[Cinéma] Shokuzai, de Kiyoshi Kurosawa
Par Shadow, le 21/08/2013 à 00h38 (2484 vues)
Le festival du film asiatique continue, avec le visionnage de
Shokuzai hier après-midi.
Il faut savoir qu'à la base Shokuzai est paru à la télévision en 5 épisodes. Chez nous, ça a été compilé de façon à obtenir une oeuvre en deux parties : Celles qui voulaient se souvenir, et Celles qui voulaient oublier.
Alors concrètement, ça raconte quoi ? Et bien c'est l'histoire de plusieurs personnages, que le spectateur va suivre à deux périodes de leur vie. Durant les premières minutes, on suit un groupe d'écolières particulièrement solidaires, incluant notamment dans leur groupe la petite Emili Adachi, une élève venant d'arriver dans l'école. Malheureusement un grand malheur frappe cette petite fille, et cela ne va pas laisser ses amies indemnes non plus... À la fin de ce "prologue", on voit l'un des autres rôles principaux s'affirmer : la mère d'Emili accuse les enfants d'être responsables de son malheur, et leur demande à toutes une forme de compensation pour qu'elle puisse surmonter sa peine.
On retrouve le format originel de l'oeuvre au travers des 5 chapitres, mettant en avant un personnage différent à chaque fois. Ainsi, chacune des filles nous est présentée, quinze ans après le drame, et on peut voir quelles ont été les conséquences sur leur vie respective. Certaines cherchent à surmonter le traumatisme pour se souvenir (espérant ainsi pouvoir honorer leur promesse faite à la mère d'Emili), d'autres, au contraire, font tout pour parvenir à oublier ce terrible passé.
Si les réactions de chaque protagoniste diffèrent en fonction de son caractère, des rencontres qu'il fait, tous ont en commun ce drame qui les a marqués à jamais. Tout au long des deux films, on peut donc passer très vite de la joie à l'effroi, du malaise au soulagement. Les acteurs investissent bien leur personnage, et l'intrigue se révèle bien plus complexe qu'elle n'y paraît au premier abord. Le chapitre final, 'Rédemption', conclue l'oeuvre avec maestria, se révélant notamment plus surprenant que les autres parties des films. Le personnage de la mère d'Emili, Asako, se révèle au final bien plus qu'un simple fil rouge apparaissant à chaque fin de chapitre ; tout au long du film le personnage se trouve étoffé, pour dévoiler toutes ses facettes dans le dernier chapitre. Une belle surprise à découvrir, en espérant une sortie prochaine en DVD/BR chez nous.