Battons le fer tant qu'il est chaud et parlons des nouveautés manga de février 2017, et de mars donc puisque ce billet traine depuis 3 semaines dans mon back office. Désolé pour l'attente, je sais bien que vous étiez fébriles. Ne niez pas.


Iris Zero


Un manga qui allie des dehors classiques à une certaine duplicité.

Au départ, c'est la typique histoire de lycéens dans un monde où chacun est doté d'un pouvoir plus ou moins prononcé (coucou les 46000 autres exemples actuels), le héros de l'histoire ayant forcément une particularité. Ça m'a pas mal rappelé le début d'Mx0 d'ailleurs. Ici, la particularité du héros est de n'avoir aucun Iris (le fameux pouvoir permettant de visualiser différentes choses), et à la différence du MC de My Hero Academia cette absence ne sera jamais comblée car ce n'est pas l'objet de l'histoire. Dans une société où cette absence est comparable à un handicap voire une aliénation, ce personnage est donc ostracisé et par mécanisme de défense, s'est donné pour mot d'ordre de ne jamais faire de vague, de tout faire pour n'être plus remarquable.

Dans un second temps donc, on voit se dégager une approche psychologique assez juste des relations qui peuvent exister entre élèves d'horizons différents, et notamment la thématique du harcèlement et du rejet de la différence. En sous-texte, c'est aussi il me semble une critique assez forte des multiples aides apportées par la technologie qui empêchent/déshabituent l'individu de penser par lui même, car notre héros trouve finalement sa place par sa faculté de raisonnement : lui qui est dépourvu d'Iris ne s'appuie pas sur cette béquille pour voir le monde, et c'est finalement ça qui fera sa singularité.

Encore une fois l'histoire manque d'originalité mais s'en tire par un côté vraiment attachant. Dommage que la série soit en hiatus illimité, l’histoire s’arrêtant brutalement sur une pseudo fin (ça aurait pu clôturer l'histoire mais les auteurs semblaient avoir une suite en tête) jamais complétée depuis 2014.


Freaky Girls


Un lycée plein d'élèves aux superpouvoirs, volume n°putainjarrivemêmeplusàcompter. C'est marrant hein, en ce moment j'ai l'impression qu'il en sort 5 par mois. Bon pas des superpouvoirs à proprement parler, plutôt des formes corporelles tirées du folklore fantastique mais vous voyez l'idée.

On est ici du côté très humoristique du spectre, le perso principal étant un enseignant "normal" confronté à une flopée de jeunes filles mignonnement monstrueuses (genre la vampire, la succube coincée, la Yuki-onna timide, la dullhan à gros bewbs). L'une après l'autre, toutes vont se rapprocher du prof. Bon dans la réalité je ne crois pas me tromper en disant que le jeune homme aurait eu quelques problèmes avec la justice mais bon là ça passe, ça reste gentillet, le casting est attachant... Je sais pas bien où ça va ni si ça dépassera le gag "What if..." et les déclinaisons du moe mais la lecture de ce premier volume était très sympa.


Tales of Wedding Rings

Un jeune homme et son ami d'enfance semble roucouler jusqu'à ce que l'osananajimi se révèle être la princesse d'un royaume d'un monde parallèle qui se cachait dans "notre" monde pour échapper à des hordes démoniaques. Elle doit rentrer dans son monde à elle pour épouser un type qui sera le sauveur mais notre héros (celui du manga donc si vous suivez toujours) refuse de l’abandonner et débarque dans ledit monde fantasy pour prendre la place du fiancé. Mariage (non consommé) ensues et on apprend que pour sauver le monde il va devoir se farcir quatre ou cinq autres princesses pour récupérer leurs anneau. Endirai Sonic. Sa nouvelle femme semble jalousie. Suspense.


Master Keaton Remaster

En fait de remaster, c'est plutôt la suite et fin de la série. On avait laissé Keaton à un moment charnière de sa vie, où le baroudeur songeait à lâcher sa fonction de détective (pour laquelle il est pourtant si doué mais qu'il ne fait que pour manger), au profit de ses travaux de recherche enfin sur le point d'aboutir. On le retrouve une dizaine d'année plus tard finalement au même point.

