Bilan 2013
Par Elincia, le 01/01/2014 à 10h39 (2120 vues)
~ BILAN 2013 ~
Fermez délicatement les yeux et remémorez vous l'année passée. A coup sûr dans l'obscurité qui remplace maintenant votre ligne d'horizon, des scènes mémorables de l'an 2013 prennent place devant vos yeux. La silhouette de Cart de
South Park se dessine lentement, tandis que ce dernier tente
d'apprendre à son disciple la magie du pet. Un instant prenant de romance, marquant par sa douce fragrance intemporelle, à la hauteur des plus grands mythes du jeu vidéo. A peine l'image de Cart s'est-elle évanouie dans les abysses que la vie renait des ténèbres dans lesquels vous vous trouvez. Un homme nommé Trévor semble s'adresser à vous : "
Est-ce que tu veux que je ressorte ma bite ?". Non pas troublé par la potentialité de vous retrouver face à face avec un autre organe génital que le votre, mais plutôt dérangé par le fait que vous n'ayez retenu de
GTA V que ce moment, manifestement crucial à vos yeux ou à ceux de votre surmoi, vous décidez d'ouvrir les yeux. Votre résolution est prise : écrire un billet de blog et montrer pourquoi 2013, c'était pas si mal que ça au final.
J'ai du bon tabac dans ma tabatièreRemember Me c'est français, mais pas que. C'est surtout un jeu d'aventure à l'ambiance cyberpunk délectable et aux thématiques originales. Plus qu'une simple histoire de terrorisme cybernétique comme le laisse penser les prémices du scénario, le joueur se retrouve en réalité plongé dans un récit rythmé par des enjeux familiaux cruciaux. Dans cette tragédie,
Alain Damasio et son équipe narrative ont pris soin d'apporter une consistance de fond au monde. Le background est d'une infinie finesse et d'une incroyable richesse ; l'héroïne, tristement humaine et perdue. Dans
Remember Me, le gameplay est anecdotique, peu pertinent. Non pas qu'il soit raté, bien au contraire, car en s'inspirant des derniers
Batman, les gars de
DontNod ont créé quelque chose d'intéressant. Seulement,
Remember Me est là pour anticiper et questionner. Questionner sur vos usages de la technologie et sur votre façon d'appréhender l'ère numérique. Anticiper sur les abus de cette dernière. Au final, le jeu essaie de nous faire comprendre qu'il faudra, tôt ou tard, tracer une ligne que l'on ne pourra pas franchir. A vous de la dessiner.
J'ai du bon tabac, mais je préfère les pastèques
Platinum Games est revenu cette année pour vous troncher la gueule. Parce que oui,
Metal Gear Rising, ça vous dézingue le rectum, au rythme du sabre du badass Raiden. Concentrée dans un gameplay ultra jouissif, une mise en scène épileptique et une bande-son nerveuse qui donne envie de tout casser, l'action du titre ne fait pas dans la demi-mesure. On trace à cent à l'heure en agitant son épée dans tous les sens pour se frayer un chemin à travers les ennemis, jusqu'aux combats de boss, souvent dantesques, toujours empreints d'une extrême tension. En prime, dans les quelques heures que propose le jeu, les scénaristes ont réussi à caser quelques réflexions pas inintéressantes sur les enfants soldats, la douleur ou l'illusion. Sans compter les communications Codec qui font ici le lien avec le reste de la franchise. Bref, Jack is Back, prepare your anus.
J'en ai du fin et du bien râpé, mais celui-ci est un peu ratéC'est tellement dommage.
