[Review] Lunar 2 : Eternal Blue Complete, de GameArts
Par Shadow, le 12/07/2009 à 20h10 (1983 vues)
Catégories : Preview & Review, RPG
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Après tout les bons moments qu'il m'a procurés, il est temps de rendre hommage au Lunar 2 : Eternal Blue Complete de GameArts. Suite directe de Silver Star Story (ou Harmony, sur PSP), le jeu contentera les fans de la première heure sur tous les plans. Épopée homérique s'il en est, Lunar 2 est une grande réussite de l'ère PS1.

Introduction : Comme son nom l'indique, Lunar 2 : Eternal Blue est la suite directe de Silver Star Story. À partir de là, inutile de vous préciser qu'il est préférable de jouer ces jeux dans l'ordre : les références au premier opus sont très nombreuses dans Lunar 2. Si la série demeure des plus classique dans sa construction, elle tire son épingle du lot grâce à son humour omniprésent, ainsi que de bonnes idées de gameplay. Qu'apporte donc cette séquelle par rapport à l'original ?



L'histoire de Lunar 2 est celle d'un jeune aventurier nommé Hiro (pratique n'est-ce pas ?), accompagné d'une petite « chatte » volante, Ruby. Cette dernière déclare en fait appartenir à une lignée de nobles Dragons... Ces deux-là sont inséparables et adorent explorer des ruines perdues, même si souvent ça leur joue de mauvais tours (cf les monstres féroces qui vont leur courir après, en scène d'introduction). Bref, la dernière trouvaille est une sorte de pierre précieuse qui va s'avérer utile par la suite, puisqu'elle va leur donner accès à la Blue Spire, où ils feront la rencontre d'une jeune et mystérieuse femme, Lucia. On dit de cette dernière qu'elle serait venue pour détruire le monde, et ce n'est pas à son attitude, froide et distante, que l'on pourrait penser le contraire... En attendant, elle déclare être à la recherche d'Althena, la déesse qui gouverne la Silver Star (sur laquelle les humains se trouvent), car elle serait la seule à pouvoir empêcher la destruction imminente de ce monde...

En découle toute une suite d'évènements assez classiques, que les vétérans du genre sentiront bien venir (citons pour comparaison avec Lucia, le personnage d'Avril, de Wild ARMs 5) : d'abord surpuissante, notre héroïne va rapidement perdre ses pouvoirs, et elle va apprendre, aux côtés de Hiro, l'ensemble des émotions humaines. C'est ici le traitement qui est un peu différent : les premiers temps, Lucia est vraiment « sans coeur », et n'hésite pas à rappeler à Hiro que le temps presse (cela est parfois poussé à l'extrême...). Autre particularité du personnage : bien que participant aux combats, elle n'est à aucun moment jouable ! Les développeurs l'ont doté d'une Inteliigence Artificielle particulière, qui évolue au fil des découvertes que Lucia fait sur l'humanité...

Ainsi, il est tout à fait impossible pour le joueur de comprendre les motivations de Lucia, il ne peut que rester impuissant la plupart du temps. Tout comme Hiro, qui ne comprend pas toujours l'ampleur de la situation... Bref, les scénaristes de Lunar ont implémenté tout un tas de bonnes idées de ce genre, ce qui fait que si l'aventure demeure linéaire, elle n'en est pas moins intéressante à suivre. Les psychologies de la plupart des personnages sont d'ailleurs très développées et surprenantes, pour ma part je retiens en particulier Jean la danseuse ; mais on sera également accompagné, entre autres, du prêtre Ronfar (un peu joueur sur les bords...), ainsi que de la « Premier Junior » de la Magic Guild, Lemina. D'autres protagonistes feront leur apparition, mais je vous laisse le plaisir de la découverte car c'est indéniablement l'un des points forts de ce Lunar 2.





Pour ceux qui ne connaitraient pas le système, rappelons que les affrontements ont lieu au tour-par-tour, les ennemis étant visibles sur la carte (pas de combat aléatoire). Chaque type de monstre a sa façon de se déplacer, il faut donc faire attention à ne pas vous faire surprendre : si la fuite en combat est possible, elle ne réussit pas systématiquement !

On peut compter sur les commandes habituelles que sont l'attaque, la magie, les objets et la défense. La position des unités a une certaine importance, puisque bon nombre d'attaques peuvent viser un périmètre défini : à utiliser donc à votre avantage (et évitez de rester groupé contre un boss, ça peut faire la différence entre une victoire facile et une moins évidente). Si vous choisissez de vous défendre, en plus de diminuer les dégâts éventuels, vous avez la possibilité de changer de position. Tout ceci se fait dans la restriction du « Range », qui définit la capacité de déplacement d'un personnage. Si l'un de vos alliés est trop éloigné pour frapper, il faudra ainsi préférer l'utilisation d'un skill ou la défense, ceci, afin d'éviter de perdre votre tour (ce qui peut s'avérer vital).

