2004: Tri-ace sort les grands moyens pour le retour de son Océan d'Etoiles.
Par Tompouce, le 07/02/2010 à 21h46 (2622 vues)
En 2004, ce cher Georges Bush est réélu à la tête de la première puissance militaire au monde. En bon vieux cowboy, ce gentil texan nous propose...la guerre! Pour répondre aux extrémistes de tout bord, qui proposent encore et toujours...la guerre pardi!
Nous l'aurons compris, la mode est à la mitraillette, et l'industrie du jeu vidéo ne fait pas exception. Tout est bon pour vanter les mérites d'une carrière militaire de nos temps... En cette seule année, nous aurons donc eu le plaisir de découvrir, excusez du peu: Doom 3, Unreal Tournament, Half-Life 2, Halo 2, Far Cry, Metroid Prime 2, et quelques autres titres moins remarquables...
Dans cette pléthorique liste de simulation "à la Rambo", c'est encore une fois d'autres styles de jeux qui ont retenu mon attention, et plus particulièrement quelques RPG de premier plan. Celui qui vole toutefois la vedette à ses petits camarade cette année est une aventure rythmée, aux combats dignes des meilleurs FPS de l'année, qui entre deux bastonnades, vous fera réfléchir. Twists scénaristiques et équipements à optimiser oblige.
Pour paraphraser un publicitaire ingénieux; quelques grammes de finesse dans un monde de brutes.
Jeu de l'année 2004
Débutons par le seul titre du billet qui n'est pas un RPG. Jeu qui se démarque par son concept totalement novateur. A tel point que ce même concept prends le dessus sur l'intérêt de jeu de KATAMARI DAMACY sens propre. Voici ce que Namco me propose: De rouler une boule, qui comme dans mes meilleurs souvenirs à la montagne, grandit au fur et à mesure que des objets de plus en plus grands s'accrochent à elle. Idée originale et principe simplisme. Et pourtant! Développé autour d'un univers complètement loufoque, je suis rapidement mordu et passe ma journée à faire grossir cette boule, si petite au départ (incapable de coller un simple clou, le travail s'annonce important!) mais qui rapidement prends du poids et du volume! Dans un contre la montre infernal, je parviens dans les derniers instants à faire de ce petit bout de colle poussé par un prince inter-galactique (rien que ça!) une masse équivalente à notre belle planète après en avoir absorbé ses derniers nuages! Incroyable ovni que ce Katamari Damacy...
Autre titre aux graphismes chatoyants, la Gamecube accueille cette même année la venue de sa mascotte phare dans un RPG qui reprends les bases de Paper Mario sur Nintendo 64, PAPER MARIO: THE THOUSAND-YEAR DOOR. Reprenant le design original du premier épisode, ce Mario sauce RPG s'en sort avec les honneurs. Une aventure rigolote et bien construite me mène à travers la citée de Port-Lacanaïe ou je peux à loisir explorer les recoins et les sous-sols, à la recherche des étoiles et du trésor légendaire. Une fois de plus, on ne compte pas sur le scénario pour nous plonger dans le jeu, mais bel et bien sur les ressorts comiques des dialogues et des situations, avec une mention spéciale pour ceux de Luigi et de Bowser, souvent très bien orchestrés. Je traque donc de part le monde les étoiles l'une après l'autre et cherche mon chemin jusqu'à la porte de mille ans, qui me dévoilera tous les secrets que possèdent la charmante ville de Port-Lacanaïe.
Dans une grande année pour la Gamecube, un autre RPG majeur voit le jour en exclusivité (à l'époque...) sur la machine de Nintendo. Celui-ci est réalisé par les hommes de Namco, et reprends le titre de sa série phare. TALES OF SYMPHONIA m'est présenté comme le meilleur épisode de la série par ceux qui ont pu s'y essayer. Mon impression confirme cela, et je suis vite charmé par l'histoire de Llyod, Kratos et ses amis. Pour ne rien gâcher, le titre connait quelques rebondissements assez jubilatoires, le système de combat étant lui, comme très régulièrement, réussi, même s'il ne dépasse pas celui proposé...par le jeu de l'année. Je suis heureux de voir le bout de cette magnifique épopée toute en couleur et de longue durée (son seul défaut selon moi, le jeu est un peu trop long, à cause de quelques artifices) qui finit de me réconcilier avec la série des Tales of, qui me semblait en perte de vitesse depuis Tales of Eternia.
Une autre belle surprise de l'année nous provient de la figure montante du RPG japonnais, le bien nommé Nippon-Ichi. Avec PHANTOM BRAVE, je m'amuse comme rarement sur un tactical-RPG bien pensé et aux possibilités nombreuses et variées. Dans un style proche de Disgaea, qui se veut simpliste mais présentant un humour à toute épreuve et un design dans le plus pur style des meilleurs mangaka du soleil levant et présentant de nettes améliorations sur le gameplay et les actions et possibilités de jeu, je me délecte surtout des niveaux bonus, qui permettent les customisations les plus loufoques et rend mes personnages sur-puissants. Un vrai brin de fraicheur dans un monde du tactical-RPG qui se prends souvent au sérieux et qui me laisse un excellent souvenir, me faisant me demander à l'époque ce que Nippon-Ichi sera capable de nous proposer par la suite...
