2002: Quand Disney se mêle à la fête et fait de l'ombre aux cannons du RPG.
Par Tompouce, le 05/02/2010 à 15h17 (1697 vues)
Je vais me faire des ennemis! Entre une Playstation 2 déjà bien installée qui propose quelques titres de qualité, et une Gamecube qui débarque en fanfare, j'aurais pu facilement choisir un autre jeu pour mon titre de l'année. Et pourtant...Malgré ses quelques défauts, et approximations, jamais je n'avais autant pris de plaisir dans un jeu de cette génération que sur le bébé de Squaresoft et Disney. D'autres titres viendront par après le supplanter, mais LA star de 2002, c'est bien lui. Les jeux de qualité n'ont pourtant, comme évoqué plus haut, pas manqué. Dans cette même année, j'ai ainsi également pu m'essayer au titre phare de ce même Squaresoft sur next-gen (une réussite), et quelques autres merveilles, sur Gamecube, et même sur PC. Rien n'y fait. Mais...entre nous, qui n'a jamais rêvé de se prendre pour Peter Pan le temps d'un jeu?
Jeu de l'année 2002
Commençons par les jeux qui se poussent au portillon de la toute nouvelle Gamecube de Nintendo. Contrairement à ses bonnes habitudes, le line-up de la console n'est pas extraordinaire, et il faut même attendre quelque peu avant de voir débarquer un SUPER MARIO SUNSHINE correct, mais pas extraordinaire. Laissant peu de place à l'évolution, pourtant habituelle dans la série, surtout si on le compare à Super Mario 64 son aîné. La bonne surprise de cette première année, nous viendra...du Texas! METROID PRIME est une superbe remise à jour de la franchise portée par la belle Samus Aran. Un véritable plongeon sur la planète de Tallon IV, comme je ne l'avais jamais encore vécu! Oppressé de toutes parts par les pirates de l'espace, je me délecte de cette nouvelle mise en scène et des nouveaux moyens mis à la disposition de ma belle héroïne en armure, qui porte la saga initiée par Gunpei Yokoi vers des hauteurs vertigineuses.
Avant de continuer sur les incontournables plus récents, auquel j'ai pu m'essayer en cette année 2002, je vais me permettre une légère digression concernant la conception habituelle des billets qui se trouvent sur ce blog. La raison première restant le fait que j'ai pu enfin m'essayer à ce jeu en 2002 bien sur, soit quelques années après sa sortie, mais surtout parce que c'est un jeu (et même trois jeux!) d'exception et qui fait l'unanimité ici même sur Legendra! SHINING FORCE III, qui a vu le jour quatre ans plus tôt sur la défunte Saturn me laisse une impression d'aboutissement du genre, le tactical-RPG. Après deux épisodes excellents datant de la période 16bits, Camelot passe à la vitesse supérieure et nous gratifie d'un titre tellement épique et gigantesque, qu'il est scindé en trois jeux séparés, reprenant le scénario et la vie de nos trois principaux protagonistes. Dans un final épique qui me voit affronter Bulzome avec mes trois héros et tous leurs amis promus jusqu'au os, je m'imagine déjà ce que pourrait donner un quatrième épisode avec les moyens actuels. La patience est mère de toutes les vertus disent certains...
Un autre titre que j'aurais attendu de longues années m'a lui, fait le bonheur d'une sortie sur PC en 2002. Le studio blizzard se décide à mettre dans les étals la tant attendue suite de sa saga Warcraft: le bien nommé WARCRAFT III: REIGN OF CHAOS. Une fois de plus, la réussite est indéniablement au rendez-vous. Ce bijou de stratégie en temps réel mâtiné d'éléments RPG vous place, pour ne rien changer, dans la peau des humains et des orques qui se voient côtoyer, nouveauté oblige, une armée de morts vivants et d'elfes de nuit. Le jeu suit une trame principale que je trouve assez plaisante. La campagne me permet de me familiariser avec les fondements du titre avant de me lancer dans le grand bain du jeu en multijoueur. Et la, tout le génie de Blizzard parle encore. Superbement équilibré, les quatre factions nécessitent néanmoins une stratégie de développement différente afin de vous permettre d'être efficace face à l'ennemi. Au final, restent de belles sueurs froides et d'exaltations en ligne!
Le chiffre 3 est décidément à l'honneur! Avant de parler des titres de Squaresoft, qui une fois de plus feront référence en cette année 2002, il convient de faire une place de choix à un autre épisode d'une série de qualité dans le monde du RPG. Les équipes de Konami introduisent la série des Suikodens sur Playstation 2 avec le très réussi SUIKODEN III. Certes après l'excellent deuxième épisode, la barre était haut placée. Et pourtant, à peu de choses près, je retrouve les qualités indéniables de ce volet qui fait office de référence. La narration originale, qui me permet d'incarner trois équipes différentes, qui finiront par se réunir sous la même bannière, me fait m'attacher à ceux-ci. Et cela même si je me dis fréquemment que les Jowy et Luca Blight sont loin. Mon château se développe ensuite pour mon plus grand bonheur, dans la plus pure tradition de la série. Décidément, Konami sait y faire avec les 108 étoiles de la destinée!
