ayant vu l'intégralité (ou presque) des oeuvres du studio Ghibli, et plus particulièrement du "maître" Hayao Miyazaki, c'est avec un pincement au cœur que je suis allé voir ce dernier "envol".

Le film est une biographie romancée de l’ingénieur Jiro Horikoshi, inventeur du plus célèbre des avions chasseur japonais : le "Zéro".
On peut distinguer 3 parties assez inégales :

- La jeunesse de notre protagoniste, son arrivée à Tokyo lors du grand tremblement de terre de 1927 et sa rencontre rapide avec Nahoko.
On apprend à connaître notre personnage principal, en apparence froid et pragmatique mais toujours prêt à aider son prochain.
Je me suis assez attaché à ce personnage, passionné et rêveur, partant dans des délires d'aviation avec son mentor (du moins en rêve), le grand ingénieur Caproni, même si au final il parait assez creux et monomaniaque.
Bon, il m'a quand même fait l'effet d'un sociopathe, ne montrant aucune réelle émotion, prêt à tout pour créer des avions sans se vraiment se soucier de leurs utilisations militaire. Un vrai passionné quoi !

L'introduction de tous les personnages principaux est cependant un peu trop rapide et on constate énormément d’ellipse, des années pouvant passer d'une scène à l'autre sans rien comprendre vu qu'on n'a pas l'impression que Jiro vieillisse !!
A noter que son doublage japonais, Hideaki Anno, m'a un peu dérangé car clairement en contraste avec son age et physique. On s'y habitue mais je ne l'ai pas trouvée adaptée.

- Sa prise de poste chez Mitsubishi motors et toute une réflexion sur le japon et son retard technologique, ainsi que le rapprochement du japon avec l’Allemagne Nazi. Historiquement c'est plutôt intéressant. Si on aime les avions ça passe...
pour le reste on se fait un petit peu chier quand même, avec des longueurs pesantes et des dialogues techniques par moment peu passionnants.

- Jiro retrouve Nahoko... et jusqu'au générique, on vit l'opposition passion <> Romance, avec tout le poids de la culture et traditions japonaises.
Donc ça risque de spoiler un peu (arrêter de lire de suite si vous voulez pas... STOP NOW... toujours la? tant pis pour vous), mais la fin procure autant d'émotion qu'un "Tombeau des lucioles"...

Car oui, autant beaucoup, voir toutes les oeuvre de Miyazaki ont une double lecture et peuvent être appréhendée et appréciée à toute âge, autant Le vent se lève (il faut tenter de vivre) est une oeuvre mature s'adressant à un public adulte.
Même si on peut y voir une certaine légèreté, on ressent vraiment la crise, l'ambiance pesante d'un japon en mal d'identité technologique et la grande guerre qui se prépare...

Je suis sorti avec une boule au ventre, ayant beaucoup apprécié la décharge d'émotion finale que le film procure tout en regrettant ses longueurs et son format de 2h. Mais même s'il ne s'agit pas de mon oeuvre préféré de l'auteur, elle reste a des années lumières des réalisations de son fils !

Content aussi d'avoir pu sentir une pointe de Porco Rosso avec quelques clins d’œil fort bien disséminé. Rien de moins logique pour 2 films qui traitent de l'aviation avec passion.

A voir? A ne pas voir? Je ne saurais que vous conseiller de vous faire votre avis, mais sans emmener les enfants qui ne prendraient pas forcément plaisir.

A noter, la critique d'Elincia m'a beaucoup touchée et mérite la lecture pour comprendre un peu le ressenti qu'on peut avoir à la sortie du film...

La fin d'une époque, certes, mais comme me disais ma femme, on dirais presque le commencement de quelques chose de nouveaux pour Miyazaki...

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