Les signes du Zodiaque
Par Golden Leaf, le 30/11/2011 à 22h22 (1131 vues)
J'ai re-joué à Final Fantasy XII pour une double-raison précise : le patch de traduction de la version IZJS était disponible, et je voulais faire une comparaison personnelle entre Xenoblade et celui avec lequel il partageait, selon mes souvenirs, tant de points communs.
Il n'y a, selon moi, pas photo, en tout cas sur le point le plus délicat : Final Fantasy XII me plait bien davantage que Xenoblade, et je pense que la comparaison ( qui reste marquée du sceau du goût ) a le mérite de placer face-à-face deux jeux qui ont de nombreuses communes. A mon sens, les trois grandes forces de Final Fantasy XII par rapport à Xenoblade sont son enrobage esthétique ( musical, graphique, voire littéraire... et je suis bien incapable de me faire une idée sur une dimension "cinématographiqe" ), sa cohérence et sa science de la mesure ( tandis que je l'avais déjà trouvé démesuré ). Je reviendrai toutefois par la suite sur cette brève comparaison pour m'attarder d'abord sur la version International Zodiac Job System.
1 - Final Fantasy XII contre lui-même
Je l'ai parcourue en Anglais, pas de malentendu.
J'ai particulièrement apprécié le fait de pouvoir contrôler les invocations : leur autonomie dans la première version m'avait poussé à les délaisser un peu tant je ne comprenais strictement rien à leur comportement. De même, les PNJ sont davantage intégrés à l'équipe de personnages et je n'ai trouvé aucune raison de me plaindre de cela.
En revanche, je serai plus critique quant au "Zodiac Job System". Il présente pourtant une force esthétique propre puisqu'il est beaucoup plus agréable de remplir des tableaux à l'effigie de signes du zodiaque que de vulgaires rectangles, et parce que chaque tableau est distinct ( plaisir de la découverte ), et parce que les invocations ouvrent d'autres cases qu'il faut débloquer avec soin. Dans l'absolu ( même si cela m'a gêné ), les limitations imposées aux personnages doivent sans doute apporter une dimension tactique nouvelle au joueur plus capable que je ne le suis de mettre en place une stratégie plus élaborée que : "EXP-Attaque-Soin". Sauf que l'usage du mage vert est quand même largement soumis à la possession du sort "Hâte" et que je ne l'ai jamais eu en ma possession. Passons.
Ce que je reproche à ce système de Job, ce n'est pas qu'il limite ( cela impose, dans l'absolu, des choix ), c'est qu'il est étroit : chacun de mes tableaux était rempli avant même que je n'arrive devant la forteresse finale ( très largement ) et les PP s'accumulent au fil des quêtes annexes, donnant une impression de gaspillage. J'ai eu l'impression ( et c'est très rare dans un produit estampillé Final Fantasy ) que la chose était mal calibrée. Pourquoi ne pas avoir prévu des tableaux plus vastes ? Des prix en PP plus élevés ou éventuellement un système de "Maître" permettant au personnage d'accumuler plusieurs jobs ? J'avoue ne pas comprendre le sens de ce système, pour le coup fort décevant.
Enfin, les spécialistes relèvent des variations dans la difficultés et dans l'obtention des magies. Je ne suis pas en mesure de développer précisément ces points mais je regrette, une nouvelle fois, la difficulté à obtenir certaines magies proprement élémentaires. Je préférais acheter "Temps" au Village de la Fusée !
Je n'ai pas exploré le New Game + et, dans ces strictes conditions, je préfère la version d'origine.
2 - Croiser le fer ( avec le "X" de Xenoblade )
Je voudrais davantage défendre Final Fantasy XII plutôt que d'attaquer royalement Xenoblade ( ce que j'ai déjà fait par ailleurs lorsque la polémique sur le statut soi-disant légendaire de ce dernier a pris forme ). Je voudrais juste que, si des joueurs hésitent entre deux RPG qui, selon moi, se ressemblent, ils choisissent d'abord Final Fantasy XII !!!
Le premier point est strictement esthétique et n'a donc sans doute qu'une force de persuasion assez faible : j'assume. Final Fantasy XII me régale encore. Musicalement, graphiquement, et même au niveau de l'animation générale. J'en préfère les personnages ( même Vaan et Pénélo ! Et Basch !!!! von Rosenburg... ), j'en préfère les monstres, j'en préfère les villes. Je reconnais néanmoins la supériorité de Xenoblade dans le registre de la plaine même si la plaine d'Ozmone se distingue par son thème musical.
Le second point est celui de la cohérence. A tous points de vue : il y a des fils à tirer dans Final Fantasy XII. Un fil scénaristique ( parfois discret ), un fil majeur pour les quêtes annexes ( les chasses et le clan ), un fil esthétique général. Sur l'un de ces points Xenoblade présentait à mon sens des faiblesses puisque les quêtes annexes étaient un agrégat de cheveux dans la soupe. Je n'ai pas toujours apprécié la direction esthétique de Xenoblade mais le choix d'opposer le vivant à la féraille ( je simplifie volontairement ) nécessitait sans doute des oppositions tranchées. La cohérence d'ensemble de Final Fantasy XII est amplifiée par la présence, par exemple, du bestiaire.
Le troisième point - le plus important, selon moi, celui qui fait vraiment la différence - c'est la mesure. Lorsque Final Fantasy X est sorti , "on" l'a trouvé démesuré, avec toutes ses quêtes annexes, tous ces espaces ouverts, tout ce scénario discret. Certes, et je ne suis pas certain que ce soit a priori un défaut ou une qualité, je pense qu'il s'agit d'avantage... d'un trait caractéristique. Toutefois, ce trait est soutenu par une cohérence d'ensemble importante et par un sens de la mesure qui fait que les plaines sont très grandes mais pas trop, que les monstres sont nombreux mais pas trop, que les chasses sont nombreuses mais pas trop, que le jeu est long mais pas trop... Bref, en jouant ( re-jouant ) à Final Fantasy XII, j'ai toujours cette impression que le jeu reste pensé pour un joueur seul, un être humain relativement normal qui doit pouvoir boucler l'affaire dans un temps qui reste cohérent avec le cycle de la vie, et qui est surtout à la mesure d'un esprit de joueur ( et vous devriez me tirer dessus pour un concept aussi vague ! ) et des synthèses qu'il est capable d'opérer. En forçant un peu, je dirais que Final Fantasy XII est un jeu... entier !
Au contraire, j'ai eu l'impression lors de ma première partie de Xenoblade que le jeu ne l'était pas. Qu'il était "très grand" "très riche", "très varié", "très long", mais que, à aucun moment, on ne s'était demandé s'il n'y avait pas une limite autre que celle du temps et des moyens de développement. Je ne saisis pas l'unité de la chose. Pour en faire le tour, j'ai eu l'impression qu'il me faudrait trois vies, et surtout, que cela n'apporterait rien à ma vision du jeu.
Voilà, voilà.
C'était juste une théorie, c'est en digestion.