Je m'apprêtais à poster fièrement une petite review de Dragon Quest V sur Filgaia, quand j'ai réalisé que celle du IV n'y était pas. Encore un article que j'ai écris puis oublié de poster... Bref, du coup je vous invite à y jeter un oeil, histoire de vous remettre dans l'ambiance avant de... Ce billet aura également été l'occasion de me rendre compte que l'opus VI n'est pas encore annoncé en France. Que voulez-vous, on va faire avec ce qu'on a, et DQIV commence les choses plutôt bien.
Introduction : Après un troisième épisode concluant une première trilogie sur Famicom, Dragon Quest IV ouvre la saga Zénithia, dévoilant par là-même les portes d'un tout nouvel univers. Cependant le soft date tout de même de la Famicom (NES chez nous), c'est pour ça qu'un remake sur DS ne se refuse pas !
Pour dissiper les derniers doutes, il est question dans ce test du jeu sorti en septembre 2008 chez nous, nommé Dragon Quest : L'épopée des Élus. Il faut savoir que la série ne fut localisée qu'à partir de l'épisode VIII sorti sur PS2, et qu'à l'époque Square Enix avait retiré le numéro, en laissant pour seule distinction un sous-titre. On peut s'interroger sur la pertinence d'une telle initiative, que Nintendo a d'ailleurs ignoré à la localisation de Dragon Quest IX.
Le jeu s'ouvre d'une manière peu commune, puisqu'il propose d'incarner différents personnages alors qu'ils découvrent un même monde. On choisit tout d'abord le sexe de son avatar, puis on peut visionner un court prologue présentant brièvement le village dans lequel il vit, ses amis, etc. Puis on se retrouve dans la peau d'un chevalier impérial au service d'un vaste royaume ! Le vétéran est envoyé en mission afin d'enquêter sur les récentes disparitions d'enfants dans le pays.
Très vite on est plongé dans le système de jeu, puisqu'on doit se débrouiller seul pour combattre, récolter des informations... En effet, Dragon Quest est connu pour avoir lancé le Role Playing Game sur le marché du jeu vidéo, et ce n'est pas pour rien : on sent tout de suite, plus que dans beaucoup de RPG actuels, que l'on incarne les personnages. En combat on ne voit qu'à travers leurs yeux, et le reste du temps il vaut mieux prêter une oreille attentive aux PNJ. Pour vous donner une idée de l'une des possibilités : au cours du premier chapitre, vous pourrez recruter un compagnon ; seulement celui-ci est tout au fond d'une grotte, et vous pourrez donc très bien ne jamais croiser sa route !
Lorsque vous conclurez le chapitre du soldat, vous débuterez dans une toute autre vie... Une jeune tsarine éhontée, un marchand travaillant pour faire vivre sa famille, et deux jumelles en quête de vengeance : voici les différents Élus de cette épopée. En plus d'être atypique, le système de prologues relatifs à chacun des personnages permet d'apprendre à les connaître. On les comprend d'autant mieux qu'il y a un réalisme assez bluffant, sans doute en partie dû à la nouvelle traduction (anglaise et française notamment), dans la présentation de l'univers. La présence de dialectes, ou bien même la manière de s'enrichir (très logique vous verrez) du marchand forment un tout cohérent, qui donne à Dragon Quest IV toute son identité. On regrettera cependant que la localisation ait entraîné la perte des party chats, ces dialogues entre les membres de l'équipes optionnels. D'ailleurs l'éditeur a même laissé l'option accessible dans le menu, sûrement pour nous narguer... Cela a un impact très fort sur le chapitre de réunion des Élus, où l'équipe ne donne plus la sensation d'être très “animée”.
La série est renommée pour son système de combat classique, avec vue à la première personne, mais également des rencontres tout ce qu'il y a de plus aléatoire et fréquent. Vous pouvez faire participer jusqu'à quatre membres simultanément, ceux-ci se répartissant selon votre préférence. L'alignement joue un rôle considérable, puisqu'il détermine une certaine chance d'être la cible d'attaques. Il est donc préférable de placer vos mages “à l'arrière” (le plus à droite possible) et vos guerriers en avant, pour les couvrir. Il existe également la possibilité d'interchanger vos personnages en pleine bataille. Très tôt dans l'aventure vous serez à la tête d'un convoi vous permettant d'emmener avec vous toute votre équipe pour vos déplacements. Dès lors que votre chariot se trouve à proximité, vous pouvez changer votre formation hors combat comme en plein coeur d'un conflit.