Un plus non négligeable : il est possible de « prévoir » la prochaine attaque de la plupart des monstres ! En effet, ces derniers adoptent une attitude particulière selon chaque mouvement qu'ils préparent (par exemple, l'un s'enflamme, un autre rassemble de l'électricité...). En retenant les correspondances avec les coups associés, on peut ainsi s'organiser dans le feu de l'action ! Pour finir, les boss évoluent « avec » Hiro, comprenez par là que leurs statistiques sont proportionnelles au niveau du protagoniste ! Ainsi la stratégie à appliquer reste la même quelle que soit votre « puissance », un excellent point qui rend dans une certaine mesure le level up superflu, et qui permet au soft de conserver un challenge intéressant (nous y reviendrons).





Voilà pour les généralités. Maintenant Lunar 2, c'est quoi par rapport à tout ça (déjà présent dans le premier opus) ? C'est tout d'abord plus de magies/techniques : il y a davantage de compétences pour chaque personnage, ce qui permet de varier un peu les affrontements. Par ailleurs, les coups appris peuvent évoluer avec les niveaux, pour devenir plus puissants mais également plus coûteux en Magic Points... On regrette juste qu'en combat, les voix ne soient pas très diversifiées (la même chose est souvent répétée pour plusieurs sortilèges d'un même élément...).

L'apprentissage de magies passe aussi par de nouveaux équipements : les « Crests » (qui peuvent avoir d'autres effets). Chacun peut en équiper deux, et il est possible de former des combinaisons, en fonction des éléments des deux Crests. Si le message d'information du menu est indiqué en jaune, cela signifie que les effets se sont amplifiés, et qu'on a débloqué une nouvelle compétence. Bref, les amateurs de customisation s'en donneront à coeur joie : avec un total de cinq personnages jouables, les possibilités sont assez grandes.

On ajoute aux commandes disponibles la présence d'une fonction Auto (l'IA prend la relève), ainsi que d'une configuration « Stratégique », où l'on peut définir des mouvements précis pour chaque personnage. D'une manière générale, Lunar 2 se révèle plutôt difficile en début de partie, et plus tolérant sur la fin (tout l'inverse du premier, à mes yeux). Si les premières heures ne sont pas « insurmontables », elles parviennent à maintenir une certaine pression du fait que les MP sont en permanence sollicités, et arrivé à la fin d'un donjon, il faut en avoir conserver suffisamment pour s'occuper du boss... Ces derniers affrontements sont assez longs, et constituent une véritable course d'endurance. On ne sait jamais trop quand ils vont mourir, et il y a une certaine forme « d'accomplissement » qui se dégage de chaque victoire.

En revanche sur la suite, ça devient plus prévisible, avec des boss qui ressortent les mêmes attaques quasiment en boucle. L'équipe étant beaucoup plus résistante, plus « fournie », peu de surprises nous attendent. La fin du jeu est du coup moins intense, contrairement au premier opus, certes assez court, mais qui restait constant dans sa narration et son gameplay. Dans Lunar 2, on finit par « subir » les derniers niveaux, parfois trop nombreux et regorgeant de créatures à affronter... Et après le boss final, il y a une autre surprise, qui réserve quelques heures de jeu supplémentaires. On y découvre basiquement ce que serait Lunar s'il n'était pas Lunar : on est totalement libre de nos mouvements. Bien moins scénarisée, cette partie s'avère un peu longue aussi, et n'apporte pas grand chose de plus ; les trente heures de la quête principale se suffisaient à elles-même, à mon sens.





Du côté sonore, Noriyuki Iwadare s'est grandement amélioré depuis le premier Lunar, et les compositions véhiculent aisément les émotions qui se dégagent des lieux visités. Les musiques dans les villages, très enjouées, donnent envie de parler à tous les Personnages Non Jouables, dont les dialogues se renouvellent fréquemment. Et mention spéciale aux combats, enfin dotés de thèmes épiques à souhait, aussi bien en affrontement commun que contre un boss. Il existe également deux petites chansons, dont les lyriques sont fournis dans le manuel d'instruction. La dernière retrace toute l'évolution du personnage de Lucia, et est en ce sens assez marquante.



Les graphismes in game ne sont pas très évolués, c'est de la 2D assez basique la plupart du temps, et on voit bien que le jeu ne tournait pas sur PS1 à l'origine. Cependant on dénote quand même une animation, assez amusante, des sprites de personnages : la cape de Hiro bouge avec le vent, Ronfar balance ses dés... Le soucis du détail est très présent. Et que dire des cinématiques, absolument splendides pour le support ! Si l'insertion de personnages dessinés dans des décors en Computer Graphics ne semblait pas gagnée d'avance, dans les faits la recette marche plutôt bien. Qu'il s'agisse des décors ou tout simplement de l'animation, le rendu est impressionnant de réalisme, et on appréciera de pouvoir consulter à tout moment ces scènes, passée la fin du jeu... La plupart du temps en ces occasions, on peut entendre des doublages, souvent dans l'exagération/dérision, mais aussi très forts pour nous émouvoir.



