Slam Dunk, nouvelle édition
Slam Dunk atteint les trente ans cette année et Kana a sorti pour l'occasion la récente édition Star, qui remonte en vingt volumes les 31 de l'édition d'origine du plus connu des mangas de basketball. Enfin, ils ont débuté la parution l'année dernière mais on va pas chipoter.
Aussi bon dans l'humour que dans la représentation du mouvement réaliste et dynamique
Nouvelle édition revue et corrigée mais pas vraiment révolutionnaire, dans la mesure où Kana semble avoir conservé la traduction d'origine. Du reste, la maquette est plus actuelle que celle des années 90 mais pas non plus à la hauteur d'une édition "luxe" comme ont pu en bénéficier d'autres mangas légendaires (ceux de Tsukasa Hojo par exemple). Ce sera donc surtout l'occasion pour les profanes de s'essayer enfin à cette série auparavent en rupture de stock, et de patienter avant qu'Inoue ne se décide à avancer sur ses gros morceaux en cours (Vagabond, c'est à toi que je pense).
Je ne suis pas un fin connaisseur de Slam Dunk, j'avais lu quelques volumes il y a une grosse vingtaine d'années mais sans aller au bout. Suis pas non plus un grand fan de mangas sur ce sport, je ne vois que Real (sur un sujet connexe) et le moins iconique I'll que j'ai vraiment suivi. Pourtant j'ai bien envie de m'y mettre cette fois-ci.
Asadora
Entre un Pluto ambitieux mais qui ne m'a pas scotché, un Billy Bat que j'ai trouvé caricatural dans le mystère mystique au point de le dropper en pleine parution, le récent Mujirushi, et les rééditions du vieux Master Keaton que j'ai bien aimé tout en le trouvant plus anodin, cela fait bien longtemps qu'un manga signé Naoki Urasawa ne m'a pas vraiment accroché. Depuis l'exceptionnel 20th Century Boys en fait. J'étais donc curieux de voir de quoi son Asadora retournait. Et pour le coup je n'en suis pas vraiment surpris, tant on reste dans la même ligne de manga qui s'inscrit dans une histoire récente réaliste, en l’agrémentant de quelques évènements pour le moins suspects. Le manga commence d'ailleurs par une accroche très proche du flashforward d'origine de 20th, avec un monstre géant détruisant Tokyo en 2020.
Revenu dans l'époque centrale de la fin des années 50, on suivra le point de vue d'Asa, jeune habitante de Nagoya et pivot de sa famille. Une façon classe de dire que personne ne la calcule dans la masse de ses frères et sœurs. Une fillette aussi peu remarquable, donc, qu'elle est capable de prouesses physiques au point de doubler tranquillement le garçon plus agé qui s'entraine pour les jeux olympiques. Est-ce que ça laisse présager d'un fusil de Chekhov pour la suite ? Peut-être mais sur ce premier volume, difficile de dire où ira le manga.
Toujours est-il qu'alors qu'un typhon menace et que sa mère est sur le point d'accoucher, Asa est enlevée. Et lorsque son ravisseur la relâche, les deux compères font face à une destruction sans précédent. La gamine va faire preuve d'une force morale à toute épreuve pour venir en aide aux sinistrés et retrouver sa famille.
Pour le moment je demande à voir vers quoi va tendre le manga, même si j'ai ma petite idée et qu'on nous annonce déjà des sauts dans le temps.
Girls Last Tour
Vous avez dit "crépusculaire" ? Un monde dévasté fait de ruines déjà bâties sur celles d'une civilisation technologiquement avancée qui a disparue plusieurs siècles auparavant. Deux jeunes filles qui tentent de survivre, solitaires, dans un enchainement grisâtre d'usines et de déserts, de saisons glacées qui surviennent sans prévenir avant de laisser place au redoux et à l'écoulement purgatoire des neiges fondues. Elles n'ont jamais connu que cette désolation et n'ont d'autre but que d'avancer dans leur petit tank, trouver carburant et nourriture de longue consommation laissée par l'ancien temps. Et peut-être rejoindre une nouvelle strate plus hospitalière.
Girls Last Tour c'est avant tout un travail d'ambiance, le contraste entre les décors réalistes et désolés tranche pas mal avec le chara-design rond et caricatural, limite SD, de Chito et Yuri aux caractères très simples : l'une est tête en l'air, un peu bébête et constamment affamée mais sait manier les armes tandis que l'autre est plus posée, anxieuse et sera la tête du petit groupe, puisqu'elle sait lire et conduire.
Après la question est : est-ce que ça suffira à me faire poursuivre ? Pas forcément. ça m'a fait pas mal penser à Blame! sur le principe, avec ces décors abstraits de noir et de blanc. Avec un ton et un but bien évidemment très différents. Mais je cherche probablement autre chose dans mes lectures.
Animes
Eizouken
A tout seigneur tout honneur, m'est avis que "Keep Your Hands Off Eizouken!" sera l'anime de cette saison. Concept carrément méta, on y suit les tribulations de trois lycéennes qui se donnent la mission de créer un "club de vidéo" pour réaliser des courts-métrages animés. L'une a un don pour les décors, la seconde adore créer des personnages, et la dernière est dépourvue appétence pour ce média mais va mettre son caractère bien trempé (tellement qu'on dirait une mafieuse confirmée) au service de ses deux amies. De la création du club à la recherche de bruitages en passant par le fonctionnement des cellulos, l'anime se montre très pédagogique. Très drôle aussi, avec un crush particulier pour Kanamori qui vient contraindre les autres élèves à bosser pour des clopinettes, c'est tordant.
