L'odyssée perdue ou oubliée ?
Par Ahltar, le 01/10/2008 à 01h17 (3208 vues)
Lost Odyssey est mon premier gros RPG Xbox 360. Ce dernier titre de Mistwalker (après Blue Dragon sur Xbox 360 et Archaic Sealed Heat sur DS) est tout simplement magique. Comme l'ont dis beaucoup d'autre, il est très ambitieux dès le départ (mise en scène, graphismes, thème abordé, etc...). Bref, il m'en a mis plein les yeux, plein le pad et plein la Xbox ! Alors, pourquoi devriez vous vous intéresser à ce jeu qui, malheureusement n'atteint pas tous ses objectifs ?
There can be only one !
Non, point d'highlanders dans ce jeu mais des immortels quand même. On commence le jeu avec Kaim Argonar, immortel de son état et en pleine guerre. Il est bien décidé à démolir tous ses ennemis directs sur le champs de bataille. Seulement, malgré toute l'efficacité de Kaim, il a en face de lui une armée entière et il semble pris dans un combat sans fin. Soudain, le ciel se couvre et l'enfer se déverse sur Terre mettant fin au combat et commençant véritablement le début de l'aventure...
S'il faut critiquer quelque chose du scénario, on peut critiquer le traitement du thème principal du jeu : l'immortalité. Tout le jeu gravite autour de l'immortalité. Et bizarrement, on ne ressent que très peu ce thème dans le déroulement normal de l'aventure. Seuls les rêves du héros nous rappels avec plus ou moins de force cette particularité du héros. Ce rappel est d'ailleurs fort agréable et le récit est toujours judicieux et touchant dans ces rêves. Mais ils sont malheureusement facultatifs. Tout le dramatique de l'immortalité est donc (involontairement ou non) mis entre parenthèses. Cela ne gâche en rien le jeu, mais on découvre avec plaisir une richesse de ce récit qui n'aurait rien perdu à être entièrement intégré au jeu. Pourtant nous devrons nous contenter, non sans plaisir, d'un fragment de vie d'un immortel et de ses somptueux rêves.
Action !
Oui ! Action ! Au sens cinématographique du terme bien entendu. Car le jeu met en place une véritable mise en scène pour nous présenter son histoire. Découpant l'aventure en plusieurs actes, les DVD pour ainsi dire. Et utilisant nombres d'artifices bien huilés tels que les longues scènes de dialogues intenses avec gros plans sur les interlocuteurs permettant de montrer leurs émotions à travers leur modélisation. Mieux encore, l'ambiance sonore accentue l'immersion, du moins lors de nos premiers pas ou l'on entend certains dialogues entre les passants autour de notre héros ou bien encore la radio dans la gare. Les musiques sont plus que correctes sans être inoubliables, je m'attendait à mieux mais je n'ai pas vraiment été déçu. Dans l'ensemble, c'est assez réussi mais malheureusement certains défauts entachent un peu l'œuvre.
Tout d'abord, le jeu n'est pas techniquement complètement au point. Les protagonistes, bien que suffisamment expressif pour réussir à exprimer correctement leurs émotions sans forcément prendre la parole, m'ont parfois semblé un peu trop rigides, m'inspirant un certain sentiment de gène. Ensuite le jeu saccade régulièrement, pas énormément et jamais bien longtemps mais toujours assez pour que cela soit notable et, finalement, assez énervant. Sachant que 80% du jeu se déroule sans accrocs et que ces chutent de framerate peuvent apparaître n'importe où, on déduit facilement qu'elles n'ont pas de raisons logiques d'être. Peut-être représentent-elles les temps de chargement, les accès disque ou d'autres processus, mais peu importe, la Xbox360 ne devrait pas en souffrir. Pourtant, ce défaut, bien que désagréable, ne gène pas véritablement le gameplay et les superbes graphismes le pardonne.
Le pad dans la main
La prise en main du jeu est extrêmement classique et ne nécessite pas vraiment que je m'étende dessus. Il s'agit d'un RPG à l'ancienne avec deux phases principales : exploration et combats. Les combats sont aléatoires et implique un warp de toute l'équipe dans une aire de combat dépendant du donjon ou l'on se trouve. Pas de temps réel ici, à chaque tour tout le monde aura droit à son action, les plus rapides agissant les premiers, à vous de réfléchir aux ordres que vous donnerez aux membres de votre équipe. Vous retrouverez aussi dans ce jeu la traditionnelle alternance ville/donjon. La carte du monde est assez limitée, pas de balade à pied entre les montagnes. Vous aurez une liste de destination et devrez choisir là ou vous voulez aller. Vous aurez peu de chance de vous perdre, la prochaine destination est toujours fléchée sur la carte et les donjons sont clairement linéaires. Vous pourrez entreprendre un peu d'exploration via votre premier moyen de transport plus tard dans le jeu mais cela restera assez négligeable.
