Nouveautés manga octobre 2016
Par cKei, le 11/10/2016 à 13h43 (751 vues)
Cinq essais de manga ce mois-ci, avec des sujets aussi divers que le Skateboard, la DROOOOOOGUE, la prise en charge d'une orpheline par un célibataire endurci, des bouquins ou encore des esprits malins. Entre déceptions, WTF et agréables surprises.
Sk8tr'sBoy meets cool SkaterCool Skater teaches boy to skateCool Skater goes away to skateBoy skates and becomes a roxxorEn gros après le karting (
Capeta), le rock (Beck) et plein d'autre disciplines c'est une énième histoire d'un gosse marqué par un sport et un
rolemodel, et qui va devenir un bon malgré les difficultés. C'est pas original mais ça fonctionne bien, le dessin est soigné, les persos attachants (malgré là encore un manque d'imagination, genre le prof à dreads et lunettes de soleil pour le rendre cool ou encore le copain petit-gros qui soutient le héros). J'aime bien.
Shôchû on the rocksJ'ai
rien compris. Mais
rien. Je crois que c'est la première fois que je lis un manga aussi bordélique, au point que je n'ai originellement pas pu terminer la lecture de ce premier volume. C'est con parce que le synopsis me disait bien et que j'aime pas dire du mal d'une œuvre dans laquelle quelqu'un a visiblement mis ses tripes, encore moins quand ce sont des francophones qui doivent s'imposer dans cette jungle (oui c'est un manfra, et étrangement édité en sens de lecture français).
Alors bon, si j'arrive à rassembler mes souvenirs brumeux c'est un monde dans lequel les médecins "opèrent" des créatures monstrueuses avec des bandages doués de vie (ou contrôlés par l'esprit) pour en retirer un breuvage (le Shôchû) en vogue, le (anti)héros étant justement un de ces étudiants en médecine, un peu désinvolte et auquel sa condition de fils à papa (son père étant le doyen de la faculté) semble donner la croyance qu'il peut tout se permettre. Et de fait, il se fait pincer en train de piquer les sujets de l'examen final et est exclu de la fac par son paternel. L'excuse parfaite pour aller noyer ses soucis dans l'alcool local en maudissant la société (
mec, tu l'as bien cherché). Là dessus un type louche lui offre un verre de Shôchû spécial en échange d'un menu service et voilà le jeune crétin-délinquant embarqué dans une affaire dont il ne se souvient que très peu (vu l'esprit embrumé), avec un gars auquel il semble vouer une totale confiance malgré sa visible influence néfaste.
En ce qui concerne le dessin, si celui-ci est soigné (et en un sens adapté à l'histoire) j'ai le même problème qu'avec
Jaberwocky : c'est contrasté mais peu lisible, stylé mais bordélique en particulier dans les scènes où ça bouge (et quand le personnage principal est constamment en bad trip, ça n'est pas rare). En gros c'est du travail soigné mais qui ne me permet pas de profiter de l'action tel qu'il le devrait, et c'est bien dommage car on décèle un certain talent chez le dessinateur (qui est apparemment celui qui signe le manga Wakfu, dans un style plus rond).
Moi ce que j'en retire, personnellement (je ne sais pas si c'était là l'intention de la scénariste), c'est que c'est un manga sur les méfaits de l'alcoolisme et autres joyeusetés qui te poussent à mal agir, te coupent de tes relations etc. C'est peut-être cette morale éthérée qui rejaillit volontairement sur la forme que prend l'histoire, et si c'est bien là le souhait des auteurs je dis pourquoi pas. Mais dans les faits c'est une entrave à la bonne compréhension, à l'adhésion du lecteur à cet univers. Sans aller jusqu'à parler de
suspension consentie de l'incrédulité, on n'a pas le temps de comprendre les lois qui régissent ce monde que ça part déjà en live. Peut-être aurait il fallu prendre un ou deux chapitres de plus pour mieux planter le décor et présenter les persos (les secondaires ont l'air marrants, en particulier le barbu bi), la déconstruction aurait eu plus de poids. Parce que là en fait de morale et d'identification aux personnage, tout ce que j'en retire c'est
Alors je ne sais pas encore ce que va donner la suite (le second vient de sortir après plus d'un an de délai), c'est intriguant mais j'ai de grosses réserves. En espérant que les auteurs arriveront à mieux transmettre leur vision aux lecteurs.