Toujours empêtre dans la gueguerre de personnes qu'est la recherche universitaire, sa thèse de doctorat a été mise entre parenthèse en grande partie parce qu'elle risquerait de bousculer une partie des conventions en archéologie, et heurte donc l'establishment en place. De la pure politique. Sa fille quant à elle a décidé de suivre le même chemin qu'il sait semé d'embuches. Et son vieil associé ne cesse de lui refourguer des affaires qui puent un peu. La routine quoi.

Cet ultime volume sera l'occasion de boucler la boucle, voir comment Keaton va rebondir. Je ne peux pas dire - à la différence des 21rst Century Boys - que cet ajout était nécessaire à la complétion du récit, mais il n'est pas totalement inutile non plus. A réserver aux fans.

Ex Humans

Rien à voir avec l'Ex-Vita du mois dernier, ici un garçon et son ami d'enfance mènent une vie tranquille jusqu'à ce que des monstres trucident la totalité de leur lycée, "avalent" la fille et coupe le bras du gamin. Long story short, ils s'en sortent mais la gonzesse devient mi-monstre mihumain (et re mi-monstre derrière) tandis que le gonze choppe un bras surpuissant. Ils sont recrutés par une organisation secrète qui luttent contre les monstres. J'avoue que j'ai lu ça y'a quelques semaines et que c'était tellement peu marquant que j'ai surement occulté des détails. Bref y'a de la sanquette à foison et c'est du réchauffé.


L'Habitant de l'Infini


C'est une série célébrée un peu partout que je n'avais jamais pris le temps de lire. J'ai démarré les deux premiers volumes dans leur version anniversaire (qui a quelques soucis d'inversion de pages :/) pour voir. Et j'ai vu.

Parait-il que la série ne vaut qu'après une dizaine de volume, et je l'espère vraiment car ce début est un peu poussif. Certes le dessin est soigné, les scènes finales de combat étant sublimées par une page entière de découpage de corps chorégraphié. Mais toute cette sanquette est-elle bien utile ? Perso j'ai l'impression d'un cache-misère car le reste ne propose pour l'instant pas grand chose.

En ce début, Manji est présenté comme un anti-héros. Assez peu doué pour l'art de l'escrime (du moins par rapport à ses adversaires), il ne s'accroche à la vie que grâce à son immortalité relative et à son passé meurtri. Le problème avec ce choix compréhensible du point de vue de la construction seinen et non shonen, c'est qu'il est difficile de s'attacher au personnage (contrairement à sa jeune protégée), et que chaque chapitre en prend la même structure. En gros pour le moment ça tourne en rond et je me vois mal payer 300 boules pour avoir la suite si ça ne décolle pas un bon coup.

March comes in like a lion


Je suis assez étonné que ce manga marche bien sur moi. En général, les Josei qui donnent trop la part belle aux sentiments finissent vite par m'emmerder, en particulier avec ce type de dessin très "féminin". Mais là ça fonctionne.

Pour la faire courte, un jeune champion de Shogi semble un peu perdu dans sa vie entre sa pratique assidue du jeu d'échec japonais pour lequel il a un don, et son incapacité à s'insérer dans la société et d'y trouver son compte. Il joue pour survivre, parce qu'il n'a pas le choix, parce qu'il ne sait rien faire d'autre. Il est un jour recueilli par une famille de trois sœurs qui le prennent comme ils recueillerait un chaton affamé et entre eux va s'instaurer une relation d'entraide mutuelle.

Sangatsu no Lion met à l'honneur le Shogi comme d'autres avaient le Go ou le Mahjong, on sent que l'auteur met des moyens dans l'intégration de jeux crédibles (les parties sont "chorégraphiées" par un joueur professionnel qui explique sa démarche dans les interchapitres). Le héros est un jeune homme détruit et handicapé par son passé douloureux, qui est dévoilé par petites touches à mesure qu'il s'ouvre aux sentiments amicaux. En tout cas c'est plutôt une histoire intéressante.

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