Je vais vous compter là l’histoire d’un jeu qui a marqué ma vie de joueur. Sorti en mai 2002 en France sur PlayStation 2, l’année de mon baccalauréat, ce jeu a bien failli me faire rater l’examen tellement j’y ai passé de temps (surement plus qu’à potasser mes cours, mais cela est une autre histoire) !
Toujours est-il qu’à la sortie du bundle PS Vita FFX/FFX-2, je n’ai pas hésité une seule seconde à me replonger dans ce dixième épisode de Final Fantasy afin d’aider Yuna dans son pèlerinage à travers tout Spira !
"Nostaglie"
L’introduction, tournée avec le moteur graphique du jeu et servie par une musique douce et ô combien nostalgique, nous plonge directement dans l’ambiance. Assis autour d’un feu de bois, au milieu d’une plaine dévastée, sept personnages semblent plongés dans leurs pensées. L’un d’eux se détache du groupe et monte sur un amas de débris. Il scrute l’horizon. Une voix off prend le relais. La sienne. Tidus. Il va nous compter son histoire. Là où tout a commencé.
Son histoire commence dans l’immense ville de Zanarkand. Comparable à un Neo-Tokyo, Zanarkand est en effervescence et s’apprête à voir débuter un match de Blitzball (sorte de handball/waterpolo subaquatique) de l’équipe phare des Zanarkand Abes. La star du match n’est autre que Tidus, fils du regretté et ex-superstar de Blitzball : Jecht.
Au cours du match, une magnifique cinématique met en scène Auron, un mystérieux personnage qui semble éveiller une gigantesque créature aquatique. Paraissant enfermée dans une immense bulle d’eau, la créature marine, connue sous le nom de « Sin », dévaste tout sur son passage et réduit en quelques instants la flamboyante Zanarkand à l’état de ruine. Rescapé de l’effondrement du stade, Tidus est rejoint par ce fameux Auron – a priori un vieil ami – qui le guide à travers les décombres vers « Sin ». Happé par la créature, Tidus se réveille seul, dans un endroit inconnu, au beau milieu d’anciennes ruines…
L’histoire de ce dixième épisode est une excellente surprise. Le monde dans lequel elle se déroule est à la fois riche et complexe, mêlant voyages dans le temps et les dimensions, religion, guerres idéologiques, voyages initiatiques et… Amour. Oui, Amour avec un grand « A ». Taxez-moi de niais ou de romantique mais ce jeu est pour moi le premier à traiter une histoire d’amour avec autant de justesse. Que ce soit l’amour fraternel/paternel ou l’amour passion d’ailleurs. Mais qu’est-ce qui rend cette histoire d’amour si particulière me direz-vous ? L’ambiance.
Le monde de Spira est impitoyable et cela se ressent dans l’ambiance qui est donnée au jeu. L’existence de « Sin » est omniprésente : dans les récits des gens, leurs coutumes, le développement des villes et les ruines parsemant Spira qui sont autant de stigmates de ses attaques passées. De cette ambiance si particulière naît un attachement profond aux personnages qui ont grandi et vécu dans la peur permanente d’une attaque de cette créature mythologique. La mort peut frapper à chaque instant et emporte toute forme de vie : femmes, enfants, hommes, jeunes et vieux. Honnêtement, rarement un jeu ne m’a fait autant d’effet. Chaque personnage possède une histoire difficile et cela est raconté de main de maître et toujours avec justesse. Telle une magnifique tragédie Shakespearienne, l’idylle entre les deux personnages principaux du jeu nous fera passer du rire aux larmes tout au long du voyage initiatique de Yuna.
"Final Fantasy Piano Collections"
Vous l’aurez compris, l’ambiance joue un rôle majeur dans ce Final Fantasy et comme je l’écrivais déjà dans cet article, la musique y est généralement pour beaucoup dans les RPG.
Je vous invite donc chaleureusement à écouter la musique d’introduction du jeu, intitulée « To Zanarkand ». Une pure merveille composée par le non moins merveilleux Nobuo Uematsu. Ce titre est réellement particulier et empreint d’une douce nostalgie qui, je trouve, définie parfaitement l’atmosphère du jeu.
