Final Fantasy IV est souvent présenté comme un monument du RPG japonais qui a su marquer les esprits en son temps tant par ces innovations que par ces qualités intrinsèques.
Mais avant d’aller plus loin dans cet article, je dois d’abord me confesser et vous avouer que je n’ai découvert ce jeu que sur le tard… Par « sur le tard » j’entends par là en 2008, via la refonte du jeu sur Nintendo DS. « Sacrilège ! » me direz-vous. Certes, j’en conviens. Mais, cela a au moins le mérite d’ouvrir une fenêtre donnant sur une vue différente du jeu, plus contemporaine et qui permet de répondre à la sacro-sainte question qui fait le sel de tous bons jeux : Est-il intemporel ? i.e. a-t-il bien vieilli ? Fait-il parti de ces jeux qui ne vieillissent pas d’un pouce à l’instar d’un Secret of Mana ou d’un The Legend of Zelda – A Link to the Past ? Voilà dans quelle optique je vous propose de découvrir ce test, basé non pas sur la version Nintendo DS mais sur sa version PSP : Final Fantasy IV – The Complete Collection.
"Back to the 90's !"
L’année 1991 a été marquante à bien des égards, Miguel Indurain remportait le Tour de France pour la première fois, l'opération militaire « Tempête du désert » débutait en Iraq, Monsieur Serge Gainsbourg nous quittait et la chanson « Black or Wight » de Mickael Jackson débarquait dans l’hexagone et trustait les premières places des charts. Toutefois, je vous propose de ne retenir qu’un événement bien particulier et ô combien important, la sortie en juillet de Final Fantasy IV au Japon et au mois de novembre en Amérique du Nord… Le décors est planté mais la question est la suivante : êtes-vous prêt à me suivre et à traverser le continuum espace temps pour vous retourner au début des années 90 ? Vous avez bien pris vos baskets flashy ? C’est parti ! Et quitte à voyager dans le temps (Nom de Zeus !) autant le faire dans les meilleures conditions et à défaut d’avoir une DeLorean DMC-12 je vous propose de prendre votre PSP !
"Les chroniques d'un chevalier noir ou le chemin de croix de Cécil"
L’histoire qui nous est comptée débute par les états d’âme de Cécil, chevalier noir et leader charismatique des redoutables Red Wings, l’escadron d’aéronefs au service du Roi du royaume de Baron. Mais pourquoi diable le Roi a-t-il souhaité que l’on récupère par la force le Cristal de l’eau du village de Mysidia ?
Tourmenté par ces questions, Cécil fait part de ces interrogations au Roi qui, à sa grande surprise, le relève immédiatement de ses fonctions pour insubordination (!). Pour se racheter, le Roi lui propose une nouvelle mission : porter un artefact au village de Mist. N’ayant pas d’autre choix que d’accepter il se rend à contre cœur à Mist accompagné de Kain son ami d’enfance. Mais une fois sur place, l’artefact qu’il était sensé transporter se révèle être un piège et réduit le village en cendres ! Pourquoi ? Pourquoi le Roi qui l’a recueilli étant enfant et élevé comme son propre fils l’a-t-il trahi ? Déchiré entre sa fidélité au roi qui l'a adopté et son sens de l'honneur et de la justice, Cecil mènera longtemps une quête non seulement sur ses origines mais également sur son moi profond et sa raison d’être.
Final Fantasy IV nous propose donc de suivre Cécil sur les chemins de la rédemption qui, au cours de sa quête de la vérité et son moi profond et aidé par de multiples autres personnages, tentera de déjouer les plans d’une force maléfique menaçant non seulement son royaume mais l’avenir de la planète bleu.
Cet épisode marque une vraie rupture par rapport aux épisodes précédents en proposant un scénario plus travaillé et plus mûr mais surtout en mettant en scène des personnages attachants et à la personnalité complexe. Exit les héros sortis de nulle part ou les adolescents à qui on confit les clés de la planète, nous devons ici composer avec plusieurs personnages hauts en couleurs. Rajoutez à ça des rebondissements multiples tout au long du scénario et vous obtenez un jeu très plaisant à jouer et ce, même en 2011. Bien sûr, certaines ficelles peuvent paraître assez grosses aujourd’hui et quelques pans du scénarios sont cousus de fils blancs mais l’ensemble reste tout à fait cohérent et on n’a aucune difficulté à s’immerger dans cet univers si particulier.
