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BioWare, la rétrospectiveBioware & EA Games : Un nouvel âge d'or ?
Et pourtant, malgré toutes ses expériences et les succès qu'elles ont occasionnés, Bioware ne semble toujours pas avoir trouvé son terrain, puisque le studio abandonne le développement des suites à NeverWinter Nights et KotOR et les délègue à Obsidian Entertainment, le fameux studio créé par les têtes pensantes de Black Isle après leur départ d'Interplay. De plus, de nombreux changements surviennent pour le studio, et notamment une fusion avec Pandemic Studios (lui-même fondé par des anciens employés d'Activision). Pour continuer les bouleversements, en octobre 2007, un mois avant la sortie de Mass Effect, il est annoncé que cette nouvelle association a été rachetée par Electronic Arts, la transformant en un studio interne à EA, tout en lui laissant une certaine indépendance. Au niveau des annonces, deux nouveaux jeux font leur apparition dans cette période. L'E3 2004 présente Dragon Age comme un retour aux sources de Bioware, un héritier de Baldur's Gate, et la licence Mass Effect est créée.
1 - Mass Effect, l'icône du jeu de rôle moderne o Mass Effect 1 C'est en Novembre 2007 que sort Mass Effect en exclusivité Xbox 360, et que se produit la révélation. Le soft joue la carte de l'inhabituel en se plaçant dans un univers de science-fiction, et en se basant sur un système de jeu hybride entre un TPS (jeu de shoot à la troisième personne) avec système de couverture typé Gears of War, et les caractéristiques et compétences d'un RPG. Le jeu se déroule dans notre bonne vieille Galaxie, la voie lactée, mais les hommes ont depuis longtemps quitté la Terre pour s'installer sur de nouvelles planètes, où sont déjà présentes des races humanoïdes extraterrestres. Évidemment, au début du jeu, tout va bien sous les étoiles, la paix est plus ou moins installée dans la voie lactée. Mais la destinée de toute situation initiale, aussi idyllique soit-elle, étant de se briser, Shepard, personnage principal du jeu se retrouvera très vite embringué dans une mission dont dépend le sort de la galaxie toute entière. Un des premiers points marquants de Mass Effect est le développement de son univers : outre le fait que le jeu s'affranchisse de la Fantasy qui devenait trop présente dans les RPG, le background du jeu est très travaillé, que ce soit via les dialogues ou via un codex regroupant de nombreuses informations. Le soft utilise le moteur Unreal Engine 3 d'Epic, et est graphiquement assez impressionnant, notamment au niveau des personnages. Mais outre ses mécaniques typées action, Mass Effect recèle toutes les marques de fabrique de Bioware : ses dialogues à choix multiples et l'importance de ces choix sur l'histoire et les relations avec les compagnons, dont certains pourront être romancés. Ces dialogues jouissent d'ailleurs d'une mise en scène très travaillée et d'une certaine spontanéité car les choix sont disposés autour d'une sorte de roue qui apparaît généralement quelques instants avant que l'interlocuteur ait fini sa tirade. La gestion de son groupe est également possible durant les combats, même si l'aspect stratégique est bien moindre par rapport à un Baldur's Gate, grâce à une interface et une pause active, interface qui sera revue pour la version PC avec deux/trois possibilités ajoutées, mais qui ne sortira qu'en 2008. Malgré le succès impressionnant de cette nouvelle licence, le bébé de Bioware n'est pas dépourvu de défauts, comme certaines maladresses dans l'intégration du JdR au gameplay résolument orienté action, dans la réalisation des quêtes annexes ou dans la maniabilité d'un véhicule nommé Mako qui aura fait crier nombre de joueurs. Bioware cède par ailleurs à la politique EA en développant deux petits DLC pas franchement indispensables à l'univers de Mass Effect. o Mass Effect 2 Cette fois, Bioware a saisi sa chance et n’abandonnera pas la suite de son succès à Obsidian. Le développement de Mass Effect 2 est donc lancé, et celui-ci se fera une nouvelle fois grâce à l'UE3. Cependant, à la sortie du jeu (cette fois simultanément sur 360 et PC), l'aspect graphique a été grandement amélioré. Démarrant sur les chapeaux de roue par une pirouette scénaristique qui rendra Shepard à nouveau débutant quelque soit le niveau qu'il avait dans votre partie de Mass Effect (on retrouve un système de reprise de sauvegarde comme dans Baldur's Gate II), le jeu se chargera de