L’OST de ce dixième opus est vraiment très agréable à écouter et chaque piste semble adaptée à la scène. Dynamique pendant les phases de combat, nostalgique lors des scènes entre Yuna et Tidus ou encore enjouée lors des scènes avec Rikku ou à dos de Chocobos, la bande sonore est un vrai régal.
Mention spéciale pour « Otherworld », la musique de la cinématique de l’attaque de Zanarkand par Sin durant le match de Blitzball. Quelle bonne idée d’avoir choisi du heavy metal pour illustrer la violence de l’attaque et les chocs lors des matchs de Blitzball ! Je ne sais pas vous mais ça m’a rappelé les matchs de football américain du Super Bowl !
"L'Art a-t-il pour vocation d'être beau ?" Y a pas à dire, il claque ce titre !
Je vous propose donc ici une dissertation en deux parties, (i) la refonte graphique à proprement parlé puis (ii) l’univers artistique du jeu et en particulier son charadesign, un véritable parti-pris de Tetsuya Nomura. C’est scolaire mais bon, que voulez-vous ? Avec un titre pareil, j’y étais bien obligé…
Faut-il l’HD cette nouvelle version ? (By Jean Blaguin – humoriste)
Je ne ferai pas de mauvais esprit mais bon (je ne peux pas m’en empêcher), contrairement aux antibiotiques, Square Enix et les remakes, c’est systématique. Après les Kingdom Hearts en version HD, Final Fantasy X et X-2 ont aussi droit à un petit lifting. Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Je ne passerai donc pas trois heures dessus (quelques images valent bien mieux qu’un long discours) mais les graphismes de Final Fantasy X et X-2 ont réellement bénéficié d’un travail soigné de la part des développeurs. Rien à voir avec les récentes productions Next Gen bien entendu mais le jeu est propre, net, riche en détails et coloré. On sent bien que Square Enix a fait bien plus qu’un simple lissage de texture et c’est tant mieux ! Votre Vita ou votre PS3 n’aura donc pas honte de faire tourner le jeu, loin de là.
C’est une charatastrophe ! (By Jean Blaguin – humoriste – le retour)
Pour ce nouvel épisode, Square Enix opère un virage à 180° par rapport à l’épisode précédent. Exit les personnages « SD » issus d’un univers d’Heroic Fantasy et place à des personnages aux proportions réalistes et au look plus contemporain (même s’il demeure farfelu).
Je me souviens qu’à l’époque le charadesign avait fait couler pas mal d’encre notamment à cause des couleurs et des tenues extravagantes (et pas toujours de bon goût) des personnages. Sur ce dernier point, difficile de donner tort aux critiques tant le design des personnages est éclectique. Entre un héros avec un sweat à capuche jaune, un joueur de Blitzball en salopette et une héroïne en kimono, la cohérence de notre petit groupe ne semble pas toujours de mise. Cela dit, une fois les personnages mis dans leur contexte (Tidus viens d’une autre époque/dimension, Waka porte la tenue de son village/équipe de Blitzball, Lulu est une mage noir, Yuna est un Summoner/Prêtresse, etc.), l’ensemble ne choque plus tellement et ne nuit pas au plaisir de jeu. Après, ce design divisera forcement et personnellement je n’en suis vraiment pas vraiment fan.
L’univers de Spira n’est pas en reste lui non plus. Contrairement aux habitudes de la série, Spira n’est pas réellement un monde ouvert dont la mappemonde et découpée en grands continents mais s’apparenterait plus à un chapelet d’îles rappelant l’Asie du sud-est et les paysages d’Océanie. Les villes les plus marquées étant sans contexte Besaid et Kilika.
"Modernisation du système de combat"
Final Fantasy X nous propose de dépoussiérer la classique jauge d’ATB (Active Time Battle) pour le système de combat dénommé CTB pour Conditional Turn-based Battle (le premier qui me sort un « Comme Ta Bite » est viré !).