Un peu de mécanique dans le jeu
Les personnages vont avoir des capacités assez différentes suivant qu'ils sont immortels ou mortels. Le fait de base est qu'un mortel gagne naturellement ses compétences en gagnant de l'expérience et donc des niveaux alors qu'un immortel doit apprendre tout seul ses compétences, gagner des niveaux ne lui apporte que quelques points de stats (qui sont quand même bon à prendre). Pour qu'un immortel apprenne une compétence, il doit soit se lier à elle (et donc au mortel qui la possède) soit l'apprendre via un accessoire. Chaque compétence demande un certain nombre de point de compétence, points que l'on récupère en même temps que les points d'expérience, après chaque combat. A chaque personnage, on peut associer une arme, un accessoire et un anneau. L'arme sert à attaquer physiquement un ennemi, l'accessoire donne une compétence (plus de points de vie par exemple, ou bien un bonus de force) et l'anneau ajoute un effet à votre arme (dégâts de feu ou autre).
Expérience et compétence
Les immortels peuvent apprendre toute sorte de compétences mais ne peuvent pas les activer toutes en même temps, ils ont un certain nombre de slots disponibles (qui peut être agrandie via certains objets ou compétences). Bref, les immortels deviennent rapidement des armes de destruction massives laissant, vers la fin du jeu, les mortels et leur stagnation à l'arrière plan. En d'autres termes la customisation de nos immortels n'a d'égal que la stagnation de nos mortels. Heureusement (ou pas) cette démarcation se creuse lentement et n'atteint son point culminant qu'à la toute fin du jeu. Car le jeu adopte un système de leveling assez étrange. Vos personnages gagneront un niveau chaque fois qu'ils accumuleront une centaine de points. Mais les ennemis ne rapporteront pas systématiquement le même nombre de points d'expérience, ce nombre diminuant rapidement en fonction du niveau de vos personnages. Bref, chaque donjon vous amène à atteindre un certain niveau puis vous y bloque plus ou moins efficacement (les plus acharnés pourrons quand même s'adonner au leveling, je n'en ai pas eu le courage). Tout est donc bien classique mais aussi bien huilé.
Et la magie ?
Il y a quatre sorte de magie, la magie blanche (à tendance soutient), la magie noire (à tendance agressive), la magie spirituelle (à tendance mixte) et la magie composite (mélange des trois autre, à tendance bourrine donc). Chaque type de magie fonctionne de la même manière, elle se découpe en huit niveaux, des sorts les plus simples aux plus puissants. Chaque niveau contenant 4 sorts. Pour pouvoir lancer un sort il faut réunir plusieurs conditions. Déjà, il faut connaître le sort en l'ayant acheté ou trouvé (les sorts sont répertoriés dans un espèce de livre des sorts). Ensuite, il faut que le personnage ai la compétence correspondant au type de magie et à son niveau. Pour finir, il faut qu'il ai assez de points de magie. La magie dans Lost Odyssey est assez puissante et bien souvent définitive seulement lancer un sort peu parfois prendre du temps impliquant plusieurs tours de chargement. Ici encore, rien de particulièrement novateur mais l'ensemble est efficace.
Dans l'ensemble...
En fait, la chute fréquente de frame rate est heureusement l'unique véritable défaut que j'ai pu trouver à ce jeu. Tout le reste n'est qu'une question de choix et de goûts personnels. L'histoire est très agréable à suivre, le cara design est globalement réussi (tout le monde aime/aimera Jansen), les musiques accompagnent bien l'ensemble sans proposer de véritables chefs d'œuvres et les graphismes ne sont pas en manque. Le système de jeu est classique mais solide et nous poussera (ou pas) à faire un peu de leveling afin de tirer le meilleur de nos personnages (et non, je n'ai pas tout dis à son sujet, il faut bien vous laisser découvrir un peu). Mais il met un peu trop en avant les immortels, les mortels deviennent rapidement de simples "boite à skill". J'aurais quand même apprécié qu'ils aient plus d'impact en combat que ce qui nous est offert. Mais ce n'est qu'une question de goût, le système reste très agréable.
Le mot de la fin
En bref, pour mon premier véritable jeu sur next-gen (parce que la Wii, c'est pas vraiment ça...) je n'ai pas été déçu. Au contraire, j'ai été ravi ! Je m'en suis pris plein les yeux et j'ai vraiment apprécié ce RPG qui a su me montrer un autre monde. Il est très ambitieux mais n'atteint malheureusement pas tous ses objectifs. Son originalité ne se trouve ni dans son gameplay, ni dans sa technique ni vraiment dans son scénario mais bien dans sa mise en scène. Les rêves des immortels resteront longtemps dans ma mémoire.