Les affrontements se déroulent au tour par tour, c'est-à-dire que vous sélectionnez les actions de chaque protagoniste (pour vos alliés vous pouvez configurer une manière de combattre dans le menu “Stratégie”), puis elles s'effectuent successivement, ainsi que celles des adversaires. Les offensives simples prennent en compte votre niveau d'attaque et la défense de l'ennemi. Les magies ont des effets variés, allant du simple soin à la résurrection, en passant par les sorts de protection et d'attaque. En triomphant, vous obtenez points d'expériences et argent, ce qui vous aidera à terme à monter de niveau et à vous procurer de nouveaux équipements. Bon à savoir, l'évolution de vos statistiques n'est pas “figée”, dans le sens que si vous essayez plusieurs fois de monter un personnage, pour un même niveau, la progression ne sera pas forcément la même. De plus, si vous cherchez bien les coffres en donjon et les placards en ville (un des grands classiques du RPG), vous pourrez trouver des graines vous permettant de booster (là encore de façon aléatoire) un paramètre particulier.
Malheureusement toute cette “stratégie” peut revêtir une importance capitale, au point de rendre le jeu frustrant par moment. Il est ainsi conseillé de sauvegarder avant d'utiliser une graine si vous voulez un effet valable. Mais également en combat : alors que dans la plupart des RPG actuels l'agilité définit l'ordre d'action, dans Dragon Quest IV il n'en est rien. Ici, l'agilité définit une probabilité que l'action entrée s'effectue à tel moment. Il est ainsi impossible de prévoir quand vous pourrez effectuer votre action précisément, et dans les combats les plus tendus cela peut faire toute la différence.
À partir de là j'imagine tout de suite les critiques, affirmant qu'il va falloir faire du level up à répétition, que Dragon Quest c'est la loi du tout ou rien... Et elles ne seront que partiellement fondées. Effectivement, au cours des prologues on débute nécessairement de zéro puisque chaque personnage est en apprentissage. Il faut donc compter sur un certain effet “boule de neige”, autrement dit une accumulation première de batailles, visant la montée en niveau et l'augmentation de vos finances. Cependant une fois lancée, l'aventure connaît très peu de temps morts de ce genre : on est très rarement obligé de combattre, et le gain d'argent s'avère relativement constant. De plus, un donjon est rarement très long à traverser (sauf sur la fin) et on prend ainsi plus de plaisir dans les combats. Toujours en charge des character et monster designs, Toriyama signe une nouvelle oeuvre sans aucun doute dénuée d'originalité, mais pas d'humour. Ceux qui n'ont pas joué à Dragon Quest VIII ou la spin off Monsters - Joker découvriront plus d'une centaine de créatures au regard malicieux, comique, voire effrayant. Il y en a pour tout les goûts, et on apprécie que le passage sur DS ne les prive pas de quelque animation, même sommaire. Le tout semble ainsi plus vivant, et il ne fait aucun doute que le bestiaire est encore une fois un atout pour la série dans son ensemble.
Pour conclure sur la difficulté, je dirai simplement que Dragon Quest IV finit par réussir à trouver un équilibre entre la stratégie et la simple chance. Peut-être est-ce dû aux modifications effectuées dans ce remake, peut-être aussi en est-il comme cela grâce à la diversité et la complémentarité des personnages. Certains combats sur la fin pourront s'avérer éprouvants, mais la victoire n'en est que plus satisfaisante puisqu'elle dégage un réel sentiment d'accomplissement.
Nous pouvons à présent nous attarder sur l'intérêt bien spécifique de cette version DS. Tout d'abord, il suffit de regarder les screenshots pour constater que les développeurs d'ArtePiazza ont opté pour un mélange de 3D (décors) et de 2D (protagonistes). On se souviendra avec une certaine aigreur de Final Fantasy IV sur DS, dont le character design (très kawaï) déviait totalement du style voulu par Amano. Avec Dragon Quest IV, presque tous les bons côtés semblent avoir été gardés, sans pour autant conserver ce qui faisait défaut au remake technique de Matrix. Les choses vont même plus loin ici, puisque l'affichage des décors se fait sur les deux écrans de la console (pour un rendu assez unique), et qu'il est souvent possible d'observer les lieux à 360° ! Quand on pense qu'à l'heure actuelle il sort encore des jeux sur consoles New Gen où la caméra est fixe, on peut saluer la performance. Mais plus que tout, on apprécie l'honnêteté des développeurs, qui ont conscience des limites mais aussi des possibilités de leur support de travail. On note cependant deux petits dérapages : l'affichage dans deux ou trois zones accuse de légers ralentissements, et force est de constater que le stylet a totalement été oublié lors de la conception du jeu !
