Petit changement d'air avec Life is Strange ce Week end. En ayant un peu assez des mouches qui me suivaient partout dans Deadly Premonition (sérieux, cette façon de dire que pour se laver il suffit de déposer ses fringues au pressing Oo), j'avais envie d'essayer ce titre qui m'a fait forte impression. Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à commenter pour parler du jeu.
Introduction : Connu pour avoir développé Remember Me (présenté notamment lors de Japan Expo 2013), le studio DONTNOD propose avec Life is Strange de révolutionner l'expérience proposée par un jeu narratif. Le développement du jeu, avec un petit budget, prend la direction d'une sortie épisodique en dématérialisé uniquement. Il est ici question du premier épisode.
L'histoire de notre héroïne, Max, commence en pleine tempête : la pluie ruisselant sur son visage, l'adolescente a du mal à comprendre où elle se trouve. Elle avance jusqu'au sommet d'une falaise, surplombée par un phare. Et elle aperçoit ainsi un ouragan au loin! Pas rassurée, celle-ci n'a pas trop le temps de se trouver une échappatoire, puisque le sommet du phare se fracasse sous l'effet du vent et lui tombe dessus...!
C'est sur cette vision d'horreur que Max se réveille. Elle est dans la salle de son cours de photographie, avec son professeur, Mr Jefferson, et les autres élèves. Ce qui est appréciable dans ce début de jeu, c'est qu'on ne perd pas de temps à observer des cinématiques, et on prend tout de suite le contrôle du personnage. Que ça soit pour « survivre » dans la tempête ou pour être distrait en plein cours par les objets de sa table, on est maître à bord. Mais aventure narrative oblige, le jeu nous incite à effectuer une action de temps en temps pour faire avancer l'intrigue. Ainsi, si Max se prend en photo pendant que le prof parle des « selfies », celui-ci interrompra le cours pour poser une question à le jeune fille. Il est amusant de constater le réalisme de cette première scène « réelle » : avant la photo, j'étais libre de consulter le journal intime de Max, d'observer un objet... Et du coup je ne suivais absolument pas le cours ; et lorsqu'on m'a repris, j'ai essayé de me raccrocher au fil de la discussion, sans grand succès!
Par la suite, le cours se termine et Max souhaite se rendre aux toilettes pour se laver le visage. Là encore on a la possibilité d'observer les affichages dans les couloirs, les personnes qui discutent... Rien ne presse vers l'objectif, le joueur peut prendre son temps. Et en jouant le jeu, on découvrira ainsi la disparition d'une élève, mentionnée plusieurs minutes plus tard seulement dans l'intrigue. Une fois dans les toilettes, le côté fantastique de l'histoire apparaît : Max assiste à une altercation entre un garçon et une fille, à l'issue de laquelle le jeune homme, instable, tire sur la fille. Comme pour arrêter la balle, Max tend la main... Et suite à une bonne migraine, se retrouve... dans son cours de photographie. Max a le pouvoir de revenir dans le temps à petit échelle! L'objet du jeu va donc être de comprendre pourquoi et comment cela se fait-il.
L'histoire a donc tout pour séduire sur le papier. La démo s'arrête d'ailleurs de façon très frustrante, donnant envie au joueur de passer à la caisse immédiatement! Et à l'issue de ce premier épisode, il n'y a pas beaucoup de regrets à avoir. Ce premier segment prend entre 2 et 5 heures à finir, selon votre façon de jouer. Pour ma part, je trouve que la thématique du jeu (l'héroïne suit des cours de photographies) pousse à prendre le temps d'observer l'univers crée par les développeurs. En ligne droite, l'épisode propose quatre choix décisifs pour l'évolution de l'intrigue ; si on prend le temps, il y a également des choix annexes à faire. À l'issue de chacune de ces décisions, il est possible de revenir en arrière immédiatement après, pour changer d'avis. Et le jeu est alors tout sauf manichéen dans son approche : Max fera une réflexion en pensée sur le choix fait, mais jamais elle ne « dira » au joueur qu'un choix était le bon. Chaque décision possède un avantage, et une contrepartie à bien considérer. Ce point-là est donc présentement appréciable, en attendant de voir les développements futurs que cela produira. Petit détail intéressant, une fois l'épisode terminé, on peut connaître le pourcentage de joueurs ayant pris la même décision que nous pour chaque moment-clé du jeu.
