Final Fantasy V
Par Lokki, le 02/01/2013 à 23h08 (3280 vues)
Après avoir terminé Final Fantasy VI (Hourra ! Foule en délire !), je me suis tout naturellement tourné vers l’autre Final Fantasy qu’il me restait à faire sur ma Game Boy Advance : Final Fantasy V.
Episode énigmatique s’il en est, je n’avais quasiment pas entendu parler de ce cinquième volet de la mythique saga de Square. Etait-ce le vilain petit canard de la saga ? J’ai donc enfilé mon plus bel imperméable et mon plus beau chapeau (au risque de passer pour un pervers) et j’ai mené ma petite enquête…
Moi qui avais adoré le remake de Final Fantasy III sur DS avec son très prenant système de jobs, Final Fantasy V devait être taillé pour me plaire, d’autant plus qu’il était le successeur de Final Fantasy IV qui avait soulevé les foules à son époque ! Et pourtant… Certains sons de cloches ne semblaient pas si éloquents à son sujet. On a d’ailleurs souvent « reproché » à Final Fantasy V d’être sorti entre les deux monuments que sont Final Fantasy IV et Final Fantasy VI. Pourquoi cela ? Est-il vraiment moins bon ? Par quels aspects se détachent-ils des autres épisodes de la série ? Bref, beaucoup de questions qui restaient sans réponse…
Tel le héros de cet épisode, j’ai donc pris mon courage à deux mains et j’ai enfourché (et non embroché, ce n’est pas pareil) mon fidèle Chocobo pour partir à l’aventure et enquêter sur les étranges phénomènes qui touchaient les quatre cristaux élémentaires de la planète.
"I'm a poor lonesome cowboy"
« Feu, Eau, Vent, Terre. Le pouvoir de ces cristaux assure la prospérité du monde. Cependant ce pouvoir n’est pas sans limite. Un jour, bientôt, le vent ralentira… Les océans se figeront… La terre tremblera et se fracassera… Pourtant nul ne semble se douter du péril qui menace le monde et le mystère des cristaux demeure dissimulé… »
Le scénario débute alors que le roi de Tycoon, qui a senti la force du vent diminuer, s’en va au temple du Cristal du Vent (qui, comme son nom l’indique, donne sa force à l’élément du vent) pour en connaitre la cause.
Au même instant, Bartz, un jeune aventurier et Boko, son fidèle Chocobo, campent non loin du temple du Vent et voient une météorite s’écraser.
Sur les lieux du crash, ils rencontrent Lena, la jeune fille du roi de Tycoon partie à la recherche de son père et Galuf, un mystérieux guerrier amnésique, désireux de se rendre lui aussi au temple du Vent. Ils seront rejoints un peu plus tard par Faris, un jeune pirate attiré par le collier que porte Lena. Ensemble, les quatre compères se rendront au temple du Vent et seront désignés par le Cristal comme étant les guerriers de la lumière chargés de protéger le monde. L’aventure débute ainsi.
Le scénario n’est pas un véritable chef d’œuvre d’originalité mais il a le mérite de nous plonger directement dans l’ambiance car ici tout est prétexte à l’aventure : du héros (Bartz) qui parcours le monde à dos de Chocobo, en passant par les multiples moyens de transports (bateau tracté par un monstre marin, Chocobo, Dragon, Aéronef, etc.) ou encore les différents mondes à parcourir tout au long de l’histoire. Alors certes, le scénario n’est pas aussi fourni que celui du précédent volet mais il n’en demeure pas moins intéressant et réserve son petit lot de rebondissements et de découvertes. Tantôt drôle et léger, tantôt dramatique et touchant, Final Fantasy V vous fera vivre une aventure réellement palpitante !
Il est également intéressant de noter qu’alors que Final Fantasy IV avait amorcé un virage à 180 degrés dans la série en proposant plusieurs personnages jouables et autant d’histoires parallèles, Final Fantasy V est revenu aux sources en proposant la même ligne directrice que les épisodes I et III (et l’épisode II dans une moindre mesure), à savoir, quatre personnages principaux. Cette formule, qui ne sera pas renouvelée par la suite, peut sembler bien fade au premier abord, surtout lorsqu’on vient de jouer aux épisodes récents de la série ou à l’épisode IV sorti quelques temps avant lui. Cela dit, il s’agit pour moi d’une fausse première impression car les personnages proposés (contrairement à Final Fantasy I) possèdent tous des caractères bien trempés et une histoire propre et au final, (Fantasy ! <= je ne suis pas sûr d’assumer cette blague) bien que l’on ait accès à peu de personnages jouables, cela est largement compensé par le système de classe qui donne à nos personnages plusieurs vies (mais cela est plus largement traité quelques lignes plus bas) !
"Retro Gaming"
Pas grand-chose à dire là-dessus si ce n’est que les graphismes de la version GBA sont plutôt de bonne facture et qu’ils sont tout à fait représentatifs de ce qui se faisait à l’époque (bénie) de la Super Nintendo. Les amoureux du rétro gaming seront donc ravis et les habitués des consoles HD ne seront pas gênés par ces graphismes 2D qui ont assez bien vieilli.
Toutefois, on peut regretter que les graphismes n’aient pas été plus retravaillés. Final Fantasy V souffre de la comparaison avec la version GBA de Final Fantasy VI qui affichait des sprites plus gros pour les personnages et cela rendait l’aventure plus agréable encore. Moi qui venait de boucler l’épisode VI juste avant, la différence sautait au yeux (inutile aussi de comparer avec les rééditions PSP dont les graphismes 2D sont de toute beauté).
"Pôle Emploi"
Final Fantasy V ne connait pas la crise du chômage. Ici, les personnages ne devront pas se taper 5 ans d’étude pour espérer trouver un travail, il leur suffit simplement de toucher du cristal !
