Kakushigoto
C'est... spécial. Le pitch était suffisamment étrange pour attirer mon attention : un mangaka spécialisé érotique veut absolument préserver sa fille de son activité. En conséquence, peu importe que des fans viennent lui faire signer leur exemplaire de son best-seller "La Gigue des Couilles" au nom distingué ou que son éditeur s'invite chez lui avec des tshirts promotionnels, il mettra tout en œuvre pour que Hime n'apprenne jamais son métier.
A partir de là les quiproquos s'enchainent avec les efforts déployés par Goto pour nier l'évidence. Quelques intermèdes viennent aussi parler de situations vécues par les mangakas dans leur sacerdoce. Parfois c'est marrant, et l'auteur a un humour un peu pince sans rire, genre auquel - en théorie - je suis réceptif.
Le problème c'est que pour moi, ça marche pas. C'est mou, mal rythmé, le protagoniste a sans arrêt l'air de s'en battre la gigue éponyme de sa situation, et le dessin simpliste n'améliore pas spécialement mon avis. J'avais pourtant lu celui enthousiaste de Benjamin Benoit, et habituellement je suis bon public pour ce genre de mangas "moyennasse" mais là j'y arrive pas, et j'en suis désolé.
Blue Thermal
Achat impulsif à l'aveuglette, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais avec Blue Thermal. Le titre et la couverture donnaient juste une impression chill et c'est ce que je recherchais. Alors c'est quoi qu'est dedans ?
Ceux qui pensent à un onsen peuvent sortir, le "thermal" en anglais dans le texte désigne un courant (d'air) d'ascendance thermique, terme utilisé dans l'aviation. Et pour cause, ça va causer planeurs et baptême de l'air. Tamaki est une étudiante fraichement débarquée dans une université éloignée de sa ville natale. Son but : trouver l'amour, car depuis qu'un camarade de lycée l'a éconduit pour le simple prétexte que ses capacités sportives en feraient un garçon manqué elle n'a que l'obsession de devenir une fille simple et vivre une idylle parfaite. Elle va donc écumer les clubs en se faisant passer pour une cruche et SURTOUT ne pas faire étalage de sa force. manque de bol, une balle de tennis renvoyée un peu fort va atterrir sur la tête d'un bogoss et lui faire endommager le véhicule qu'il entretenait : un planeur immaculé et majestueux. Ce qui va être l'occasion pour le propriétaire de lui demander de rembourser cette "dette" dans le plus pur style de Ouran Highschool Host Club, les hôtes en moins et le club d'aviation en plus.
Ce premier volume ne fait que poser les bases de ce qui s'annonce comme un shojo basique avec quelques trucs marrants, l’héroïne tombant en amour à la fois avec la discipline sportive originale (elle va apprendre à voler et se découvrir une passion) et peu à peu avec un de ses camarades que je qualifierai de "tsundere masculin". Quelques intrigues supplémentaires s'imbriquent avec l'arrivée de la sœur de l’héroïne, pour laquelle elle développe un complexe, et ses capacités presque innées pour sentir les vents : une orientation très shonen finalement, le thème et le dessin mis à part. Faudra que je lise le second volume, pour voir, mais c'est assez sympa.
Candy & Cigarettes
Pas hyper original mais très bien fait.
Un flic à la retraite se voit contraint de trouver rapidement une source importante de flouze pour payer les soins de sa petite fille malade. Les boulots traditionnels et (légaux) ne rapportant pas assez, il se décide à répondre à une annonce pour le moins douteuse qui l'amène à se présenter dans une librairie peu fréquentée, où l'on l'amène devant une secrétaire peu loquace qui prend connaissance de son CV. Sa mission : escorter une très jeune fille dans sa visite d'un hôtel. Bizarre mais il n'a pas vraiment les moyens de faire la fine bouche.
C'est alors que la petite se met à dézinguer des gens par cargaison. Des malfrats apparemment mais tout de même ça surprend, surtout quand tu sors à peine d'une carrière au service de la loi et des bonnes mœurs. Pas vraiment le temps de se poser de questions, notre héros va direct devoir endosser le rôle de garde-du-corps pour protéger la meurtrière. Le voilà devenu non seulement le chauffeur mais aussi le complice d'un réseau de tueurs professionnels, au service d'une fillette perturbée qui exécute froidement ses missions.
Ce concept m'a beaucoup fait penser à du Gunslinger Girls, mais aussi plus lointain à des duos à la Gunsmith Cat ou You're Under Arrest. Mais en terme de proximité, on est plus aux alentours de l'excellent Noir pour cause d'une héroïne similaire. Le vieux, lui, n'a pas le chien de la blonde Mireille. Encore une fois ce n'est pas original mais ça se laisse lire pour ce type de thriller à duos mal assortis.
50 nuances de gras
Quand j'ai lu l'annonce de publication de 50 Nuances de Gras, je suis tombé sur le pitch le plus étrange depuis "Anus Beauté" : une Elfe débarque sur Terre et se prend de passion pour les frites, du coup elle prend du poids et va consulter un masseur/chiropracteur pour avoir des conseils pour mincir et pouvoir retourner chez elle (pour la faire courte elle ne peut plus passer la porte dimensionnelle). Étrange donc, mais accrocheur, et je me suis laissé tenter par le premier volume.
Car ça m'intriguait de voir ce que donnait un manga qui ne mette pas en scène soit des lolis soit des femmes à la silhouette improbable. Et à dire vrai je suis un peu mitigé. D'un côté ce changement fait du bien, étant plutôt client moi-même des physiques réalistes et délicieusement potelés. D'un autre le pitch a l'air de pencher vers un jugement des rondeurs puisqu'il fait passer quelques kg en trop pour un problème majeur (les persos sont en surpoids mais loin de l'obésité et des soucis médicaux.
Bon au final ça va donner des guidelines pour éviter de prendre du poids et pour en perdre, conseils en général assez basiques, mais au moins ça n'est pas trop dans la désapprobation, encore moins dans la grossophobie (l'auteur a surement une préférence pour les femmes bien en chair, ça se voit). Et je trouve ça plutôt pas mal de donner à voir autre chose que des corps filiformes aux lectrices pour qu'elles s'acceptent sans pour autant baisser les bras sur leur santé. Ça fait du bien un peu de diversité.
Le problème... c'est que ça devient assez vite du Monster Girl of the week avec de nouvelles héroïnes chubby et souvent dévêtues. Une Oni qui monte la température du spa à fond pour suer, une horticultrice mandragore... drôle, sans plus. Du coup je doute que les premières intéressées - les femmes - aillent au delà du Male Gaze, et c'est vraiment dommage :/ (mais ça reste cool de voir le bidou d'Erufuda :3)