[Chronique manga] Bloody Cross, chez Ki-oon
Par Shadow, le 28/11/2015 à 18h20 (999 vues)
Voici une petite chronique manga pour profiter de ce beau WE en restant collé devant son écran (comment ça, j'ai la rage d'être malade et interdit de sortie? Mais pas du tout...). Je vous souhaite une bonne lecture!
Démarrée en 2009 au Japon, Bloody Cross n'est pas une série sur les vampires, contrairement à ce que son nom pourrait suggérer. Et pourtant, Tsukimiya, l'un des acteurs principaux, est un être hybride, entre ange et vampire. Sa nature de sang-mêlé la condamne à mourrir jeune, du fait d'une malédiction manifestée par une marque sur son corps. Il en va de même pour un jeune homme du nom d'Hinata, faisant mine de s'associer à la jeune femme en début de tome 1, afin de trouver un mystérieux grimoire qui permettrait de lever la malédiction. Seulement voilà, rien ne dit que les pouvoirs du grimoire puissent lever deux malédictions à la fois. L'alliance entre les deux jeunes gens va s'en trouver mise à mal...
Bloody Cross revient de loin, lorsqu'on regarde l'évolution depuis le premier tome, jusqu'au dixième volet que je viens de terminer. En effet aux premières heures, la série aurait très bien constituer un simple one shot : la narration du premier volume, rapide et confuse, laissant à penser que l'auteur n'était pas assuré de pouvoir faire de son oeuvre une véritable série. Et si le one shot n'avait pas convaincu, on aurait perdu quelque chose...
Le problème de l'intrigue à ses débuts, c'est qu'on peut avoir du mal à distinguer les différents acteurs impliqués dans l'univers de Bloody Cross. Si le premier tome faisait penser que Tsukimiya et Hinata seraient au coeur du récit, il n'en est rien. En effet, leur lutte n'est que le prémisce d'une bataille plus grande, avec à la clé la possibilité de devenir une divinité toute puissante (rien que ça). Et en tant que sang-mêlé, on n'est évidemment pas apte à devenir candidat à un trône divin. Néanmoins il peut être bon de choisir son camp, afin d'aider un candidat à la divinité à triompher, pour ensuite lui demander un petit service (comme lever une malédiction, par exemple). Pour la fameuse croisade dont je parle depuis tout à l'heure, deux frères s'affrontent pour devenir dieu : Tsuzuki et Satsuki. A priori c'étaient tous les deux des anges, sauf que... le deuxième est un ange déchu lorsqu'il est élu candidat. Et autour de ces deux personnages gravitent toute une ribambelle de sous-fiffres, sans parler de deux organisations mystérieuses qui rejoindront le combat par la suite...
Dans les premiers chapitres, on a donc peu de certitudes sur le rôle joué par chacun. Par ailleurs, l'ambiance de la série oscille entre différents tons, mais pas toujours ave une grande finesse (shônen oblige?). Les personnages passent d'un air de poseur à une représentation SD, sans trop d'explications. C'est à la fois énervant et déconcertant. Le personnage d'Hinata est probablement parmi ceux qui retiennent le plus l'intérêt, puisqu'il est particulièrement ambiguë dans sa manière d'agir. Allié, ennemi, on ne sait jamais trop avec lui. Il semble en tout cas de ceux qui calculent tout, pour savoir trouver leur intérêt dans tout ce qu'ils font. Quant aux deux anges, on ne ressent au début que peu d'attachement à leur égard ; ce sont des êtres qui incarnent de prime abord le bien et le mal, sans grandes nuances.
L'ultime opus de la série, que nous pourrons découvrir en France en 2016!
Et puis la série surprend. Petit à petit, on se fait aux différentes factions présentées, l'action devient plus claire. Un personnage, Nao, donne à la série un côté qu'elle n'avait pas jusqu'alors, avec son destin tragique. On s'attache à ce personnage et on lui souhaite de pouvoir se défaire des chaînes qui l'entravent. D'autres personnages, très manipulateurs, font surface. La qualité d'une histoire dépend souvent du charisme des antagonistes, eh bien de ce côté-là c'est réussi. Et surtout, le dixième tome bluffe complètement pour les révélations qu'il apporte. On n'imaginait pas, avec les premiers volumes de la série, que les personnages seraient dôtés d'un tel background. Celui-ci était-il prévu depuis le début? Si oui, l'auteur a bien trompé ses lecteurs en démarrant une série qui aurait pu en rester au stade d'une petite série fantastique légèrement grotesque. La série étant en train de se terminer au Japon, l'attente des derniers tomes va vraiment être difficile...
Pour conclure, quelques mots sur l'édition française. Le manga est paru aux éditions Ki-oon à partir de 2012, et comme souvent chez l'éditeur, on tient entre les mains des livres aux pages épaisses! La série ayant été publiée avant les dix ans de l'éditeur, les collectionneurs apprécieront que les tranches des tomes sortis après 2014 soient restées inchangées. Il n'y a pas de fautes particulières à relever dans la traduction. Je dirais donc que Ki-oon a pris une bonne décision en publiant cette série, même si sa qualité n'était pas manifeste à ses débuts. Bloody Cross se bonifie grandement avec le temps pour s'offrir, je l'espère, un final à la hauteur des récents tomes.