"A very active (time) battle !"
Si le système de combat de Final Fantasy IV ne nous semble pas vraiment révolutionnaire en 2011, il ne faut pas oublier qu’en 1991 (20 ans avant donc) le système de combat de ce Final Fantasy amorçait une discrète mais néanmoins réelle révolution dans le monde des jeux de rôle sur consoles. La jauge Active Time Battle (ATB) venait de faire sa première apparition ! Cette jauge avait pour but de dynamiser le traditionnel système de combat au tour par tour usuellement utilisé à l’époque. Cette astucieuse barre introduisait la notion de rapidité dans le choix des actions à lancer. Le joueur rencontrait donc deux nouvelles contraintes : la première étant l’obligation d’attendre que la barre se remplisse pour sélectionner une action et la deuxième étant l’obligation de faire vite car cette fois-ci l’ennemi n’attend plus qu’on ait tranquillement choisi l’action à faire, il attaque lui aussi dès que sa barre d’action se remplit ! Bref, les combats au tour par tour avait trouvé là un second souffle et cela ne rendait l’épopée que plus belle !
Ceci dit, ce système est depuis cette époque passé dans le domaine public et est devenu la norme non seulement de la franchise Final Fantasy mais également de beaucoup d’autres jeux. Si nous revenons maintenant à notre époque (2011 donc) ce système reste agréable à jouer (à défaut d’être innovant) d’autant plus que les combats de cet opus sont légèrement mâtinés de stratégie : il n’est en effet possible de battre certains boss que d’une manière bien particulière ; soit en adoptant une stratégie donnée, soit en attendant qu’ils adoptent une position particulière, etc.
Si vous avez gouté à la version originale (version japonaise) où à la version en trois dimension de la Nintendo DS, la difficulté des combats de ce portage PSP ne devrait pas vous poser problème. Cette version serait plus proche de la version américaine ou « easy type ». A titre personnel, j’ai trouvé cette décision des plus heureuses, la version DS m’ayant quelque peu traumatisée pour ses phases de farming aussi longues que récurrentes et aussi nécessaires que frustrantes… Mais ne vous y trompez pas, cela ne vous exonère pas pour autant de parcourir inlassablement les donjons et autres plaines pour dézinguer du monstre et ainsi engranger de précieux points d’expériences mais disons que ces phases de leveling sont moins longues et fastidieuses. Spéciale dédicace au terrible boss de fin qui m’a donné bien souvent envie de jeter ma PSP par la fenêtre…
"So vintage !"
Côté graphisme, Square nous propose là une barre chocolatée de nostalgie et la PSP nous livre, dans la lignée des remakes de Final Fantasy I et II, une 2D d’une propreté remarquable accompagnée d’un design rétro parfaitement assumé.
Personnellement, j’ai trouvé plus plaisant de jouer à ce remake avec une 2D dépoussiérées plutôt qu’avec la 3D proposée par la version Nintendo DS. Loin des productions actuelles plus tape-à-l’œil – mais qui ont le mérite de rendre le jeu plus accessible aux jeunes générations – cette version rend l’expérience de jeu particulièrement dépaysante en proposant un amalgame de modernité et d’archaïsme.
Nous avons d’un côté un jeu visuellement rétro mais avec tout le confort de la technologie moderne (des graphismes « presque » d’époque) et de l’autre côté nous avons des animations (personnages, magies et invocations) minimalistes à souhait sans qu’aucun effet de caméra ne vienne dynamiser tout ça.
En y réfléchissant bien, nous sommes en face d’une sorte d’hypocrisie artistique : on se la joue rétro à fond sans vraiment assumer les pixels d’époques ! Dali aurait apprécié.
"Musique d'époque ou remixée ?"
