[Review] Parasite Eve
Par Ahltar, le 24/02/2010 à 16h29 (3155 vues)
Devant les nombreux mails de mes fans me réclamant à corps et à cris mes écrits pleins de vie, je me suis résigné à vous livrer mes pensées. A propos de Parasite Eve bien sûr!
Oui, vous n'espériez plus, et pourtant je le fait, je ponds une nouvelle review ! Ayant terminé ce jeu il y a peu, je me suis enfin motivé pour écrire à son sujet. Je vous livre donc ici mes réflexions et impressions sur cet ancien et assez court titre de la Playstation...
Un passif sérieux
Parasite Eve, c'est avant tout une nouvelle japonaise écrite par
Hideaki Sana alors futur romancier et, accessoirement pharmacologue diplômé. Cette nouvelle a d'abord été adaptée en film (la classe) puis en jeu vidéo par
Squaresoft. Je n'ai pas lu la nouvelle ni vu le film, cependant, je doute qu'ils soient aussi impressionnants que le jeu :) Squaresoft, à l'époque, en pleine lumière et enchainant les hits incroyables à une vitesse folle nous sort alors ce jeu hybride, sur lequel tout le monde se rue car, ben c'est du square quoi... Oups, il paraît que j'écris sans savoir. j'admets, j'extrapole un max, mais cela me paraît bien plausible et puis il a l'air de s'être plutôt bien vendu :)
Bref, je ne vais pas continuer à déblatérer plus longtemps, tout le monde connait Squaresoft et personne ne connait Hideaki Sana (moi inclus) ce n'est donc pas la peine de présenter la chose plus longtemps. Sachez quand même que si le scénario a été salué de façon unanime, c'est probablement car il viens d'une nouvelle et donc a été écrit entièrement de façon professionnelle et surtout capable de se suffire à lui-même...
Une œuvre à la hauteur
Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé au sein de Squaresoft à l'époque, je ne peut qu'extrapoler (encore) en me projetant à leur place. Si j'avais comme matière première un scénario bien ficeler tel que celui là, je me donnerais les moyen de lui faire un enrobage à sa hauteur. Heureusement pour moi, Squaresoft y a pensé aussi ! Nous nous retrouvons donc devant un jeu vidéo avec un très bon scénario (un pharmacologue qui écrit une fiction sur les mitochondrie, ça gère), une bande son monumentale de
Yoko Shimomura et un ensemble graphique largement au niveau (avec
Tetsuya Nomura au character-design).
Ceci nous donne alors un jeu qui, dès la vidéo d'introduction, nous motive pour en voir et entendre plus, bien plus que ce que le jeu nous proposera, tellement c'est agréable...
Parasite Eve
Vous incarnez Aya Brea, une flic à New York (NYPD powa) dont la vie va complètement changer lors d'une pièce de théâtre... Et je ne vous dirais rien de plus sur le scénario, non, franchement, faites le jeu si vous voulez en savoir plus (ou lisez la nouvelle) vous en verrez le bout en moins de dix heures.
Sachez cependant que la mise en scène est assez spectaculaire, on est très vite pris dans le jeu, et on enchaîne rapidement les différents lieux. Les vidéos en synthèse seront assez nombreuses et toujours juste. Généralement pour vous montrer des images choquantes mais toujours maitrisées. En effet, l'esthétique du titre est plutôt surprenante. Attaquant Parasite Eve bien après le reste du monde, le nom de Nomura ne m'inspire pas du tout le genre d'image que l'on trouve dans Parasite Eve. Beaucoup de monde l'adore, et au moins autant déteste son style, pourtant, ici, tout est juste et réaliste. Du moins en ce qui concerne l'univers. Nous sommes à New York, point. Seule Aya et ce qui l'attend échappe à cette règle.
Techniquement, le titre est bien entendu plus que dépassé, je regarde en 2010 un jeu sorti sur Playstation en 1998, quoi de plus normal ? Il n'est pas le plus beau jeu de la console (Vagrant Story est bien plus réussit graphiquement, admettons le). Cependant, la cohérence du titre est bonne et l'ambiance qui s'en dégage suffira à convaincre une très grande majorité de joueurs, même de nos jours.
Survival Horror RPG ?
