Décidément j'ai été inspiré par pas mal de bouquins ce mois-ci. Le nouvel arrivage en fin de mois en comporte six supplémentaire, et aucun que je mettrai de côté par déception.

Père et Fils


Je sais pas si c'est la trentaine qui me titille mais les mangas à vocation sociale et notamment la parentalité m'attirent beaucoup plus que d'ordinaire. Après Usagi Drop, dont il faudra que je reparle plus longuement, parlons de Père et Fils, un seinen manga sorti en début d'année chez Kioon.


Dans le japon médiéval, un colporteur de médicaments doit élever son jeune fils seul suite à la mort de sa femme. Pas vraiment habitué à interagir avec le garçonnet et encore moins à le trimballer dans son boulot, il va pourtant falloir qu'il se fasse violence s'il veut devenir un père digne de ce nom.

Chaque chapitre est voué à rapprocher l'un de l'autre au travers de petites histoires des gens rencontrés, à les faire mieux se comprendre et à dévoiler leur passé. C'est parfois mignon, parfois triste, probablement utile à tous. Enfin perso ça a plus tendance à me filer le bourdon

Gunnm - Mars Chronicle

Les premières pages sont disponibles sur le site de Glénat.

Un peu d'histoire d'abord. Gunnm, c'est l'un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse niveau manga. Bien plus que Ken et autres mangas pour jeunes adultes qu'on nous a vendu dans le Club Do, celui-là m'aura marqué. Je devais avoir 11 ans quand j'ai découvert le premier tome dans la chambre d'un ami de la famille plus âgé que moi, et passé le choc de l'hémoglobine et de la cervelle qui coule à flots (c'est probablement pas la série que je conseillerais aux bambins, en fait) je suis totalement rentré dans l'histoire.

J'ai fini par acheter toute la série et Gally, profondément féministe car fille forte et badass qui n'a besoin de personne, est devenue l'une de mes héroïnes préférées. J'ai chialé sur le dernier volume, un peu bordélique mais qui mettait un point final en forme de happy end à cette série... Jusqu'à la parution de Last Order quelques années plus tard qui a entrepris de démolir tant cette fin que la forme relativement brute de l'original.

Last Order commençait plutôt bien et introduisait le personnage de Zechs, pendant "masculin" et revanchard de Gally que j'aime aussi beaucoup. Malheureusement la suite part vraiment en couille, avec des extraterrestres surpuissants qui arrivent par cargaison. Au final on arrive presque sur un univers proche de l'Incal , plein de créatures tentaculaires et monstrueuses lambdas alors qu'au départ celui de Gunnm était résolument man-machine Interface (coucou les fans de GitS) avec ses cyborgs cradingues : c'est ce qui rendait ça flippant. Bref j'ai pas aimé et j'avais laché au volume 11-12.

Gunmm - Mars Chronicle c'est plus un spin-of qu'une suite, puisqu'on s’intéresse ici sur la zone d'ombre du passé martien de Gally/Yoko, et plus précisément sa jeunesse, où elle est encore perdue et sans défense. Le lecteur fidèle sait que Yoko était devenue hors-la loi avant de périr et d'échouer son corps à demi vaporisé à Kuzutetsu, sur Terre. Là, on va vous dire comment on arrivera à ce résultat en partant d'une scène déjà décrite dans Last Order. Ce faisant, plein de morts et encore plus de question.

Difficile d'en dire plus, ça commence à peine et il ne s'y passe finalement pas grand chose niveau scénario.

Orange

On dirait la fin de Cynthia ou le rythme de la vie, dis donc...
Le jour de la rentrée, une lycéenne reçoit une lettre d'elle même 15 ans dans le futur. Le temps de confirmer que son correspondant est bien celle qu'elle prétend, la voilà presque contrainte à exécuter les recommandations à la lettre si elle veut se forger un avenir sans regret. car le nouvel élève de la classe, sur lequel elle a des vues, n'a apparemment pas un futur radieux, et elle possède peut-être le pouvoir de changer leurs deux destinées.

