J'ai nommé : Cave. Non, vous ne trouverez ici ni vin, ni stalactites ni même une expression latine : Cave, c'est un ensemble de développeurs qui à eux seuls ont révolutionné le shmup (pas mal), ont révolutionné leurs propres idées (on s'amuse comme on peut), fait renaître le genre (carrément) et proposent même des jeux pouvant faire partie de votre top 10 tous genres confondus (vous pouvez ériger une statue en leur honneur et m'adresser les offrandes, j'en ferai bon usage, si si).
Cave, c'est quelques petits gars de Toaplan (Batsugun, Truxton, Outzone) qui ont voulu créer leur propre société (les jaloux) après la faillite de leur ancienne boite (Toaplan viens-je de dire). Mais voilà, au début, tout le monde ne croyait pas en eux, alors leurs jeux arcade ont dû être édités par un nom qui s'il vous est inconnu, prouve votre inculture éhontée (et je vous recommande alors de sortir de cette page immédiatement) : Atlus. On peut alors se dire : "Ouais ! On aura droit à des Shin Megami Tensei en arcade !" ... Eh non, le seul SMT qui sera développé par Cave sera un MMORPG, Imagine Online, dont la qualité est ... euh ... perfectible.
Je développerai rapidement sur les jeux dans l'ordre chronologique. Donc :
1. Si vous voulez les bons jeux (vous êtes donc un lecteur impatient et je suis quasiment sûr que vous ne lirez que les descriptions des images), vous pouvez sauter directement à la partie 2.
2. Si vous êtes frustré de ne pas pouvoir toucher auxdits bons jeux et n'avez donc qu'une Xbox 360, passez à la partie 3 (et cachez-vous dans un coin de honte).
3. Si vous tenez à lire le dossier entier (et que donc, vous vous faites chier), vous pouvez continuer normalement.
Bien, les présentations sont faites, les festivités peuvent commencer avec la partie 1.
Ah oui, j'allais oublier : si jamais vous croisez une once d'objectivité dans ce dossier, je vous autorise à lui casser la gueule. De rien.
PARTIE 1 : CAVE SUR SH1
(je précise qu'il n'y a strictement aucun rapport avec Silent Hill sauf peut-être votre air effrayant à la vue d'une quinzaine de lignes sans images)
LA GENESE
Donc nos petits gars s'amusent, ils essaient, ils expérimentent, ils plagient (j'vous assure), et qu'est-ce que ça donne ? Ca donne Batsugun Donpachi. Et Donpachi, c'est quoi ? Donpachi, c'est l'un des shmups les plus inventifs en son temps, car non content de reprendre les codes du bon shoot classique, il les améliore : tir évasif, tir concentré, rapidité du vaisseau qui change selon les paramètres, tout est là pour faire plaisir au bon adorateur des verticaux des nineties. Et un gros choc se prépare : le système de chaines propre aux futurs épisodes de la série est esquissé. Le fonctionnement est simple : chaque ennemi sur lequel on shoote fait monter la chaine d'un cran, et rapporte de plus en plus de points en fonction de la taille de la chaine. Mais celle-ci se brise très facilement : si l'on a pas un timing exemplaire, on dépassera rarement les 20 HITS ...
Cela reste assez vide quand même ... / Moins vide, mais peu rempli en boulettes
Ajoutons à cela des graphismes assez fins (dans le style de Toaplan quoi. Promis, j'arrête de les citer dès le prochain jeu ...) et des musiques absolument géniales (qui hélas ne sont pas disponibles en streaming), on pourrait avoir un excellent jeu. POURRAIT. Car malheureusement, et surtout pour moi joueur sans (trop de) pitié envers le genre que j'ai assez longuement exploré, il y a des défauts. Et ils sont nombreux. Entre les patterns enbryonnaires, la difficulté assez frustrante, quelques légers problèmes de hitbox et globalement un manque de fun, Donpachi est ce que l'on pourrait appeler un coup d'essai. Pas raté mais pas non plus réussi, il en demeure un jeu à essayer ...
COUP D'ECLAT
Je parlais de SH1. Vous vous attendiez à une console ? Pas vraiment. Le SH1 ou Cave System 1 est simplement un système d'arcade créé par et pour Cave (bien que des tiers s'y soient essayé, avec notamment Mazinger Z) sur lequel ils développeront leurs premiers jeux (ceux que j'aime moins en fait). Et parmi ceux-ci existe une véritable légende du genre, qui par la suite deviendra plus connu (je parle du "danmaku", les shmups à boulettes), j'ai nommé Dodonpachi.
Dodonpachi transcende toutes les idées de Donpachi, les rendant toutes utilisables : la modification de la vitesse du vaisseau selon le tir utilisé devient maniable à merveille et de plus en plus utile, le level design permet au joueur acharné de chainer tout le niveau, mid-boss compris (!) ; les patterns deviennent plus gros, touffus, difficiles à négocier et le jeu en lui-même est un exemple de beauté. Les musiques restent encore gravées dans les têtes des joueurs et surtout, ce jeu est encore aujourd'hui le numéro 1 chez les scoreurs et chez nombre de shmuppeurs (vous ne comprenez pas ces termes ? enlevez les -eurs et devinez). Des bonus sont cachés de partout et tout est là pour faire grimper votre score. La richesse de ce jeu est si grande que je ne peux que vous recommander d'aller lire des FAQs pour connaître tous ses petits secrets.
Si si, ça peut s'esquiver / Beau mais dur
Objectivement, Dodonpachi est une véritable tuerie, incontestablement. Mais j'ai bien le droit de donner mon avis (c'est mon dossier, merde !) et je dois avouer que je le trouve juste sympathique, sans plus. Il a eu beau gommer les défauts du premier épisode, le fait qu'il pousse au scoring le rend vite lassant. Contrairement à d'autres jeux dont chaque partie, même la millième, me semblait géniale comme au début, ici j'ai vraiment un sentiment de lassitude et d'ennui. Bref, sans toutefois nier la qualité objective de celui-ci, Dodonpachi n'est pas pour moi le best game ever de Cave.