Final Fantasy V reprend donc le génialissime système de « job » / « classe » de l’épisode III ! Je dis génialissime car j’ai vraiment adoré ce système ! O joie, cela m’a rappelé les jeux de rôles papier de mon enfance (pas si lointaine que ça) où on commençait le jeu avec le choix de la classe de son personnage. Quelque part, on retrouve un peu le même plaisir ici mais sans la frustration de la classe unique dans la mesure où on peut changer de classe à tout instant.
Si au début de l’aventure, vous débutez avec la classe « Freelance » qui n’a aucune spécificité (pas de magie, pas d’attaques spécifiques, etc.) autre que celle de pouvoir s’équiper de tous les équipements, vous aurez très rapidement accès à de nouvelles classes et cela se poursuivra tout au long l’histoire ! Vous pourrez ainsi débloquer de nouvelles possibilités tout au long du jeu et même en avoir de nouvelles une fois le jeu fini (version GBA) !
Outre les avantages cosmétiques évidents (puisque chaque couple classe/personnage a son skin spécifique), ce système laisse une liberté totale au joueur pour composer son équipe de rêve. On peut ainsi avoir une multitude de composition d’équipe et la modeler à chaque instant en fonction des défis proposés par le jeu. Une équipe full magie ? Vous avez le choix avec les mages blancs, noirs, rouges, bleus, chronos ou encore les invocateurs. Une équipe de guerriers (qui a dit bourrin ?) ? Vous avez aussi le choix avec les paladins, moines et autres chevaliers dragons. Au total, plus d’une vingtaine de classes sont disponibles et toutes ont leurs propres spécificités.
Toutefois, changer simplement de classe ne suffira pas pour venir à bout de ce jeu. En effet, chaque classe pourra être maitrisée par votre personnage pour peu qu’il ait engrangé suffisamment de points de compétence que l’on gagne à la fin de chaque combat. Ces points de compétence (indépendants des points d’expérience) vous permettront donc d’augmenter votre niveau de maitrise de chaque classe (entre 4 et 7 niveaux en moyenne) et vous donneront accès – à chaque niveau franchi – à des bonus et compétences spéciaux que vous pourrez réattribuer librement à votre personnage. En effet, en plus des compétences offertes par sa classe, vous pourrez attribuer à votre personnage les compétences d’un deuxième job (dont il aura acquis au minimum le niveau 1). Vous pourrez ainsi avoir des mages/guerriers ou encore des mages blancs/mages noirs. Bref, tout un tas de combinaison aussi sympathiques que dévastatrices !
Cerise sur le gâteau, la classe « Freelance » toute pourrie du début du jeu deviendra par la suite votre meilleure amie dans la mesure où elle pourra adopter nativement toutes les caractéristiques des classes maitrisées par votre personnage… De quoi pousser le joueur à maitriser un maximum de classes possibles et à passer des heures à tuer du monstre !
En conclusion, ce système est vraiment prenant et fun à jouer et apporte une touche stratégique indéniable à ce Final Fantasy !
"Mais ? Ou est Matsu ?" (Encore une blague que je ne suis pas sûr d’assumer… -_-‘)
Nobuo Uematsu nous présente là une œuvre somme toute assez inhabituelle avec des thèmes plutôt pêchus mais qui semblent décalés par rapport à ses compositions habituelles. La bande son est globalement très bonne (à l’image de l’opening qui est vraiment surprenant et entrainant, une sorte d’ode à l’aventure quoi) mais reste, selon moi, en dessous des bandes son de la saga.
"Quêtes vraiment annexes"
Si on fait exception de la « quête annexe principale » qui consiste à trouver et à maitriser le maximum de classes, il n’y a vraiment pas légion de quêtes optionnelles dans cet opus.
On notera particulièrement la recherche de toutes les invocations et l’obtention de toutes les armes ultimes. Vous avez également un donjon bonus une fois le jeu terminé pour sa version GBA.
Toutefois, pour tempérer mon propos, je tiens à rappeler que la maitrise des classes est l’attrait principal du jeu et cela vous prendra pas mal de temps de maitriser vos classes favorites et de réaliser les associations parfaites en fonction de votre style de jeu. Pour ma part, j’ai passé des heures carrées à peaufiner mon équipe et à tester les différents jobs et je n’ai pas vraiment ressenti de frustration particulière à ne pas faire de quêtes annexes supplémentaires.
"Final Stage"
Au final, je suis assez d’accord avec les critiques que j’avais entendues avant que je mette la main sur Final Fantasy V : il s’agit là d’un très bon jeu qui a eu le « malheur » de sortir entre Final Fantasy IV et Final Fantasy VI.
J’ai vraiment adoré passer du temps à chercher les associations parfaites entre mes personnages et les combos diaboliques qu’on peut mettre en place avec un peu de perversité… Associez la commande « volée » (attaque multiple) avec la compétence « arme dans chaque main » puis enchainez avec la commande « mimer » avec vos autres personnages et vous obtiendrez un exemple de combinaison bien sympathique… Mouhahahaha (rire diabolique) ^^
Si ce cinquième épisode n’a pas réussi à faire oublier son prédécesseur dans le cœur des joueurs, son scénario prenant et son système de classe très addictif en font à coup sûr un très bon RPG digne de figurer dans votre ludothèque.
Les plus :
- Un système de classe génial…
- … qui permet une grosse durée de vie
- Des personnages attachants (Gilgamesh !!!)
- Un scénario prenant…
Les moins :
- … mais qui ne met pas la barre aussi haut que celui des épisodes IV ou VI.
- Peu de quêtes annexes en dehors de la quête des jobs
- Peu de personnages jouables.