Otaku Otaku
J'avoue que la perspective de lire un manga titré "Otaku Otaku" me faisait un peu peur sur le contenu, mais au final c'est une bonne série. Mignonne tout plein, marrante, assez juste en terme de relations. Bon de fait ce ne sont pas des otakus mais de simples jeunes de leur temps.
On va suivre deux trentenaires qui se connaissent depuis l'enfance et se retrouvent à bosser dans la même boite. Évidemment ça se dragouille un peu et ça se met à sortir ensemble quand l'une se rend compte que son "otakisme" (elle est amatrice de Boy's Love) a tendance à rebuter ses petits amis successifs, alors que son pote - gros joueur de JV - n'en a rien à faire. Parallèlement deux de leurs collègues amants également rejoignent le groupe de passionnés légers, chacun avec sa personnalité plutôt sympathique (l'un est pince-sans-rire, l'autre très genki etc.)
C'est du slice of life, donc oui ça évolue lentement. On passe par tous les lieux communs - comiket, cosplay, soirées pyjama - mais sans aller trop loin car encore une fois, ça reste bon enfant : on n'est pas dans la problématique extrême que suppose le terme Otaku au départ (asociabilité, monomanie voire hikkikomori). Et encore une fois c'est assez frais, entre une romance mignonne et du gag référencé.
JoJo's Steel Ball Run
Comme je l'écrivais dans mon billet précédent, je viens de commencer les JoJo's Bizarre Adventure. Donc j'essaye plusieurs séries (c'est tentaculaire) pour me faire une idée. Steel Ball Run a l'air un peu différent de Star Crusaders dans le sens où ce n'est plus un voyage mais une course, er apparemment située dans un univers "alternatif" (chronologiquement avant les précédents mais on y retrouve un ou deux persos dans des rôles qui ne les insèrent pas bien dans la timeline initiale). A part ça c'est un peu mieux dessiné (mais 20 ans séparent les deux séries) mais je n'adhère pas plus au style. Ce premier volume est plus centré sur la mise en place de la course et l'introduction des participants principaux, je suppose que la suite dépotera plus question combats.
JoJo's Stone Ocean
Celui-ci me bottait nettement plus, c'est une suite directe de la chronologie pour le coup puisqu'on y retrouve la fille de Jotaro Kujo, Joline. Jeune fille pas spécialement raffinée, elle est victime d'une machination visant à la faire passer pour une meurtrière en délit de fuite et se retrouve donc derrière les barreaux. Le dernier endroit accueillant pour une fille normale. Mais comme c'est l'héritière de la lignée, elle se découvre un pouvoir - le Stand, toujours - qui vont lui permettre d'y survivre.
On a donc une sorte de Orange is the New Black (j'aurais pu prendre un autre exemple similaire comme Oz, mais ça colle mieux) dans lequel les détenues auraient des pouvoirs meurtriers et se taperaient sur la gueule, dans lequel se retrouvent tous les thèmes et certains persos bien connus de la série. Ça se lit bien et même si je reste peu amateur du style graphique, avoir un personnage principal féminin au lieu du musculeux clone de Ken ça fait du bien.
Vigilante: MHA Illegals
My Hero Academia c'est un peu le blockbuster shonen des dernières années, calibré pour le très grand public. Personnellement j'aime bien mais sans plus, je trouve l'univers sympa mais la structure bien trop formatée. Bref comme pas mal de séries à succès, MHA devient une franchise ; anime et films bien sûr mais aussi des spin-off en manga, dont une première intitulée Smash!!, inédite chez nous. La seconde par contre est arrivée chez Kioon depuis fin 2017.