LE DIPTYQUE
Et heureusement d'ailleurs, car il nous reste beaucoup de jeux à étudier en surface. Parmi ceux-là se trouvent deux jeux assez intéressants, car contrairement à la majorité des autres productions de la société, ils s'axent davantage sur l'ambiance et la beauté que sur la qualité du système de scoring et le fun. Notons aussi que si je les regroupe, c'est également parce qu'ils partagent certains points communs côté bande-son (le boss theme est par exemple, un remix de celui de l'autre, procédé qui sera réutilisé sur d'autres jeux ultérieurs).
Le premier chronologiquement s'appelle ESP Ra. De., pour "Extra Sensorial Powers Raging Decide" (Raging Decide était aussi le nom du boss theme), et est doté d'une ambiance cyberpunk absolument géniale. Les niveaux s'enchaînent sans se ressembler, cohérents (et pourtant, les trois premiers sont dans un ordre aléatoire) et superbes, le level-design aidant à apporter une mise en scène sublime. Les superlatifs ne sont pas assez pour la décrire, mais malheureusement et encore une fois (je suis chiant quand j'exprime mes goûts), je trouve que le plaisir de jeu est un peu trop en reste.
Un final boss assez corsé / Du bon cyerpunk
Le second est Guwange, pour "Guwange", qui cette fois dépeint un Japon médiéval tout sauf classique (on est loin d'un MUSHA). Ici aussi l'ambiance prime et le stage 3 est probablement l'un des plus beaux et réussis que j'aie jamais vu (la noirceur, la beauté de la musique, le boss qui est une idée de GENIE, la difficulté aussi). Et question gameplay, on a droit à une double grosse innovation de la part de Cave : premièrement, c'est un shoot pédestre, votre personnage se déplace à pied et est donc parfois bloqué par des obstacles (rarement dangereux contrairement à Outzone). Loin de rendre le jeu plus difficile, quelques problèmes de lisibilité sont en revanche parfois posés. Mais surtout, il est possible en laissant appuyé la touche de tir de libérer un esprit qui, s'il fera baisser votre vitesse de mouvement, sera dirigeable et ralentira toutes les boulettes qu'il touche, permettant aussi de gagner quelques pièces si un ennemi est tué alors que ses boulettes sont au ralenti. De splendides effets permettant ainsi de "détruire" la beauté sauvage de certains patterns à l'instar d'Akai Katana (mais cela est vraiment très loin).
Le chatraignée du stage 3 / Un stage haut en couleurs
On a donc là deux très beaux jeux, qu'il faut évidemment essayer et je ne fais pas payer d'assurance au cas où vous tomberiez amoureux. Vous vous démerdez. Point.
FEVER ...
Attention, chef-d'oeuvre de délire et de démesure ! Entre les deux shoots précités, Cave s'est offert une petite pause fort sympathique avec ce non moins sympathique (voire même excellent) Dangun Feveron ou Fever SOS. Vous aimez les ambiances disco ? Vous aimez le space opéra épique avec d'immenses vaisseaux ? Vanquish est trop lent ? Ne cherchez plus, ce jeu est fait pour vous.
La finesse des décors et le côté disco déjanté frappent immédiatement, le mix en apparence impossibles'avère pourtant une franche réussite. Mais non contents de nous avoir montré leur maîtrise question jouabilité dans Dodonpachi, il nous est carrément proposé trois vaisseaux (classique), réglables selon quatre niveaux de vitesse (original) et trois tirs alternatifs (très utiles). Et croyez-moi, même l'option la plus lente est extrêmement rapide et c'est tant mieux, car tout le jeu est ainsi : speedé, délirant, mais surtout très difficile.
Un jeu vraiment déjanté / Un final boss sous acides
En effet, rares sont les danmakus qui ont vu leurs boulettes passer à si vive allure. Dès le stage 3, on commence à se demander comment un humain peut esquiver de tels tirs et au stage 4, certains patterns traversent l'écran en quelques frames seulement. Le jeu est aussi ardu qu'il est bien rythmé : les vagues d'ennemis se succèdent avec une logique exemplaire. Cinq ennemis aux patterns très rapides et durs à esquiver font place à des vagues d'ennemis un peu plus lents mais bien plus complexes à éviter pour le néophyte.
Dangun Feveron n'est pas un shmup pour les non-initiés, il peut rebuter de par son ambiance décalée, ses musiques (pourtant géniales) et son exigeance immense. Il est cependant pour moi l'un des meilleurs jeux de la boite, une vraie tuerie non recommandable, mais tellement jouissive ...
CAPCOM ARRIVE
Quand tout à l'heure j'avais recommandé aux pressés de passer à la partie 2 pour les vrais bons jeux, c'était une blague. Et chose amusante, ils ne sauront jamais que c'en était une et que de très bons jeux étaient dans cette première partie. Un bon apprentissage de la frustration en somme.
Les aventures continuent donc, mais cette fois-ci sur CPS2, le système d'arcade de Capcom qui s'est vu attribuer des jeux comme Dimahoo, Mars Matrix ou Gigawing ... Et curieusement, Capcom aidera au développement, donnant alors un shoot unique et inégalé, comme Cave n'en fera quasiment plus par la suite. Autant côté gameplay et plaisir de jeu que côté ambiance, tout est quasiment parfait.
Un danmaku horizontal ! / Un univers vraiment splendide
Dès les premières secondes, le constat est tel : tout est soigné, propre, précis ; chaque élément de décor, chaque ennemi, chaque boulette a été calculée au millimètre près pour coller au level design frôlant la perfection. Pas de doute, une nouvelle référence du genre est arrivée, elle se nomme Progear no Arashi.
L'ambiance, dans le genre steampunk, n'est pas sans rappeler des travaux comme Laputa et c'est une vraie joie que d'évoluer dans cet univers qui rendra le jeu passionnant de bout en bout, sans temps mort, affolant de beauté et de richesse ... Musicalement, on est face à une perle, chaque piste est huilée et ne fait que renforcer l'immersion. Les options proposées sont sous forme de pilotes et de copilotes (Rivet, je t'aime), le système de scoring lui aussi est une perle cachée. Progear est un trésor de Cave et de Capcom, seule coopération des deux équipes d'ailleurs, et comme tout trésor, il est méconnu.
Sur cela s'achève la partie 1 dédiée aux aventures de Cave sur SH1 (et un peu sur CPS2), et il est temps de laisser la place aux durs, aux vrais, bref ...
