[Review] Final Fantasy Tactics A2 Grimoire of the Rift, de Square Enix
Par Shadow, le 21/07/2010 à 13h55 (3060 vues)
Filgaia reprend son activité dès aujourd'hui, avec pour commencer une petite review du dernier jeu que j'ai terminé, j'ai nommé Final Fantasy Tactics A2. Pas de lancers de tomates s'il vous plaît ; elles sont hargneuses, dans ce jeu... Car si je ne m'attendais aucunement à tenir un chef d'oeuvre entre les mains, force est de constater qu'il aura su m'occuper... Jugez plutôt.
Introduction : L'été a démarré, et avec lui l'occasion de partir en vacances ! Quel est donc alors le jeu idéal à emmener avec soi pour ne pas s'ennuyer ? C'est la question que je me suis posée avant de partir pour le Mexique, et j'ai finalement décidé d'emporter Final Fantasy Tactics A2... Fan du premier en dépit de son scénario déplorable, j'avais acheté celui-ci à un bon prix, et sa grande linéarité me semblait parfaite pour l'usage que j'allais en faire... Alors ?
A charismatic hero joins the Ivalice AllianceOn ne change pas une formule qui marche (ou pas) me direz-vous, aussi nous voilà de nouveau propulsé dans un monde somme toute assez banale. On y incarne heureusement un charismatique héros qui marche sur ses 21 printemps, surdoué de son état. Il est tellement à l'aise avec ses études, qu'il s'ennuie en classe, il n'y apprend rien ! C'est alors qu'un grand méchant professeur l'envoie en retenue à la bibliothèque. Notre héros doit donc parcourir 1001 dédales avant de trouver le chemin jusqu'à cette sombre pièce, où se trouve un livre aux pages vierges... Cet étrange ouvrage emmènera notre jeune homme dans la contrée d'Ivalice, bien connue des vrais gamers appréciant les bons jeux (Final Fantasy XII comes to mind). Il y fait la connaissance d'un certain Cid, qui l'enrôlera sur-le-champ dans son clan, convaincu par les arguments musculeux de notre héros.
Mais nous allons de surprise en surprise dites-moi ! Aussi vaut-il peut-être mieux s'arrêter là pour ne pas gâcher la découverte aux joueurs potentiels.
Sérieusement, le jeu décevra même les fans du premier par son scénario. On nous sert encore une fois une histoire bateau, prétexte à une nouvelle aventure, et au rythme inégal. Et pourtant, elle contentera aisément ceux qui veulent simplement jouer. Elle comporte quelques moments forts, laissant à penser qu'elle aurait pu se permettre d'être plus ambitieuse (pour au moins atteindre le niveau d'un Final Fantasy IV/VI). En fait, trop de dialogues sont à l'image du héros, niais et débile au possible. Heureusement certains personnages comme Cid se démarquent un peu du lot, avec leur dark past inavouable ! Les musiques sont particulièrement bien adaptées lors des dites scènes, dommage donc qu'il y en ait si peu. On pourra néanmoins noter que les clins d'oeil aux opus antérieurs de l'Ivalice Alliance sont assez nombreux, ce qui fait toujours plaisirs aux joueurs les plus attentifs !
L'administration d'IvaliceD'un point de vue purement technique, le jeu ne fait pas honneur aux capacités de la DS mais pour autant, il a au moins le bon goût de ne pas zoomer sur les sprites trop souvent (à la Valkyrie Profile DS). Les allergiques au stylet seront heureux d'apprendre que les développeurs ont complètement occulté le petit outil lors du développement. Avec les artworks réussis et très variés (les recrues changent de portrait selon leur classe), le jeu est donc tout juste correct graphiquement.
On retrouve par ailleurs les mécanismes qui ont fait la renommée du précédent Tactics Advance, à savoir que le jeu se découpe en missions. Celles non limitées dans le temps servent le scénario, tandis que les autres vous permettent de mettre à l'épreuve vos talents en remplissant divers objectifs (éliminer des monstres, survivre, désactiver des pièges...). Chaque mission possède un rang, indicateur approximatif de la difficulté de celle-ci.
L'exploration d'Ivalice, divisée en une vingtaine de régions, se fait heureusement sans combats aléatoires, et sur plusieurs jours. Il faut donc prendre garde à ne pas accepter trop de missions avec une échéance temporelle à la fois. Il est également possible de déléguer les missions, on regrette à ce propos qu'il soit impossible d'envoyer les personnages principaux (seulement les recrues sans importance scénaristique), car cela oblige à les utiliser en combat (généralement limité à 6 participants) pour les faire progresser.
