Catégories : PS3, RPG

Le jeu va suivre les aventures de deux protagonistes. Ellen reçoit une lettre de sa mère disparue, qui l'invite à la rejoindre à Doolin (un petit village en bord de mer, ambiance celtique assurée). Il ne lui faut pas longtemps pour décider de s'y rendre. Keats, rédacteur dans un magasine traitant du surnaturelle, reçoit un coup de téléphone pour le prévenir qu'il va y avoir pas mal de choses à voir du côté de Doolin. Intrigué (et n'ayant absolument rien d'autre à faire) il décide lui aussi de s'y rendre. Le jeu commencera alors sur une rencontre au sommet (littéralement) de ces deux protagonistes. Vous découvrirez ensuite une histoire pas trop mauvaise impliquant des fées et le Netherworld. Deux concepts qui n'existent, évidement, pas. Peut-être ?

Finalement, le scénario de ce jeu n'est pas particulièrement profond mais il reste plaisant à suivre. Le concept des deux personnages principaux nous pousse à "observer" deux visions différentes sur les même scènes. Ce procédé à des avantages et des inconvénients. Mais le vrai bonheur du jeu, c'est son ambiance imprégné de fantaisie. Vous croiserez de nombreux Faeries (heu ouais, des Fées quoi) et visiterez leur monde. Bien sûr le côté celtique de la chose n'échappera à personne. Ne vous méprenez pourtant pas, il ne s'agit pas ici d'un conte de fée mais d'un mystère bien plus glauque à résoudre pour nos deux héros.

L'ambiance du titre est plutôt soignée et colle vraiment bien au jeu. Les musiques par exemple, n'auront rien de véritablement remarquables mais seront toujours appropriées à la scène. Graphiquement, le jeu est plutôt agréable et l'exploration des différents mondes sera toujours un plaisir. Coloré ou sombre, les endroits visités auront toujours une identité forte. Cependant, on peut quand même critiquer un peu ces mondes qui ne sont ni originaux ni surprenants. Et surtout, la traduction française du titre qui laisse quand même un peu à désirer.

La mise en scène est surprenante au départ puis on s'y habitue, personnellement, je n'y ai d'ailleurs pas adhéré. En effet, la traduction pêche régulièrement à trouver les mots juste, les dialogues ne ressembles pas à des dialogues et les répliques s'enchaînent parfois sans cohérences visibles. Et le tout est présenté sous une forme de bande dessinée légèrement animée. En associant le scénario et l'ambiance du titre, on part sur une très bonne impression, d'où l'euphorie des deux premières heures de jeu. pourtant, la sauce à beaucoup de mal à prendre et retombe finalement plutôt vite.

Le système de jeu est assez simple, c'est un beat them all. Dans chaque monde, vous devrez poutrer des hordes d'ennemis (les Folk) pour avancer de zone en zone. Votre personnage ne commence qu'avec deux coups (une attaque et une défense). Mais très vite vous augmenterez votre panoplie. L'originalité du jeu est que vos coups correspondent aux Folks que vous vaincrez. Car au lieu de les éliminer, vous pouvez absorber leur Id (en gros, leur esprit). une fois absorber, vous pouvez les conjurer pour qu'ils attaque. Oui, vos coups sont des Folk, tout simplement. Il y a un nombre assez élevé de Folks différents ayant tous leur particularité. Qu'il s'agisse d'attaque ou de défense, à distance ou au corps à corps. A ceci s'ajoute un système d'éléments et de force / faiblesse plutôt bien vu.

Bref, le jeu semble regorger de qualité de gampelay et se présente comme assez technique en imposant de jongler avec les différents coups. Surtout que vos Folks peuvent évoluer et devenir plus puissant (en absorbant plusieurs fois leur esprit par exemple). Malheureusement, il devient très rapidement plus bourrin qu'on ne l'aurais souhaité. On fini par s'acharner avec toujours la même attaque, la plus efficace possible et la stratégie passe vite à la trappe : on bourrine et cela passe.

Le constat fini par s'imposer, de bonnes idées ont été mal exploitées. Au lieu de jouer à un jeu fin et stratégique, on se retrouve avec une jeu bourrin à souhait. Afin d'augmenter encore ce ressenti, on est obligé de faire les 5 mondes du Netherworld deux fois chacun. En effet, le jeu se découpe en chapitre et chaque chapitre doit être joué avec les deux personnages principaux. Ce qui devient très vite répétitif au possible, sachant que les deux personnages se jouent de la même manière. Bien entendu, les Folks des deux personnages sont légèrement différents mais les automatismes acquis avec un personnage restent parfaitement applicable au second.

Pourtant, il y a du bon dans le gameplay. A la fin de chaque monde, vous devrez affronter un boss (sans surprise). Les boss de ce jeu sont à affronter en suivant des tachiques bien précises, le bourrinage ne fonctionne plus vraiment avec eux. En gros, les combats contre les boss relèvent bien le gameplay, je me serais cru dans un Zelda sur certains. Mais là encore, on doit se les farcir deux fois chacun en utilisant des techniques vraiment proches. Passé la surprise de la découverte, le combat perd un peu de son intérêt. Bref, sur la fin, on en a passablement marre et on essaie de se dépêcher de le finir, car l'histoire reste intéressante. Mais devoir se faire des écrans entiers de Folks inintéressants en utilisant toujours les même coups lasse, forcément.

Comme dernier point sur le gameplay, je voulais aborder vite fait l'utilisation de la manette sixaxis. Globalement, en tabassant un Folk, on peut lui faire sortir son Id. Une fois qu'elle est dehors, cela indique deux choses. La première est que le Folk n'est plus très loin de la mort (donc on peut l'éliminer rapidement en continuant à le tabasser) et la seconde est que l'on peut décider de l'absorber. En utilisant la touche R1, cela lance le mode "pèche au Folk". Dans ce mode, vous devrez effectuer quelques mouvements précis avec votre manettre pour absorber son Id. Amusant au départ, légulièrement énnervant sur la fin. l'idée n'est quand même pas trop mal en pratique.


Et ils vécurent heureux...
Globalement, le jeu n'est pas vraiment mauvais, il a de bonnes idées mais elles sont mal exploitées. J'ai apprécié l'histoire racontée dans ce jeu et la fin est plutôt bonne. Les combats contre les boss sont plutôt mémorables et graphiquement, il en jette pas mal. Je lui reproche donc principalement son bourrinisme (un peu plus de stratégie n'aurait pas fait de mal) et le fait de devoir parcourir les premiers mondes deux fois chacun, alors qu'il sont identiques pour les deux protagonistes.

Donc oui, ce jeu propose une expérience assez unique mais dont l'intérêt tombe très vite, par manque de variété. A faire si vous n'avez vraiment rien trouvé de mieux sur la console. Si je lui attribue un peu plus de la moyenne, c'est par respect pour l'effort et le nombre finalement assez élevé de Folks. Et j'admire aussi la capacité qu'a eu ce jeu à me lasser en 12h, c'est quand même une belle performance !

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