Grâce au CTB, ce que Final Fantasy X perd en dynamisme, il le gagne indubitablement en stratégie ! Ici, plus de jauge ATB rythmant les combats et déterminant le temps restant avant la prochaine action, vous aurez à la place, en haut à droite de l’écran, une fenêtre CTB indiquant l'ordre dans lequel les personnages vont jouer. Inutile donc de se presser, l’ordre d’intervention des personnages étant clairement défini, vous pouvez prendre votre temps pour sélectionner l’action voulue et définir calmement votre stratégie avec un bon petit café. Il est clair que les combats sont moins nerveux/stressants mais ils laissent pour le coup bien moins de place aux aléas : on connait donc directement les effets des sorts types « Booster » ou « Lenteur » sur l’ordre des actions et on peut établir une stratégie gagnante en limitant le nombre de tours de frappe de notre ennemi et ou anticipant au mieux les phases de soin.
Mais ce n’est pas tout ! Bien que n’ayant que trois personnages maximum à l’écran, chaque personnage peut être remplacé en temps réel par un autre, resté en arrière-plan. Exemple, vous avez dans votre équipe Tidus, Lulu et Yuna. C’est au tour de Yuna de jouer mais vous souhaitez réserver ses MP pour des phases de soin ? Qu’à cela ne tienne, remplacez là en live par Wakka, Auron, Kimahri ou Rikku ! Et cette option est possible pour chaque tour et chaque personnage. Vous ne dirigez donc pas trois mais sept personnages durant un combat : trois actifs et quatre en réserve. Cela rajoute une nouvelle couche de stratégie aux combats et crée ce dynamisme que le système CTB limitait.
"La théorie de l'évolution : le Sphérier"
Pour ce Final Fantasy, nous nous éloignons une fois de plus des sentiers battus pour tenter d’insuffler un peu de modernisme dans notre manière de faire évoluer nos personnages.
A force de combats, vos personnages gagneront toujours bien de l’expérience, matérialisée par des PC (points de compétence), mais ces PC ne vous permettront pas gagner automatiquement un niveau modifiant par la même occasion vos statistiques.
En lieu et place des habituels niveaux, vos personnages augmenteront de niveau d’évolution (niv.E). Ces niv.E ne définissent pas un palier en tant que tel mais représentent le nombre de déplacements possibles que pouvez réaliser/dépenser sur un sphérier.
Le sphérier est une sorte de plateau de jeu de société, semblable à un labyrinthe géant sur lequel vos personnages doivent avancer pour augmenter leurs caractéristiques et débloquer de nouvelles compétences.
Charge à vous de déplacer votre personnage grâce aux niv.E durement gagnés et débloquer chaque case grâce à des sphères récupérées en fin de combats. Il existe différentes sortes de sphères :
Enfin, au début du jeu, on vous laisse le choix entre deux options :
Cela parait peut être un peu confus à premier abord mais on s’y adapte rapidement et compléter le sphérier devient aussi long que passionnant.
"Quêtes annexes & Cie"
De ce côté-là, rien à reprocher à ce Final Fantasy tant il y a de choses à faire. Je ne sais pas si la liste ci-dessous est exhaustive mais cela donne une bonne vision de l’étendue des quêtes qui vous attendent si vous décidez de mettre les pieds sur Spira !
"Final Stage"
Final Fantasy X est sans contexte un des meilleurs RPG de l’ère PlayStation 2 et à coup sûr un des plus réussis de la série. Innovant et ambitieux, il a su donner un souffle nouveau à une série qui peinait à se renouveler alors pourquoi se priver ? Honnêtement, je ne saurais que vous conseiller de vous le procurer si vous n’y avait jamais joué car il est pour moi l’un des tous meilleurs de la série et un des meilleurs RPG auxquels j’ai joué.
Lokki le 07/09/2014 Edité le 00/00/0000 |
Un vrai bonheur d'y jouer sur Vita ! C'est juste dommage que cette console bugue aussi souvent... |
Mikaya le 07/09/2014 Edité le 00/00/0000 |
hate de le refaire sur Vita aussi |
Medion le 06/09/2014 Edité le 00/00/0000 |
Je me le fais bientôt sur PS Vita ! (et oui, jamais fini...) |
Allesthar le 06/09/2014 Edité le 00/00/0000 |
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