Quand j'ai voulu m'attaquer à ce jeu, mon copaing Mayeki m'a dit un truc du genre "Tu verras, c'est du bon Survival Horror RPG". Surement un effet
Resident Evil... Car il n'est pas question de survivre ici, du moins pas pour Aya. il s'agit simplement de vivre, le thème abordé de façon intelligente par le jeu est porteur d'une réflexion aujourd'hui encore assez intéressante sur la loi du plus fort, le
Darwinisme ou encore la folie scientifique. Mais ici, Aya n'a pas à survivre, c'est elle la chasseresse. Elle doit éliminer ce qui n'est encore qu'une petite menace avant que les rôles ne soient inversés. Le gameplay s'en ressent donc. Aya est plutôt forte face à une armée de créatures prêtes à tout pour nuire à notre héroïne.
Dans un système assez proche de Resident Evil mais qui en est, en même temps, très éloigné, vous devrez flinguer des hordes de créatures bizarroïdes barrant votre chemin. La visée est automatique, les munitions de base seront pratiquement infinies tandis que les autres munitions seront facilement trouvables ailleurs en grande quantité. Au pire, votre bâton sera toujours présent pour vous aider à vous en sortir. Finalement, vous pourrez utiliser des pouvoir psy pour vous protéger, vous soigner ou bien détruire vos ennemis. Globalement, le rapport entre le joueur et l'écran est loin d'être le même que dans Resident Evil. J'ai plutôt eu l'impression de jouer à un espèce de shoot-RPG assez glauque. J'en profite pour placer un merci à l'équipe (Squaresoft mais aussi Hideaki Sena) m'ayant proposé une aussi bonne expérience vidéo-ludique.
Gameplay-RPG ?
Le jeu propose deux phases distinctes classique des RPG. Exploration et combat. La transition en mode combat se fait souplement un peu comme dans Chrono Trigger, quand elle est attaquée, Aya se met en position, les ennemis aussi puis on laisse place à l'ATB. A chaque fois que votre barre d'action est pleine, vous pourrez effectuer une action. Utiliser votre arme équipée, un objet ou bien un pouvoir psy. Pendant que vous choisissez votre action, le temps se fige. Pendant que votre barre d'action se charge, à vous de vous balader sur l'air de combat afin d'éviter au mieux les attaques ennemis. Bien que l'ensemble soit assez bien géré, j'ai eu régulièrement l'impression qu'Aya était un peu rigide. De plus, la navigation dans les menus était parfois fastidieuse (surtout quand on obtient des armes permettant plusieurs actions en un tour).
Le jeu propose aussi une customisation assez intéressante de votre Aya. Tout d'abord, son équipement. Au cours du jeu, vous récupérerez plusieurs armures et armes, chacune ayant des stats propres et des bonus dans ces stats. La customisation consiste, par exemple, à transférer les bonus d'une armure sur une autre (les bonus déjà présent s'ajoutent). Ceci est aussi valable pour les armes, à noter que le transfert peut porter sur les capacités de ces armes/armures (une armure peut avoir une capacité de soin automatique ou une arme peut permettre d'attaquer plusieurs fois) plutôt que sur leurs bonus. Ceci consommera quand même l'objet source du bonus ainsi qu'un outil de customisation. J'ai déploré la faible quantité de ces outils dans le jeu, mais je l'ai quand même fini avec une arme assez redoutable. Vous pourrez aussi customiser votre Aya directement. Chaque combat rapporte des points d'expérience et vous gagnerez des niveaux. Ils augmenteront les statistiques d'Aya automatiquement et vous octroieront des points bonus à répartir vous-même parmi les statistiques "vitesse de rechargement de l'ATB" et "capacité à porter des objets" ou directement sur ses équipements (pour augmenter les bonus transférable).
Un très bon jeu
Parasite Eve est finalement un jeu de qualité, proposant un gameplay peu courant (du flingue-RPG ) mais efficace, des possibilités de customisation intéressantes, des musiques superbes et de bons graphismes. Il plonge le joueur dans une aventure intense, glauque et malsaine ou chaque créature anodine peut devenir un monstre redoutable. Le tout s'enchaîne vite mais de façon intelligente, vous en aurez vu le bout en une dizaine d'heure et resterez avec quelques questions intéressantes en tête à méditer pour plus tard. Ensuite vous pourrez recommencer une partie lors d'un New Game Plus vous offrant une tour à escalader à la recherche d'une autre fin et d'un dernier ennemi redoutable...
Bien, vous pouvez maintenant me jeter des tomates
Ma prochaine review devrait être celle de Chrono Trigger couplée ou pas avec celle de Radical Dreamers... héhéhééééééééééaaaargleuuuuu
Yoko ShimomuraYoko Shimomura