PARTIE 2 : CAVE SUR PGM
DODONPACHI DAI OU JOU
Ce jeu est si grand que sa sous-partie ne pouvait que porter son titre. Désormais, nous y sommes, Dangun Feveron et Progear en étaient les prémices : Cave est devenu grand, Cave est devenu bon, et ses shoots sont nombreux à occuper des places dans mes "best games ever". Cave sur PGM (Poly Game Master, un autre système d'arcade) représente l'âge d'or du danmaku de la boite, au sommet, et commence d'ores et déjà par un pic de noirceur et de difficulté dans toute l'histoire du genre : Dodonpachi Daioujou.
Le boss du stage 3 sur un joli fond / Des boulettes de partout et surtout là ou il ne faut pas
Se présentant à la fois comme un hommage envers le premier Dodonpachi (notons l'existence d'un Dodonpachi II Bee Storm, qui n'a pas été développé par Cave mais par IGS) mais aussi comme l'aboutissement de plusieurs années de recherche et d'expérimentations, Dodonpachi Daioujou est pour de nombreux fans le meilleur jeu de Cave (c'est mon cas) mais aussi celui qui est le plus proche de la perfection (j'ai déjà écrit ça quelque part ...).
Mais là où le joueur moyen arrivait assez facilement à faire un no miss sur les deux-trois premiers stages au premier essai, ici il n'est point question de s'en tirer si facilement. Après quelques longues secondes de jeu commencent à se montrer des amas de boulettes rapides, bien tirées, impitoyables. Le joueur bouge constamment et n'a pas un instant de répit. La tension est au maximum et à tout moment le joueur risque de finir sa partie plus tôt que prévu. Un nouveau système de jeu fait aussi son apparition : l'hyper, une sorte de tir gigantesque que l'on obtient en faisant monter le "rank" en abattant un grand nombre d'ennemis et en progressant dans le jeu. Précisons aussi que plus le rank monte, plus le jeu devient difficile.
Les cinq stages s'enchaînent à un rythme effréné, la qualité du level-design est unique, les séquences cultes se suivent et ne se ressemblent pas. Les stations en hauteur au-dessus des montagnes laissent leur place à un niveau industriel sombre, où barrières et pièges règnent en maître. Des caméos sont présents avec le retour de quelques boss du premier épisode au stage 5, vous comprenez donc pourquoi je parle de difficulté absurde. Jamais vous n'êtes à l'abri, et vous vous sentez encore moins en sécurité avec les musiques relativement effrayantes, au même titre que l'ambiance ; ne parlons alors pas du boss de fin et du vrai boss de fin ...
Dodonpachi Daioujou est un jeu obscur dans les deux sens du terme : il est aussi méconnu qu'il est inquiétant. Voilà le point culminant de l'art de Cave.
ALPHA 2.00 ARRANGE XII PLUS TURBO EXTRA
Avant de continuer dans notre lancée, parlons des petites mais vilaines habitudes de Cave concernant leurs productions. Vous êtes un collectionneur acharné, cherchant à tout prix à tout avoir concernant les jeux d'une équipe : vous êtes fichu, tant pis pour vous. En effet, Cave prend souvent un malin plaisir à rééditer leurs jeux, de manière "classique" avec des 1.0, 2.0 et autres, mais plus étrangement via des "Label".
Si vous lisez "Black Label", "Red Label" ou encore "Blue Label", ne soyez pas étonné : il s'agit d'une nouvelle version d'un shmup Cave. Simplement. Les "Red" et les "Blue" sont généralement des versions limitées, présentes à des festivals, tandis que les "Black" ou "Mega Black" sont des rééditions plus accessibles (je parle en termes d'acquisition du jeu) qui seront d'ailleurs souvent portées sur console.
Faisons maintenant le point sur les différents "Label" des jeux que nous avons vu jusqu'ici :
- Dodonpachi Blue Label (aussi nommée Dodonpachi Campaign Version) est probablement l'un des jeux les plus rares de tous les temps. Il n'en existe à ce jour qu'un (ou deux, c'est peu clair) exemplaires et inutile de dire qu'ils n'ont jamais été portés vers une console ou émulés. Le code source ayant été perdu (ou caché, c'est peu clair ici aussi), cette version risque de disparaître. Il existe une vidéo de ce jeu, par me meilleur joueur du monde de Dodonpachi. On peut voir que cette version est clairement plus ardue. Pour l'histoire, il y avait un concours sur la version Saturn de Dodonpachi, le gagnant remportait cette version Blue Label ...
- Guwange Blue Label (aussi connue sous le nom de Guwange Special Version) est un jeu qui n'est plus inaccessible car il a été porté dans la version 360 de Guwange. Je ne connais pas les mécaniques qui ont été modifiées, mais les pièces tombent plus vite.
- Dodonpachi Daioujou Black Label : une version très rare en PCB, mais portée sur 360. Le rank monte plus vite et la difficulté a été rééquilibrée : le jeu est plus facile au début et plus difficile sur la fin. Il est aussi possible de voir le TLB (voir plus bas) au premier loop.
- Dodonpachi Daioujou Death Label : version exclusive au portage PS2, elle est constituée d'un boss rush, tous les boss étant bien plus difficiles que dans le jeu original. Pour information, le jeu dans ses deux loops n'a été terminé que l'an dernier, soit sept ans après sa sortie. Il est considéré comme l'un des 1cc les plus difficiles à faire. Pas mal !
Un petit point de vocabulaire pour les non-intiés :
- Compléter un loop = compléter le jeu. Certains jeux ont deux loops, par conséquent, après avoir battu le boss de fin (généralement en un crédit), le jeu recommence une seconde fois, mais avec une difficulté revue à la hausse. Des jeux plus anciens loopent à l'infini.
- TLB ou True Last Boss = boss caché dans pas mal de jeux Cave, qui est accessible au second loop ou sous certaines conditions à la fin du premier loop.
- 1cc = terminer le jeu en un crédit.
Et enfin, terminons par une très bonne habitude de Cave : dans leurs portages, il y a souvent une version bonus du jeu, appelée "Arrange", qui modifie certains éléments du jeu, notamment côté système de scoring.
