Mon roman de l'année : Les Magiciens - Lev Grossman
Les Magiciens est un Roman sur lequel l'éditeur L'Atalante a beaucoup misé cette année. Présentée comme un "Harry Potter pour adulte" ou encore un "Skins à la sauce sorcellerie", complimenté par de nombreux auteurs tels que Georges R.R Martin ou Elizabeth Hand, le roman de Grossman est finalement on ne peut plus réussi et va bien plus loin que ces qualificatifs réducteurs (bien qu'ils soient en effet fondés). Quentin vit misérablement à Brooklin la vie d'un étudiant majeur frustré et ne trouve refuge que dans une saga de fantasy - "Les Chroniques de Fillory" - sorte de Narnia Alternatif. Mais voilà que Quentin se retrouve catapulté dans un monde de magie, à la manière d'un Harry Potter, par réception d'un courrier. Invisible et au milieu de New-York, le Campus et l'école de Brakebills forme les étudiant à leur future fonction de magicien. Jusqu'ici cela vous dit quelque chose?
Le début extrêmement classique n'est là que pour amplifier la rupture du mythe qui s'opère finalement très rapidement. Et si la magie c'était aussi chiant qu'une matière normale? Et si la magie pourtant si éloignée de la science par définition, s'étudiait de la même manière, à grand coup de théories et de théorèmes? C'est cette piste que va exploiter Grossman. Ici pas de baguette, pas de jus de citrouille, ni de chocogrenouille, pas de soirée au coin du feu d'une salle commune en racontant des blagues autour d'un pot de dragées surprises ; Quentin est un étudiant, un étudiant qui finalement préfère toujours Fillory à cette nouvelle réalité qui ne vaut pas tellement mieux que l'ancienne, et il noie ses ennuis, et se détend avec les soirées, l'alcool, le sexe et la drogue. Mais si la magie existe belle et bien, pourquoi pas Fillory? Et s'il existe, est-il tel qu'il est décrit dans les livres?
Bref on sent que Grossman s'est amusé à briser menu, un à un, les symboles les plus médiatiques de la fantasy actuelle, qui ont créé des stéréotypes desservant le genre auprès des plus agés. Cependant réduire ce livre à une caricature serait malvenu, car l'intrigue est réellement bien développée, l'auteur possède un style très agréable et très fluide, sans oublier une team d'anti-héros mythique que l'on suit tout au long d'un roman qui mêle allègrement sérieux, noirceur, et humour (qui rappelle parfois celui de l'excellente trilogie de Bartiméus). Magique!
Ma déception de l'année : Confessor - Terry Goodkind
Après un excellent neuvième volume qui renouvelait une saga qui se détériorait énormément au fil du temps et un dixième tome intéressant et très correct, voici - enfin - le dernier tome des mésaventures de Richard Cypher. Confessor démarre bien pourtant, pour ressombrer au bout de 200 pages dans des rebondissements prévisibles qui amèneront à une des fins les plus mauvaises que j'ai pu lire dans une saga Fantasy. C'est simple elle synthétise tout ce qui a pourri les romans, à savoir la pensée réductrice, capitaliste, manichéenne digne d'un Quarterback de teen movie. Sans parler des vagues relations entre personnages où quelques pistes avait été lancées dans chainfire que l'auteur garde mais fait stagner sans jamais faire les faire évoluer, car Richard se doit d'être un bon américain, droit franc, toujours sûr de lui et jamais désespéré. Pas fâché d'en avoir fini.
Mon coup de coeur 2010 : Le Trône de Fer - George R.R Martin
J'ai déjà suffisamment parlé de cette saga sur mon blog: une fresque de "low-fantasy" indispensable, bourrée de retournements de situations quasiment imprévisibles et de personnages réellement complexes et innoubliables. Une des - si ce n'est la - meilleures oeuvres de Fantasy que j'ai pu dévorer. D'ailleurs ré-éditée cette année en découpage originel, la saga n'a plus aucune raison d'être oubliée par des lecteurs tardifs comme moi.
Volke13 le 05/01/2011 Edité le 00/00/0000 |
La narration est à la 3 ème personne mais en point de vue interne mais chaque chapitre change de personnage point de vue, sur la globalité on a donc une semi-omniscience. Pour moi, le trône de fer est juste LA référence en matière de personnages. Ils sont extrêmement attachants car ils ne sont pas manichéens un peu à la manière de l'assassin royal mais, j'ai trouvé leur évolution bien plus poussée. En plus du fait qu'il y a un nombre très important de personnages ce qui empêche l'impression parfois désagréable en fantasy, que tout l'univers gravite uniquement autour de 2/3/4 personnages. |
Mikaya le 04/01/2011 Edité le 00/00/0000 |
Va vraiment falloir que je commence le trône de fer... Les personnages sont ils aussi attachants que dans l'assassin royal par exemple? La narration est à la 1ere ou 3eme personne ? ^^ |
snas le 03/01/2011 Edité le 00/00/0000 |
Bilan très intéressant, je suis très intrigué par "les magiciens" et "le trône de fer" qui m'ont l'air très sympa. Je m'en souviendrait lorsque je chercherait de nouveau roman a lire. |