Tales of Eternia
Par Lokki, le 10/02/2013 à 12h50 (2600 vues)
Entre deux Final Fantasy, je m’accorde de temps à autres une pause. Et cette pause, j’ai décidé de la faire en bonne compagnie puisqu’il s’agit là de Tales Of Eternia dans sa réédition PSP.
La désormais mythique saga de Namco Bandai, créée en 1995, aura mis bien du temps avant d’arriver en France. En effet, il aura fallu attendre novembre 2004 pour voir débarquer le premier Tales Of sur le sol français : Tales Of Symphonia sur Game Cube, le cinquième épisode de la série. Plutôt (très) bien accueilli par la critique et par les joueurs Européens, Tales Of Symphonia aura permis aux autres Tales Of de franchir eux aussi les frontières Européennes pour venir réjouir les amateurs de RPG français.
Je vous propose donc ci-dessous de (re)découvrir Tales Of Eternia, originalement sorti sur PlayStation en 2000 au Japon, dans sa réédition PSP sortie en 2006 en France.
Au menu du jour : des graphismes mangas, de l’humour, de l’aventure et des combats pêchus comme jamais !
"Un château dans le ciel"
L’univers de Tales Of Eternia est composé de deux mondes distincts : Inferia – que l’on pourrait associer à la Terre – et Celestia, un continent flottant qui survole Inferia.
L’histoire de ce Tales Of commence alors qu’une mystérieuse et jolie habitante de Celestia – du nom de Meredy – vient s’écraser sur Inferia. Elle est rapidement secourue par Reid (le héros) et Farah (son amie), tous deux témoins de l’atterrissage catastrophique du vaisseau.
Malgré la défiance millénaire des habitants d’Inferia envers Celestia, Reid et Farah décideront tout de même de lui venir en aide et aidés par Keele (leur ami d'enfance), parviendront à comprendre la raison de la venue de Meredy : rassembler les fameux Greatest Craymels d’Inferia – de puissants esprits élémentaires, sources de magie – afin d’essayer d’empêcher la collision entre les deux mondes !
L’histoire est lancée et vous allez devoir parcourir les différents mondes à la recherche des esprits magiques avec pour trame de fond un sombre complot politico-religieux. Porté par des personnages drôles et attachants, le scénario est à la fois simple et bon et on suit sans difficulté les quatre héros à travers leur épique odyssée.
"Classical RPG"
Tales of Eternia est un RPG qui suit une trame assez classique obéissant au traditionnel processus combats/villes/donjons.
Alors bon, même si le scénario est prenant et bien ficelé, j'avoue que l'aventure m'a parfois semblée manquer de rythme. Ce n'est pas que la traque aux Greatest Craymels n'est pas palpitante mais au bout du 5ème esprit collecté on commence à avoir envie de se battre pour autre chose...
Heureusement que Tales Of Eternia propose aussi nombres de défis et mini-jeux pour dynamiser un peu l’aventure : descendre un rapide en radeau, conduire et/ou protéger un train, sans compter les différents casse-têtes bien pensés comme le labyrinthe de la Forest of Temptation ou les pièges tendus par Chat.
Bref, ce Tales Of propose tout de même une aventure riche, que ce soit en termes de scénario ou de Game Play même si parfois la trame de l'aventure peut connaitre quelques longueurs...
Cela dit, le principal atout de la série des Tales Of ne réside pas forcément dans son scénario mais plutôt dans son système de combat particulièrement dynamique qui à fait le renom de la série.
"Supa Dynamic Fighting"
Comme dans la plupart des Tales Of le système de combat fait appel au Linear Motion Battle (LMB). Complètement différent du système de combat au tour par tour présent dans beaucoup de RPG dont les Final Fantasy, le LMB propose des combats en temps réel sur une ligne horizontale, un peu à la manière d’un jeu de combat en 2D où d'un Muramasa the demon blade. Le joueur gère un personnage et la machine gère les 3 autres selon un schéma tactique défini par le joueur.