DETERMINATION
Ketsui : Kizuna Jigoku Tachi (pour "Determination : Cutting the Bonds of Hell") est l'exemple type du jeu technique et complexe par excellence. Froid, sans fioritures, il ne cherche pas à être beau, simplement à faire plaisir au joueur, à être quasiment impossible à terminer et à prouver combien les petits gars de chez Cave connaissent leur boulot.
Non, ce n'est pas TRES beau, et alors ? / Mal barré ...
Ici, ils ont voulu montrer combien ils maîtrisaient l'art du pattern, chose plutôt nécessaire quand on veut se lancer dans le danmaku, et c'est avec brio qu'ils réussissent leur défi. Les trajectoires sont étudiées, torturées, chaque boulette tel un ennemi a un comportement propre, elles sont aussi fortes seules que dans l'unité d'un groupe, créant des motifs géométriques splendides et horriblement efficaces quand il s'agit d'abattre le pauvre joueur qui se demande alors ce qu'il fait là.
A l'instar de Dodonpachi Daioujou, le joueur est de bout en bout du jeu sous tension, sans jamais qu'elle ne se relâche. Il n'y a pas de pause, pas de fondu noir entre les niveaux, tous s'enchaînent sans poser de questions. Ketsui est un très grand jeu, de ceux qui marquent. Si je ne trouve pas grand chose à lui reprocher, d'autres en revanche se plaindront de son côté technique très moyen ... Ce n'est pas en mon sens l'important, surtout dans un jeu de cette trempe. Les musiques sont excellentes (celle du stage 1 est un remix de la musique du stage 3 de Daioujou) et le plaisir de jeu est là. Si ce n'est pas mon shmup préféré, nul doute qu'il saura vous convaincre.
Le système de jeu est inspiré d'Omega Fighter : plus on abat un ennemi proche de notre vaisseau, plus on gagne de points. On ramasses des cubes allant de 1 à 5 (5 étant le moment où votre vaisseau est presque collé à l'ennemi) et plusieurs multiplicateurs sont là pour vous motiver afin de gagner de précieux points. Un jeu incroyablement bien équilibré donc.
BY THE POWER OF THE GALUDA
Un petit coup de coeur pour ESPGaluda, un jeu qui révolutionne un petit peu le genre, offrant un vent de fraîcheur et de joie dans le monde du danmaku (shmup à boulettes), et pour cause : autant par son ambiance que par son gameplay jusque-là jamais vu, il casse les codes et ce n'est pas pour nous déplaire.
Aérien, planant, mêlé à un côté fantasy avec des anges et steampunk avec d'immenses machines volantes, jamais cet univers n'avait été exploité et de si belle manière. Cave a l'art de mélanger des univers pourtant totalement opposés ou sans rapport pour donner des mélanges explosifs et géniaux, en témoigne Dangun Feveron ... Mais ici, aucune boulette ne sera aussi rapide que dans le monstre de difficulté précité. Tout se joue sur la lenteur et l'esquive avec des patterns complexes mais néanmoins magnifiques.
Bienvenue dans le monde d'ESPGaluda / Les apparences sont trompeuses : ce n'est pas si difficile que ça
La grosse innovation est le "kakusei", un ajout intelligent vous offrant temporairement (et comme je sais que vous êtes mauvais, ça vous fera plaisir) un tir bien plus puissant et ralentissant considérablement les boulettes, tout en lâchant automatiquement une bombe si vous veniez à vous faire toucher. Temporairement ? Oui, car il y a une jauge de gemmes limitée à 500 qui régit le temps d'utilisation. Si elle tombe à zéro, tous vos pouvoirs sont gardés sauf celui qui influe sur les boulettes ; ces dernières deviennent alors bien plus rapides qu'en temps normal et il est largement préférable de retourner au mode classique. Dans le mode "classique", vous ramassez les gemmes qui vous permettront de passer en kakusei, et en kakusei vous ramassez un autre type de gemmes qui fera bien monter le score.
Les musiques sont très spéciales et totalement différentes des autres productions de la boite. Je les adore personnellement, mais il est clair qu'elles ne plairont pas à tout le monde. Le jeu est très facile sauf sur le boss de fin qui est d'une difficulté extrême, ce qui permet quand même de rester accessible à un grand nombre. Moi, je l'adore, et si vous ne l'adorez pas, nous risquons de ne pas nous entendre, car ESPGaluda, c'est génial.
Il existe une version PS2 avec un arrange, mais je ne sais pas ce que ce portage vaut, ni si cet arrange est bon. Il aurait été sympathique d'avoir une version HD comme Mushihime-sama, mais il ne faut pas trop en demander ...
PARTIE 3 : CAVE SUR SH3 ET 360
BUG PRINCESS
La partie 3 est là, et elle va parler des aventures de Cave sur System 3 (SH3) et sur 360 car désormais, la mode est aux portages et aux arranges. Je précise aussi que les systèmes de scoring vont aller en se complexifiant : je ne les traiterai pas en profondeur, de la même manière que j'ai évoqué ceux des précédents jeux. Il existe d'excellents sites si vous voulez approfondir, mais commençons déjà par les one-créditer, ce ne sera pas chose facile !
Et l'on commence avec Mushihime-sama, sorti d'abord en Arcade, puis sur PS2 et enfin récemment sur 360 dans une version estampillée "HD" avec un petit détour par une version 1.5, bref : un jeu fort apprécié. Et on peut déjà voir que graphiquement, on est passé à un niveau supérieur. Tout est très beau, des effets de lumière sont présents et bien mis en valeur, on est face à un très beau Cave.
Le génial stage 3 / Un ennemi "bullet canceller" en haut à gauche
Qui dit nouveau système dit changement, et un tout nouvel univers sera traité dans le premier épisode de cette série : les insectes. Quoi de mieux pour faire découvrir le monde du danmaku aux nouveaux joueurs ? Vagues d'insectes, plantes carnivores et autres vers géants, tout est là pour créer une ambiance assez spéciale qui peut plaire, ou pas. Et on sent déjà les prémices du moe shooter : une héroine assez jeune, dans des poses suggestives, et qui subira diverses transformations : figurines, coussins et autres goodies ... Le début du déclin ? Peut-être pour les vieux aigris, mais il faut essayer de passer outre et d'apprécier la qualité des jeux ...
