C'était pourtant attendu : un mec vient étudier à l'université, qui se trouve loin de chez ses parents, ce qui l'oblige à habiter chez son oncle et ses deux jolies cousines, qui tiennent un magasin de plongée. Sauf qu'il ne sait pas nager et que de toute façon il n'en aura pas le temps, car la faune qui peuple ce "club" est constituée à 99% de mecs hyper virils dont la passion semble être de se balader le zgueg à l'air à toute heure du jour et de la nuit, qui vont l'entrainer dans leur ronde éthylique. De fait, il se retrouve cul nu et gueule de bois devant les grilles de l'école le jour de la rentrée. De quiproquo en quiproquo, il se lie d'amitié bizarre avec un bishonen fan d'anime-girls et se retrouve engagé volontaire dans le club de plongée lié au magasin de son oncle, l'activité consistant essentiellement à se pinter ou encore à redécorer les chambres avec des posters pornos. Rire. Ou pas.
Le premier volume tease bien que notre protagoniste pourra bientôt se passionner pour la plongée mais jusque ici on est uniquement sur du gag manga, le problème selon moi étant que ce n'est presque jamais drôle. Il n'y a qu'un schéma de gag, à savoir que le héros est entrainé sans le vouloir dans un tourbillon de beuverie sans limite par les remuants occupants du club et se retrouve à poil et bourré à décevoir sa jeune cousine. Voilà. C'est tout. C'est le gag. Je peux compter sur deux doigts les rictus que j'ai eu à la lecture, le reste étant plutôt du pokerface. Ça ne m'a pas vraiment donné envie de continuer en fait.
Kaguya Sama : Love is War
Si j'en crois un échantillon de weebs constitué de ma timeline Twitter, Kaguya Sama était LE manga le plus attendu au licencing français de ces dernières années, puisque son adaptation animée elle même était devenue assez incontournable (voire mémétique). Pour ma part j'étais plus mesuré, puisque j'avais testé les premiers chapitres envoyés par ma tata de Tokyo (hum) sans être particulièrement accroché.
Ce n'est pas illogique, Kaguya Sama n'est finalement qu'un petit gag-manga au concept original mais simple : Kaguya (l’héroïne) et Shirogane (le héros) sont amoureux l'un de l'autre mais trop fiers pour faire le premier pas ; d'autant plus qu'ils sont les stars de leur "lycée", l'une étant la fille trop couvée d'un pdg friqué et l'autre étant l'un des jeunes hommes intelligents les plus en vue du circuit académique nippon. Deux ados "parfaits" qui voient la mise à nue de leurs sentiments comme une marque de faiblesse, et qui feront tout pour que l'autre se dévoile en premier.
Partant de là, chaque chapitre sera une variation autour de ce thème. Comment partager une séance de ciné sans proposer directement un date, comment résister à complimenter l'être convoité sans pour autant critiquer son look, comment ne pas passer pour un abruti qui baragouine à peine le français, un bras de fer s'engage constamment. Et franchement ça marche bien, et monte en puissance dans le volume 2. Pour autant je ne vois pas de quoi s'extasier par rapport à, mettons, Quand Takagi me Taquine qui a peu ou proue la même mécanique. Il y a bien quelques personnages secondaires sympas, notamment la secrétaire Chika (nos héros sont les très respectés présidents du BDE), ou encore le bras droit caustique de Kaguya (voir image ci-dessous), mais trop peu pour en faire une œuvre incontournable. Il faut savoir raison garder.
Espérons que ce sympathique perso intervienne plus dans la suite du récit.
Escale à Yokohama
Celui-là je ne sais pas trop pourquoi j'ai pris les deux premiers volumes, j'ai lu le premier en baillant un peu et si le second m'a fait un peu plus ouvrir un œil, il est devenu vite évident que ce n'est pas une œuvre pour moi. Trop vide, contemplative sans en avoir les ambitions esthétiques (le manga date de 1995, mais ce n'est pas une excuse). Peut-être pour saluer le courage de l'éditeur Meian, ou par curiosité de voir quelques amateurs être comme des oufs à cette nouvelle.
Soyons clairs, je n'ai rien contre le contemplatif. Il m'arrive de me perdre dans une double case particulièrement bien construite, de rester quelques instants à digérer les sentiments forts d'un être confronté à une perte, une émotion amoureuse ou douloureuse. Ou même, or du média manga, de poser ma manette dans un Xenoblade X pour contempler un paysage irréel sans pouvoir m'en extraire pour revenir à mon canapé strasbourgeois.
Pour le coup c'est on ne peut plus représentatif
Escale à Yokohama, c'est différent. On y suit ("on regarde", devrais-je dire devant le peu de dynamisme) Alpha, jeune femme gérant un café perdu dans une cambrousse intemporelle, attendant ses clients. Seulement voilà, Alpha est un robot, dont le maitre est absent depuis des mois ou des années. On comprend que le monde alentour est ravagé de longue date, englouti par une montée des eaux de plusieurs mètres. Yokohama a disparu et la civilisation a dû monter sur les hauteurs. Les habitants qui viennent lui rendre visite, rares.
La couverture donne le ton, Alpha en avant plan sur son scooter, et en arrière une route s'étend jusqu'à la mer à perte de vue. La grande force de "...Yokohama" devrait être son univers, suffisamment badant pour captiver et faire réfléchir à notre potentiel futur. Seulement voilà, on n'en voit que des bribes et les conséquences de la décadence ne sont que peu visibles. C'est pourtant lorsqu'on les voit enfin et que Alpha s'éloigne un peu de son café pour partager un moment nostalgique avec les ancêtres que le manga m'aura procuré mon seul moment d'émotion. C'est un peu trop léger comme garantie pour continuer ma lecture.
Un semblant d'émotion pour un moment qui marche, tout n'est pas à jeter.
Yaone le 12/04/2021 Edité le 12/04/2021 |
Tu confirmes mon ressenti sur Grand Blue (pas pour moi). J'hésitais pour Kaguya-sama, maintenant je suis fixée (je ne le prendrai pas). Et tu ne donnes pas envie pour le dernier (il n'avait même pas réussi à attirer mon attention quand je regardais les nouveautés du mois). Toujours intéressants tes retours. |
cKei le 06/04/2021 Edité le 06/04/2021 |
Merci vernes, c'est avec plaisir |
vernes le 05/04/2021 Edité le 05/04/2021 |
Merci pour tes remontées toujours pertinentes ^^ |