The Last of Us avait vraiment tout pour plaire sur le papier, mais au final ça ne marche qu'à moitié. Sans compter le fait que le gameplay a tout le temps le cul entre deux chaises, entre survival et grosses phases de shoot bien meurtrières, c'est plus le versant de la relation entre Joel et Ellie qui ne fonctionne pas. Le côté rédempteur de Joel rappelle un petit peu celui de John Marston de
Red Dead Redemption ou de Lee de
Walking Dead, seulement ici, on ne parvient pas à s'attacher aux deux larrons. L'écriture met trop peu en scène le passage de flambeau entre les deux aspects de la personnalité de Joel, entre le je-m'en-foutiste et le père de substitution. Qu'on se comprenne bien toutefois,
The Last of Us est une grosse claque graphique sur console et le récit est très bien nourri par des dialogues souvent justes. Cependant les personnalités n'ont pas ce petit quelque chose qui fait que l'on a peur pour les protagonistes, pour leur vie. Reste une quête initiatique semée d'embûches pas vraiment dégueulasse à traverser, mais rien de marquant.
Bilan RPG 2013Free agent
Le smartphone est à l'honneur cette fois dans le top RPG avec
Drakerider. Projet d'
Akifumi Kaneko, le papa des
Wild Arms, ce titre iOS et Android est on ne peut plus ambitieux. Trop, même, pour le support. Mais là n'est pas le sujet. Bien qu'il cumule les tares propres au portable comme le manque de consistance, la maniabilité restreinte et un gameplay limité,
Drakerider propose une expérience assez intéressante sur le plan du scénario et de l'atmosphère apocalyptique. De même si l'on ressent bien la patte japo-japonaise dans les stéréotypes et dans le doublage (qui a l'avantage d'être omniprésent), le titre évite un manichéisme exacerbé. En somme, le soft de
Media Vision est sans doute ce qui se fait de mieux sur smartphones en J-RPG, et l'on aimerait voir ce type de titre ambitieux développé au moins sur consoles portables, et non sur un support bridé et bridant.
Too badBravely Default, c'est le J-RPG avec une grosse dent de scie en plein milieu de l'aventure. Mais genre la dent de scie qui te fait tomber un arbre en deux temps trois mouvements. Passé les quarante-cinquante heures de jeu, les pérégrinations deviennent infiniment redondantes, le scénario, pourtant passionnant au départ, avance à pas de mouches alors que l'on connait l'issue depuis une vingtaine d'heures. Cela n'enlève rien à la qualité de la première partie toutefois, à la fois bon enfant et grave. Puis, le gameplay reste irréprochable sur bien des points, terriblement complet et malléable, à la pointe du classique système de jobs. Avec
Bravely Default, on regrette au final simplement que les développeurs aient sabordé leur jeu avec une idée de narration qui n'aurait pas du franchir l'étape du brainstorming, ou au moins être stoppée lors des play-tests. C'est du bon, mais ç'aurait pu être tellement plus.
First classEt voilà
Ni No Kuni, la seule vraie bombe RPG de 2013 pour moi. Enfin bombe, c'est vite dit. Car
Level-5 ne dynamite absolument pas les habitudes avec ce titre. Classique à en sentir le vieux grenier renfermé, il fallait qu'il le soit.
Ghibli n'aurait pu apposer sa patte enchanteresse dans un J-RPG qui révolutionne. Alors on se laisse prendre au jeu des mondes. On inhale, nostalgique, l'odeur des vieilles peluches dont l’œil pendant ne fait qu'augmenter le capital tendresse qu'on leur voue. On revoit la caisse tressée en osier qui renfermait vos trésors de jeunesse, votre butin de pirate, votre cargaison de capitaine.
Ni No Kuni c'est une ode à l'enfance, le fantasme renouvelé de la liberté sans responsabilités. L'intrépidité nous y guide comme l'insouciance nous immerge toujours plus dans son univers rêvé. On le croit parfois halluciné, mais l'illusion est puissante, crédible, réelle. "L'art n'a pas d'enfance, il n'est qu'enfance".
Allez, 2014 c'est parti, et ça sent bon le RPG. Tout particulièrement avec
Lightning Returns et
Drakengard 3, deux titres que je sens bien, bien, bien. 2013 fut assez maigre chez moi niveau RPG, mais gageons que je me rattraperai cette année en vidant mon backlog long comme ma b... le Mississippi. Sur ce, la bise, bonne année 2014, plein de RPG, de poutous et continuez à défendre Legendra avec votre vie. <3