Des stages très originaux viennent ponctuer le jeu : un monstre géant de plusieurs écrans à titre de stage, qui n'est pas sans rappeller les vaisseaux géants du stage 3 de R-Type, ou certains stages de Phalanx ou GG Aleste ... Les stages 4 et 5 offrent un concept plus ou moins nouveau : à divers point du niveau se trouvent de très gros ennemis qui tireront un nombre incroyable de boulettes mais, une fois détruits, annuleront tous les projectiles à l'écran. Il faut donc concentrer ses tirs sur eux pour pouvoir passer ...
Le jeu se verra offrir une version 1.5 modifiant musique, graphismes et difficulté. Elle aura aussi un portage PS2 avec un arrange dont je ne connais pas les modifications, et un portage 360 contenant l'original, la version 1.5 et l'arrange de la version PS2 (mais en plus difficile). Si vous deviez avoir une version, optez donc pour la meilleure et la plus complète sur la console de Microsoft.
BY THE POWER OF THE GALUDA EPISODE II
Vient ensuite la séquelle d'ESPGaluda, nommée ESPGaluda II (pour faire dans l'originalité) qui est sorti en Arcade et sur 360. Je reviendrai plus tard sur cette dernière, qui a le mérite d'être le portage le plus fourni de toute l'histoire de Cave.
En lançant le jeu, la première chose qui frappe est la claque graphique. Vous trouviez Mushihime-sama beau ? Oubliez tout cela, nous sommes en face de quelque chose de magnifique : des effets de lumière géniaux, des distorsions, des dizaines d'effets graphiques par écran avec des patterns immenses ... Les habitués du premier épisode retrouveront avec joie leur système de kakusei mais le jeu propose aussi d'autres mécaniques de scoring qui sont extrêmement complexes et que je n'ai personnellement toujours pas saisies. Si toutefois l'envie vous prend de vous y mettre et de gagner votre place parmi les meilleurs mondiaux, des sites dédiés à Cave et aux shmups en général existent et se feront une joie de vous instruire là-dessus ...
Un très beau boss / On retrouve avec joie tous les éléments du premier épisode
On retrouve l'univers qui donnait son charme au premier épisode, mélange de fantasy, de steampunk tout en restant très "aérien", au long de stages longs et difficiles. Difficiles ? Oui, la facilité d'ESPGaluda a été effacée et il sera maintenant difficile d'accéder au stage 4 dès sa deuxième partie ... ESPGaluda II seul est donc un très bon jeu, mais il existe une version 360 qui la transcende, bourrée de modes et d'ajouts, j'ai nommé : ESPGaluda II Black Label.
L'Arrange ... Et encore, la moitié des boulettes sont cancellées par le joueur
Trois modes sont ajoutés en plus de l'original : Black Label, Omake et Arrange. Chacune a ses spécificités mais je tiens à retenir votre attention sur le mode Arrange. Il fonctionne en quelque sorte comme Dimahoo : un tir annule les boulettes bleues, l'autre les boulettes rouges. Mais ici, point question de parler de quelques boulettes, car en rank maximal, leur nombre est tout simplement immense. Les deux autres modes sont plus faciles et plus fun, ce qui fait de cette version 360 un must.
Une fois n'est pas coutume, une vidéo de l'Arrange en rank maximum : http://www.youtube.com/watch?v=dH_wYkZw_Ok
RAIZING ARRIVE
Pour ne pas se répéter et continuer à produire des jeux originaux et uniques, Cave décide d'accueillir parmi ses rangs un développeur de chez Raizing, connu notamment pour Dimahoo, Armed Police Batrider et même Battle Garegga ... Cette fois-ci, tout en gardant les thèmes (ambiance steampunk, relative froideur) et le style de gameplay (sec, sans pitié) des jeux de la boite, Cave y a ajouté sa touche personnelle : patterns légèrement plus étudiés, lolis et plaisir.
Armed Police Batrider et Battle Garegga, tout ça, c'est du Raizing
Attention, Cave et Raizing sont connus pour ne pas laisser les joueurs one-créditer facilement leurs jeux, alors je ne vous raconte pas ce que c'est quand les deux travaillent en même temps. La courbe de progression est injuste et il faudra énormément de patience, comme toujours, pour avancer et daigner voir le prochain boss ...
Un boss qui vous en veut / Bien qu'ils vous en veuillent tous, en fait ...
L'armement est plutôt diversifié, on a droit aux classiques homing et tir éventé comme à un lance-flammes : il faudra apprendre à l'utiliser correctement face à l'artillerie ennemie elle aussi puissante. Ils ont de très gros canons, des trains bourrés d'ennemis (protip : quand vous voyez un stage des trains dans un Raizing ou un Cave, ne cherchez pas, vous allez pleurer de difficulté), des lance-flammes (eux aussi, les salauds), des gros engins qui se feront une joie à l'idée de vous exterminer de manière plutôt violente. Bref : un vrai jeu pour les habitués du vaisseau rouillé. Moi, je n'en suis pas adepte, peut-être pour sa difficulté (mais en fait non, car c'est un argument stupide), peut-être pour le style Raizing qui ne me revient pas (mais en fait non, car j'adore Pink Sweets et Dimahoo), peut-être pour l'univers (mais en fait non, le steampunk est mon univers préféré tous médias confondus), peut-être pour le level design (mais en fait non, il est huilé jusque dans ses moindres recoins). En tout cas, il vous faut l'essayer. Notons un portage PS2 avec un arrange (qui serait une perle) et une version "Kuro Black Label" qui améliore le jeu d'origine avec des ajouts fort utiles (les fans veulent un portage d'Ibara et Ibara Kuro sur 360, mais ils n'ont rien).
RAIZING MOE
Nous sommes en plein dedans : Cave a du mal avec les ventes, c'est un développeur japonais, la logique veut donc qu'ils sortent un jeu avec plein de lolis et des hurlements et de la dentelle et un univers kawaii à la con et qu'il soit difficile et que ce soit une parodie et qu'il ait des musiques horribles et que tous les fans du jeu d'origine le haïssent et que ... bref, non, je ne parle pas d'Otomedius mais bien de Pink Sweets (Ibara Sore Kara), un jeu assez méconnu qui pourtant mériterait un peu plus d'amour.