Venons en maintenant aux morceaux choisis sur Playstation 2, à commencer par une suite peu attendue, mais inoubliable! Dans un contexte historique fictif, SHADOW HEARTS:COVENANT, me mène entre l'Europe et le Japon à la veille de la première guerre mondiale. Je débute mon aventure sur terre française, et suit avec intérêt les méandres du scénario, intelligent et possédant quelques moments forts. La séquence de jeu à St-Petersbourg est par exemple assez mémorable. Mon attention grandit pour le duo de personnages Yugi et Karin dans la deuxième partie du jeu, avec quelques révélations intéressantes à la clé! Le final haletant termine de me convaincre. Malgré une réalisation parfois étrange qui peut rebuter de premier abord, Shadow Hearts: Covenant est un grand RPG qui a toute sa place au sein des quelque jeux cités ici même. Bravo aux développeurs de Nautilus pour ce bel effort!
Attaquons sans plus tarder l'incontestable jeu de l'année. A l'issue d'une longue attente, j'ai enfin en 2004, l'opportunité de m'essayer à STAR OCEAN: TILL THE END OF TIME dans la langue de Shakespeare. Ma première impression sur ce nouvel opus de la courte série de tri-ace n'est pas extraordinaire. Le début de l'aventure ne propose rien de novateur et mes premiers pas sur la planète Hydra IV, puis sur Vanguard III me laissent assez indifférent. Heureusement que le système de combat est assez plaisant et permet de ne pas s'ennuyer ferme tout au long de ces premiers instants. Je persévère sur la base de ce seul point positif, jusqu'à mon arrivée sur Elicoor II (On comprends vite que la série Star Ocean porte bien son nom, avec trois planètes visitées en quelques heures). Et à partir de cet instant, le scénario s'envole enfin, et se révèle à moi, bien plus intéressant que ces débuts moribonds. De plus en plus accroc aux combats qui parsèment mon aventure, je progresse sur Elicoor II avec un plaisir grandissant. Ce n'est encore qu'un début, et la suite laisse présager du meilleur!
Les évènements se succèdent sur cette troisième planète et j'en apprends beaucoup plus sur le personnage de Fayt. D'un premier abord possédant une personnalité assez lisse, les pérégrinations de notre héros me font vite comprendre qu'il n'en est rien. Tout du moins, ce dernier est l'élément déclencheur et au centre d'évènements qui impliquent non seulement la planète, mais l'univers des hommes tel qu'il est présenté dans la saga. A ce titre, le rebondissement qui survient une fois la planète Elicoor II derrière moi, digne des meilleurs moments du film des frères Wachowski, The Matrix est réellement surprenant et place Star Ocean: Till the End of Time dans une autre dimension, au propre, comme au figuré... A partir de ces révélations, l'action et le titre dans son ensemble s'emballe d'avantage. D'un RPG devenu au fil du temps très sympathique, je me retrouve face à un jeu quasi-addictif, la faute, en plus du scénario, à un système de combat qui délivre ses derniers secrets assez tard dans l'aventure. Je me lance, tête la première vers les derniers instants de cette magnifique odyssée, et nullement rassasié, continue à développer les capacités de mes personnages au travers des quêtes annexes qui parsèment le jeu.
Ce que je retiendrais en premier lieu reste, encore plus que dans les épisodes précédents, les combats qui parsèment le jeu et qui deviennent en fin de partie absolument délirants avec juste ce qu'il faut de technique et de folie pour réellement apprécier le travail d'orfèvre des développeurs. Certains d'entre eux sont par ailleurs assez corsés, apportant un réel challenge et nous obligeant à vraiment concevoir chaque équipement avec un soin et un détail rarement égalé. Excellent jeu, Star Ocean: Till the End of Time aurait pu être l'incontestable meilleur RPG de la Playstation 2 s'il n'était pas entrecoupé de passages trop longs, ou il ne se passe à mon sens pas grand chose. Surtout dans les premiers heures de mon périple. Défaut à mon sens assez mineur, et déjà présent dans le deuxième épisode, qui ne gâche pas grand chose sur la durée. Bref, plus on avance et on se prend au jeu, et plus c'est bon! Une aventure qui se mérite en quelque sorte.
Pour ses twists dignes des meilleures productions hollywoodiennes et ses combats au millimètre, cette franche réussite du studio Tri-ace mérite amplement son titre de jeu de l'année. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon courage pour vaincre les derniers boss cachés du jeu, qui constituent à eux seul, un vrai moment de bravoure!