Tout l'univers de LIS a été réfléchi pour renforcer l'immersion du joueur qui « traîne », qui observe l'environnement : les PNJ sont assez nombreux et présentent une personnalité travaillée (malgré quelques stéréotypes), et Max est évidemment le plus intéressant personnage. Au-delà de ses réactions impulsées par le joueur, on découvre le fond de ses pensées en lisant son journal intime, régulièrement tenu. On reçoit également des textos, ou on peut découvrir les réseaux sociaux de certains personnages. Cela fait le lien entre notre monde et celui de LIS. Enfin, si vous prenez le temps d'observer, Max aura souvent des idées étranges et parfaitement amusantes à voir une fois réalisées. Je pense par exemple à sa façon de réarranger des photos accrochées à un mur... Cela permet de bien cerner le personnage, qui ne laisse pas toujours paraître ses émotions face aux autres. Tout cela colle plutôt bien avec son caractère, renfermé, qu'elle s'efforcera de changer tout au long de sa dix-neuvième année.
Le gameplay est assez simple, on déplace le personnage, on utilise les boutons géométriques pour observer, discuter, prendre en photo ou interagir avec le décor. Avec R2 on court, et avec L2 on remonte en arrière dans le temps. Le temps est alors représenté par une spirale comportant plusieurs noeuds, correspondant aux décisions prises par le joueur. Pour annuler une décision, il suffit de revenir en arrière, juste avant d'avoir sélectionné une réponse. Le pouvoir sert aussi lors de certains passages où il faut « débloquer » l'intrigue : si on a oublié de faire une action préalable, on n'arrivera pas à avancer. Il faut donc revenir en arrière pour accomplir l'action 1, puis l'action 2 qui aboutira au résultat voulu. Le jeu est cependant encore un peu trop simple à ce niveau-là.
Conclusion : Vous l'aurez compris, ce premier épisode de LIS est un petit coup de coeur en ce qui me concerne. Découvrir l'univers dans ses moindres détails apporte une réelle récompense au joueur, la personnalité de Max n'étant pas pour rien dans l'équation. Au prix de 4€ (si vous achetez les 5 épisodes ensemble) pour 2 à 5 heures de jeu, il serait dommage de se priver de cette entrée dans un univers qui on l'espère, continuera de séduire par la suite.
Je terminerai par une réplique de Max qui m'a donné envie d'en noter quelques unes en jouant : « Que ça soit à travers une fenêtre ou un écran, je suis toujours en train d'observer. » Allez, petit extra pour ceux qui ont terminé l'épisode 1 :
Max qui bave devant l'écran plasma : « Final Fantasy : Les Créatures de l'Esprit... C'est mon film de SF préféré. » Waiting in Victoria's Room : « Remember Max, you are not a criminal, you are a ninja. » Clé USB retrouvée! « Max doit prooootéger le précieux, Max ne doit plus le peeeeerdre... » Warren, patient par texto : « Tu sais, je peux rester longtemps dans ce parking, il se passe trop de trucs. » Welcome at Chloe's place! « Home, shit home. » Max la fouine : « Une boîte métallique sous le lit, ça signifie : Secret! » Max la fouine 2 : « Ohoh, les « Price » ont des factures impayées... » Mad Max : « YES! You have Mad skills, Max! » Haïku sur un arbre : « Turn this way now, of Face the lonely autumn tree And never look back. »
Intéressante cette review ! Le jeu ne m'intéresse pas vraiment mais je ne suis pas à l'abri de le prendre sur un coup de tête un jour.
Intéressante cette review ! Le jeu ne m'intéresse pas vraiment mais je ne suis pas à l'abri de le prendre sur un coup de tête un jour.