Un univers vraiment coloré / Un boss-jouet
Les critères sont remplis : il est très difficile (mais dans le genre très difficile, il ferait passer Dangun Feveron pour une promenade de santé), c'est une parodie (en l'occurrence d'Ibara, Raizing est donc aux commandes), c'est un moe shooter parodique (et j'ai failli le détester à cause de ça), les musiques sont horribles (à l'instar des deux premiers stages). Moi-même je ne l'aimais pas, puis un jour, on m'a conseillé de persévérer, de dépasser les trois premiers stages qui ne valent rien. Et toute la beauté de Pink Sweets se révèle à ce moment-là.
Le stage 4 nous fait tout de suite oublier les mauvais souvenirs du début du jeu en nous proposant un level-design étant le fruit de la maîtrise de Raizing et Cave réunis, des patterns extrêmement soignés et ce particulièrement sur le boss (a-t-on vu plus intelligent que ce jeu d'attirance/repoussement au milieu d'un motif de tir tendu ?). La suite va sur le même principe en s'améliorant jusqu'au climax, le stage 6, probablement l'un des meilleurs que j'aie vu dans un shmup, une leçon de placement et de difficulté longue et ardue qui n'en sera que plus gratifiante. Le stage 7 est ... euh ... plutôt pas facile à passer, c'est peu de le dire. Le système de jeu de Pink Sweets est calqué sur celui de Recca sorti sur NES des années auparavant, avec une sorte de "bombe" qui se forme quand on ne shoote pas, avec quelques ajouts supplémentaires. Bref : Pink Sweets, c'est un vrai bonheur qui n'est maheureusement pas accessible aux impatients.
BUG PRINCESS 2
Hop, exit Raizing et son style qui ne plaît plus aux foules : on va plutôt sortir un second épisode de Mushihime-sama, on l'appellera Mushihime-sama Futari (le 2 c'est trop mainstream, la preuve, ça n'a pas marché avec ESPGaluda II), on va rajouter des dinosaures au milieu des insectes (c'est tellement logique, surtout question échelle ...), on fera une version 1.0 que personne n'arrivera à terminer et on aura une vidéo youtube appelée "the hardest video game boss ever" qui nous rendra célèbres ! Joie !
Assez fourni en boulettes ... / Un dinosaure
Mince alors, je viens de vous résumer rapidement tout le jeu. Bon, on va ajouter que l'héroine est encore plus jeune et a des poses encore plus suggestives que dans le 1, que le jeu est plus fun que le 1, que le second personnage chevauche un dragon (logique, on vous dit !), que les musiques des stages 4 et 5 sont à pleurer de beauté et que malheureusement il manque un petit plus pour que le jeu soit un de mes favoris. C'est pas assez ? Bon, y'a trois modes, original, maniac et ultra, repris de l'épisode 1, qui ont chacun leurs mécaniques de scoring propres et sont progressivement de plus en plus difficiles. La version 1.0 est injouable tant elle est dure et la 1.5 est plus équilibrée.
Pas assez, encore ? Bon, le vaisseau est assez lent et ça devient vite lourd (comme dans le 1), y'a un excellent portage sur 360 avec un Arrange excessivement fun qui consiste à contrôler les deux personnages en même temps et à gagner de plus en plus de points. Et avec ça, vous n'êtes pas contenté ?
Ce "vous" à qui je parle, c'est moi (mais je vais bien), et moi, j'étais un peu déçu après avoir joué à Futari. Alors Cave a été gentil, il nous a sorti une version Black Label. Et là, bonheur, joie et tous les synonymes qui vont avec.
Un bout du true last boss / En Maniac, ce boss est une horreur
C'est simple : tous les défauts ont disparu. Le vaisseau est beaucoup plus rapide, il y a de nouveaux modes de jeu, plus amusants encore, le jeu devient une promenade par rapport à la version 1.0, on jouit constamment de plaisir, les stages 4 et 5 sont d'un fun désarmant. Le rythme est parfait et restera inégalé puisque les temps morts sont annulés avant même que le joueur n'ait le temps d'y penser. Les vagues d'ennemis se succèdent à la perfection, les bullet cancels sont calculés à la perfection, la musique colle à la perfection, on jouit à la perfection, bref, tout est parfait dans ce jeu, un gros orgasme offert par la générosité de Cave et sans aucunement être teinté par une déception. S'il y a bien un jeu de ce dossier que je vous recommande, c'est ce Mushihime-sama Futari Black Label car en plus des qualités que j'ai citées, il est très accessible. En somme, aucune raison de s'en priver.
Ah, et le true last boss possède tout simplement le plus beau pattern que j'aie jamais vu.
NOTHING TO DO HERE
Bon, on vient de faire l'un den os meilleurs jeux, alors on va reprendre le gars de chez Raizing (pourquoi garder une équipe qui gagne ?), on va rajouter un scénario à la con (des petites cochonnes qui viennent chercher des petits cochons qui sautent en parachute ou sont cachés un peu partout mais des gros boss porcs viennent les en empêcher, not sure if weed or LSD), supprimer tout le fun (sinon, c'est pas marrant) et ajouter des musiques encore plus horribles que Pink Sweets (qui vont bien avec les bruitages tout droit sortis d'un vieux porno que l'histoire a désiré oublier), mais comme c'est notre pire jeu, on va le rendre lisible, il faut bien une qualité quand même (c'est abusé sinon !).
Sans le son c'est déjà plus supportable ... / Le stage 2
Tous les défauts inhérents à Pink Sweets et Ibara (gameplay rigide, héroines chiantes devenent progressivement les sujettes d'envies de meurtres horribles, difficulté absurde mais ici pas gratifiante, musiques terriblement mauvaises) sont ici multipliés par dix. Passons outre l'histoire et l'ambiance qui ne peuvent pas être décrits tant ils sont exécrables, restent les héroines qui me donnent envie de les jeter par la fenêtre et de les ressusciter pour pouvoir leur faire subir ce supplice éternellement, agrémenté de quelques coups de matraques rouillées dans des endroits sensibles mâtinés de moyens de torture aujourd'hui bannies, et c'est presque l'un des meilleurs points de ce jeu, c'est dire tant il est de qualité. Pires que le chat d'Uo Poko en guest dans Dangun Feveron, elles crient, piaillent, jouissent, et ce dès qu'une boulette les frôle, dès qu'elles bougent, dès qu'elles abattent un ennemi, à tout moment, on est en proie à ces petits hurlements instaurant peu à peu une haine dans l'esprit du joueur.