Dans un élan plein d'appréhension et d'espoir, je lance sur ma Playstation 2 le tant attendu FINAL FANTASY X. Ma première réaction est sans équivoque: Le jeu est splendide! Squaresoft persévère dans son approche du RPG destiné au grand public et nous en mets plein les yeux! Mes premières heures de jeu sont mémorable, et puis...comme d'habitude avec les derniers Final Fantasy (depuis le huitième épisode, j'ai cette même impression...), la lassitude guette. En cause, la linéarité des lieux visités! Certains lieux tirent leur épingle du lot tout de même à l'image de la Plaine Félicité qui propose une déroulement différent d'une marche forcée dans un couloir. Pourtant, d'autres aspects du titres sont eux, excellent, et notamment les combats, pas loin d'être les meilleurs de ceux que j'ai pu essayer sur les jeux de la saga. Une vraie réussite dans l'ensemble, pour un coup d'essai sur Playstation 2, et qui lance Final Fantasy vers de nouveaux horizons...
Un nouvel horizon qui est exploité dans le titre que je retiens comme la plus belle surprise de cette année 2002. Mélange surprenant entre les univers de Tetsuya Nomura (et à travers lui de certains personnages de Final Fantasy) et de Walt Disney, les maîtres du RPG sur console me proposent une aventure prenant place au sein même des anciens films du génie de l'animation au cinéma. Rien de moins! Je me plonge donc, après une introduction dont n'aurait pas à rougir le sus-nommé Final Fantasy X, dans la vie du jeune Sora: Adolescent perdu sur une île du bout du monde et jusque-la sans histoires si ce n'est une amourette naissante avec la jolie Kairi et un goût prononcé pour les baskets fluorescentes. Baskets que doit sans doute lui jalouser son meilleur ami, Rikku. On l'aura compris, rien d'extraordinaire. Jusqu'à...mon arrivée dans le premier monde de Disney, digne des meilleurs moments du film original! Me voila au Pays d'Alice. La trame est lancée, Sora n'a pas fini son voyage.
Voyageant de monde en monde avec mes deux acolytes, Goofy et Donald, je pars à la recherche d'Ansem qui menace nos chers personnages de dessin animé. Équipé d'une keyblade, étrange outils qui emprunte plus à une clef géante qu'à une véritable épée, je virevolte dans tous les recoins de l'univers afin de mettre fin aux agissements du savant fou. Un scénario très convenu (qui s'étoffera de manière appréciable durant le deuxième épisode), qui laisse une large place aux personnages de Disney, dans un hommage sans précédent rappellant les meilleurs moments des animés originaux. La grande force de ce titre à mes yeux se situe dans son déroulement. Au sein de chaque monde et de ses rencontres avec ses illustres habitants, notre jeune Sora apprends de nouvelles aptitudes, qui pour certaines d'entre elles changent en profondeur la manière d'aborder le jeu. Ainsi, lors de ma ballade dans les jardins de la reine et autour de la maison du chapelier toqué, je me retrouve face à un action-RPG tout ce qu'il y a de plus classique. Mais dans les derniers mondes et celui de Peter Pan plus particulièrement, mes nouvelles capacités me permettent entre autres, rêve d'enfant, de voler et atteindre des zones de jeu jusqu'alors insoupçonnées. Sans parler du combat final, qui frise le délire tellement celui-ci est grandiose dans sa mise en scène.
Comment caractériser cette aventure, qui constitue vous l'aurez compris (le mot étant repris plusieurs fois au sein de mon texte), une véritable invitation au voyage? Mon bonheur se constitue tout d'abord d'éléments assez simples, comme le fait de retrouver les personnages de Disney, partie intégrante du jeu, qui me remémorent mon enfance. Chacun de ces mondes et de ces personnages étant par ailleurs reproduits à la perfection ou quasi-perfection, je suis vraiment pris par les sentiments! Mais je conçois parfaitement que ce Kingdom Hearts puisse laisser insensible, et rester dans la mémoire de beaucoup comme un action-RPG sympathique, un peu trop facile, et qui se contente d'une caméra capricieuse. Car le monde de Sora c'est aussi tout cela. Il convient tout de même de féliciter Squaresoft sur la manière dont a abouti le projet. Il aurait été si facile dans un tel contexte, pour plaire à beaucoup, de se perdre dans un scénario complètement sans intérêt, enfantin, voir niais. Hors si l'histoire est simple, elle n'en demeure pas moins à mes yeux de bonne qualité. Je comprends même avec le temps que les idées suggérée autour des personnages que nous voyons à peine dans cet épisode (Riku et Mickey en sont les meilleurs exemples) sont exploitables afin de créer une épopée cohérente autour de l'univers de Kingdom Hearts. Ce qui se confirmera avec plus (Kingdom Hearts II) ou moins (Kingdom Hearts 358/2) de succès par la suite. Preuve que le studio, quand il en fait l'effort, est capable de faire bien plus que de compter sur ses acquis.
Remerciant les rencontres fortuites (la petite histoire veut que deux personnalités de Squaresoft et Disney, travaillant à Tokyo dans le même immeuble soient à l'origine du concept de Kingdom Hearts lors d'une conversation dans l'ascenseur!), louant les efforts réalisés afin de faire primer une certaine originalité de ton dans un univers particulièrement formaté de premier abord. Et gardant en mémoire mon duel contre Ansem comme un moment de jeu unique: c'est en toute logique que Kingdom Hearts est mon coup de cœur de cette année 2002!