Ici, pas le temps de farfouiller 100 ans dans les menus pour savoir quoi faire, on est plongé directement dans le feu de l’action et on enchaine les combos et les magies à la force du paddle ! D’un aspect bourrin au premier abord, on se rend vite compte que mitrailler le bouton de frappe ne nous fera pas gagner le combat. En effet, exactement comme dans un jeu de combat, il faudra à la fois gérer les déplacements, la garde (protection) et l’attaque. Rajoutez à cela la possibilité de modifier sa stratégie et son équipement en cours de partie et vous obtiendrez un système de combat incroyablement bien pensé !
La petite nouveauté de ce volet réside dans la gestion des fameux Craymels que vous devez rassembler. Le jeu vous propose de les associer à certains de vos personnages afin qu'ils puissent invoquer leurs pouvoirs, ces derniers monteront en niveau au fil des combats et deviendront par conséquent plus puissants. Bon, là, rien de bien original me direz vous. L'innovation vient du fait que vous pourrez "fusionner" ces créatures mystiques pour leur faire gagner de nouvelles techniques, un peu à la manière d'un alchimiste. Honnêtement, ça n'a rien de bien transcendant mais ce petit plus est tout de même le bienvenu et il vous poussera à tenter diverse combinaison pour débloquer de nouvelles magies plus destructrices que jamais.
"Oppa Manga Style"
Tout d’abord, l’aspect graphique en général. Cela ne surprendra pas les habitués de la série puisqu’il s’agit là de la marque de fabrique des Tales Of, le parti-pris graphique est résolument manga. Le style peut déplaire évidement, mais nous sommes ici en présence d’un pur produit Japonais alors vous êtes prévenus : si vous n’aimez pas les héros adolescents et que les paysages aux couleurs chatoyantes et acidulées vous hérissent le poil… il vaut mieux passer votre chemin… Pour les autres, vous pouvez continuer à lire ce qui va suivre.
Tales Of Eternia ne déroge donc pas à la règle et retranscrit très fidèlement ce style manga via des graphismes type Cel-Shading de toute beauté. Les graphismes ont beau dater de l’époque PSX, putain, qu’est-ce qu’ils restent beaux ! Les décors sont finement travaillés (que ce soit les villes ou les intérieurs) et regorgent de petits détails. Le panel de couleurs utilisées est juste au poil et les paysages traversés rappellent des peintures à l’aquarelle, remarquablement mises en valeur par de subtils jeux de lumières.
Les personnages sont eux aussi bien modélisés avec des sprites assez gros qui permettent d’afficher un rendu très satisfaisant. Les onomatopées utilisées lors des dialogues viennent renforcer l’ambiance « dessin animé » du titre et les passages entre les phases d’exploration et les scénettes se font très naturellement.
La critique peut paraitre dithyrambique mais rappelons tout de même (pour nuancer mes propos) qu’il s’agit de graphismes de l’époque PSX. Bien qu’ils restent aujourd’hui très beaux, ils ne sont en aucun cas comparables aux épisodes récents comme Tales Of Vesperia ou aux titres du calibre d’un Eternal Sonata.
Lors des combats, le jeu passe donc en mode 2D avec un affichage horizontal. Les personnages et les ennemis y sont affichés bien plus finement et tous les protagonistes gagnent en détails et surtout, en animation ! En effet, les combats sont le théâtre d’une avalanche d’effets spéciaux rendant les combats encore plus dynamiques ! Les explosions de magies et de lumière fusent et accroissent clairement l’intensité des joutes ! Quoi de plus jouissif que balancer sur son ennemi la fureur d’une invocation quand celle-ci prend tout l’écran ?
"Discrète Sound Track"
L’OST du jeu est assez discrète et mis à part le thème de la carte du monde d'Inferia - que je trouve fort agréable - elle ne m’a pas beaucoup marquée.