Vigilante c'est un peu l'antihéros de l'univers MHA. Ses protagonistes ne sont pas des super-héros à proprement parler mais des Justiciers, en gros des personnes qui ont des Alters (les pouvoirs du coin) plus ou moins puissants et veulent faire régner l'ordre mais n'ont pas de licence officielle, et sont donc dans la zone grise de la loi. Le MC, Koichi, est un étudiant assez commun doté d'un alter qui lui permet seulement de glisser sur le sol à moyenne vitesse, pas vraiment le truc flamboyant quoi. Son sens de la morale le pousse à vouloir aider les gens, mais s'il aimerait faire plus il doit se limiter à ramasser les détritus, faire des croche-pattes aux voleurs à la tire, aider les vieilles personnes à traverser la rue. Une BA permanente qui le fait se surnommer Le Gentleman au service du petit quartier. N'empêche qu'à chaque fois que les vrais héros mettent du temps à se pointer pour éradiquer le danger ou ne daignent pas se déplacer pour des affaires trop peu importantes, ça le démange. C'est ce qui va le pousser à combattre le crime à son niveau avec l'aide d'une mini-starlette, Pop, et d'un vieux musculeux à l'air louche et brutal.
Koichi n'a pas aussi confiance en ses capacités qu'Izuku et ses pouvoirs hérités, il doit composer avec des habitants qui ne le prennent pas au sérieux, des autorités qui voient d'un mauvais oeil des citoyens non certifiés qui font justice eux-mêmes, et sa vie personnelle et amoureuse qui prend une nouvelle tournure avec l'arrivée de personnages aussi bigarrés. On retrouve tout ce qui a fait le sel de la série d'origine, mais avec des personnages initialement moins compétents. Personnellement je trouve ça rafraichissant et moins convenu.
Pourtant si les auteurs et dessinateurs du spin-off sont partis un autre délire, on retrouve bien le style graphique et les thèmes, et petit à petit des personnages et ennemis connus ; à partir du volume 3, on voit que Vigilante se veut une série parallèle à MHA qui se focalise sur d'autres aspects du monde, mais veut aussi en profiter pour raconter les prémices de certains évènements racontés par Kohei Horikoshi.
The Promised Neverland
J'avais lu les 2-ish premiers chapitres à la faveur d'une plaquette promotionnelle il y a quelques mois et ça ne m’attirait pas du tout à cause d'une seule chose : la mort d'un personnage (ce n'est pas du spoil, c'est l'évènement déclencheur de l'intrigue). De loin ça ressemblait pas mal à ces murder-party que sont les Judge!, Doubt, ou autres Danganronpa que personnellement je déteste lire/jouer (donc je ne le fais pas).
Sauf que finalement ça en est assez loin. Après 3 volumes, loin d'une série de thriller horrifique comme certains éléments me le laissaient à penser (l'apparition de démons, les morts violentes etc.) on est plus proche d'un manga d'enquête et réflexion.
Le lecteur averti flairera tout de suite le problème, mais tout ce que nos héros voient du monde, c'est la forêt qui s'étend aux abords de l'orphelinat où ils ont grandis sans jamais en sortir. Choyés par leur "maman", ils reçoivent une éducation de première classe sanctionnée par un contrôle régulier des connaissances, et les plus grands sont habitués à éduquer leurs plus jeunes congénères. Seul lien avec l'extérieur, une grande porte dont il ne faut s'approcher sous aucun prétexte, jusqu'à ce qu'une gentille famille vienne extirper un enfant pour lui donner tout l'amour qu'il mérite.
C'est par un concours de circonstance que Emma, Norman et leur copain Ray, les plus grands et rusés des enfants - ils arrivent sur leur douze ans - apprennent l'horrible vérité sur ce qui se trame, et ils n'auront dès lors de cesse de planifier leur évasion. Mais pour aller où ? Pour ce qu'ils en savent, il se pourrait que le monde entier soit tombé aux mains de démons mangeurs d'hommes. S'échapper seuls serait théoriquement possible mais ils ne veulent pas abandonner leurs frères et sœurs. Il va donc falloir réfléchir.
C'est plutôt prenant, et pourtant le gros de l'action se concentre sur la réflexion des trois génies pour sortir tout le monde du mauvais pas. Un peu comme Hunter x Hunter sans la partie combats, les personnages principaux doivent prévoir trois coups d'avance sur leurs adversaires tout en se tenant prêt à l'action. On va voir comment ça évolue par la suite.
