant les liens que vous aurez construits et entretenus avec les différents personnages du jeu (suivant l’arcane du Persona). L’ensemble des Personas forme le Compendium que vous prendrez plaisir à compléter. Pourtant, votre personnage ne pourra pas fusionner de Personas ayants un niveau de base plus élevé que le sien, par contre, le bonus d’expérience du lien social correspondant au Persona pourra lui faire dépasser ce seuil. Vous aurez toujours intérêt à multiplier les fusions afin d’améliorer vos Personas et d’obtenir de nouvelles capacités.
A l’instar de beaucoup de RPG, vous pourrez, en combat, utiliser des attaques magiques ou physiques. Les attaques physiques se découpent en 3 catégories : contondant (avec une masse par exemple, “Bash” dans le jeu), tranchant (épée, “Slash” dans le jeu) ou perforant (lance, “Pierce” dans le jeu) tandis que les attaques magiques se découpent en 7 catégories : lumière (ben “Light”), ténèbres (”Darkness”), feu (”Fire”), glace (”Ice”), foudre (”Lightning”), vent puis “Almighty” que l’on pourrait traduire par “brute”. Que ce soit vous ou les ennemis, vous aurez des forces et des faiblesses face à ces types d’attaque. Si vous est résistant à l’attaque, elle vous fera moins de dégâts, si vous êtes faible face à l’attaque, elle vous infligera plus de dégâts, vous mettra à terre (donc, à la prochaine possibilité pour votre personnage d’agir, il passera son tour à se relever) et en plus permettra à celui qui vous a attaqué sur votre faiblesse d’effectuer une attaque supplémentaire. Les coups critiques ont le même effet. Ceci peut parfois faire tourner le cours d’un combat de façon tragique et drastique. En contrepartie, vous pouvez faire de même à vos adversaires (et ainsi agir plusieurs fois par tour, mais n’oubliez pas, vous ne pouvez changer de Persona qu’une seule fois pendant ce tour) et si vous arrivez à mettre tout vos ennemis à terre, vous pourrez alors utiliser immédiatement une attaque totale infligeant de gros dégâts à tous les adversaires. Sachez cependant que les attaques magiques de type “brute” n’ont pas d’éléments, on ne peut donc ni être résistant, ni faible face à elles.
Diriger votre personnage vous sera très facile de manière général mais restera assez classique. La nuit, dans le donjon vous pourrez vous constituer une équipe pouvant contenir jusqu’à 4 membres (vous inclus et vous êtes indélogeable) mais vous ne contrôlerez jamais les autres membres. Vous pourrez tout au plus leur donner quelques ordres afin de mener à bien le combat. Si vous ne leur dites rien, ils se débrouilleront seuls de façon plus ou moins efficace. Dans l’ensemble cela ira mais surveillez les un peu quand même, ils font parfois n'importe quoi.
Mon à-priori relatif à la difficulté du jeu s’est vite estompé. Effectivement ce jeu n’est pas une promenade de santé mais malgré quelques Game-Over je n’ai finalement pas eu tant de mal que ça à le finir. Le système des Personas et des point fort/faiblesses permet de tester plusieurs stratégies d’action afin de vaincre les boss les plus récalcitrant, cela pourra par contre prendre un peu de temps parfois voir exiger un peu de leveling de votre part. Il m’a fallu 120h de jeu pour le terminer mais il semblerait que j’ai été assez lent. Il est possible d’en venir à bout en 70h. Le système de jeu riche et accessible est surement à l’origine du temps que j’ai investi dans ce jeu. Toujours est-il qu’il vous faudra assez de patience dans ce jeu pour supporter les donjons assez répétitifs et n’apportant rien au scénario du jeu. Vous y retournerez souvent simplement pour gagner des points d’expérience, de l’argent et des Personas.
En ce qui concerne les quêtes annexes, elles sont présentes sans pour autant nous étouffer, ce qui est très agréable.
Hé bien non, pas vraiment. Le jeu est loin d’être moche, mais son ambiance sombre et glauque se ressent jusque dans les graphismes. On s’imagine rapidement que l’on passera la plupart de son temps à l’école (plutôt colorée et animée) mais il n’en est rien car la plupart de notre temps de jeu se fera dans le donjon, une suite de couloirs pas très élaborés. Alors le jeu n’est pas moche pour autant mais il n’est pas très varié, de même le bestiaire ne m’a pas particulièrement ébloui. Le Compendium (ensemble des Persona) est quant à lui assez bien fourni mais très peu de Personas m’ont parus vraiment intéressantes graphiquement. L’ensemble colle pourtant bien au jeu et change pas mal des classiques Final Fantasy de Squix.
Atlus a, pour ce jeu au moins, poussé l’originalité jusque dans les musiques. On y trouve pas mal de musiques ambiantes chantées (la musique du pensionnat est un espèce de morceau de rap) que j’ai personnellement appréciées dans leur intégralité (sans pour autant me jeter sur l’OST) mais je suis sûr que ces musiques arriveront à déplaire complètement à d’autres. J’aime dans l’ensemble mais c’est assez osé.
Ce jeu, sur le marché Français, est une bénédiction. Il brille par son scénario et son ambiance. Cependant pas mal de risques sont pris comme la musique et, pour sortir du cadre même du jeu, l’absence de marketing et de traduction ne va pas non plus aider. D’autant plus qu’il existe une sorte de version 2 appelée Persona 3 FES proposant le même jeu mais avec plusieurs ajouts dont notamment : plus de Personas, plus de quêtes annexes et surtout tout un chapitre scénaristique supplémentaire. Cette version "plus" est prévue en France pour 17/10/2008. J’ajouterais que Persona 4 est sorti sur PS2 au Japon est prévue en version américaine pour la fin de cette année.
Tout aussi bon soit-il, ce jeu présente quand même quelques failles. Tout d’abord, il s’agit vraiment d’un Donjon-RPG ce qui veux dire que vous ne verrez pas de décors particulièrements variés ni un bestiaire hallucinant de variété. On rentrera même rapidement dans une certaine monotonie. Ensuite, l’avancé scénaristique forcée par le calendrier pourra en rebuter certains et, enfin, l’aspect graphique général est quand même bien moins sexy que celui d’un Rogue Galaxy.
Ahltar le 14/09/2008 Edité le 14/09/2008 |
Ben je me suis beaucoup plus amusé avec RG qu'avec P3 (mais dans l'ensemble, j'ai dû passer à peu près autant de temps sur l'un que sur l'autre). Je pense que ce n'est qu'une question de caractère ^^ Et puis le système de baston de RG est quand même largement au dessus de celui de P3 |
Medion le 14/09/2008 Edité le 00/00/0000 |
Excellente critique |
Canicheslayer le 14/09/2008 Edité le 00/00/0000 |
Moins sexy mais beaucoup, beaucoup plus intéressant que Rogue Galaxy (à mon humble avis) |