Mais ne vous méprenez pas, elle n'est pas désagréable pour autant et se laisse écouter avec plaisir, chaque endroit ayant son thème propre, participant pleinement à renforcer son identité. Toutefois, certains thèmes manquent un chouya de punch et peuvent s'avérer soûlants à force de rester dans le lieu (Forest of Temptation par exemple...)
Notons au passage la qualité des doublages anglais que j'ai vraiment appréciés. On pourra toujours critiquer les minauderies de Meredy mais que voulez vous, on est dans le plus pur style japonais ! :)
"Master Chef vs Wonder Chef"
Au menu des quêtes (et c’est le cas de le dire), il y a la célèbre quête des recettes de cuisine ! Pour ceux qui ne sont pas familier avec la série, sachez qu'il est possible d’apprendre durant toute l’aventure des recettes de cuisine qui permettent à votre équipe de se restaurer plus ou moins efficacement en fonction du plat cuisiné (récupération des points de vie, des points d’action, guérison des altérations d’état, etc.). Ces fameuses recettes s’acquièrent auprès du Mysterious Wonder Chef (!), un mystérieux chef cuisinier qui se cache partout dans le décor et bien souvent sous la forme d’objets plus ou moins bizarres (un vase, une horloge, une sculpture, etc.). Tel Thomas, le héro du manga "Le Petit Chef" ( Mister Ajikko en Japonais - ha, que de souvenirs...), vous allez donc partir à rechercher des recettes ultimes ! Il convient donc de débusquer le dit cuistot pour apprendre les recettes les plus efficaces et le plus nourrissantes. Loin d'être une quête cosmétique juste présente pour les hardcore gamers désireux de finir le jeu ) fond, l'obtention des recettes les plus puissantes peut s'avérer salvateur dans les donjons tant la limitation du nombre d'objets de soin (seulement 15 de chaque) est contraignante !
La deuxième quête est celle de la recherche des "Lens", des lentilles cachées dans le décors qu'il faut récupérer et échanger contre des objets rares et puissants. Une quête pas vraiment palpitante, assez ardue et peu valorisante. Vous l'aurez compris, je suis largement passé à côté...
Vous avez enfin toute une série de lieux cachés, optionnels, à parcourir pour gagner de précieux levels et gagner des items tout aussi précieux : Shadow Cave, Tomb Of Aifread, Sunken Ship, Farlos Sanctuary, Glimmer Spire, Nereid's Labyrinth, etc.
En conclusion, il y a pas mal de choses à faire durant cette aventure et les plus gourmands d'entre vous y trouveront leur bonheur !
"Final Stage"
Voici (enfin) la conclusion de cette review sur Tales Of Eternia. Magnifique ambassadeur du J-RPG et ce, dans tous les sens du termes, ce Tales of Eternia fait partie de ces jeux qui vous font passer des heures durant un agréable moment. Beau, amusant, prenant et proposant de vrais challenges, Tales Of Eternia n'est peut être pas un Blockbuster mais est assurément un excellent RPJ.
Ne l'ayant pas joué à l'époque PSX je suis donc assez mal placé pour comparer les deux versions mais le fait d'y avoir joué sur PSP ne m'a dérangé à aucun moment. Les points de sauvegarde abondants permettent des parties courtes et la PSP est de toute façon pensée pour cela et offre la possibilité de mettre le console en veille en plein combat pour le reprendre après coup. Pas de frustration liée au support donc.
En bref, que ce soit dans votre canapé, au fond du bus ou coincé dans la ligne 13 (les Parisiens apprécieront), Tales Of Eternia vous fera oublier pour quelques dizaines d'heures votre quotidien et vous fera voyager à travers les continents et les cieux pour sauver le monde !
Les plus :
- Des graphismes magnifiques et une 2D soignée
- Des combats très dynamiques et remarquablement mis en valeur
- Un scénario plaisant
- Une bonne durée de vie
- Un jeu (qu'on dirait) pensé pour la PSP !
Les moins :
- Des musiques discrètes et parfois répétitives
- Quelques temps faibles dans l'aventure