Ciné Club Legendra - S1E03
Par Zak Blayde, le 16/02/2012 à 12h53 (1038 vues)
Ciné Club Legendra
Saison 1 - Épisode 3
Titre : Zardoz Titre original : Zardoz Réalisateur : John Boorman Année de sortie : 1974 Origine : Royaume-Uni Langue d'origine : Anglais britannique Le troisième épisode du Cine Club prend une dimension bien étrange grâce à Caniche Slayer, qui nous propose
Zardoz, un film d'anticipation expérimental et psychédélique. Sean Connery y incarne une brute sanguinaire virile (et poilue surtout) qui se rebelle contre son Dieu pour essayer de comprendre sa condition. Le film malgré un aspect vieillot et kitch aujourd'hui garde un grand intérêt, de par les thèmes abordés et la façon dont ceux-ci sont mis en scène.
Le film dépeint une société ayant dépassé après une apocalypse d'origine humaine (encore et toujours) le stade de l'homo-sapiens, devenue immortelle. Mais le statut d'immortel est bien peu de choses lorsqu'on n'a pas répondu à certaines questions existentielles, tant qu'on n'a pas compris pourquoi on était vivant. A partir de là, cette micro-société organisée selon le socialisme originel se retrouve fissurée et menacée. Certains de ses habitants se rebellent contre leur statut d'immortel, ne trouvant à leur existence aucune utilité, aucune stimulation, et doivent être rendus vieux et séniles pour être neutralisés et ne plus être une menace pour le reste de la société. D'autres sombrent dans l'apathie, une véritable pathologie ici, les transformant en légumes incapables de ressentir ou produire la moindre chose.
Ainsi cette utopie montre rapidement ses faiblesses, et Zed (Sean Connery), homme sauvage mortel et plein de vie parviendra vite à provoquer l'explosion de ce monde "idéal" tout en se libérant de ses chaines. Cela passera par la destruction, et peut-être même par une nouvelle évolution de l'être humain vers un nouvel être "ultime".
L'aspect sexuel omniprésent du film est intéressant à observer (et il le serait encore plus à analyser). Sean Connery, presque nu, possédant sans doute les atouts de la virilité de l'époque, est le seul personnage du film à avoir le droit de procréer, et sa fougue réveillera la nature profondément violente des habitants de cette société (contre) utopique tout en redonnant la vie aux apathiques (par un réveil de la sexualité plus concret encore).
L'aspect psychédélique du film s'affirme à travers les costumes et le mode de vie décrit, l'aspect mystique et transhumain, mais surtout par un usage des couleurs, des effets spéciaux et des décors, rendant parfois le film un peu fatiguant à visionner, surtout du fait de scènes parfois inutilement longues.
Un film à voir et à revoir cela dit, tant les possibilités d'interprétation et de lecture (le film part dans tous les sens) sont nombreuses.