Un petit mot concernant la localisation. Certains fans de l'époque ont critiqué le travail de Working Designs pour deux raisons : « l'américanisation » de leurs jeux, et les multiples reports. Très honnêtement, en ce qui concerne le scénario, je ne crois pas que l'éditeur ait « modifié » le contenu ; cela viendrait davantage des dialogues avec les PNJ, parfois écrits avec des références à la culture japonaise de l'époque. Bref, par la case localisation, ça s'est transformé en culture états-unienne ; si j'ai utilisé le conditionnel ci-dessous, c'est qu'à aucun moment je n'ai relevé ce genre de « détails », n'étant pas suffisamment renseigné sur la société de l'époque (sans parler du fait que l'anglais n'est pas ma langue maternelle). Bref, je ne trouve pas ça vraiment gênant puisque par ailleurs, la traduction des textes ne comporte pour ainsi dire aucune faute, et la qualité de l'expression a tout à fait de quoi donner une leçon à certains éditeurs, aujourd'hui en 2009... Ah, et concernant les délais d'attente, aujourd'hui ça n'a plus trop d'intérêt de s'en plaindre vu que le jeu est disponible, et que...

Working Designs était vraiment une société de fans dont le seul équivalent actuel serait la branche US d'Atlus. Non contents d'offrir une traduction de qualité et d'ajouter quelques éléments de gameplay à la localisation, ils ont mis le paquet pour la promotion du jeu : un guide officiel fut commercialisé, et le soft en lui-même fut vendu avec pas mal de goodies. On compte notamment le CD Making Of du jeu, l'OST complète, ainsi que le pendentif que porte Lucia dans le jeu !! Sans oublier que le manuel d'instruction est relié, et qu'il apprend pas mal de curiosités sur le jeu. Bref, on comprend mieux pourquoi la société a coulé après la sortie de Growlanser Generations, sur PS2 (ceci n'est absolument pas cynique, c'est un constat).

Le jeu en lui-même a également cet esprit de collection : bon nombre de coffres au trésor vous attendent, et les pièces d'équipement sont pour la plupart propres à chaque protagoniste, ce qui confirme « l'unicité » de chacun. Par ailleurs, il existe une bonne vingtaine des fameuses « Bromides » (portraits de personnages) que l'on peut trouver en cherchant bien dans le monde. La partie annexe, si l'on considère les quelques heures après le final, est donc assez bien fournie.





Conclusion : Lunar constitue la première série de RPG classique conçue par GameArts, et le résultat s'est avéré probant. Sans doute est-ce dû aux retouches effectuées à chaque nouvelle version, toujours est-il que cet Eternal Blue Complete s'impose comme un RPG majeur de la console de Sony. Traitant de nombreuses thématiques (y compris celle de l'amour) avec brio, l'univers de Lunar apparaît « humain », et à ce titre, incroyablement attachant. À ceux qui aiment prendre leur temps sur un RPG, Lunar offre de nombreux dialogues avec les PNJ, et des personnages dont la psychologie se dévoile au fur et à mesure. Les quelques ajouts sur le plan du gameplay enrichissent celui-ci, déjà plein de bonnes idées, et avec le côté artistique prononcé du soft (cinématiques et musiques), les fans du premier Lunar ne peuvent que tomber sous le charme. Il reste ainsi d'autant plus dommageable que cette série n'ait jamais connu les joies d'une localisation en Europe jusqu'à présent...

+ Qualité de la localisation (doublages, traduction du script, goodies US)
+ Les questions de Silver Star Story trouvent des réponses
+ Quelques nouveautés bien senties dans le gameplay
+ CG et animation mélangées en cinématique
+ Des psychologies recherchées
+ Difficulté bien dosée (début)
+ Un monde « universel »

- Une grande linéarité
- Des longueurs sur la fin
- La difficulté perd de son équilibre

Note Indicative : 18/20



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5 commentaires
Shadow

le 22/12/2012
Edité le 22/12/2012
Mieux vaut tard que jamais onimenokyo!
Et je me suis mis à la place des lecteurs en relisant cet article, c'est clair que ça redonne bien envie~

Pour les plus nostalgiques, voici : https://www.youtube.com/watch?v=W7mdhKSEER0
christy

le 21/12/2012
Edité le 21/12/2012
decidement j'ai du retard sur tous les blogs lol... sinon bravo shadow , ca c'est de la review . ni trop courte , ni trop longue juste ce qu'il faut pour prendre son pied et ( meme si je l'ai deja fait plusieurs fois ) avoir l'impression de l'avoir refait a tes cotés ( faut que jle recommence encore tres bientot , mais juste apres le 1ier ) .
Toki

le 16/07/2009
Edité le 00/00/0000
Tres bonne analyse, qui donne vraiment envie de replonger dans ce jeu magnifique
Mikaya

le 13/07/2009
Edité le 00/00/0000
Vivement son portage sur PSP XD
Zapan

le 13/07/2009
Edité le 00/00/0000
On voit que tu as sur-adoré!
Tres bonne review ultra complete
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