[Anime] Skip Beat !
Par Shadow, le 27/10/2010 Ã 10h00 (1641 vues)
Petit retour sur Skip Beat !, un anime (adapté du manga éponyme) que j'ai récemment visionné. Même les allergiques au shôjo devraient aimer cette expérience unique ! L'histoire s'ouvre alors que Kyôko Mogami, jeune lycéenne plus que banale, a tout lâché pour suivre son ami d'enfance, Shôtaro Fuwa, à Tokyo. Celui-ci a pour ambition de se faire un nom dans le monde du show business, et ne reculera devant rien pour y arriver.
Un premier piège posé par la série serait de s'arrêter aux premières minutes : en effet, on se retrouve, de toute évidence, devant un anime dont la banalité est à la hauteur de l'héroïne, plate et sans histoire. Grosse erreur. Oui, le pitch de départ est peu attrayant. Oui, la bêtise de l'héroïne est effarante. Et comme pour nous ramener à la réalité, Shôtaro finit par en faire la confidence à sa petite amie : il s'est servi de Kyôko, parce qu'il savait bien qu'elle le suivrait et qu'elle serait aux petits soins pour lui ! Mais il n'a aucun sentiment d'ordre affectif pour elle...
Un enfoiré de première, me direz-vous. Et il se trouve, fort heureusement pour elle, que Kyôko l'a entendu... Et là , l'anime commence vraiment (fin du premier épisode, on n'aura pas trop attendu). Vous pensiez qu'elle allait se replier sur elle-même et déprimer (après tout, elle vient de se faire jeter par la seule personne qu'elle a jamais aimé) ? Vous vous trompiez encore une fois.
Cet évènement fait ressortir la vraie personnalité de Kyôko, à savoir celle d'une battante, prête à en découdre avec les soucis de la vie de tous les jours. Après avoir littéralement explosé, elle promet à Shôtaro qu'elle aura sa revanche, et pour cela, quoi de mieux que de marcher sur la même plate-bande que lui : Kyôko va donc mettre son ancienne vie de côté, pour entrer dans le monde du showbiz. Nouvelle vie, nouvelle personnalité, nouveau look, Kyôko a tout pour réussir... Excepté qu'elle ne connaît rient au monde dans lequel vit Shôtaro ! Après des débuts difficiles mais dans lesquels elle sera soutenue, Kyôko finit par intégrer une agence prestigieuse, puisqu'il s'agit de celle où travaille le célèbre acteur Ren Tsuruga !
En dépit de son statut de shôjo, Skip Beat ! renonce très clairement dès le départ à la banale histoire d'amour que l'on voit développée les ¾ du temps dans ce genre de production. Pis, celle-ci est même un catalyseur pour la transformation de notre héroïne, qui d'un seul coup gagne quelques années en maturité. On s'identifie ainsi mieux à ce personnage qui a connu des jours meilleurs, mais qui fait tout pour se relever. Et le fait que Kyôko ne connaisse rien à l'univers du show business rend les choses intéressantes : elle n'est pas née avec un don particulier, mais elle va apprendre au fur et à mesure. Même dans les derniers épisodes, elle n'a pas une assurance à toute épreuve ! Mais elle dispose d'un esprit créatif fascinant, ce qui lui permet de mettre en scène des situations tout simplement remarquables dans l'interprétation.
En définitive, l'anime conserve du genre shôjo un humour hilarant, principalement à base de SD, mais aussi d'éléments plus originaux. La nouvelle Kyôko, très extravertie, n'hésite pas à faire ressortir ses démons intérieurs (littéralement !), d'où l'apparition de petits esprits gravitant tels des électrons autour de la jeune femme blessée. Ces esprits pourront au choix, hanter les ennemis de notre héroïne, leur tordre le coup, ou encore débattre de la stratégie à adopter pour résoudre une situation. Cet aspect décalé de l'oeuvre (Kyôko s'avérant, l'espace d'un instant, menaçante envers des supérieurs hiérarchiques !) contraste fortement avec les passages plus sérieux (interprétations de l'héroïne), ce qui offre une bonne dynamique à l'ensemble de l'anime.
Que Kyôko donne ou reçoive (dans un premier temps) les leçons de vie, ce seront autant de petites choses qui participeront à la construction d'une héroïne attachante et unique. Si elle brille autant lorsqu'elle joue, ce n'est pas parce qu'elle est douée ou qu'elle a ça dans le sang. Ça vient de quelque chose de plus profond, une aptitude qu'elle a à s'imaginer la situation telle qu'elle la vivrait s'il s'agissait d'elle et d'une amie. Sa réflexion l'amène à s'approprier ses personnages, transcendant par là -même son rôle de simple actrice. Vraiment, Skip Beat ! ne peut laisser indifférent. C'est d'autant plus dommage que l'anime se limite aux 12 premiers tomes du manga (sur plus de 26 !), on sent bien qu'une troisième saison aurait pu voir le jour ! Mais finalement, la série nous quitte avant de trop tomber dans le côté shôjo (libre aux lecteurs de l'aborder avec le manga), ce qui laisse en nous l'image d'une oeuvre qui se démarque clairement de beaucoup d'autres productions du même genre.