Au risque de choquer les aficionados de la série, j’ai découvert Fire Emblem sur le tard et via… Super Smash Bros Melee sur Game Cube (2002) ! Et oui, c’est en me demandant qui pouvaient bien être Marth et Roy que j’ai « découvert » cette série… et c’est en achetant Fire Emblem : Awakening (2013) que j’ai enfin sauté le pas. Et oui, j'en aurais mis du temps...

Fire Emblem est pourtant (honte à moi) une licence phare de Nintendo, que dis-je, une sommité dans le monde très fermé des Tactical-RPG ! Né dans les années 90 au beau milieu des années grunge – petit intermède culturel ;) – Fire Emblem a posé, excusez-moi du peu, les bases du Tactical RPG ; bases

[Edit] Modifications du 06/05/13 :

- Quelques lignes supplémentaires sur le scénario

- Réécriture complète du paragraphe sur les quêtes annexes. J’ai grandement changé d’avis une fois le menu « sans fil » exploité… -_-‘

1. La possibilité de créer son propre avatar à partir d’un éditeur de personnage plutôt réussi : de nombreuses options de personnalisation sont à votre disposition (sexe, âge, coupe de cheveux, couleur, voix, etc.)
2. Le niveau de difficulté : réputée pour être une saga particulièrement exigeante compte tenu du fait qu’un personnage mort au combat est définitivement perdu, les gentils éditeurs ont désormais pensé à proposer une partie – pudiquement appelée « débutant » – lors de laquelle vos combattants tombent KO mais pourront être rejoués dans la prochaine bataille. Mais ne vous laissez pas abuser par l’appellation « débutant » car là est la seule différence entre le mode « débutant » et le mode « normal » qui propose déjà un niveau de difficulté tout à fait respectable.

"Il était une fois"

L’histoire commence alors que vous vous réveillez au beau milieu d’un champ, sans aucun souvenir. La seule chose que vous semblez connaitre est le nom de la personne qui vient de vous trouver allongé par terre : Chrom.

Vous apprenez alors que vous vous trouvez dans le royaume d’Ylisse, en guerre contre le royaume voisin, Plegia. Chrom, qui n’est autre que le Prince d’Ylisse, est à la tête des Veilleurs, une armée de solides guerriers ayant pour but de protéger le peuple d’Ylisse des brigands et des incursions de Plegia dans le royaume.

Ne pouvant vous laisser seul au beau milieu de nulle part et désireux d’en savoir un peu plus sur vous (un amnésique trouvé au beau milieu d’un champ en temps de guerre c’est quand même suspect…), Chrom vous embarque avec lui. Sur le chemin qui est sensé vous amener jusqu’au château, vous avez l’occasion de leur prêter main forte lors d’une bataille contre des brigands. Touché par votre altruisme et vos talents de stratège (talents que vous découvrez vous-même), il n’en faut pas plus à Chrom pour vous avoir à la bonne et vous introniser Veilleur.

Fraichement bombardé stratège des Veilleurs, vous aurez bien vite affaires avec une menace supplémentaire… Des êtres maléfiques font leur apparition dans le royaume et un étrange homme masqué portant le nom de Marth – le roi-héros légendaire – semble lié à ces soudaines apparitions…

Beaucoup de questions et peu de réponses, voilà comment commence votre aventure dans le royaume d’Ylisse.

"Fighting Spirit"

Comme évoqué quelques lignes plus haut, le joueur est rapidement plongé dans le cœur de l’action en se trouvant dès les premières minutes de jeu à la tête d’un bataillon de combattants. Un « léger » didacticiel est disponible sur l’écran tactile de la console et vous donne rapidement les commandes essentielles pour déplacer vos unités et les faire combattre mais, est-ce bien nécessaire ?

Je pose la question car j’ai trouvé la prise en main extrêmement intuitive et l’interface m’a parue limpide. Je ne suis pourtant pas un habitué de la série mais ayant pas mal joué à la série des Final Fantasy Tactics ou des Disgaea, je ne me suis pas senti dépaysé mais plutôt agréablement surpris.

Très rapidement, on découvre les subtilités des mécanismes de jeu, je ne les citerai évidemment pas toutes mais en voici quelques-unes qui m’ont particulièrement plu.



Les rapports de force entre les armes et les unités : Dans Fire Emblem – comme dans Pokemon d’ailleurs – il ne faut en aucun cas sous-estimer les rapports de force entre les différentes unités. En effet, la magie et les armes obéissent à une règle comparable au fameux jeu Pierre-Feuille-Ciseau, ainsi on retrouve les schémas suivants : Epée > Hache > Lance > Epée et Feu > Vent > Foudre > Feu. En plus de cette règle de base vient s’ajouter les forces et faiblesses propres aux unités, ainsi les unités volantes sont sensibles à la magie vent et aux flèches, les bêtes craignent la magie feu, les mages et les archers sont faibles contre les attaques physiques, etc. Ces règles peuvent sembler élémentaires mais constituent une base essentielle à tout jeu de stratégie.



Les capacités de déplacement : Ce n’est pas une spécificité de Fire Emblem mais compte tenu de la richesse du bestiaire (Chevaliers Pégases, Chevaliers, Dragons, Fantassins, etc.), cela à toute son importance compte tenu du caractère crucial du placement de ces troupes sur le champ de bataille. Quoi de plus détestable de se sentir bien à l’abri des attaques lorsqu’on se trouve en haut d’une montagne ou de l’autre côté d’une rivière et de se voir attaqué par une troupe de Chevaliers Pégase qui ne sont pas impactés par les malus du terrain… Ça n’a peut-être l’air de rien mais cela ajoute une note tactique fort appréciable !