Côté musique, Nobuo Uematsu signe une fois de plus d’entêtantes mélodies qui restent facilement dans la tête une fois la console éteinte. Les habitués de la série ne seront pas vraiment dépaysés par cette bande son.
Le petit plus de cette version réside dans le fait que Square a eu la lumineuse idée de nous laisser le choix entre les musiques d’époque (vive le son des consoles 16 bits) et un remix les rendant plus audibles et nettement plus agréables.
"Attrapez-les tous !"
Je vous vois venir… Oui ! Vous là ! Jeune maître Pokémon en herbe, prêt à sauter dans les hautes herbes au risque de salir son pantalon pour partir à la recherche de bestioles numérotées ! Quoi ? Vous ne voyez pas le rapport ? Bon, c’est vrai que je suis peut-être allé un peu loin mais il est vrai que la quête annexe principale de Final Fantasy IV est entièrement dédiée à la recherche et à la capture des invocations de Rydia… Et oui, Odin, Sylphide, Bahamut, Léviathan, Ashura, toutes ces invocations font l’objet de quêtes annexes à accomplir si vous souhaitez faire appel à ces puissants alliés. Honnêtement, passer à côté de ces quêtes serait dommage, elles sont plutôt plaisantes à effectuer et s’avèrent forts utiles tant pour l’expérience engrangée que pour l’avantage que les invocations donne en combat.
Cela étant dit, le reste des quêtes réside dans l’exploration de la carte du monde et des différents châteaux. La quête d’Excalibur est aussi assez plaisante avec un côté « vieille école » qui m’a rappelé certains épisodes de The Legend of Zelda.
"Final Stage"
Certains critiqueront ce nième portage en arguant le fait que Square s’est une fois plus contenté du minimum syndical… soit, on ne peut leur donner entièrement tord car le jeu n’a pas été revisité mais avouons qu’il est tellement bon de remonter le temps et de s’essayer à ce monument du jeu vidéo qu’il serait dommage de s’en passer. Dommage car oui, Final Fantasy IV est bien un jeu à ne pas manquer. Si je me posais la question au début de ce test, j’en trouve la réponse en rédigeant ces lignes, Final Fantasy IV a plutôt bien vieilli et cette version PSP possède un charme indéniable qui lui donne une nouvel élan. Ajoutons à cela les épisodes bonus que sont « Interlude » et « Les années suivantes » et vous obtenez le portage le plus complet de cet opus. Alors n’hésitez plus, embarquez dans votre PSP et défiez le continuum espace temps pour aider Cécil le chevalier noir à marcher sur les chemins qui mène à la rédemption et à la Lumière !
Les "plus"
- Un scénario profond avec de multiples rebondissements
- Graphismes et musiques mises au goût du jour avec une belle touche vintage
- Une compilation vraiment complète !
Les "moins"
- Une "nième" version de ce FF4... (mais on ne va pas s'en plaindre)
Lokki le 16/09/2011 Edité le 00/00/0000 |
Salut à tous et merci pour vos commentaires ! Effectivement il s'agit bien d'une "Complete Collection" avec tout ce qu'il y a de mieux (Donjons bonus, interlude, the after years, etc...) pour ce "must have" qu'est FF4 ! |
auty le 15/09/2011 Edité le 00/00/0000 |
Le premeir FF que j'ai vraiment kiffé de bout en bout. Un must. |
Toki le 15/09/2011 Edité le 00/00/0000 |
Si les donjons bonus de la version GBA sont bien présents. Faut voir cette version comme un simple portage de la GBA en plus beau + TAY et Interlude. Très bon article sinon pour la meilleure version du best des FF |
maxff9 le 15/09/2011 Edité le 00/00/0000 |
J'ai bien aimé te lire Je n'ai fait qu'à moitié la version GBA et fini la version DS, c'est cool d'avoir un avis complet sur cette version PSP. Je préfère que Square retouche les graphismes et la musique et ne touche pas au reste ^^ Quoique, si je ne me trompe pas, on a pas droit aux donjons bonus GBA ici ? |