Spirit Circle
Je ne suis pas un grand fan de Satoshi Mizukami, dont je n'ai lu que Samidare, un manga assez peu original sur une fille capable de détruire la Terre qui se rapproche d'un garçon. J'en ai acheté quelques volumes avant de m’apercevoir que je me faisais chier, et c'est dommage parce que je connais pas mal de monde qui ont adoré. Du coup je partais sur Spirit Circle avec pas mal d'a priori.
Et là, bim, la claque. C'est une histoire qui part de très très bas, qui s'améliore vite et qui décolle à la verticale après un seul volume. C'est simpliste dans son format mais très puissant. J'vous raconte.
C'est l'histoire d'un mec, lycéen lambda, mais qui peut voir certains esprits. Un jour y'a *plus belle fille de l'école* qui est nouvelle et s'installe au bureau d'à côté. Le mec, il voit qu'elle est accompagnée par un fantôme donc il lui dit bonjour et la fille s'aperçoit qu'il peut le voir donc elle le confronte sur le toit de l'établissement. Comme vous le voyais, un début classique de comédie romantique / pouvoirs classique.
La fille remarque que le mec a une sorte de cicatrice caractéristique sur la joue, en forme de gamma minuscule à l'envers. Là elle devient vénère et lui dit qu'elle va le tuer, fait apparaitre une sorte de cerceau magique, et lui met un pain avec. Le mec tombe dans l'escalier et se pète la jambe. Bon après ils vont parler vu qu'on ne tape pas sur les infirmes, et apparemment l'âme du mec et de la fille se font la guerre depuis des centaines d'années. A partir de là le coup de cerceau va lui permettre d'explorer une vie passée pour comprendre d'où vient le nœud du problème.
Et c'est là que le manga devient génial. A mesure qu'il traverse ses précédentes incarnations, qui sont autant d'histoires sur plusieurs chapitres, "le mec" va être progressivement touché, murir, comprendre d'où viennent sa cicatrice de naissance et ce qu'il a pu se passer pour créer une telle relation d'amour/haine avec "la fille". Un cheminement psychologique qui va toucher à bien des thèmes, jusqu'à remettre en question l'avenir du monde.
Si vous êtes férus de Manga (et dans le cas contraire que faites-vous ici ?) vous avez peut-être lu le Phénix de Tezuka. Spirit Circle est proche de l'hommage voire du plagiat de ce concept de métempsycose mais en beaucoup moins bordélique. Si les différents "sauts" d'époques ne suivent pas d'ordre chronologique ni ne précisent l'année, la ligne espace-temps est finalement rendue cohérente vers la fin excellente. A chaque époque, on retrouvera les différents personnages qui gardent des relations assez proches mais toujours différentes, on n'est donc pas si perdu de cette multiplication de persos (ce sont une dizaine d'histoires qui se succèdent au fil des 6 volumes, une histoire courte et dense donc). Petit à petit les incarnations s'entrecroisent, interagissent les unes sur les autres et le tout devient assez bouleversant, je dois dire.
Ça va être difficile
Deux bémols tout de même, déjà le manga n'est pas disponible en France à l'heure actuelle - je vois enjoins à vous le procurer dès que ce sera le cas. Et ensuite, au regard de la qualité des "autres vies" et de leur enchainement l'époque de base est un peu moins qualitative car moins développée. Dommage, mais ça ne change rien au génie du manga.
Au Grand Air
On souffle deux minutes avec cette bouffée d'air frais. Ça fait un moment que j'entends parler de l'anime Yuru Camp, où des lycéennes se passionnent pour le camping et la vie dans la nature. Du coup quand j'ai croisé un volume de Au Grand Air chez mon libraire je me suis dit que ça me rappelait quelque chose, et pour cause, c'est la VF du manga d'origine éditée chez Nobi Nobi.
Bon là c'est l'anime mais vous voyez l'idée
Ce que je ne savais pas par contre c'est que ça fait un moment que la parution a commencée et que j'ai acheté le volume 7, et non le 1 >_> Blame it on my myopie.
N'empêche que ça n'empêche absolument pas de comprendre ce qu'il s'y passe, donc les plans des jeunes filles pour aller crapahuter dans la montagne, cuisiner en camping, trouver des occupations, etc. C'est assez didactique, très mignon aussi. Anodin mais bien chill. :3
Echoes
Bon ben là du coup on va parler de meurtre bien sordide. Ça va vous ?
Connaissez-vous Erased, de Kei Sambe ? Un manga qui a eu son petit succès quelques années plus tôt avec son thriller agrémenté de sauts dans le temps. L'auteur ici va reprendre la même base bien sombre pour notre plus grand plaisir.
