Seize ans, c'est ce qu'il aura fallu attendre pour avoir enfin un Rayman digne de l'opus original. Seize ans alternant la semi-deception (Rayman 2 et 3) et l'envie de vider un chargeur de 9mm sur les responsables du drame (La revanche des Hoodlums ou la série des Lapins Crétins). La descente aux enfers du héros de Michel Ancel semblait d'autant plus définitive qu'il n'y avait plus eu d'opus de la saga principal depuis 2005, et seuls les spin-offs « party-game » à la qualité très discutable continuait de voir le jour. Et le miracle arriva en ce mois de novembre 2011. Un nouveau Rayman pointait le bout de son nez.
Développé par Ubisoft Montpellier, Rayman Origins nous invite à revenir à la genèse de la saga. Car ce jeu de plate-forme s'inspire volontiers de son ancêtre, tout un tas de références facilement reconnaissables par les fans de la première heure ponctuant l'aventure. Difficile de pas faire le comparatif entre les deux jeux tant les ressemblances sont fortes et l'inspiration clairement assumée.
Coopération dans la joie et la bonne humeur
Même pas en rêve!
Le jeu commence par une cut-scène aussi géniale que loufoque. Rayman et ses potes sont en pleine sieste et les ronflements et autres bruits découlant de cette séance de repos en vient à irriter les habitants de la Lande aux esprits frappés. Ceux-ci viennent alors à la Croisée des rêves et commence foutre un beau bordel et emprisonne Rayman et ses amis. Notre héros s'échappe et à l'aide du grassouillet Globox et des Ptizètres, créatures aussi petites que leur nez est proéminent, il part à l'assaut des différentes zones de la Croisée des rêves pour botter le cul de tout les fauteurs de troubles et sauver les fées et autres Electoons retenus prisonniers.
Notez que l'aventure peut se jouer jusqu'à 4 via le multi en local, l'occasion de se marrer un bon coup entre amis.
Il y a peu de chances que quelqu'un se lance dans un Rayman pour son scénario, bien peu développé. L'univers, basé sur les rêves et cauchemars, reste tout de même intéressant. Polokus, le vieux sage à la grande barbe et à la pipe dont émane des bulles en plein sommeil, est une sorte de créateur tout-puissant, ses rêves et cauchemars prenant vie, les premiers venant peuplés la Croisée des rêves et les autres étant emprisonnés dans la Lande aux esprits frappés. Tout les délires sont alors permis et on est surpris plus d'une fois par la faune peuplant les différents niveaux, quand ce n'est pas par les niveaux eux-mêmes.
Une histoire de doigté
La progression reste assez simple: on enchaine les zones, chacune d'entre elles étant composées de plusieurs niveaux où l'ont doit sauver suffisamment d'Electoons (représentés par un smiley rose sur un médaillon doré) pour débloquer l'accès à la zone suivante. Pour cela, vous devrez dénicher les cages cachées dans chaque niveau et récupérer un maximum de lums, créatures volantes jaunes planquées un peu partout. Ces dernières sont parfois accompagnés d'un roi des lums, et en l'attrapant, ses sujets entre dans une excitation temporaire dont il faudra tirer profit car les récolter pendant ce laps de temps doublent le nombre de lums ramassés. Il est aussi possible de récupérer des sortes de pièces dorées rapportant 25 lums, mais elle sont souvent bien planquées ou dans des passages retors demandant un sang-froid à tout épreuve. Les plus doués pad en mains réussiront à atteindre un palier symbolisé par une médaille décernée aux meilleurs chasseurs de lums.
Vous débloquerez différents pouvoirs en sauvant les fées du jeu, allant de frapper à planer en passant par le changement de taille. Ceux-ci seront indispensables pour progresser dans l'aventure.
Si finir un niveau reste à la portée du plus grand nombre, le compléter demande un peu plus de pratique. Heureusement, la maniabilité répond au poil, et avec de l'entrainement, on en vient vite à se sortir aisément de toutes le situations. Le level-design est d'ailleurs très inspiré, permettant les acrobaties semblable à celle qu'on verrait dans un film de kung-fu. La difficulté est très progressive, on est loin de Rayman premier du nom et de ses pics de difficultés extrêmes. C'est un peu le contraire ici. La progression se fait sans mal pendant la majeure partie de l'aventure, et il fut vraiment attendre les derniers niveaux pour se casser les dents.
Les amateurs de challenge se rabattront sourire aux lèvres sur les défis chronos (assez inégaux, certains ne laissant quasi-aucune place à l'erreur tandis que d'autre offrent une marge de temps bien généreuse) et les coffrapattes, courses-poursuites frénétiques avec obstacles en tout genres demandant une belle maitrise du personnage, ainsi que des nerfs d'acier.
Rien de mieux qu'un moustique et une barbe de vieillard pour s'accrocher
Déjà-vu
Rayman Origins offre une bonne durée de vie pour un jeu de plate-forme, entre 10 et 15 heures étant nécessaires pour en voir le bout. Et encore, ça ne concerne que ceux qui foncent tout droit sans se soucier de tout les à-cotés, permettant facilement de doubler voir tripler votre temps de jeu, selon votre maitrise. Malheureusement, le jeu tombe dans le piège du recyclage. La deuxième moitié des zones que vous débloquerez ne sont guère différentes des premières. La complétion des niveaux obligeant à les faire et refaire après une première visite peut aussi jouer sur la lassitude. Sans compter la classique réutilisation de boss auquel on échappe pas.
Même chose pour le bestiaire, assez peu varié. On retrouve les classiques chasseurs de Livingstones et autres piranhas, ennemis présent dans les premier Rayman, ainsi que des Darktoons (équivalent des lums noires) et quelques autres bestioles. Mais elles ne sont pas des centaines non plus, et on a vite fait le tour du bestiaire.
