Bilan 2014
Par Elincia, le 01/01/2015 à 13h18 (1822 vues)
On ne va pas se mentir, j'ai plutôt eu une toute petite année RPG (9), mais une grosse année jeu vidéo avec une bonne quarantaine de jeux terminés. On pourra se dire que c'est la tendance, que le jeu de rôle s'éteint doucement, mais non. J'avais juste une flemme incommensurable quand j'apercevais au loin les 100h de jeu de
Persona 4 Golden, ou les 80 bien pesées de
Dragon Age Inquisition ou
Dark Souls 2. Le temps, cet ennemi robuste de toujours et carburant du fan de RPG, j'en ai moins. Enfin non, je peux moins me projeter, moins me permettre de rester prisonnier d'un univers, que ce soit pour grinder ou cavaler sur des kilomètres carrés de donjons et d'aires sans fin. L'open-world, cette tendance me dépasse. Visez tout de même le principe, celui de recréer le même sentiment de perdition dans le grand tout de la vie que celui qui nous noie au quotidien. Non, parce que les activités annexes qui nous détournent de notre objectif principal, avouez qu'entre les factures, les courses, le boulot, on a notre pain quotidien IRL. Et comme dans la vraie vie, le résultat en jeu vidéo est souvent décousu, même si rassurant. On s'égare, machinalement, parce qu'on a été conditionné à la réalisation de tous les objectifs débiles qui se présentent à nous. Évidemment pour le joueur de RPG, c'est l'enfer, préparé qu'il a été à la complétion et au grind après s'être pris des roustes monumentales dans
FF III. Alors du coup voilà, j'ai plus envie. Plus envie de foutre les pieds dans un jeu qui va vouloir m'accaparer, me sucer mon sablier juste pour le principe de me filer du contenu à abattre, comme s'il s'agissait d'une montagne de dossiers à dépiler. Je conchie les apôtres du blockbuster alimentaire drapés sous leurs atours faussement classe d'assassins, pareil pour les flemmards du grind, souvent japonais (mais pas toujours, salut
Destiny), pas capables de proposer d'autres mécaniques que celles de l'addiction aux jeux (d'argent) pour nous contraindre à rester dans leurs univers. Non pas que je sois incapable de reconnaitre les avantages de ces mécaniques lorsqu'utilisées à bon escient (coucou
Xenoblade), c'est leur systématisation qui en devient gerbante, comme si on ne vous laissait guère le choix qu'entre cassoulet, tartiflette ou choucroute garnie pour le repas du soir. L'indigestion guette. Fort heureusement on a le jeu indé, plus fort que jamais cette année, qui fout régulièrement des petites claques en 5, 10 ou 15 heures, pas plus. On en profite, comme des bulles d'air à la fraise, en apnée dans un océan de merde.
Top 3 RPG
#3 Ys Celceta
J'aime Falcom quand ils font du
Ys. Moins quand ils font du
Legend of Heroes. Ils ont tenté de faire un mix avec
Celceta. Résultat : le scénario est inutile, longuet, superflu, chaque dialogue avec les PNJ est un supplice. MAIS ON S'EN FOUT. On passe les cut-scenes, on fout des taquets aux PNJ, et en avant la musique.
Ys c'est toujours cette esthétique à la fois classe et bourrine d'un gameplay en mode rock progressif à découvrir et expérimenter sur des milliers de mobs chair à canon et une poignée de boss au string tendu. On dézingue, on défouraille, on annihile dans un tourbillon de riffs qui font frétiller le caleçon. C'est jouissif, décapant, c'est
Ys. Valeur sûre.
#2 Child of Light
J'ai un peu tout dit
ici, mais quand même.
Child of Light c'est un voyage en pirogue pendant lequel le décor se dessine à l'encrier et à l'aquarelle. On vogue doucement sur un océan de coton. A l'occasion on pourfend quelques vilains sur une OST aux grands airs, puis on rencontre des peuplades qui paraissent tout droit sorties d'un album d'
Ernest et Celestine, pour enfin finir par venir à bout du mal qui habite ces terres. Classique comme un
Grandia,
Child of Light ne révolutionne rien, au point de confiner à l'hommage. Et quel bel hommage, au conte, au J-RPG, à l'enfance.
#1 Transistor
À l’heure où le jeu vidéo se veut toujours plus explicite, plus froidement réel, on oublie parfois de se laisser envoûter.
Transistor y remédie avec son mysticisme romantique et sa pop techno-
vintage incarnée par Red, allégorie de la sensualité artistique dans son rôle de femme fatale muette. L’occasion également pour Supergiant Games de poser de nouvelles bases pour le genre cyberpunk, qui commençait à sentir le renfermé.
2015, année de Final Fantasy XV ? On y croit. En tout cas je sais pas vous, mais la démo va pas faire un pli ici. Reste à savoir qui de lui ou de Xenoblade Chronicles X arrivera en premier par chez nous. Dans tous les cas, on aura de quoi patienter un petit peu avec The Witcher 3 en mai, Bloodborne en mars et... Persona 5 ? Ça risque d'être sans moi pour celui-ci en tout cas. Allez, bonne année à tous !