Il faut donc surveiller le temps car les missions disponibles tournent avec le calendrier, mais pas seulement ! Ivalice étant assez vaste et les clans de mercenaires nombreux, le contrôle des territoires est disputé une à deux fois par an aux enchères ! Si vous remportez une enchère, vous pourrez recevoir un cadeau des habitants de la région en question... ou bien tomber sur des ex-propriétaires prêts à en découdre ! Ivalice apparaît donc comme un monde assez vivant, avec son lot de marchands, voleurs, mercenaires... Et on regrette d'autant plus qu'il soit impossible d'explorer les quelques villages en toute liberté !
Un gameplay aux petits oignons ?Malheureusement, le jeu est un peu lent à démarrer, et à l'instar d'un certain Mana Khemia 2 c'est assez frustrant de devoir faire du quasi-sur-place pendant une quinzaine d'heures quand on connaît bien les mécanismes de jeu. Heureusement, le système dévoile ensuite toute sa richesse. On dénombre ainsi 7 espèces différentes (humains, mogs...), chacune ayant un grand nombre de classes différentes. Chaque classe permet d'apprendre plusieurs compétences très variées (soin, soutien, techniques offensives, contrôle des monstres...). Certaines classes ne peuvent être débloquées qu'après avoir accompli une mission particulière. Il faut de plus maîtriser quelques compétences d'autres classes avant de passer aux plus importantes.
Mais comment fait-on pour apprendre des compétences ? Cela se fait en deux étapes, il faut d'abord s'équiper (faire des achats chez le marchand) avec des armes/armures qui permettent à la classe du personnage d'apprendre une technique, puis combattre pour gagner des points de compétence. Ces deux parties du gameplay sont aussi passionnantes l'une que l'autre, et sont interdépendantes. Pour acheter de meilleures armes chez le marchand, il faut des matériaux, et pour obtenir ces objets, il faut tuer des monstres (on retrouve les butins de Final Fantasy XII). Ensuite, on assemble grâce à l'atelier de synthèse des matériaux qui sont compatibles (un peu difficile à prendre en main, mais on s'y fait vite), et on obtient de nouvelles pièces d'équipements ! Ce système de forge est vraiment addictif, et on se surprend à revenir chez le marchand juste pour voir si l'on n'a pas débloqué de nouvelles possibilités de synthèse. Une fois crées, les armes peuvent être achetées (parfois en exemplaire unique), et c'est la base de la progression de nos personnages.
Tout ceci explique la relative lenteur du système (les points de compétence s'acquièrent en fin de combat, et il faut bien penser à s'équiper correctement pour les engranger, sinon ils sont perdus !), mais encore une fois, quand on est parti les possibilités sont vraiment immenses, ce qui rend vraiment le jeu très plaisant, et atténue la répétitivité que l'on peut trouver dans d'autres Tacticals.
Final Fantasy Tactics A2 : Hors-la-loi ?On terminera sur un petit reproche, directement adressé aux juges responsables des lois ! Ceux-ci nous imposent en effet diverses contraintes selon leur humeur, et en échange ils nous garantissent un privilège (hausse de vigueur, rapidité...). Cependant certaines lois sont complètement absurdes, comme l'interdiction de repousser un adversaire par exemple ; dans ce cas précis on a absolument aucun contrôle sur le taux de coups critiques qui, s'ils sont effectués, peuvent repousser l'ennemi ! Et puis comme chaque juge est associé à un clan, les choses font que seules nos unités sont soumises à de telles interdictions ! Il y a d'autres règles abracadabrantes dans ce genre, et les développeurs ont bien dû s'en rendre compte, vu qu'ils ont assoupli le système : si on enfreint la loi, le juge quitte simplement le combat. Cela signifie la perte du privilège et l'impossibilité de ressusciter les alliés KO, mais il n'y a plus à passer payer une caution dans la prison locale. On ne gagne pas non plus de récompenses, qui sont de toute façon souvent assez inutiles.6
Conclusion : Classique dans le fond, Final Fantasy Tactics A2 présente cependant un gameplay pour le moins addictif. On ne pourra pas s'empêcher d'y revenir régulièrement pour découvrir ce qu'il y a de nouveau à faire, à débloquer ; le jeu est adapté aussi bien aux courtes sessions de jeu qu'à des séances de gaming intensif (quicksave possible en combat). Quand la linéarité et un scénario en retrait peuvent être une force, Final Fantasy Tactics A2 est indéniablement un des titres sur lesquels on peut compter. En somme il ne s'agit pas d'un soft inoubliable, mais il ne devrait pas décevoir les amateurs de Tacticals jouant sur la DS.
+ Un jeu qui monte en puissance avec les heures (postgame très fourni)
+ L'univers d'Ivalice toujours aussi unique et intriguant
+ Les nombreuses références à Ivalice Alliance
+ Quelques scènes vraiment poignantes
+ Forge et enchères très addictives
+ Gameplay riche en possibilités
- Des dialogues souvent niais
- Le jeu un peu lent au démarrage
- Pas d'exploration dans les villes traversées
- Les lois absurdes (le joueur n'ayant alors pas de contrôle sur certains paramètres)
Note Indicative : 15/20