Deus Ex: Icarus Effect
Par auty, le 14/09/2014 à 11h14 (1677 vues)
Vous avez eu droit au
résumé du camarade maxff9, vous avez maintenant droit à ma critique du roman
Deus Ex: Icarus Effect, bouquin participant à l'univers étendu de la licence, justement nommé
Deus Ex Universe.
Quoi de beau dans cette préquelle à l'horrible
The Fall ?
Après lecture du roman, c'est un peu le jour et la nuit entre les deux histoires qui se suivent. L'auteur, un habitué des univers de science-fictions, connait bien la musique. On suit les aventures des deux principaux protagonistes, Ben Saxon et Anna Kelso, et autant dire que c’est pas des vacances qui les attendent.
D'une coté, un ancien militaire de Belltower qui se retrouve dans la bande à Namir, de l'autre, une agent des services secrets qui voit sa vie basculer suite à un attentat terroriste.
Et on ne s'ennuie pas. Rien que dans les deux premiers chapitres du livre, il se passe plus de choses que dans tout
The Fall. Principalement beaucoup d'action, trop même, au point de relayer à de rares passages les scènes de complots et autres joyeusetés conspirationnistes propre à la saga. Je note une séquence généreuse au début et une autre à la fin, mais pour le reste, il faut aller chercher les les petits morceaux décrivant les groupes occultes et la situation géo-politique dans les quelques paragraphes éparpillés ça et là. Dommage, le lore de la série n’est pourtant avare en détail et offre de grandes possibilités d’imprégner le lecteur du climat général complotiste.
Pour le reste, on suit deux intrigues qui finissent ingénieusement par s'imbriquer l'une dans l'autre pour ne faire plus qu'un. C'est l'occasion de redécouvrir les hommes de Namir, et bien sur ce dernier, et ainsi en apprendre plus sur leurs passés. L'occasion de revoir des têtes connues, dont ce bon vieux Gunther Hermann, dont on comprendre le comment du pourquoi de ses nombreux implants.
Mais le plus intéressant reste nos deux héros. Saxon est un badass, un vrai, ce qui tranche radicalement avec son comportement de pleureuse dans le jeu (cf la scène du salon de départ où il est à la limite de sortir les mouchoirs). Ici Saxon est à la fois un dur mais n'en a pas oublié d'en avoir dans la cervelle. C’est pas un hasard s'il a été recruté dans cette escouade d'élite, Namir disant lui-même que sa capacité à voir au-delà des simples apparences en font de lui un élément précieux. On le verra ainsi souvent se poser les bonnes questions, mais aussi agir avec une redoutable intelligence en combat, chacun des ses choix montrant sa science de la guerre et sa capacité à avoir un coup d'avance sur son adversaire, ainsi qu'à improviser.
Quand à Kelso, l'on découvre une femme déterminée, faisant preuve d'un entêtement presque pathologique dans sa recherche de vengeance. Une vraie descente aux enfers accompagne cette battante qui surprend par sa rage de vaincre et de vivre. Barret et Federova pourront en témoigner. Dommage que celle-ci soit relayer au plan de la figuration dans le jeu, mouchoirs à la main, attendant les larmes de son compère.
Je termine en abordant les deux séquences qui font figure d’introduction ainsi que de didacticiel dans
The Fall. On assiste à l'infiltration en Russie avec la première apparition de Janus et à la trahison de Saxon dans l'aéronef. Il y a quelques changements compréhensifs pour l'opération spéciale version vidéoludique, avec entres autres moins d'actions à la clé. Mais la séquence de trahison est un redécouverte dans sa version papier. Un morceau brut de décoffrage digne d"un gros film hollywoodien, à milles lieues de la simili dispute de couple à laquelle j'avais assisté.
Une question se pose alors après lecture de ce roman fort réussie. Pourquoi la suite n'a pas été confiée à l'auteur ?
Nul doute que le résultat aurait eu plus de gueule en restant sur son support d'origine.