Little Witch Academia
L'adaptation d'une licence bien essorée en ce moment, après un court-métrage, un one-shot, un anime, un RPG/BTA et désormais une série de manga. Ca a souvent été moqué comme un plagiat japonais de Harry Potter (qui n'a pourtant pas inventé l'adolescent sorcier) et à la lecture de ce premier tome, c'est exactement ça. Des sorcières en devenir - l’héroïne n'a aucun pouvoir magique ce qui en fait la risée de ses camarades - qui vont passer quelques années dans une école de sorcellerie. Pas grand chose à en dire pour le moment.
Beyond the Clouds
Après Outlaw Players ou encore Green Mechanics, l'éditeur Kioon continue à faire de la production de mangas plus que de la simple localisation et c'est une envie suffisamment rare et louable pour être soulignée, d'autant plus quand le travail est de qualité. Beyond the Clouds est un manga féérique, dans un monde qui tire vers le steampunk à la Little Tail Bronx. Le jeune héros (16 ans d'après l'omake mais on lui en donnerait 12 avec ce chara-design) réveur trouve un jour une fille mal en point, car elle a perdu la mémoire mais aussi une de ses ailes. En effet dans ce monde où humains côtoient des anthropomorphes, ces "anges" sont des personnes rares voire mythique. Mais Théo veut protéger sa nouvelle amie et lui redonner la capacité de remonter au delà des nuages crasseux qui polluent le ciel. Encore une fois même sans être particulièrement friand de ce genre d'histoire à la base c'était plutôt cool. L'auteure, Nicke, a un trait certain et se dit influencée par un large spectre de la pop-culture, de Ghibli à Final Fantasy et KH. j'avoue que chez moi, ce sont surtout des références à Eternal Sonata ou encore Tom Sawyer (pour certains persos) qui ont été convoquées dans mon subconscient. Franchement quand une oeuvre arrive en un seul tome à stimuler ton imaginaire, ça ne peut pas être mauvais.
Notez que pour avoir une idée de l'univers en jeu, vous avez une petite vidéo promotionnelle ici :
Moriarty
Tout le monde a au moins entendu parler de Moriarty, le plus célèbre archenemy de l'enquêteur Sherlock Holmes. Comme le laisse supposer le titre de ce manga, c'est bien ce "méchant" qui est ici mis à l'honneur, mais pas de façon manichéenne : l'auteur invente un background au personnage en en faisant un enfant à l'intelligence hors-norme, qui va mettre sa ruse au service d'une cause noble - la lutte des classes au profit des gens de basse extraction, punir ceux qui utilisent leur statut comme passe-droit etc. - mais pas de la justice. C'est en élaborant des meurtres qu'il va donner sa pleine mesure et arriver à ses fins. On imagine que Holmes fera son apparition tôt ou tard, mais pour l'instant j'ai envie de voir la suite.
Last Pretender
Encore un manga qui n'est pas ce qu'il semble être. Il se présente sous la forme d'un harem manga classique avec un pitch qui tire vers le tournoi de baston... jusqu'à un évènement qui va violemment tout remettre en cause après 2 chapitres.
Le scénario donc, un prince intergalactique dont l'épouse sera choisi par la voie d'un tournoi entre les prétendantes venues des confins de l'univers. le but étant que sa descendance hérite des gènes de la "femme" la plus puissante pour perpétuer la lignée.
Je me refuse à spoiler mais disons juste que personnages et évènements sont moins unidimensionnels que prévus. Le protagoniste est un anti-héros, les antagonistes arrivent à ne pas être représentées simplement comme des connards (ou des connasses plutôt, vive la parité). Surtout, difficile de dire si c'est la conséquence d'une publication courte (le manga ne fait que 5 volumes à son terme) ou si l'histoire était voulue comme ça par le mangaka, ce dont je doute, mais en lieu et place d'un simple tournoi très shonen on assiste plutôt à un court space-trip qui aura vocation à renforcer l’héroïne, dans son corps comme son psychisme. Ce qui n'est peut-être pas plus mal parce qu'au final elle est très cool cette série, en espérant que l'auteur réussisse à boucler convenablement son scénar.