[Review] Ys Ark of Naphistim, de Konami
Par Shadow, le 24/10/2010 à 15h20 (1701 vues)
Dernier retour sur le passé de la série Ys, avant de se tourner vers son "avenir", avec le très attendu Ys Felghana en version US ! Aujourd'hui nous nous intéresserons à Ark of Naphistim, pas mon épisode préféré, mais qui mérite tout de même un petit coup d'oeil... Après tout, de nouvelles aventures au côté d'Adol, ça ne se refuse pas !
Introduction : Sorti d'abord sur PC puis remanié par Konami sur PS2, Ys VI se voit finalement porté sur PSP. Si les aventures d'Adol réservent encore nombre de surprises, il est difficile de dire si elles sont toutes de bon augure...
Pour ne pas perturber les connaisseurs, le joueur retrouve Adol échoué sur une plage en début de partie. Ce sont, une fois n'est pas coutume, deux jeunes filles qui l'y trouvent et lui viennent en secours. Après plusieurs jours de long sommeil, notre beau prince se réveille et fait plus ample connaissance avec les villageois qui l'ont sauvé... Et la plupart lui font bien comprendre que les étrangers ne sont pas les bienvenus sur l'île.
Pourtant, le petit rouquin va très vite se trouver chargé de résoudre les problèmes d'un endroit qu'il ne peut quitter par un malheureux concours de circonstances (le seul pont menant à une ville portuaire a été détruit). À croire qu'Adol est à la recherche de la moindre occasion pour agiter son épée et taillader du monstre.
Vous l'aurez compris, il ne faut ni rechercher l'originalité dans l'histoire, ni une quelconque pertinence. Traité de manière souvent expéditive, le background du jeu se résume au minimum syndical, et seul le côté artistique retient l'attention. Outre l'opening toute en chanson et en DA, on aura diverses séquences du même genre pour parsemer l'aventure, et force est d'admettre qu'elles sont de toute beauté. Les artworks sont également là pour égayer la rétine, s'affichant parfois sur toute une partie de l'écran pour montrer les moindres détails sur le personnage.
Comme ses prédécesseurs, Ys VI tire son épingle du lot en mettant l'accent sur l'exploration et l'extermination de monstres en tout genre. Le jeu compte ainsi sur un gameplay assez simple pour engendrer une bonne dose de fun ; Adol se déplaçant très vite, il faut apprendre à vaincre les différents ennemis efficacement. On peut faire des coups d'estoc, ou encore plonger sur l'adversaire à l'aide de sa lame. Tout ceci se fait en temps réel, et il faut donc gérer la progression dans les donjons en même temps. Si les plus simples peuvent être très linéaires, d'autres comporteront des phases de plate-forme mettant votre agilité à rude épreuve. Puisque l'exploration occupe les trois quarts du temps de jeu, il est appréciable que les compositions musicales demeurent variées et entraînantes tout du long, qu'il s'agisse des villages ou des donjons visités. Le thème des batailles contre boss est épique comme il faut ; un Sound Test permet de ré-écouter les musiques entendues au cours d'une partie.
Sur le plan technique en revanche, il y a beaucoup à redire. Lorsqu'une conversion n'est pas faite proprement, ce sont les joueurs qui trinquent. Outre les lectures de l'UMD fréquentes (avec le bruit caractéristique que nous connaissons), la conversion d'Ys VI accuse de longs et nombreux temps de chargement (à chaque changement de zone). De plus, si le moteur 3D est assez réussi en lui-même, l'écran ne parvient pas à afficher plus d'une dizaine de personnages simultanément. Il aurait donc été de bon ton d'éviter ce genre de situation en donjon (un ralentissement du rythme de jeu n'étant pas vraiment souhaitable dans ce genre de soft).
Mais outre ces considérations, le titre reste relativement agréable. Le gameplay, relativement simple dans Ys I&II, s'étoffe considérablement ici, puisqu'on a plus de choix dans l'équipement des accessoires, et la petite nouveauté vient surtout des armes. Au nombre de trois, les épées sont toutes associées à un élément distinct (le feu, le vent et la foudre), et il faut apprendre à jongler avec afin d'être suffisamment efficace contre chaque type d'ennemi. En plus de l'argent nécessaire pour les achats, les monstres peuvent relâcher de l'Emel à l'occasion, ceci permettant d'obtenir de nouveaux équipements et surtout de renforcer vos lames. Il sera ainsi possible d'exécuter des super-attaques dévastatrices (en ayant un capital de magie suffisant), bien utiles -voire vitales- lors des affrontements les plus difficiles.
Globalement le gameplay et le level design se sont donc considérablement enrichis, même s'il demeure instinctif de prendre en main l'épéiste attitré de la série. Je regrette cependant le niveau de difficulté assez élevé, puisqu'il n'est pas rare de traverser des zones où se mélangent des ennemis à notre niveau, à d'autres beaucoup plus costauds. Il suffit de se faire coincer en étant mal préparé, et la mort nous menace très rapidement. On a en effet très peu de temps pour s'organiser dans le feu de l'action, et si un ennemi entre en contact, il est bien rare de pouvoir lui échapper sans avoir subi deux ou trois assauts minimum (avant même de pouvoir riposter !). Peut-être ne s'agit-il pas vraiment de mon genre de jeu, mais pour que ça soit bien clair, Ys VI pardonne rarement la moindre erreur. Il y a assurément un gouffre entre la difficulté en Nightmare d'Ys I&II, et le mode Normal d'Ys VI.
En revanche, les hardcore gamers trouveront tout à fait leur compte avec trois modes de difficulté. De plus l'univers d'Ys n'a jamais semblé aussi vivant et vaste, avec plus de PNJ (dont les dialogues et activités se renouvellent régulièrement) et de donjons qu'auparavant. Il existe des mini-jeux bonus à découvrir (ajoutés avec la version PS2), et tout un “journal de quête” à compléter : protagonistes rencontrés, objets acquis... On regrette juste que dans certains cas, un évènement intervienne pour une durée limitée, et qu'il faille absolument l'accomplir à un moment précis sous peine de manquer un objet...
Conclusion : Mal converti, Ys VI ne se fait pas honneur à la PSP. Les qualités sont indéniables (la simplicité du gameplay, la prédominance de l'exploration et la qualité des musiques), mais les défauts relatifs à la lecture de l'UMD se font un peu trop insistants. Ys VI est aussi moins accessible qu'Ys I&II sur DS, puisque la difficulté exige une certaine pratique de ce genre de jeu. Malgré tout, ne serait-ce que pour le charme dégagé par l'univers de la franchise, les aventuriers en herbe seraient bien inspirés de tenter l'expérience, ne serait-ce qu'une fois dans leur vie.
+ Le plaisir de retrouver le candide Adol pour de nouvelles aventures
+ Bonne durée de vie, beaucoup de choses à découvrir
+ Côté artistique prononcé (cinématiques, artwork)
+ Un level design toujours aussi efficace
+ Très nette évolution de gameplay
+ Des musiques enchanteresses
- Difficile de tout trouver sans soluce
- Background traité de manière expéditive
- Une difficulté qui ne pardonne pas aux néophytes
- Conversion UMD bâclée (freezes, lags, chargements)
Note Indicative : 13/20