Ça commence donc avec le meurtre sordide d'un couple par un homme inconnu, sous les yeux des deux gosses du couple, des jumeaux. Le coupable en a profité pour enlever un des deux enfants, le second se retrouvant de fait orphelin isolé et placé dans un centre d'hébergement pour enfants perdus. Oh et si c'est pas assez sombre le père battait régulièrement sa femme et ses enfants, aussi. Voilà, bonne journée.
Ambiance
On retrouve Senri, qui a bien grandi mais qui est assez instable mentalement, avec de mauvaises fréquentation et une solide envie de mener l'enquête pour trouver le meurtrier de sa famille. Son seul indice étant la cicatrice caractéristique de l'homme, qu'il a entraperçu au travers des yeux de son frère car c'est bien connu les jumeaux ont une connexion mentale. C'est également l'absence d'"échos" de son frère depuis des années qui le persuade que son double est mort et lui donne encore plus la rage. C'est dans cet état qu'il va un jour remarquer une cicatrice à l'avant bras sur un homme anonyme dans un reportage télévisuel, qui va relancer sa traque.
Voilà, bon pas grand chose à dire en un seul volume si ce n'est que ça ressemble beaucoup à Erased.
Quand Takagi me Taquine
J'avais déjà lu quelques chapitres en loucedé en me disant que à quoi bon, là ça vient de sortir en France donc j'ai pris le premier volume. Ça se passe dans un lycée comme d'habitude entre un gars et une fille dont les bureaux sont dans la position idoine au fond près de la fenêtre, et un peu comme "Seki mon voisin de classe" le scénario va consister en des sketchs cours entre les deux.
Tout est dans le titre. Ici, Takagi (la fille) passe son temps à taquiner Nishitaka (le mec) qui n'arrive jamais à l'avoir à son propre jeu. Du coup il en est tout troublé parce qu'il ne sait jamais si elle aime juste l'emmerder ou si elle veut être son amie. Et en même temps cette attention constante développe chez lui des sentiments troublants.
Bon évidemment vous avez été jeunes, vous savez que chez les garçons comme chez les filles taquiner gentiment un ou une camarades ça dénote généralement d'une attirance, on essaye de créer une relation par tous les moyens. Classique.
Bref c'est pas exceptionnel mais c'est mignon tout plein.
Quintessential Quintuplets
Je vais à nouveau devoir confesser des sentiments négatifs à l'encontre d'un manga avant de commencer la lecture : Quintessential Quintuplet a très exactement le même scénario que We Never Learn, où un lycéen intelligent mais pauvre doit filer des courts à des filles qui ont du mal dans les études pour pouvoir subsister. A la différence qu'ici ses élèves sont des jumelles multiples (5 donc si vous avez suivi) et qu'elles sont nulles en tout.
Pas facile de les reconnaitre sans les accessoires
L'autre différence c'est aussi et surtout le traitement. Le fait que le harem - car oui c'est ce genre de manga - soit composé de 5 sœurs théoriquement identiques mais au fond totalement différentes apporte une certaine dramaturgie dans les relations de la famille, dans la mesure où l'on sait très vite que le héros (Fuutaro) va en épouser une alors que les 5 sont très vite bien accrochées. Fatalement dans ce jeu de massacre il y aura des déçues.
Un petit grief personnel qui concerne un cliché carrément éculé du genre, celui qu'en fait héros et héroine s'étaient rencontrés dans leur enfance et qui n'est là que pour donner une certaine destinée au futur couple. C'était sympa dans Love Hina mais aujourd'hui c'est suranné, même si Go-tobun no hanayome en joue pas mal sur la subversion. En revanche malgré le genre harem le manga ne contient que très peu de scènes ecchi, et jamais rien de voyeur, donc si vous êtes hermétiques ça peut être le bon exemple pour vous y mettre.
Mais si la forme reste classique, la grande réussite du manga, c'est de brouiller les pistes. Si certaines filles commencent comme des personnages plutôt négatifs, comme l’extrême tsundere Nino, que d'autres semblent hors de course comme Ichika la très mature ou Yotsuba la co-conne sportive, que la quatrième Miku tourne parfois trop à la bonne copine (alors que c'est la best-girl -_-) et que la dernière est le prototype même de la tsundere et semble avantagée dans la course au mariage, au final ça reste assez ouvert pendant plus de 100 chapitres (le manga n'est pas tout à fait terminé. Chaque fille a ses moments de focus, son développement personnel.
Cherchez pas c'est ma waifu perso
On rigole beaucoup, on pleure aussi car l'auteur arrive à tourner les situations comme touchantes, pesantes. je vais me répéter mais après Beastars le mois dernier et Spirit Circle plus haut c'est un troisième hit immanquable en à peine un mois, c'est vraiment très cool.