Outre qu'on nage en pleins paradoxes temporels bien casses-gueule, j'ai du mal à comprendre les réactions de l’héroïne tiraillée entre son comportement naturel de midinette et l'envie de faire ce qu'il faut. Puisqu'elle suit parfois les recommandations de la lettre mais parfois fait l'inverse, du coup elle ne joue pas vraiment le jeu. ceci dit sans ça y'aurait pas d'histoire. Enfin bref je pense que c'est un bon manga shojo, mais beaucoup trop gnangnan pour moi. Je passe.

Golden Kamui

Un soldat qu'on dit immortel car il s'accroche à la vie sur le champ de bataille. Une jeune fille, archère hors pair qui n'a pas froid aux yeux. les deux se rencontrent au moment où ils vont se faire bouffer par un ours et se trouvent un but commun : retrouver un monceau d'or incomparable, dont l'emplacement a été tatoué sur le corps de plusieurs dizaines de détenus dangereux. Les voilà contraint à agir de concert pour mener leur quête à bien.


L'originalité de Golden Kamui c'est qu'il se déroule à la fin de l'ère Edo a Hokkaido, et met à l'honneur la culture Aïnou. Cette série me fait énormément penser à Vinland Saga dans son traitement qui mêle action et fresque historique. Bon après c'est que le premier volume, on verra comment ça évolue mais c'est prometteur.

Ancient Magus Bride

Deux synopsis pour le prix d'un selon si vous êtes A) confiant en l'être humain et en la mignonitude ou B) cynique et désabusé.


A) Chie a une vie désastreuse suite à la perte de ses parents. Puisque personne ne semble se soucier d'elle, elle décide de vendre son âme à un marchand de passage. Quelque chose en elle semble attirer les faveurs de nombreux enchérisseurs, mais elle est finalement achetée par un homme au visage littéralement squelettique qui s'avère être un sorcier. Mais loin de l'image qu'il renvoie, son nouveau maitre est en fait doux comme un agneau. Dans cette version moderne de la Belle et la Bête meets Harry Potter, la jeune fille va découvrir le monde de l'occulte mais aussi une vraie famille. Et pourquoi pas l'amour.

B) Un vieux mec défiguré achète une fillette de 15 piges suicidaire chez un marchand d'esclaves, l'installe chez lui pour lui laver le cerveau et en faire sa femme. Elle développe un syndrome de Stockholm sévère pour le pédophile et sombre dans la folie où elle voit des fées.

C'est au choix. J'arrive pas à me séparer de cette image B qui fait qu'en dehors d'un manga ce serait une situation dégueulasse voire assez horrible sur la traite de l'être humain.

Ceci étant le manga est très sympa, les personnages assez marrants y compris le sorcier à gueule de démon, surtout que ça part fréquemment en SD.

Le Monde Selon Uchû


Celui-ci était totalement inattendu car n'étant plus vraiment client des sites spécialisés manga et faisant toutes mes emplettes sur des coups de poker plus que sur des conseils, il était passé totalement à côté de mon radar. J'ai finalement croisé son nom dans la dernière vidéo de Rufio, sa chronique Koma que je recommande chaudement. Sur le principe ça semblait assez étrange et manga en main, j'étais assez peu inspiré par le dessin dans un style un peu bâtard, tirant vers le shojo avec certaines cases plus "sombres et réalistes", assez dérangeant.

Mais finalement c'est une vraie réussite et surtout un univers vraiment original, ce qui est trop rare en ce moment.

Le manga commence comme un manga typique de la vie lycéenne, avec la déléguée de classe qui cherche à ramener un élève en cours après que celui-ci ait déserté juste après la rentrée. Uchu, le nouveau délinquant refuse en effet de revenir en classe sans vouloir expliquer pourquoi.

Jusque là rien d'anormal me direz vous. Patience, c'est après que ça dérape. Notez que si vous voulez découvrir le manga par vous-même, il est peut-être mieux de le lire à l'aveugle car ce que je raconte par la suite risque de couper la surprise. Vous voilà prévenu.




Donc voilà c'est original, les personnages sont attachants, l'humour décalé est omniprésent étant donné le sujet traité même si certains passages semblent virer au drame. L'auteur se joue aussi fréquemment des apparences dans la composition de ses planches et c'est plutôt finement joué. Qui plus est, l'histoire est en deux tomes donc pas de raison que ça traine en longueur.

---