Si les ennemis ne proposent que peu de résistance, les boss offrent un peu plus d'opposition. Leurs attaques changent à chaque coup reçu et on peut vite se faire surprendre. Malheureusement, ces combats restent bien courts, trop coups sur leur point faible bien évident suffisant à s'en débarrasser. On repassera pour les vrais affrontements.
Ballade avec les poissons ou ballade aérienne?
Le détail qui tue
La bande originale accompagnant l'aventure n'est que du pur bonheur pour les oreilles. On brasse dans tout les genres: la musique style mexicaine avec Hellish Paradise, le western avec le superbe Nowhere to Run, la country de The Tricky Treasure, la musique hawaïenne de Village on the Water, les sonorités orientales de Lost Beats ou The Abyss et son ambiance flirtant avec le film d'épouvante.
Certaines pistes ont mêmes droits à des sonorités uniques en leur genre et allant de pair avec le niveau en cours, comme Shooting Me Softly et sa mélodie aux bruits de moustiques en pleins vols ou Lums of the Water, avec son chœur de voix chantés par les Lums eux-mêmes.
Les oreilles se régalent, et les yeux aussi. Le style cartoon est extrêmement réussi, la 2D est superbe. Ça fourmille de détails en tout genre, aussi bien en premier plan qu'en fond. On a droits des petites animations en tout genre qui viennent donner vie à cet univers. Les mouvements des protagonistes sont tout aussi réussi. Chaque personnage que vous pouvez contrôlez (Rayman, Globox ou un Ptizètre) a bénéficié d'un gros travail à ce niveau-là. Par exemple, Globox laisse paraître son coté maladroit en glissant sur les fesses dans les pentes et le voir écraser sa masse de graisse en se baissant ou s'accrocher aux rebords avec ses incisives supérieures ne peuvent que décrocher un sourire.
Pour la complétion, la chasse aux lums reste le plus efficace
Rayman Origins est un excellent jeu, un vrai bon Rayman comme il n'y en avait plus eu depuis longtemps. Jetez-vous dessus, c'est surement l'un des meilleurs jeux de plate-forme de cette gen. A consommer sans modération!
Ushiwaka le 19/04/2013 Edité le 19/04/2013 |
J'ai édité mon message, bizarre oui, rien n'apparaissait sur firefox, mais sur internet explorer si, wtf is that...Enfin...Ouep, les mondes à thème est quelques chose de très attaché à la 2d je trouve, où on a régulièrement une succession de niveau dans un thème similaire (Donkey kong country, etc.). Mais Rayman 3 s'en sortait fort bien pour nous pondre des décors parfois mystiques excellents, Rayman 2 étant un peu plus effacé sur ce point (plus "dark"). Après c'est peut être la nostalgie qui parle, j'ai passé un nombre incalculable d'heure sur le 2 et pas mal aussi sur le 3, forcement ça aide à rendre ça marquant. Loin de moi l'idée de descendre Rayman premier du nom hein (je l'ai squatté surement autant que le 2), c'est également un jeu que j'adore, et Origin constitue un peu un condensé des ces trois épisodes (forcement beaucoup du 1), pour le meilleur |
auty le 19/04/2013 Edité le 00/00/0000 |
Je peux pas lire ton message en entier, y'a un truc chelou qui le coupe. Oo Sinon je suis d'accord pour l'humour du trois, et la volonté d'orienter la série vers cette ambiance de franche rigolade, mais je trouve qu'on perdait en emerveillment, de par là découverte des mondes à thèmes bien marquants (qui revienne dans Origins) et ce coté rêve éveillé. Les niveaux des deux suites ne m'ont guère surpris, un coté déjà-vu ailleurs. Je me souviens limite de chaque niveau du premier Rayman alors que pour ses suites, j'ai oublié la plupart d'entre eux peu de temps après les avoir fini (et je les ai fait y'a peu de temps). |
Ushiwaka le 19/04/2013 Edité le 19/04/2013 |
Caméra parfois foireuse c'est un peu inhérent au genre donc difficile pour moi de lui reprocher en particuliers (à de rares exceptions près, genre Mario Galaxy, mais en même temps elles sont souvent fixes). Manque de challenge je te l'accorde, j'ai fini le 2 en 4/5h alors que j'avais des souvenirs étant plus jeune d'un jeu extrêmement long Je les apprécie parce que selon moi c'est grâce à Rayman 2 & 3 que la licence a obtenue une grande partie de son identité, et notamment au niveau de l'humour et de l'atmosphère (le 3 en particuliers). Je reconnais énormément des qualités à Rayman 1, mais sur ces deux points, il est surpassé par ses suites je trouve |
auty le 19/04/2013 Edité le 00/00/0000 |
Semi-déception tout court. J'ai pas trouvé le passage à la 3D réussi entre autres, mais c'était pas la seul raison (manque de challenge, caméra parfois foireuse). |
Ushiwaka le 19/04/2013 Edité le 00/00/0000 |
"Seize ans alternant la semi-deception (Rayman 2 et 3)" Semi déception parce que l'on y retrouve pas la plate forme 2D du premier ou semi déception tout court? Pour avoir refait le 2 il y a pas si longtemps, je trouve qu'il a conservé énormément de ses qualité d’antan et contrairement à bien des titres ps, la maniabilité a fort bien vieillie. Sinon je rejoins bien sûr, excellent titre (Rayman Legends va déboiter) |
Herbrand le 18/04/2013 Edité le 00/00/0000 |
Yeah. |
Mede le 17/04/2013 Edité le 00/00/0000 |
Carrément d'accord Enorme jeu ! |