[Anime] Death Parade (Madhouse), chez Kaze
Par Shadow, le 25/05/2016 à 23h20 (3344 vues)
Découvert sur Twitter à l'approche de sa sortie en DVD, je partage à présent mes propres impressions sur Death Parade, pour vous convaincre de regarder ce show assez... unique. Pour la petite anecdote, j'ai regardé les 9 premiers épisodes en une matinée, incapable de m'arrêter en cours de route. Bonne lecture !
Introduction : Que diriez-vous de vous retrouver un jour dans un bar avec votre moitié ou un parfait inconnu, et que votre seule échappatoire soit de mettre en jeu votre vie ? Je vois assez peu de personnes que cela pourrait tenter... Pourtant ceux qui se retrouvent dans le bar QuinDecim n'ont pas vraiment le choix, et doivent démontrer leur savoir-faire dans une épreuve souvent physique, mais surtout psychologique...
Death Parade, c'est une série pleine de surprises. La première c'est que son opening montre tout (ou presque) ce que vous ne verrez pas dans l'anime. Et non, il n'y a pas de jeune fille dansant toute la nuit, pas de vieux gringalet ressemblant à Shiva... Mais c'est bien là un premier atout pour la création des studios Madhouse : proposer un OP funky et surréaliste, donnant furieusement envie de danser, pour préparer le spectateur à faire un premier pas dans la folie. Car dès la fin du premier épisode, on comprend bien que même une personne qui semble bien sous tout rapport a plusieurs facettes. Et c'est amené avec beaucoup d'intelligence, progressivement... Mais j'y reviendrai.
Le concept de l'anime est donc, de prime abord, de montrer différentes histoires de couples ou de parfaits étrangers, atterissant dans un bar tenu par un homme assez taciturne, Decim. Le barman accueille très poliment chacun de ses visiteurs, tout en leur faisant comprendre qu'il y a des règles à respecter, là où ils se trouvent. Ainsi, il semble qu'aucune personne arrivant au QuinDecim ne se souvienne de ce qui l'y a menée. Decim n'a pas la possibilité d'en dire plus à ses hôtes, et il leur conseille vivement de jouer leur vie dans une épreuve qui oppose toujours deux personnes.
Cette épreuve est en fait un moyen pour les personnes de retrouver progressivement des fragments de souvenirs de leur vie avant l'arrivée dans le bar. Sans en dire plus, il est très intéressant de constater à quel point ces souvenirs jouent un rôle-clé pour changer parfois radicalement le comportement des personnages et leur relation avec l'autre. Certains basculent dans la folie, d'autres parviennent à mieux comprendre qui ils sont, d'autres enfin abordent une relation avec un regard neuf. Les possibilités sont à peu près infinies puisque chaque histoire est différente, ainsi que les combinaisons de personnages possibles.
La série totalise 13 épisodes si on compte l'OAV Death Billiards, qui a permis à l'anime de voir le jour en 2015. C'est un peu court, et il y aurait eu matière à rallonger d'une dizaine d'épisodes, simplement en faisant des focus sur quelques personnages importants, peu mis en lumière sur les 12 opus. Il n'y aurait pas eu besoin de plus d'un ou deux épisodes purement humoristiques, et la série n'aurait pas nécessairement traîner en longueur avec une vingtaine d'épisodes. Après, scénaristiquement parlant il apparaît assez clair qu'on a sans doute entendu tout ce qu'on avait à savoir des différents acteurs de l'histoire (les personnages le disent eux-mêmes). Les épisodes 11 et 12 constituent le climax de l'histoire, un climax réussi avec une scène où le temps semble figé, et une scène où l'impossible se réalise malgré tout, l'espace d'un instant.
D'ailleurs ce que cet anime a de spécial, c'est un grand sens de l'esthétisme : les décors, pourtant récurrents, sont magnifiques. On redécouvre le QuinDecim à chaque épisode, au fur et à mesure que l'intrigue se développe. Le bar constitue à ce titre un personnage à part entière de l'oeuvre de Madhouse. Mais d'autres lieux seront accessibles, brièvement, et seront tout aussi enchanteurs. Côté édition, Kaze propose une version collector DVD ou Bluray, avec une jaquette présentant deux personnages-clés (différents selon le support choisi). Le fourreau transparent permet aux protagonistes de se glisser naturellement dans le décor en arrière-plan, de même que le synopsys écrit à l'arrière avec un effet de relief pas désagréable. Quand on soulève le fourreau, on trouve les 12 épisodes sur 3 DVD, ainsi que l'OAV et l'OP/ED en karaoké. Tout est doublé en version originale et française, les doublages originaux étant parfaitement dans le ton de l'oeuvre, sérieux et graves. Enfin, deux livrets de 64 pages sont également inclus : un storyboard de l'OP et d'autres séquences, ainsi qu'un petit artbook contenant notamment une interview du réalisateur de la série, Yuzuru Tachikawa. Le tout pour une trentaine d'euros (un peu plus en blu ray), ce qui est au final un prix plutôt honnête de la part de l'éditeur.
Conclusion : Je terminerai en insistant sur une qualité de Death Parade dont je n'ai pas encore parlé, et qui rend l'oeuvre inoubliable. Cet anime propose en effet, par ses personnages et son univers, une sérieuse réflexion sur la vie, la mort, le sens qu'on donne à nos actes et les conséquences qui en découlent. C'est une orientation de l'intrigue assez rare pour ce type de production et d'autant plus quand la réflexion proposée, riche, vient naturellement. Death Parade est à voir, vous ne le regretterez pas.
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