[Anime] Ouran High School - Host Club
Par Shadow, le 11/10/2010 à 13h35 (2114 vues)
A priori un anime comme beaucoup d'autres dans le genre de la comédie scolaire, Ouran est tiré d'un manga (Ōran Kōkō Hosuto Kurabu) dont la parution débuta en 2003, pour s'achever avec 18 tomes en 2011 (disponibles aux éditions Panini en France). Petit retour sur la série TV, parue aux éditions Kaze chez nous.
L'académie privée Ouran, réservée à une certaine "élite", vient de s'agrandir avec l'arrivée d'un nouvel élève promis à une belle carrière, un certain Fujioka. Cherchant désespérément un coin tranquille pour étudier, notre jeune homme se rend dans une salle inutilisée, la salle de musique N°3. Grand mal lui en prend, puisqu'en l'espace de quelques secondes, celui-ci tombe sur un groupe de fils de riches pour le moins farfelu, et qu'il se trouve malheureusement contraint d'intégrer. Le Ouran Host Club a pour objectif de divertir ses invitées (de la gente féminine) en leur offrant divers services et en leur tenant compagnie. Seulement les choses se corsent, lorsque le président du club découvre que Fujioka est en fait... une fille, nommée Haruhi !
Les membres du club s'accordent sur le fait que l'identité sexuelle de la jeune femme doit rester secrète, et décide par conséquent de la présenter comme un hôte tout à fait normal. Il faut dire qu'Haruhi rencontre un succès fou auprès de ses camarades ; et les autres hôtes ne manquent pas non plus de retenir l'attention. On retrouve tous les archétypes des héros masculins traditionnels, qu'il s'agisse du preneur de notes à lunettes ou du garçon à l'histoire inconnue (mais probablement très sombre vu son regard). Ce qui n'empêche pas d'en trouver de plus inattendus pour le sexe masculin, avec le garçon style lolita, ou encore les jumeaux bizarrement attirés l'un par l'autre...
Mais celui qui brille le plus dans le club est indéniablement son président, Tamaki Suou. Très vite on devine ses sentiments pour Haruhi (qu'il est le premier à voir nue, par accident) ; dès lors, les scénaristes ne lui laissent plus une seconde de répits. Les éléments perturbateurs seront nombreux pour se mettre en travers d'Haruhi et de son "Daddy" (comme se désigne Tamaki lui-même), et on voit alors les réactions que cela entraîne. Tout est fait dans la démesure, on dirait qu'il s'opère une rupture affectant le monde entier, dès lors que quelqu'un approche Haruhi avec une quelconque intention ! Tamaki manquera souvent d'exploser, avant de s'enfoncer dans une dépression totale, s'isolant alors dans un coin...
Les situations comiques et l'univers baroque de l'académie sont ce qui fait de Ouran une bonne comédie scolaire. Ce qui en fait une excellente comédie scolaire est, d'une part, son auto-dérision de tous les instants, et d'autre part ses personnages. L'anime utilise tous les codes du genre pour les tourner en ridicule, on passe ainsi par le yaoi (l'amour gay), le shôjo, et même des contes traditionnels (attendez de voir la fin de la première saison, avec son épisode récapitulatif...). Quoiqu'il en soit ce n'est jamais lourd (en dehors des 4/5 premiers épisodes), car le rythme fait que l'on passe vite d'une situation à une autre. Inutile, bien entendu, de préciser que l'excellent jeu d'acteurs, aussi bien anglais que japonais, contribue fortement à rendre la narration accrocheuse. Les doubleurs jouent dans des situations complètement tordues, et ils s'y croient !
Enfin, l'anime présente beaucoup de personnages mais n'oublie pas pour autant de développer ses principaux protagonistes. Chaque hôte bénéficie ainsi de son ou ses épisodes dédiés, et par l'intermédiaire de flashback on comprend comment ils en sont arrivés à former un tel club, ce qui les a poussés à le faire. On comprend leur façon actuelle de se comporter, et on voit comment ils se soutiennent mutuellement pour tenter de devenir de meilleures personnes. Comme on peut s'en douter, Haruhi est le catalyseur de tout cela, et par conséquent elle entraîne différentes réactions selon l'hôte considéré. Cela peut résulter en des épisodes un peu plus sérieux que la moyenne de la série ; même si le rire n'est jamais loin, il est agréable de voir que les scénaristes n'ont pas choisi la voie de la facilité, en donnant véritablement vie à leurs personnages.
Pour comparaison, Ouran est assez similaire aux épisodes comiques d'Utena : baroque d'un bout à l'autre (à l'instar de certaines fontaines, par exemple...). Pour ceux qui connaissent, on peut également parler d'Ouran comme du Mana Khemia de l'anime : il est classique, mais fait les choses bien. Il faut passer outre un début un peu longuet (avec notamment des jumeaux un peu trop insistants sur leur amour interdit, ou encore les foules en délire, qui finissent par agacer), pour découvrir un tout parfaitement cohérent, et ainsi terriblement attachant. La série fait 26 épisodes et l'on n'aurait pas pu imaginer meilleure fin, néanmoins on est un petit peu triste de quitter ces personnages que l'on a appris à connaître et à aimer...