Pour revendiquer son état de frère spirituel à Pink Sweets, Muchi Muchi Pork s'est vu offrir une version Matsuri dans la quelle les combats des boss classiques sont suivis des boss de Pink Sweets. Imaginez-moi voir quelques-uns de mes boss préférés se débattre dans cet univers presque sordide, effrayant, malsain, comme s'ils avaient été violés en rentrant dans ce jeu. Et pour enfoncer le clou, ce jeu a été porté avec un arrange, sa version Matsuri mais aussi Pink Sweets et un arrange sur 360. Cette sombre [les mots ne sont pas assez pour la décrire] est donc une horreur, l'un des sinon le pire des jeux de Cave, à éviter à tout prix.
BULLET WITCH
Et quand on est sur la mauvaise pente, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien on avance vers le vide mes amis ! A quoi bon la remonter, quand il est si facile de descendre et s'enfoncer dans des abîmes où figurent parmi les pires jeux jamais créés ? Non contents de leure dernière production que je peine à qualifier, ils se dispensent quand même de ce cher développeur de chez Raizing (qui n'était peut-être pas pour grand chose dans l'horreur ci-dessus) pour nous pondre le second danmaku horizontal de leur histoire. Et disons-le tout de suite : pour moi, rien de bien glorieux.
Déjà, c'est joli / Un stage assez fun
Deathsmiles, car c'est son nom, est en plus de cela le premier shoot Cave à être sorti sur consoles dans nos contrées européennes, grâce à Rising Star Games, nous offrant alors une édition Deluxe contenant ses diverses versions ainsi qu'un Mega Black Label (c'est bien plus classe) ... Première originalité : le personnage tire dans les deux directions, une touche pour tirer à gauche, une pour tirer à droite. La version Mega Black Label a droit à des ajouts sympathiques où "on fait tout péter en ramassant plein de points", un grand classique de la boite.
L'ambiance ne me plait pas particulièrement mais pourrait vous convenir. Le thème est Halloween et vous contrôlez de jolies sorcières au cours de niveaux assez nombreux et variés. Il est également possible de choisir la difficulté de chaque stage (rank 1, 2, 3), tout est là pour plaire au néophyte donc. Le jeu est très facile à one-créditer et est vraiment fait pour tout le monde, l'équilibre est bon.
Pour moi, il y a un grand manque de plaisir et c'est triste à dire. Le jeu est tout de même assez beau, il ne sera pas bien difficile de vous le procurer. Pour vous lancer dans le génial (mais TRES INEGAL) monde de Cave, c'est ce qu'il vous faut : facile, il passe sur 360 PAL, pas très cher ...
SCORING BLUES
Alors les gars, on a déjà oublié ce qui a fait notre renommée ? Dodonpachi, c'est un mythe, chaque épisode était une petite révolution en soi, alors pour continuer dans notre lancée et remonter un peu la pente, autant créer un nouvel épisode ! Ainsi fut créé Dodonpachi Daifukkatsu aussi connu sous le nom de Dodonpachi Resurrection. Et en y repensant, ils auraient peut-être dû l'oublier, ce qui a fait leur renommée.
Assez complexe tout de même / Question ambiance, on a déjà vu mieux ...
J'exagère peut-être un peu. Mais là où Dodonpachi Daioujou brillait par son ambiance, ici, on semble avoir complètement zappé cette partie. Le jeu est assez laid, très flashy, sans ambiance aucune, les beaux vaisseaux faisant office de boss laissent leur place à des lolis transformers, bref : "Qu'avez-vous fait à cette série mythique ?", est-on en droit de se demander. Et finalement, le constat n'est pas si terrible.
Oui, le jeu a un système d'hyper bouffe-boulettes A LA CON (je le dis et le redis : A LA CON), oui, le système "bomb / power / strong" ne me plait pas (commencer par le 2è loop ou avoir un jeu trop facile, mouais, on n'est pas chez Mushi ici !), oui tout est laid et flashy. Mais tout est quand même très bon et jouissif ! Les chaines ne demandent plus un timing de folie (quoique), on a une vraie impression de puissance, le level-design est varié et bien étudié, mais le gros vient sur 360.
Le jeu propose deux arranges, l'Arrange A et l'Arrange B. Je ne m'étendrai pas sur l'arrange B, car le A est vraiment très intéressant. Il propose carrément de compter les boulettes annulées par l'hyper dans le compteur de hits ! On arrive ainsi à un compteur gigantesque en fin de stage, certains superplayers accumulent plusieurs centaines de milliers de hits. Le délire visuel est à son comble. Dodonpachi, tu n'es plus pareil qu'avant, mais tu es quand même aussi bon !
DONPACHI EPISODE 5 BLACK LABEL
Cave, s'il n'était pas au meilleur de sa forme, allait déjà beaucoup mieux. Alors, ils décident de nous offrir une version Black Label, sortie d'abord en Arcade puis elle aussi sur 360. Elle possède le binôme classique : jeu original plus arrange. Mais attention : le jeu original est le Black Label, et l'arrange est sans hésiter le meilleur arrange jamais créé par Cave !
Le Black Label / L'arrange et ses cubes de 10
Dodonpachi Daifukkatsu Black Label propose de très grandes innovations et est probablement le plus difficile à prendre en main dès que l'on veut essayer de scorer. La chaine ne se brise plus mais descend, de très nombreux paramètres sont à prendre en compte et la difficulté est immense. Les moyens de jouer sont au nombre de 18 (3 modes de jeu, 3 vaisseau, autobomb on/off), en somme ce jeu n'est pas à mettre entre toutes les mains ... Les musiques quant à elles sont nouvelles et vraiment EXCELLENTES (j'écris ça en majuscules, c'est dire).
FIGHT FOR THE FUTURE
Et maintenant, Cave, que reste-t-il ? Il reste trois jeux que je n'ai pas essayé, l'un venant juste de sortir, l'autre étant trop obscur et réservé aux consoles japonaises, et un pas encore sorti. Lerus noms ? Respectivement, Akai Katana Shin, Deathsmiles IIX et Dodonpachi Saidaioujou. Pas besoin de grandes explications, vous aurez compris à quelles séries appartiennent les deux derniers, le premier étant un tout nouveau jeu.