Et si je parle de Méta, c'est aussi que l'anime (plus que le manga) est le parfait prétexte pour tenter des délires visuels carrément explosifs et inventifs. C'est *putain de* beau, extrêmement bien animé, une vraie ode à l'animation au sens large. L'opening est d'ailleurs devenu un mème à part entière. La vraie bonne surprise de cette saison.
All Out !!
Ce qui me connaissent savent que je suis un gros amateur de rugby à 15 (forcément, je suis toulousain). Cet anime sur le rugby m'intriguait donc, puisque je me demandais ce qu'une nation toujours mineure (malgré leur récente progression internationale et leur culture domestique plus que centenaire, ça y reste toujours bien moins connu que le Baseball par exemple) et un média souvent caricatural pourrait produire sur ce thème. Spoiler : pas grand chose. On y suit le jeune Gion, nabot vindicatif, qui se voit recruté par l'imposant capitaine du club de rugby local pour tirer partie de sa capacité de placage. Apprentissage progressif, gros tampons contre des équipes plus aguerries et amour Boy'sLove à peine masquées seront de la partie.
All Out c'est tout de même 16 volumes étalés sur 7 ans de parution (dans un mensuel) et une saison d'anime. Pourtant son succès (relatif) m'étonne, puisque j'apprécie assez moyennement ce que j'en ai vu. Mon problème c'est qu'en tant que "fan" de rugby je suis trop souvent sur ma faim dans ce qu'en montre la série, c'est cliché, limité dans les tactiques mises en place, forcément décevant. Et même si je n'étais pas connaisseur je me demande bien où trouver l’intérêt, puisque l'animation est faible (on a souvent des plans serrés sur le personnage qui parle, histoire de garder le maigre budget pour les 1-2 séquences de match de l'épisode), le rythme très lent, et que pédagogiquement on reste très superficiel au niveau de la transmission de la philosophie du jeu. Notamment parce que le personnages principal est un gros lourd comic-relief qui ne veut que plaquer. Attention, je ne dis pas que c'est mauvais, ça peut très bien faire le taf en anime brainless de fin de soirée. Mais dans le même registre j'ai largement préféré EyeShield21 ou le moins connu Capeta (sur des courses de karting/Formule1), dans lesquels je me suis bien plus investi. Et pour le niveau au dessus, allez faire un tour du côté d'Ippo.
The Case Files of Jeweler Richard
Encore un anime qui présente d'énormes insinuations de Ho-Yay, mais du côté Shojo de la force comme le montre bien le chara-design des personnages aux traits délicats et aux yeux brillants, Jeweler Richard se présente comme un Sherlock-Holmes dans le milieu de la bijouterie. Et c'est un peu tout.
Pour développer, dans le premier épisode on est introduit à Seigi, un jeune homme un peu perdu (sa famille a un secret pesant) qui rencontre Richard, un bijoutier beau-gosse. Suite à diverses péripéties il va confier son "affaire" à son nouvel ami, dont les connaissances en pierres précieuses et dans la psyché humaine lui donnent une sagacité hors du commun, et par conséquence des dons pour les affaires de bijoux volés et autres enquêtes. Débarrassé de ce poids moral, Seigi décide de rejoindre la petite entreprise comme aide à tout faire.
Par la suite chaque épisode va suivre une affaire en particulier, tout en mettant en place la liaison relation naissante entre les deux protagonistes. Y'a quelques moments drôles (notamment le rapport du très guindé Richard aux pâtisseries) mais sinon, pas une grande originalité. Pour tout dire, j'avais suivi un temps le manga Q Mysteries qui avait un pitch similaire mais en plus diversifié, et j'appréciais plus. Ceci dit ça reste un anime sympa entre deux plus gros morceaux.
Dorohedoro
Dans une ville vaguement steampunk poisseuse au doux nom de Hole, la population subit régulièrement des attaques de "Sorciers" venus d'une dimension parallèle, ce qui n'aide pas à (sur)vivre sereinement. Certains habitants ont pris les armes pour contrer cette invasion et servent de mercenaires. C'est le cas de Nikaido, blonde explosive qui tient un restaurant de gyozas dans le civil, et de Caiman dont l'apparence physique détonne encore plus : en effet son aspect est celui d'un reptile au crane hérissé de piques (pas pratique pour garder l'intégrité d'un oreiller) depuis qu'il s'est réveillé amnésique suite à l'attaque d'un sorcier inconnu. Pour retrouver celui qui pourra lui redonner son apparence humaine, et peut-être son identité, il traque les sorciers, leur mange la tête et confie à l'homme qui vit à l'intérieur le soin de dire s'il s'agit de la bonne personne ou nom. OK ça devient vachement bizarre.
Bref Dorohedoro c'est un anime bien barré, violent, parfois drôle, parfois bien dégeu. Mais ça fait pas mal de bruit cette saison. Et l'opening est cool.