[Anime] Parasite – La maxime (Madhouse)
Par Shadow, le 24/07/2017 à 14h35 (9009 vues)
Bonjour à tous ! Voici une petite chronique sur un anime que j'ai vu la semaine dernière : Parasite - La maxime. Et si vous voulez tout savoir, je l'ai vu en 3 fois (~8 épisodes par séquence), il m'a vraiment plu. J'espère que c'est ou que ce sera également votre cas !
Introduction : Produit en 2014 par les studios Madhouse, Parasite est l'adaptation d'un manga pas tout jeune, Kibeijuu Sei no Kakuritsu. L'histoire est celle d'une lutte féroce entre l'espèce humaine et des parasites apparus progressivement sur Terre. À première vue, on peut s'attendre à une histoire où l'action et l'horreur vont primer. Mais l'anime nous offre bien plus que ça...
Nous suivons les péripéties d'un jeune lycéen prénommé Shin'ichi. Un soir, pendant son sommeil, une étrange créature tente de pénétrer dans le corps du jeune garçon. Réveillé par cette étrange chose, Shin voit la créature passer par sa main, pour remonter vers l'épaule droite. En faisant un garot, le jeune homme stoppe l'afflux sanguin et la créature du même coup.
Shin vient-il de faire un mauvais rêve ? Il faut croire que non : sa main droite se met à bouger toute seule le lendemain ! Il arrête ainsi, sans bien le réaliser, sa copine Mirano qui veut le surprendre de bon matin. Plus tard dans la journée, un phénomène plus inquiétant se produit : il sauve une petite fille qui risquait de se faire renverser par une voiture... en amochant salement la carrosserie, de sa seule main droite. Enfin, la main en question change de forme et se met à parler toute seule...
Face à l'apparence grotesque et la voix de cette main droite (Migi en japonais), on se demande dès les premières minutes quelle direction va prendre l'anime. S'il y a bien des moments comiques, ceux-ci ne sont jamais envahissants. Entre le simple sourire et le fou rire, ces moments sont salvateurs pour le spectateur, entre deux scènes sous tention.
En effet, l'histoire contée par Parasite est très sérieuse, sombre et réfléchie. Le spectacteur comme le héros n'est jamais épargné, et il y des scènes très fortes émotionnellement. Mais la force des émotions n'a d'égale que leur brièveté : les choses vont très vite dans le monde de Parasite. Ce n'est aucunement un défaut (la série tient en haleine pendant ses 24 épisodes, ce qui n'est pas donné à tous les animes de cette longueur), cela rend les scènes réalistes, les sentiments précieux. Les informations sur les parasites sont distillées au fil de l'aventure. La narration est donc globalement bien maîtrisée. Toutefois, il me semble qu'offrir un peu plus de temps à certains personnages pour apparaître, grandir avec le héros n'aurait pas été de trop. La quête de Shin apparaît rapidement comme quelque chose de très personnel, et le spectateur vivant à travers ce personnage, ceux qui gravitent autour de lui ont une très faible part « d'existence propre. » C'est un peu dommage car on s'attache moins à certains protagonistes qu'on ne le voudrait, même si Shin et Migi construisent à eux seuls une relation très intéressante.
Dans les autres points positifs, on notera la très bonne OST de l'anime. Malgré certains musiques jouées un peu trop régulièrement, l'ensemble donne le ton de la narration. C'est particulièrement vrai pour l'opening, très punchy, et l'ending posé, tout en contraste. Graphiquement, l'anime est de bonne facture, avec des scènes de combat où les mouvements sont fluides, et impressionnent. Et puis un combat n'est jamais vu comme quelque chose de positif par le héros, il n'y a pas de bataille gratuite ou sans fin. Enfin chaque bataille présente à Shin et Migi un adversaire différent : il leur faut donc adapter leur stratégie... L'intellect prévaut sur la seule force brute, ce qui est appréciable.
Mais comment parler de Parasite, sans aborder les messages véhiculés par l'oeuvre ? Cette série montre l'être humain tel qu'il est. Cela passe d'abord par la parole des parasites, qui ont une conception de l'existence bien différente de celle des hommes. Les parasites réfléchissent de façon logique, en étant dénué de tout sentiment, concept qu'ils ne comprennent pas et qui fait selon eux la faiblesse des hommes. Ce dialogue humain-parasite permet un décentrage, et donc un questionnement intéressant sur notre rapport au monde. Les parasites en particulier se révèlent surprenants, certains se posant beaucoup de questions... Une femme infectée se distingue très clairement du casting, aux côtés de Shin et Migi. D'ailleurs le sous-titre de la série en VO, comporte un mot avec plusieurs significations, en rapport avec les questions existentielles présentées dans l'anime. La série d'évènements qui frappent le jeune garçon vont le changer sur plusieurs plans. On assiste avec intérêt à cette métamorphose. Enfin, l'espèce humaine, dans sa lutte avec les parasites, se montre telle qu'elle est vraiment... Et plutôt que de nous sortir des beaux discours à l'approche de la fin, Shin se révèlera lui aussi très humain.
Conclusion : Surprenant, bien rythmé, Parasite offre un spectacle d'une dizaine d'heures très agréable. Si on peut regretter l'effacement de certains personnages secondaires, cela sert à mettre en lumière la quête très personnelle de Shin et de son compagnon d'infortune, Migi. L'anime fait réfléchir ses spectateurs en même temps qu'il les émerveille par la qualité de sa narration et de ses visuels. À (re)voir de toute urgence...
Et pour ceux qui n'aiment pas les animes, il y a aussi la version cinématographique (en deux films)