D'après des avis compétents, Akai Katana serait vraiment splendide et jouissif, notamment grâce à de nouveaux modes de jeu sur la version 360. Deathsmiles IIX serait un assez bon jeu avec un excellent arrange malheureusement entâché par un style graphique 2.5D très moyen. Le troisième serait le renouveau des Dodonpachi, sans les boss étranges de Daifukkatsu, aussi difficile que Daioujou, mais dans un autre univers. La relève semble assurée. Cave dit ne plus développer de jeux sur 360 et Arcade, semble se porter vers la Vita, la prochaine génération de consoles et des systèmes d'arcade comme le NESICAxLive. Mais les fans auront appris à ne jamais se fier aux annonces de Cave. Tantôt annonçant un portage de Dangun Feveron sur mobile, tantôt Deathsmiles 3, tantôt un portage des deux Ibara su 360 : avec eux, pour être sûr d'une chose, il faut avoir le jeu sous la main.
MOBILE
Mais Cave ne se tient pas qu'aux consoles et à l'arcade ! S'il n'y a rien pour le PC, il reste les mobiles : Windows Phone, iPhone, Android mais aussi des portables obscurs japonais, il y a de tout et pour tout le monde.
Dodonpachi Maximum / Dodonpachi Daioujou vs Star Soldier / Switch
Le Windows Phone a eu le droit à un jeu exclusif, Dodonpachi Maximum, sympathique bien que très classique, qui ne restera pas dans l'histoire de la boite. Les iDevices et Android ont eu le droit à ESPGaluda II, Dodonpachi Resurrection (Daifukkatsu), Mushihime-sama, Futari et Futari Black Label. Même si ce sont des inferior versions, certains ajouts sont sympathiques. Notons aussi un spinoff de Mushihime-sama.
Enfin, le plus intéressant et ce à quoi nous ne toucherons jamais, sur les mobiles docomo : à l'instar de Shin Megami Tensei 20XX, on a droit à des Cave exclusifs. Les deux les plus intriguants sont Switch, un shoot étrange qui semble agréable à jouer et Dodonpachi Daioujou vs Star Soldier, un étrange crossover avec Hudson dont il n'y a pratiquement aucune information sur internet.
CONCLUSION
UN MOT SUR LE SHMUP AUJOURD'HUI
Outre les divers reboots de vieilles licences (Galaga Legions DX, Space Invaders Infinity Gene) assez moyens, au même titre que certains indies (Jamestown entre autres), il existe encore des perles chez d'autres développeurs que Cave dans le shmup d'aujourd'hui. Certains éditeurs misent surtout sur le XBLA pour des portages (Trigger Heart Exelica, Radiant Silvergun, Ikaruga) ou de nouveaux jeux (Seisou Kouki Strania de G.Rev, les développeurs de Under Defeat et Border Down).
En non dématérialisé, il faut savoir où regarder. A part de très moyens jeux comme Mamoru-kun ou Otomedius, il y a aussi les excellents Eschatos de Qute (développeurs de Judgement Silversword ; ils nous préparent aussi un nouveau shmup sur 360) et Bullet Soul de 5pb (un jeu vendu comme un Cave, qui ressemble plutôt à un Soldier). Bref, les shmups : peu représentés, mais bien représentés, sur cette génération, si on sait où chercher !
TL;DR
Car je sais que certains flemmards d'entre vous auront juste lu les descriptions des images, un résumé rapide :
- Mes préférés : Dangun Feveron, Progear, Dodonpachi Daioujou, ESPGaluda, Pink Sweets, Mushihime-sama Futari Black Label, Dodonpachi Daiukkatsu Black Label
- Mes recommandations : Dodonpachi, Dodonpachi Daioujou, Ketsui, Deathsmiles, Dodonpachi Daifukaktsu (Resurrection), Mushihime-sama HD
THE END
Voilà ! C'est déjà/enfin (barrez la mauvaise mention) terminé. J'espère que ce petit dossier vous a plus et qu'il vous aura ouvert à un autre genre ou fait découvrir de nouvelles perles. J'ai essayé de vous initier en douceur au genre complexe mais tellement bon qu'est le danmaku. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser (et n'hésitez pas à commenter si vous voulez des précisions, des explications, ou si vous trouvez des erreurs) ; et si vous voulez vraiment vous mettre à Cave et au shoot'em-up en général, je me permets un peu de publicité, il existe shmup.com, un site très complet et actif où des membres se feront un plaisir de vous recevoir et vous expliquer ce que vous voulez savoir.
Sur ce, je vous dis au revoir, et à bientôt pour un prochain article !
Larva le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Quand tu es fan d'arcade, c'est une hérésie Enfin comme je t'ai dit, chacun son truc. |
nopseudoidea le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Si tu parles des sensations, il est également possible de faire une "borne 360". |
Larva le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Je préfère 100 fois y jouer sur la borne, ça n'a tout simplement rien à voir. Enfin, chacun son truc. |
nopseudoidea le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Moui, mais tu n'as pas les arranges en PCB. |
Larva le 10/06/2012 Edité le 10/06/2012 |
Pas besoin de version XBOX, faut les acheter directement en arcade |
auty le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Super dossier!! Faudra que j'essaye un danmaku un jour. |
nopseudoidea le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Merci ! Je rajouterai sans doute Guwange oui, d'une part pour son Blue Label excellent et aussi parce qu'il est sorti sur XBLA, pas besoin d'importer ou de chercher dans tous les magasins de France (j'ai dû commander Deathsmiles, je ne l'ai jamais trouvé dans les bacs ...). Galuda II est moins recommandable pour les débutants, son système de scoring est vraiment compliqué (j'ai encore du mal ...). Quant à ESP Ra. De. pourquoi pas, si seulement on pouvait avoir un portage sur XBLA ... (on attend toujours Dangun Feveron d'ailleurs) |
Larva le 10/06/2012 Edité le 00/00/0000 |
Très bon dossier, ça fait plaisir de voir d'autres fans Pour ma part j'aurai quand même rajouté ESP Ra.De, Guwange et ESP Galuda II dans les recommandations, tant ils sont ultimes de mon point de vue. |