En ce qui concerne l'interface du soft, le remake DS fut heureusement l'occasion de revoir en profondeur cet aspect : les décors d'arrière-plan en combat sont détaillés, chaque objet a droit à une petite icône pour le représenter, et les barres de vie de nos Élus prennent l'aspect d'une petite jauge (en plus d'une valeur numérique). Tout ceci tend se faire plus lisible. Si davantage d'efforts auraient sans doute pu être faits (comme par exemple indiquer en couleur un changement de statistique à l'équipement d'un accessoire), on s'éloigne quand même grandement de l'austérité de l'original. On apprécie également la présence d'une sauvegarde rapide, celle-ci pouvant s'effectuer en quasi-permanence. S'effectuant sur un fichier indépendant des trois autres (où vous enregistrez de manière traditionnelle, à l'église du village), la partie peut être rechargée à loisir, du moment que vous ne la remplacez pas par une autre sauvegarde.
Ceci a un impact sur la durée de vie, la rendant moins artificielle que sur PS2 : comptez moins d'une trentaine d'heures pour la quête principale, à l'issue de laquelle un chapitre bonus s'ouvre. Il est à ce moment-là possible d'affronter le vrai boss final, et terminer toutes autres activités : trouver tous les monstres, les mini-médailles, jouer au casino... Des constantes de la série, qui attendent les fans pour une bonne dizaine d'heures supplémentaires.
S'il existe une chose qu'un remake ne devrait pas changer fondamentalement, c'est bien la musique. Et forcément, Dragon Quest IV étant ce qu'il est (un jeu de la Famicom), de ce côté-là ce n'est pas très varié. En considérant la durée de vie du soft, les rares musiques (éventuellement remixées selon la situation) parviennent à convaincre de prime abord, mais le tout s'avère au final trop limité (car réemployé à longueur de temps). On échappe à la médiocrité d'un Fire Emblem : Shadow Dragon sur ce point, mais ce n'est pas non plus fabuleux. On notera cependant une idée astucieuse : selon votre alignement (et en particulier le personnage placé en première ou deuxième position), le thème de la carte du monde et/ou des combats peut changer ! On regrette juste que cela ne s'applique pas à tous les personnages, c'est peut-être ce qu'il aurait suffi pour rendre le tout plus mémorable.
Conclusion : Il est temps de mettre un terme à cette épopée. Dragon Quest IV rend hommage au J-RPG pur et dur, le vrai ; il sait garder en tête ses origines tout en ayant sa propre identité. Sur DS, il s'agit d'une réunion de deux publics, puisque la revue à la baisse de la difficulté s'est indéniablement faite dans une volonté de rendre le soft plus accessible. Disposant d'une narration de prime abord riche (perdant malheureusement de son génie par la suite) et d'un système simple mais efficace, le soft balaye d'un coup toute la frustration inhérente aux précédents opus, en s'adaptant à son support. À l'origine un bon jeu, Dragon Quest IV profite de son passage sur DS pour s'offrir à nous sous son plus beau jour.
+ Difficulté assez bien gérée, si on utilise tous les personnages + Sauvegarde possible en dehors de l'église, ouf ! + Un J-RPG comme on en fait décidément plus + La touche Toriyama sur le monster design + Une durée de vie idéale + Un remake honnête
- Quelques ralentissements - Faible variété au niveau sonore - Localisation occidentale (pas de party chat) - La part entre stratégie et chance, pas toujours bien faite...
Mais j'adore le 5 ! Presque tout autant. Avec une notation sur 100, ça se jouerait à un point près
Mais j'adore le 5 ! Presque tout autant. Avec une notation sur 100, ça se jouerait à un point près :XD:
Ah oui ? ^^ Je crois que j'ai une petite préférence pour le cinq ( notamment pour l'histoire, sans de passage à vide, comme le chapitre 5 de DQIV où personne ne parle -> )
Mais pour moi les deux restent des perles.
Ah oui ? ^^ Je crois que j'ai une petite préférence pour le cinq ( notamment pour l'histoire, sans de passage à vide, comme le chapitre 5 de DQIV où personne ne parle -> )
Mon Dragon Quest favori... (fini et ou testé plus de 30 h : DQ 4, 5, 7, 8, 9)
Mon Dragon Quest favori... (fini et ou testé plus de 30 h : DQ 4, 5, 7, 8, 9) :ph34r: