[Review] Zero Escape : Virtue's Last Reward, de Spike ChunSoft
Par Shadow, le 14/07/2013 à 12h32 (2606 vues)
Il faut croire qu'avec Mikaya on a trouvé les morpho... fieds
ce matin ! Si vous vous croyiez sorti du cauchemar après 999, je vous propose d'y replonger sans plus attendre, avec sa suite, Virtue's Last Reward sur 3DS/Vita.
Introduction : Sorti sur 3DS et PS Vita, Virtue's Last Reward (VLR) est en fait la suite d'un jeu sorti sur DS il y a quelques années. Il s'agit comme son aîné d'un jeu d'aventure textuel, mélangeant habilement puzzles à résoudre et histoire narrée par un personnage, avec différents embranchements possibles. Cette deuxième échappée fait-elle honneur au premier opus ?
VLR surprend d'emblée les amateurs de la série. La fin de 999 avait laissé certains personnages disparaître, et il aurait semblé logique qu'on se mette à leur recherche... Mais il n'en est rien ! Vous suivez ici un tout autre personnage, un jeune homme du nom de Sigma. Et, première surprise, celui-ci a été capturé comme les personnages de l'opus précédent ! Il se trouve enfermé dans un ascenseur, en compagnie d'une jeune fille qui, étrangement, semble le connaître... Celle-ci, prénommée Phi, l'appelle tout simplement par son prénom, sans que Sigma le lui ait donné ! Et elle est incapable de dire d'où elle tient cette information... L'attention de nos deux jeunes gens est toutefois rapidement détournée, puisqu'ils comprennent qu'ils sont malheureusement coincés dans cet ascenseur.... C'est alors qu'un mystérieux personnage nommé Zéro leur adresse la parole à travers un microphone. Il leur révèle que l'ascenseur dans lequel ils se trouvent ne va pas tarder à chuter de très haut, ce qui leur laisse peu de temps pour trouver un moyen d'en sortir !
Le jeu propose très vite une première phase d'échappée (nous y reviendrons), à l'issue de laquelle les deux héros découvrent quelle est leur situation : 7 autres personnes se trouvent avec eux, et semblent avoir été amenées de force dans ce même endroit... Un constat qui rappelle au joueur avec effroi le Nonary Game de l'opus précédent. Dès lors on ne cesse de chercher des réponses : pourquoi ce nouveau jeu ? L'horreur n'avait-elle pas pris fin à l'issue de 999 ? Qui est Zéro, responsable de l'enlèvement de ces nouvelles victimes ? Le joueur se pose d'autant plus de questions, que certains personnages de l'opus précédent, comme Clover, se retrouvent de nouveau embarqués dans ce cauchemar vivant.
Si l'on pourrait craindre que le titre ne soit une redite de 999, il n'en est rien. Le jeu porte le même nom, mais les règles ont pourtant bien changé. Il ne s'agit plus de passer des portes numérotées, mais d'associer plusieurs personnages en fonction de leur couleur pour passer une porte. Par exemple deux personnes avec la couleur rouge et la couleur bleue pourront passer une porte magenta. Mais il y a une spécificité à ce nouveau jeu, qui fait que certains joueurs peuvent avoir la même couleur et former une paire (ou non). Deux joueurs d'une même paire sont liés par le destin, et ne peuvent pas traverser deux portes différentes. Tout joueur qui refuse de respecter les règles entraîne sa mort en l'espace de quelques minutes. Tout est fait pour forcer les personnages à jouer jusqu'au bout. Une fois une porte de couleur traversée, les joueurs gagnent le droit de participer à un jeu, l'AB game, qui est la clé pour sortir vivant de l'aventure...
Je m'arrête là, afin de vous laisser le plaisir de découvrir le jeu si ce n'est déjà fait. Quelques petits commentaires néanmoins : le jeu propose, comme son aîné, un nombre assez important de fins différentes. VLR va plus loin que 999, dans le sens où des bases ont déjà été posées ; s'il n'est pas indispensable d'avoir joué à 999 pour apprécier VLR, nul doute que cela facilitera l'accroche du joueur. Je m'explique : VLR dévoile des informations au fur et à mesure du jeu, dont certaines s'appuient sur des concepts déjà vus avec 999. Il est bon d'avoir eu le temps de les intégrer en jouant à 999, pour ne pas perdre le fil de l'intrigue... L'intrigue en elle-même est assez dense, mais le jeu vous propose également quelques éclaircissements, par le biais de fichiers secrets à récolter. Tout cela contribue à enrichir l'univers de la série, à des étendues bien plus vastes que ce que nous laissait penser le premier opus.
