[Review] Hexyz Force, de Sting
Par Shadow, le 13/11/2010 à 20h45 (1936 vues)
Catégories : Now Playing, Preview & Review, RPG
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Ce soir nous nous intéressons au dernier RPG sorti aux éditions Atlus, il y a de cela... Ne soyez pas mesquin, pas si longtemps que ça. Et je parle d'un RPG original, Hexyz Force. On me souffle dans l'oreillette que les hardcore gamers amateurs des reviews publiées par Filgaia furent soulagées en voyant le titre de ce billet, absolument dénué de toute référence au terme shôjo. Il faut croire que l'introduction vient de réparer cette maladresse !

Espérons maintenant que cette période de disette concernant le J-RPG disparaîtra bientôt !

Introduction : Il était une fois l'histoire de rpgistes assoiffés de localisations. Ceuxi-ci, après avoir été gâtés par Atlus fut un temps, se retrouvèrent à la mi-2009 privés de leurs fantasmes vidéoludiques. L'éditeur US s'avérait en effet moins surprenant, peut-être moins extravagants, diraient ses détracteurs. Quelque chose avait changé. L'apocalypse eut lieu en l'année 2010, durant laquelle Atlus annonça la sortie de jeux Naruto (comme si on n'avait pas assez à faire avec le manga et l'anime), et surtout, hormis une suite (Etrian Odyssey III) et un portage (Knights in the Nightmare), aucun RPG. Pourtant, au mois de juin de cette année funeste, sortit une oeuvre originale sur PSP (original + PSP = c'est le moment où les rpgistes commencent à se trémousser). Alors, la traversée du désert est-elle encore longue ?



L'histoire d'Hexyz Force est celle d'un continent séparé en deux, Berge. Un côté resplendit de luminosité, tandis que l'autre est plongé dans l'obscurité éternelle. Mais ça, le joueur ne le sait pas en début de partie, puisqu'il va devoir choisir son camp : Lustrous Berge (Cécilia), ou Dark Berge (Levant). Chacun habite l'une des deux parties de Berge, et ignore jusqu'à l'existence même d'un monde différent.

On a d'un côté une jeune prêtresse tout ce qu'il y a de plus oisif, de l'autre un chevalier accusé de trahison qui cherche à laver son nom. Deux intrigues très différentes à découvrir donc, même si l'on comprend vite qu'elles sont liées. Cécilia et Levant sont en effet deux des trois héros désignés pour porter le message à la Tour du Jugement : Berge sera-t-elle bénie par un avenir de création, ou condamnée à être détruite ?


Avec ce bref aperçu du scénario, on peut d'ores et déjà entrevoir quelques thématiques de l'intrigue, en particulier la remise en question du rôle des divinités qui ont crée Berge : est-il juste de les laisser décider du sort de milliers de vie ? Ou est-il possible (souhaitable) de changer la donne ? En outre, le personnage de Cécilia, tout ce qu'il y a de plus détestable en début de partie, évoluera pour devenir une meilleure femme, et Levant cache quant à lui un lourd passé... Bref, rien de très nouveau me direz-vous, et ce n'est en fait pas vraiment dérangeant. L'univers du jeu est en effet construit de manière approfondie, ce qui est d'ailleurs très bien illustré par les deux points de vue possibles, selon le protagoniste choisi en début de partie. Pour bien comprendre l'histoire dans son ensemble, il sera nécessaire de faire les deux quêtes, allouant une durée de vie d'une trentaine d'heures à la trame globale.

La mise en scène est en revanche assez sommaire : les personnages sont plus mis en avant par le trait de Sunaho Tobe (Riviera, Summon Night Twin Age) que par la 3D grossière du soft. Le style de l'artiste est immédiatement reconnaissable et ne manquera pas de faire mouche une nouvelle fois auprès des fans comme des non-fans (le monsieur s'étant cette fois-ci un peu lâché sur le design de la gente féminine). On retrouve beaucoup de portraits différents, avec des émotions particulières à chaque fois. Ceci, couplé aux musiques, renforce le tragique de certaines scènes, ou détend au contraire l'atmosphère. L'ost dans son ensemble est d'ailleurs une excellente surprise, avec un thème de combat propre à chaque héros, et quelques pistes en donjons simplement divines (les ruines d'Altair, les deux derniers niveaux...). On pourra heureusement en profiter une fois le jeu fini, grâce à un Sound Test.