Un drôle de Père (Usagi Drop)Le synopsis me disait bien et je n'ai pas été déçu. C'est un bon manga, bien édité, plutôt vendu comme un josei (un shojo pour femmes un peu plus matures, pour schématiser) mais qui parlera à tous.
Au moment de la mort de son grand-père, Daikichi apprend que celui-ci avait eu un enfant avec un jeune femme inconnue. L'existence de Rin, la fillette de 6 ans mutique qui leur tombe dans les pattes, n'est pas bien accueillie par la famille qui se demande déjà commen ils vont pouvoir s'en débarrasser. Mais cette idée dégoute le trentenaire, qui pense à cette orpheline qui n'avait rien demandé : sur un coup de tête, il décide de s'occuper de la petite (sa tante donc) malgré son inexpérience complète et sa condition de célibataire endurci. Voilà un drôle de duo qui va devoir apprendre à cohabiter.
Usagi Drop me fait beaucoup penser à
Aishiteruze Baby, un shojo qui prenait une voie similaire d'un lycéen contraint de s'occuper du bébé de sa sœur. Et pourtant je ne suis pas le public cible, ni forcément amateur de manga "pour fille" mais ces sujets sociétaux sont souvent intelligemment traités. Une preuve encore que le manga est le support parfait pour parler de tout. Je vais de ce pas me prendre la suite.
Stray SoulsAu début des années 2000, quand j'ai recommencé à acheter plein de mangas d'horizons divers, j'étais tombé par hasard sur
Hoshin : l'Investiture des Dieux de Ryu Fujisaki. J'avais beaucoup aimé ce manga d'aventure basé sur les légendes chinoises, les mécaniques utilisées (les Baobeis, sortes d'armes aux effets divers), le style de dessin, et aujourd'hui encore j'en garde un très bon souvenir (et une bonne place dans ma collection).
Ce mois-ci j'ai pris Stray Souls un peu au pif sur l'étalage de ma librairie habituelle. C'est l'histoire de "divinités" qui utilisent leurs pouvoirs pour capturer des monstres qui s'attaquent au monde des hommes. J'ai trouvé ça banal, fait et refait, gore pour pas grand chose, et pas franchement enthousiasmant même si le style graphique me titillait. Puis j'ai remarqué que l'auteur était le même Ryu Fujisaki. Les bonnes idées ça va ça vient et ça n'est pas la première fois que je n'adhère pas à une série d'un auteur que j'admire, mais ça m'a un peu déçu.
Ceci dit avec le recul Stray Souls s'insère parfaitement dans la démarche de cet auteur : les monstres sont les âmes tourmentées de figures historiques du japon médiéval (comme Muramasa dans le volume 2), de la même façon que protagonistes et antagonistes d'Hoshin Engi étaient librement adaptés de légendes et personnages réels. Mais ça ne fait pas tout et cette nouvelle série laisse à désirer. Ca m'aura au moins donné envie de me relancer dans la bibliographie de l'auteur.
En bref :
lisez plutôt Hoshin, c'est un immanquable.
Le maitre des livresEncore un truc pris au hasard mais beaucoup plus heureux cette fois. C'est un manga assez atypique par l'ambiance, très calme, et le sujet plutôt léger qu'il s'est choisi, mais franchement c'est intéressant et instructif.
Un mec un peu alcoolisé rentre un jour dans une bibliothèque de quartier et se fait enguirlander par le maitre des lieux, qui finit par lui filer un livre pour enfants. Le trentenaire un peu penaud se demande bien ce qui lui est arrivé mais finit par tirer dudit livre un enseignement, comme si celui-ci agissait en parabole de ses propre soucis. Finalement le mec revient le lendemain à la bibliothèque et devient un assidu lecteur, et un pilier de la bibliothèque.
Là c'était le premier chapitre, et j'avais un peu de mal à voir ce que ça pouvait donner sur la longueur. Finalement en continuant un peu (2 volumes
and counting) ça devient un plaisir à lire. Les personnages sont attachants, que ce soit le trentenaire "extérieur", le bibliothécaire en chef hargneux et ses deux collègues (une fillle énergique, une fille douce et calme amoureuse du héros) ou les enfants et parents qui fréquentent l'établissement. Tout ce petit monde, en lisant les livres choisis par le tenancier, tire des morales des livres (réels) qui les aident dans leur vie. Y'a aussi de l'humour, bref que du bon.
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