Les relations entre les personnages : dans un « Tactical-RPG » il y a bien sûr le mot tactique mais également le mot RPG. Il est communément admis (je le pense en tous cas) qu’une des forces des RPG est l’immersion du joueur dans l’univers du jeu et l’attachement du joueur aux personnages. Et bien de ce côté-là, j’ai été très agréablement surpris par l’effort fait par les développeurs pour travailler les relations entre les personnages et renforcer par ce biais la cohérence de l’univers et l’immersion du joueur dans le royaume d’Ylisse. Si dans les Final Fantasy Tactics Advance les nouvelles recrues (hors personnages spéciaux donc) manquaient horriblement de reliefs, ce n’est pas le cas des personnages « de base » disponibles. Ils ont tous leur caractère et il est possible, à force de les faire combattre côte à côte, de créer des affinités entre les personnages qui amélioreront leur performance sur le champ de bataille et si les relations entre sexes opposés sont poussés à bout, pourront donner lieu à de nouveaux personnages. On y voit là deux aspects hautement positifs, un game play plus riche et une vraie vie entre les personnages qui rend les combattants plus humains, moins lisses et qui ne les fait passer pour de simples pions sur un échiquier. Notons au passage que le fait de faire discuter les combattants dans la caserne après les combats accroit encore les affinités entre ces derniers.



Combats en équipe : Habile transition sur ce dernier point, en plaçant des combattants côte à côte, on ne fait pas seulement qu’augmenter leurs affinités, on bénéficie aussi (et surtout) de bonus supplémentaires (précision augmenté, défense augmenté, etc.) ou d’attaques complémentaires (le deuxième personnage entre dans la bataille pour défendre ou attaquer). Les combats gagnent vraiment en tactique et en dynamisme, les unités « passives » (soigneur par exemple) trouvent ici une utilité dans les phases d’attaques/défenses. Rajouter à cela la possibilité de « fusionner » deux unités pour augmenter leur caractéristiques ou leur capacité de déplacement (faire monter un fantassin sur une unité montée) et vous obtenez une carte supplémentaire dans votre manche pour établir des tactiques dévastatrices !

En clair, le jeu est riche et on s’en rend compte immédiatement !



"Ma chérie ! Tu es MA-GNI-FAÏQUE !"

Comme le laisse entendre ce titre pour le moins évocateur, le jeu est de toute bôôôôté ! Pas facile de rendre un T-RPG sexy et pourtant, Nintendo a réussi. Servi par des cinématiques magnifiques, mises en scène d’une main de maître (les combats à l’épée…) et d’un design inspiré – que ce soit lors des cinématiques ou des scénettes illustrées par de sublimes Artworks – Fire Emblem est un vrai régal pour les yeux.



Les cartes sont claires et les personnages modélisés sous forme de pixel-art un peu old-school s’y intègrent parfaitement. Les joutes, contrairement à un Final Fantasy Tactics par exemple, donnent lieu à des animations très soignées qui donnent aux combats un dynamisme rare dans un T-RPG. Rajoutez à cela des effets 3D convainquant et vous obtenez là un épisode qui exploite à merveille les capacités de votre console portable. La seule réserve que j’émettrais repose sur un choix graphique pour le moins surprenant… les personnages en 3D n’ont pas de pieds !!! Si on n’y fait plus attention au bout de quelques temps de jeu, ce choix est tout de même bizarre. Je n’avais pas l’impression que les pieds constituaient une difficulté particulière dans la modélisation d’un personnage…

Cerise sur le gâteau, la bande son est envoutante et vous plonge avec bonheur dans cette aventure magique. Tantôt épique, tantôt mélancolique et parfois comique durant certaines scénettes, la bande son colle parfaitement aux situations et sert réellement le jeu, renforçant encore plus l’immersion du joueur dans le monde proposé par Fire Emblem. Fait assez rare pour être souligné, je me suis surpris à mettre les écouteurs pour jouer alors que ma chérie regardait la télé à côté de moi (^^).

Mais la musique n’est pas le seul élément sonore présent dans Fire Emblem : Awakening puisque les personnages sont doublés lors des scènes. Si l’ensemble des dialogues ne bénéficient pas de doublages, les personnages lâches des bouts de phrases et/ou des onomatopées lors des dialogues. Cela rend les conversations plus vivantes sans être ennuyeuses.



"Contenu additionnel ?"

Les DLC payants : Dès le début de l’aventure, le joueur aura l’occasion, via le Multivers, d’accéder au paradis des DLC payants. L’occasion de recruter toujours plus de personnes dans votre armée, et pas les moindre : Marth, Roy…




"Final Stage"

Fire Emblem : Awakening est pour moi au grand jeu et une belle surprise. Mis à part la politique de DLC payant qui pour moi est une arnaque qui a tendance à proliférer dans les jeux vidéo actuels, j’ai pris ce jeu comme un vraie bouffée d’oxygène pour ma 3DS qui était en manque de RPG depuis The Legend of Zelda Ocarina of Time et Tales of The Abyss (qu’il faut que je finisse d’ailleurs). Des graphismes et une mise en scènes magnifiques qui tirent partie des spécificités de la 3DS, des mécanismes de jeu éprouvés et efficaces, un scénario classique mais riche en rebondissements, des nouveautés bien senties, une durée de vie conséquente et surtout un type de jeu tout à fait compatible avec une console portable. Que demander de plus ? Fire Emblem : Awakening, c’est un peu comme un Chocobon quand on aime les T-RPG, c’est bon et quand t’as fini, t’en veux encore.

Va falloir que je me procure les anciens moi… -_-‘

Les plus :

Les moins :