2000: Le magnifique chant du cygne de la PS1, et le premier coup de maître de la Dreamcast
Par Tompouce, le 25/01/2010 Ã 19h33 (2606 vues)
Autre période de transition importante entre deux générations de consoles, la première année du millénaire me voit plonger encore et toujours dans les derniers grands jeux de la génération de console en fin de vie.
On ne se refait pas! La Playstation est bien évidemment à blâmer, puisqu'elle nous propose cette année, son baroud d'honneur.
Tous les yeux sont pourtant rivés sur les consoles en devenir et plus particulièrement sur la Playstation 2 qui est annoncée en grande pompe. Pourtant c'est la Dreamcast, qui s'installe doucement en France, et fait déjà parler d'elle en cette année!
Jeu de l'année 2000
Autant les capacités des consoles 32bits m'avaient immédiatement impressionnées, autant en cette année calendaire si spéciale, les nouvelles consoles de salon me semblent se prévaloir uniquement d'une évolution technologique mineure. Tellement occupé que je suis cette année à jongler entre toutes les magnifiques créations qui atterrissement sur notre bonne vieille PS1.
Année résolument placée sous le signe du RPG, l'un de mes souvenir le plus marquant restera la plongée dans un splendide simili tableau d'aquarelles animées. LEGEND OF MANA dont la plastique même laisse à penser que je me trouve en face du plus beau jeu 2D jamais conçu. Je me lance à corps perdu dans cette aventure touchante et résolument féérique.
Dans un style totalement opposé, je me repasse en boucle l'introduction d'un autre RPG qui fera date. Après ces longues minutes à scruter ce que je considère alors comme la meilleure introduction jamais mise en place dans un jeu vidéo, j'aborde avec envie le Léa Monde de VAGRANT STORY. Conforté dans mon idée que ce jeu risque d'être d'une qualité similaire à Final Fantasy Tactics, un jeu que j'idolâtre pour le moins! Pari gagné!
Vagrant Story est bien la claque annoncée et j'ai longuement hésité à en faire mon jeu de l'année...Après de tels jeux, on se dit que Squaresoft se dirige vers une année hors du commun, et je n'avais pas tout vu.
Au cours de cette même année, une quantité incroyable de titres majeurs, tous grandioses, se bousculent sur la boîte grise de Sony. Une véritable course à l'excellence qui se caractérise par la sortie en début d'année de SAGA FRONTIER 2, qui dans un style graphique proche de Legend of Mana donne le ton. Suivront le charmant THREADS OF FATE et le très politico-futuriste FRONT MISSION 3 qui redonne vie à une série de tactical-RPG atypique.
Dans cette avalanche de jeux PS1, je scrute le premier jeu qui me pousse à me procurer une Dreamcast. SKIES OF ARCADIA, premier RPG next-gen de grande qualité aurait également mérité le titre de jeu de l'année! Je comprends, à la découverte du monde immense et immersif remplis de pirates de Skies of Arcadia, que ces consoles ne sont pas juste un prétexte au saut technologique...
Comment oublier par ailleurs la révolution que connait en cette fin d'année le jeu en ligne sur PC. L'arrivée de COUNTER-STRIKE marque, à juste titre, la démocratisation d'un genre qui perdure et s'étoffe chaque jour. Phénomène qui, ces quelques dernières années à même réussi à gagner le monde des consoles de salon.
Il convient de rendre à César ce qui appartient à César! Fire in the hole!
Après cet interlude guerrier, il convient de s'intéresser sans plus tarder au jeu qui restera à marquer d'une pierre blanche cette année, et s'imposera comme mon meilleur souvenir d'un mois d'Août passé derrière un jeu. Sorti aux USA, chose rare, en pleines vacances d'été, il sera le complément parfait de mes journées à la plage. Son atmosphère rafraichissante en cette saison n'est évidemment pas son seul atout. Je me remémore les moments exquis passés sur son ainé avant de me lancer dans cette nouvelle aventure qui s'annonce grandiose. Un dernier bain de soleil et je me lance dans le digne successeur de Chrono Trigger, le bien nommé CHRONO CROSS.
Je suis immédiatement soufflé par une introduction et un thème musical à se damner! Moi qui croyais avoir tout vu avec Vagrant Story dans ce domaine cette année...Le constat est clair, Squaresoft à sorti les gros moyens afin de nous garantir une aventure exceptionnelle. Après une première plongée de plusieurs heures (est-il utile de préciser?) dans cet univers très différent de ce à quoi je m'attendais, j'en ressors indéniablement séduit. Qui ne le serait pas?
On comprends vite que le jeu tournera autour de personnages forts, à l'égal des Magus et Frog de l'épisode précédent. Mon intérêt pour les personnages de Serge, mais surtout de Kid, Lynx et Harle se renforce durant le déroulement de la partie. Je me prends également à scruter les liens avec Chrono Trigger qui pointent le bout de leur nez ici et la.
Même si c'est en conclusion du jeu que l'on comprends cela, Chrono Cross reprends bien l'univers de Chrono Tigger là ou nous l'avions laissé 5 années plus tôt. Son scénario complexe m'a, lors de ma première partie, quelque peu dérouté. Et il demande une attention de tous les instants afin de comprendre les implications des actions de nos héros, mais aussi des personnages de l'ancien épisode. Car, c'est l'un des principaux tours de force de Chrono Cross, l'histoire malgré toutes ses ramifications spatio-temporelles (qui se superposent sur l'ensemble des deux jeux de la série) est d'une cohérence rare! D'un message qui, dans Chrono Trigger, confronte l'homme à la planète qui vit, et surtout avec laquelle il vit, on aborde ici un thème beaucoup plus axé sur l'humain, avec en toile de fond la complexité des relations père-fils, des relations de l'homme avec la machine, et de l'être humain qui se transcende avec plus (Schala et Serge) ou moins de succès (Balthasar) pour la survie de sa propre race. En d'autre termes, Chrono Cross aborde également le thème de l'instinct de survie ou une personne ordinaire surpasse ses phobies et ses limites. Le personnage de Serge, dans son mutisme quasi absolu, est un être avant toutes choses balloté de bout en bout dans un monde qu'il finit par sauver!
Une comparaison entre les deux jeux de la série est inévitable, et si le scénario de Chrono Cross apparait comme le plus touchant, le jeu n'atteint pas la perfection de son ainé dans d'autres domaines. Le rythme lancinant de progression de cet opus se sauve bien souvent à mes yeux grâce à sa réalisation colorées et à un compositeur de génie: M. Yasunori Mitsuda. Je me remémore avoir acquis bon nombres de ses OSTs et albums à l'écoute de cette bande son. Que penser également de la profusion de personnages secondaires qui n'apportent, pour nombre d'entre eux, quasiment rien au jeu qui aurait beaucoup mieux fait de se concentrer d'avantage sur les premiers rôles, si attachants.
Je me délecte ainsi de chaque passage ou les personnages sont tour à tour happés par leur propres histoires et mensonges, et constate l'influence grandissante de Lavos sur le destin de ceux-ci. Le final de Chrono Cross est tout simplement grandiose...Le petit quelque chose que me permet d'affirmer sans frémir que ce jeu mérite bien son titre de jeu de l'année!