[Review] Dragon Quest V DS, d'ArtePiazza
Par Shadow, le 07/03/2011 à 22h35 (2747 vues)
Je continue sur ma lancée de RPG fraichement finis pour chroniquer cette fois-ci l'avant dernier
Dragon Quest paru chez nous sur DS :
La Fiancée Céleste ! Ça prépare le terrain pour
Olivier et Emilie du même coup.
Introduction : La trilogie Zenithia nous est revenue sur DS pour un cinquième opus de la série Dragon Quest. Pour l'occasion, on reprend le moteur graphique du précédent, et on s'efforce de renouveler un peu l'expérience de jeu. DQV se pose ainsi comme un RPG générationnel précurseur des Pokémon-like ; en bref on en redemande.
L'histoire se déroule à trois époques différentes. On commence par l'enfance de notre héros, se terminant sur la perte tragique d'un être cher. Devenu l'esclave des forces du Mal, il se liera d'amitié avec un certain Harry, prince déchu. Un jour, ces deux jeunes hommes parviendront à échapper à leurs tortionnaires, pour partir à la reconquête du royaume de Coburg. C'est le début d'une quête plus personnelle concernant notre héros, au cours de laquelle il devra retrouver sa mère et ainsi découvrir ses origines.
Dès le début, la narration du jeu se dote d'un excellent rythme : des trahisons, des séparations, ce ne sont pas les réjouissances qui manquent au programme. On s'attache vraiment vite à certains personnages, et la localisation de Square Enix n'y est pas étrangère. On apprécie tout particulièrement les party chat, des dialogues qui se mettent régulièrement à jour pour rebondir sur le discours tenu par un PNJ par exemple. On est ainsi à même d'apprécier l'humour (ou parfois la tendresse) du jeu comme il se doit. Comme le laisse sous-entendre le titre, notre héros sera confronté à un choix lors de sa quête : celui de se prendre une épouse. On retrouve pour l'occasion un peu tous les fantasmes, bien que le choix ne soit proposé qu'entre trois femmes : vous aurez ainsi le choix entre l'amie d'enfance, la sadique dominatrice, ou l'épouse modèle. Scénaristiquement parlant, ce choix est amené de façon assez simple (à mettre en relation avec l'année de sortie de jeu original, sans doute). Il peut en effet paraître assez troublant que les femmes soient ainsi vues comme des objets qui n'ont finalement pas leur mot à dire dans le choix d'un homme tout-puissant (ce qu'est le héros, au demeurant...). Idem pour la “conception” assez soft des enfants célestes. Bref, DQV ne se cache pas un instant, dans sa narration comme dans son univers, de son petit côté conte féérique. Il apporte néanmoins une petite touche de “maturité” assez rare dans les RPG. On tient sans doute là l'un des meilleurs scénarios de la série à ce jour.
Côté gameplay on retrouve vite nos repères, puisque des monstres et des skills/items sont partagés entre tous les opus de cette trilogie ! Inutile de détailler le système de combat, vous pouvez consulter un billet précédent portant sur DQIV pour y retrouver les grandes lignes. DQV s'avère peut-être un poil plus simple que son aîné, en tout cas le leveling est beaucoup moins nécessaire en règle générale (une conséquence des prologues de DQIV, qu'il n'y a pas ici). En revanche, il faut reconnaître que la difficulté peut fluctuer selon que vus arrivez à vous constituer une bonne équipe rapidement ou non. Le jeu vous laisse encore plus libre qu'auparavant de choisir les membres à recruter : seulement deux sont imposés (le héros + son Smilodon). Le reste est libre : mercenaires, femme et enfants, mais surtout les monstres ! Certaines des créatures que vous terrassez peuvent en effet vous rejoindre. Le processus étant cependant aléatoire, il frustrera forcément les joueurs qui n'ont pas eu de gluant de métal dans leur partie...
Comme à l'accoutumée, il y a bien d'autres choses à découvrir dans ce Dragon Quest, aussi les amateurs pourront collectionner les mini-médailles à échanger contre des lots, ou traverser le donjon optionnel débloqué en fin de partie (avec un boss surprise à la clé !). Sans bouleverser ses fondements, la série continue de retenir le joueur pour une trentaine d'heures (et plus si affinité), ce qui est tout à fait honorable. Si les développeurs ont encore une fois fait l'impasse sur le stylet, ils ont en revanche bien amélioré l'aspect graphique, qui ne souffre désormais plus que de ralentissements très minimes et peu fréquents.
Conclusion : L'épopée céleste proposée par ce cinquième Dragon Quest ravira sans mal les joueurs en manque d'aventure et d'un nouvel univers à découvrir. Tour à tour féérique, tragique, cruel mais aussi chaleureux, cet opus alterne à merveille les thématiques abordées. Le gameplay dispose de bases solides, et il s'enrichit de la possibilité de capturer des monstres pour customiser davantage son équipe. Le leveling se révélant en outre bien moins frustrant qu'avec d'autres jeux de la série, les néophytes intéressés seraient bien avisés de se laisser tenter. Les habitués n'y verront qu'une nouvelle occasion de se rappeler ce qui fait le charme d'un Dragon Quest. Et à bien y réfléchir, ça ne fait pas de mal.
+ Des personnages assez émouvants, et des méchants charismatiques
+ Moteur graphique encore plus convainquant que pour DQIV
+ L'humour de la série (design et localisation)
+ Le gluant de métal jouable !
+ L'excellente durée de vie
+ Une OST enchanteresse
+ Difficulté bien dosée
- Le côté trop aléatoire de la capture
- Certaines séquences narratives trop naïves
- Un petit manque de renouvellement (bestiaire, objets...)
Note Indicative : 17/20