Si VLR a une histoire aussi riche, avec des concepts nombreux pour étayer son propos, n'oublions pas de préciser que ce qui fait sa force, ce n'est pas seulement ça. Les dialogues jouent en effet beaucoup sur l'humour, parfois inattendu certes, pour finalement donner un peu de légèreté au jeu. Ce contraste avec l'aspect dramatique de la situation dans laquelle les personnages se trouvent, est assez saisissant. Cela accroche tout de suite le joueur. D'un autre côté, l'ambiance sonore est un autre facteur d'immersion incroyablement maîtrisé dans ce jeu : à chaque fois qu'une musique s'arrête, on se surprend à éprouver un fort sentiment d'impatience. Pourquoi ce silence ? Que va-t-il se passer ?! On retrouve des musiques de 999, qui retranscrivent à merveille la tension du joueur ou les effets dramatiques d'une séquence.
De façon générale, le jeu se veut clairement accessible à tous. Qu'il s'agisse des explications données sur des concepts scientifiques servant à l'intrigue, ou encore de la possibilité de recevoir de l'aide lors des échappées (le mode facile permet de recevoir plus d'indices pour résoudre les puzzles), tout est fait pour éviter de bloquer le joueur et de le frustrer. Mais contrairement à beaucoup de jeux aujourd'hui, cette aide reste une option, et n'enferme en aucun cas le joueur dans un cocon protecteur. L'alternance puzzle/scénario est plutôt bien gérée, et les deux séquences se complètent à merveille. Les deux sont interdépendantes, vu que les puzzles peuvent s'appuyer sur des éléments liés à certains personnages, et qu'ils donnent accès à certains objets qui servent aux héros à avancer. Malgré tout, je regrette un peu que les personnages paraissent moins impliqués lors des phases de puzzle, par rapport à 999. Ces séquences proposaient en quelque sorte une mini-scénarisation, ce qui permettait de mieux comprendre certains tournants de l'intrigue. Certains personnages ne se trouvaient pas dans la même salle que Junpei sans raison par exemple... Cela a un petit peu disparu dans VLR, d'autant qu'en hard, les compagnons donnent finalement très peu d'indices et discutent donc peu avec Sigma, ce qui donne une impression de solitude au joueur.
Autrement, il est à noter que le jeu est disponible sur deux supports, la version 3DS présentant un gros avantage à mon sens (et un inconvénient aussi...). L'avantage est en terme d'ergonomie, les deux écrans de la console offrant un confort de jeu vraiment essentiel. Il est ainsi très facile, pour résoudre une énigme, de regarder des notes qu'on a griffonées à partir d'indices récoltés. Ceci évite de multiplier des aller-retours entre différents coins de la salle. Et non seulement c'est pratique, mais ça renforce aussi l'immersion : le joueur peut consulter ses notes pour s'aider, exactement comme s'il était à la place de Sigma et ses compagnons. L'inconvénient de la version 3DS est un bug qui ne semble pas être corrigeable par un patch. Ce bug corromp la sauvegarde du joueur si celui-ci a enregistré dans dans une phase d'échappée. Il peut aussi survenir un problème lorsqu'on traverse une salle nommée PEC. Pour contourner ce bug, il faut donc effectuer une sauvegarde uniquement lors des phases scénaristiques (novel), et éviter de le faire dans la PEC. Un point dommageable donc, mais qu'on peut (heureusement) contourner.
Conclusion : Je n'y irai pas par quatre chemins, et je conseille à tout le monde de se procurer ces jeux et de les faire, si ce n'est déjà fait. 999 et VLR constituent quelques rares représentants du visual novel qui soient sortis du Japon. Pour autant, ils possèdent une véritable partie gameplay, intégrée au jeu et à l'histoire, qui les rend sans aucun doute plus attrayants auprès d'un public peu habitué aux jeux d'aventure textuel. Les jeux faisant appel à des concepts et des émotions plus ou moins connus de chacun d'entre nous, ils n'en sont que plus aguicheurs. Le développement de l'intrigue et l'ambiance pesante nous donnent envie d'en savoir toujours plus. L'équipe à l'origine de ces projets travaille déjà sur une suite, ce qui fait monter le désir chez certains joueurs... Car après tout, beaucoup de questions demandent à être résolues dans la prochaine histoire...
+ Il est possible de revenir en arrière pour voir une autre fin, sans repartir depuis le début+ Chaque embranchement du jeu est différent (chacun propose ses propres puzzles)+ Une fin qui laisse libre d'interpréter sur certains mystères de l'intrigue...+ Doublages originaux et les deux écrans (version 3DS)+ Les liens entre 999, VLR, et la suite annoncée...+ L'ambiance sonore ultra immersive+ Excellente durée de vie
- Clover est une prostituée...- La vraie fin laisse beaucoup de questions en suspend !- Les compagnons un peu moins impliqués dans les séquences d'échappéeNote Indicative : 19/20.