Concernant le gameplay, on a affaire à un Classical assez conventionnel dans l'ensemble, mais réservant néanmoins quelques particularités. Toute exécution d'une action en combat nécessite d'être équipé d'un Ragnafact (armes, bâton magique, etc.) ou un Forcefact. La différence tient dans la durée de vie (finie pour les Forcefacts). Et si les Ragnafacts sont inépuisables, leur utilisation nécessite pour un personnage de posséder des Ragnapoints (équivalent des MP, en quelque sorte).

Là où Hexyz Force marque des points, c'est que chaque arme s'inscrit dans un triangle d'affinité (représenté par des couleurs), à l'instar des Fire Emblem. Si vous enchaînez logiquement les affinités, vous pouvez augmenter (temporairement) l'efficacité de l'action, de 100% jusqu'à 999% ! Ce système est cependant à double-tranchant, puisque l'ennemi peut très bien profiter d'une puissance d'attaque accrue pour anéantir votre équipe !

Il existe également en combat une jauge qui se remplit lorsque vous prenez des dégâts ou que vous en infligez, ce qui permet de libérer certaines super techniques sur un ou plusieurs ennemis/alliés. Pensez également au rôle de chaque membre de l'équipe, afin de choisir une formation appropriée. La défense, parfois nécessaire, permet de récupérer quelques Ragnapoints. Autant de subtilités qui ne sont pas indispensables à maîtriser en difficulté normale, mais qui peuvent faire toute la différence lorsqu'on joue un niveau au-dessus.


Hexyz Force a aussi la particularité de ne proposer aucun magasin dans lequel flâner, mais en fait, le concept n'a pas vraiment disparu. Il est en effet possible, en fonction de divers matériaux que vous avez récoltés ou gagnés à l'issue d'un combat, de créer vous-même les armes et l'équipement dont vous avez besoin. Ce système nécessite donc une certaine attention de la part du joueur. En outre, les Forcefacts s'usant avec les combats, il faut penser à en recréer d'autres de temps en temps, et surtout les équiper, sous peine de ne rien pouvoir faire d'autre que fuir. On notera que pour fusionner des matériaux, il est nécessaire d'utiliser des FP, accumulés en gagnant des combats. On utilise également cela pour renforcer les Ragnafacts (force, skills appris...), une étape indispensable pour progresser dans l'intrigue.


Dans l'ensemble on peut regretter la trop grande facilité du jeu en difficulté normale, néanmoins cela ne risque pas de lasser comme avec certains softs sur DS : les développeurs ont eu la très bonne idée d'allouer au bouton R la fonction d'accélérer le déroulement du jeu. Ceci est vrai aussi bien pour les animations en combat, que pour les dialogues le reste du temps. Hexyz Force est donc un soft très fluide, qui ne souffre d'aucune longueur, ni de temps de chargement conséquents. Il nous rappelle que les développeurs maîtrisent le support, comme en témoigne également le portage d'Yggdra Union. Quand on termine le jeu, un mode de difficulté supérieure se débloque, ainsi qu'un New Game + permettant de conserver certains paramètres intacts, ce qui est bien pratique pour explorer plus avant le jeu. Car outre sa quête principale, Hexyz Force accorde une importance particulière à la partie annexe : différents compendiums (ennemis, objets...) à remplir pour les perfectionnistes, mais aussi et surtout un donjon bonus inédit au level design particulier... Sans parler du système de fins alternatives, dont la plus difficile requiert plusieurs conditions pour être visionnée.

Quel que soit votre héros, vos actions font pencher la balance du Jugement vers la Destruction ou la Création. Les prouesses en combat, la fuite, mais aussi vos décisions quand on vous pose une question, tout cela est pris en compte. À l'instar des Shin Megami Tensei, il existe donc plusieurs fins, en fonction du héros choisi et de l'Alignement (Création ou Destruction). Mais rien ne vous empêche de trouver l'équilibre entre tout cela, pour aboutir à la fin Neutre... Sachez cependant qu'il est uniquement possible de la voir après l'une des quatre fins précédentes, donc en New Game +. Et équilibrer le "bien" et le "mal" est une condition nécessaire, mais pas suffisante... Bref, il s'agit là d'un bon prétexte pour revenir sur le jeu, même une fois les crédits visionnés.


Juste un petit mot sur la localisation pour finir. Comme d'habitude avec Atlus, la qualité est au rendez-vous, même s'il subsiste quelques erreurs (léger problème de relecture). Le pire réside cependant dans les doublages, la version US donnant parfois envie de hurler (surtout avec certaines voix féminines, pas du tout adaptées à leur personnage, cf les cris que pousse Cécilia...). Rien de dramatique là encore, mais quand on entend le doublage d'un jeu comme Crimson Gem Saga ou encore Yggdra Union, on se dit qu'Atlus a vraiment les moyens de faire les choses bien, à ce niveau. Concernant la publicité du titre, certains se souviendront peut-être que les séquences en DA avaient bien été mises en avant comme un des points forts du titre. Pourtant elles sont réparties de façon disparate, et ne couvrent même pas la totalité d'une scène, lorsqu'elles surviennent. Cette rupture entre le DA et le moteur graphique nous fait perdre en immersion, et la pertinence de ces séquences en est quelque peu amoindrie.

Conclusion : Un peu long au démarrage, Hexyz Force manque peut-être parfois de nous surprendre, mais affirme son identité par l'intermédiaire de son univers et de son gameplay. La profondeur et la fluidité de l'ensemble fait que l'on y revient avec plaisir, ne serait-ce que pour écouter les musiques ou pour découvrir de nouvelles choses. Le système d'alignement menant à plusieurs dénouements permet au joueur de s'impliquer dans le jeu. Hexyz Force constitue donc une oasis au milieu du désert pour les fans de RPG originaux sur PSP, la console s'étant très clairement démarquée cette année, sur ce plan. Espérons maintenant qu'Atlus officialise (enfin) la sortie de Blaze Union outre-Atlantique.

+ Le système d'alignement : toutes les actions du joueur sont prises en compte
+ La possibilité d'accélérer le déroulement du jeu (dialogues + animations)
+ Une ost qui contribue pleinement à l'atmosphère du titre
+ Un New Game + bienvenu, et de nombreux Extras
+ Durée de vie idéale, avec deux groupes jouables
+ Le character design de Sunaho Tobe
+ Un gameplay efficace

- Les voix US assez inégales
- Une 3D un peu trop modeste
- La facilité du jeu en difficulté normale

Note Indicative : 16/20



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8 commentaires
christy

le 23/12/2010
Edité le 00/00/0000
tres bonne review shadow, comme d'hab...un jeu qu' il faut que j' achete.
Flikvictor

le 14/11/2010
Edité le 00/00/0000
C'est ce que j'apprécie sur cette plate-forme de blogs. Les RPGs les plus obscurs peuvent bénéficier de reviews de qualité.
Je ne connaissais même pas ce titre.
Canicheslayer

le 14/11/2010
Edité le 00/00/0000
<
Elincia

le 13/11/2010
Edité le 00/00/0000
Version undub power.
Shadow

le 13/11/2010
Edité le 00/00/0000
Toki : malheureusement on ne peut pas avec la version US officielle (ou alors j'ai loupé l'option xD)
Toki

le 13/11/2010
Edité le 00/00/0000
Je l'ai bientôt terminé, tres bon jeu je confirme<
Comme d'habitude à faire avec les voix japs.
Shadow

le 13/11/2010
Edité le 13/11/2010
Alors procure-le toi vite, et puis il n'est pas comme Wizard of Oz, tu ne risques pas de somnoler dessus.

J'essaie toujours d'avoir la fin Neutre
Ahltar

le 13/11/2010
Edité le 00/00/0000
Un jeu que je dois me procurer un jour !
Parmis tant d'autres...
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