faire le lien entre le premier et le troisième opus de la saga. Lapalissade certes, mais révélatrice, car Mass Effect 2 semble avoir été trop conçu pour cette fonction, et faisant ainsi peu avancer la trame générale. Malgré les déceptions engendrées chez certains par cet aspect, la nouvelle team a convaincu presque unanimement car Bioware a réellement travaillé ses personnages, leur caractère et leur passé ; les romances sont bien évidemment de retour et avec plus de possibilités interraciales s'il vous plait ! Enfin, le studio a encore approfondi son univers par une richesse en background accrue, et a amélioré la mise en scène et le dynamisme des dialogues, notamment grâce à des QTE liés à l'alignement (paragon ou renegade) du héros. Niveau gameplay, Bioware a fait le choix de supprimer tous les éléments de RPG superflus qui existaient dans Mass Effect : on note la disparition des compétences de dialogues qui n'étaient pas très utiles, des compétences de piratage et d'électronique, des annexes en Mako, mais c'est également tout l'inventaire qui a été supprimé pour être remplacé par un système qui n'a pas forcément beaucoup plu aux joueurs. Ce choix est symptomatique d'un nouveau tournant chez Bioware, car tout en gardant ses marques de fabriques (dialogues à choix multiples, scénario évolutif, romances, système de combat relativement stratégique et gestion de groupe), Mass Effect 2 prend une orientation encore plus action que Mass Effect et se rapproche de plus en plus d'un TPS, s'éloignant du RPG pourtant genre de prédilection du studio. Malgré un succès critique presque unanime, cette décision a déçu une certaine proportion de la fanbase rôliste de Bioware, qui n'a pas aimé le côté trop grand public et la perte de complexité qui en a résulté. Pourtant, Mass Effect 2 gagne énormément en fluidité, en dynamisme et en immersion grâce à certaines de ces suppressions faisant ressortir le côté épique de ce space-opera. Que cette tendance se maintienne à l'avenir ou non, Bioware fixe de nouveau un standard du RPG occidental, en témoigne la réussite de cette licence, autant sur le plan critique, que sur le plan commercial, ou même dans la conquête d'un nouveau public. 2 - Dragon Age : "la tradition dans la modernité" o Dragon Age: Origins N'ayant jamais caché leur envie de développer un Baldur's Gate III (irréalisable cependant puisque le studio ne possède plus les droits de la série), ces messieurs de chez Bioware ont dévoilé, à l'E3 2004, un jeu du nom de Dragon Age, qu'ils présentent sous le titre pompeux mais très vendeur : "L'héritier spirituel de Baldur's Gate". Le jeu doit tourner sur un nouveau moteur maison nommé Eclipse Engine, et promet de faire revivre aux "vieux de la vieille" les sensations des premières productions de la firme. Entre temps, la fusion avec Pandemic, le rachat par EA Games, et des problèmes divers et variés ralentissent constamment le développement du jeu qui ne verra le jour qu'en Novembre 2009, totalement multi-supports. Mais qu'importe, malgré le côté un peu daté des visuels, le succès critique est au rendez-vous. Dragon Age ne s'est, malgré tout, pas contenté de copier/coller la formule Baldur's Gate - certains diront qu'ils auraient dû -, car Bioware a dû recréer tout un système d'évolution, faute d'encore posséder les droit d'AD&D. En résulte un jeu qui reste résolument old-school quand on le compare à un Mass Effect, mais qui se permet d'inclure différents éléments de mise en scène et de narration plus adaptés à notre époque. A l'image de son space-opera, l'univers de Dragon Age est extrêmement développé, et la trame bien que classique entraîne une forte implication, et laisse place à un côté épique omniprésent. Mais Dragon Age reprend cependant de nombreux ingrédients de la recette Baldur's Gate comme le côté stratégique des combats et la nécessité de la pause active (sur PC car les versions consoles sont beaucoup plus orientées hack'n slash de par la difficulté d'adapter un tel système sur ces plateformes, et du coup d'une qualité discutable) et la gestion des compagnons, de leur évolution, équipement, compétences et même de leur "bien-être". On retrouve des romances en quantité (et il y en a pour tous les goûts), et l'omniprésence des choix qui mèneront inévitablement à une foultitude de fins différentes. Dragon Age n'est pas Baldur's Gate III car une partie de la complexité des premières armes du studio canadien a clairement été mise de côté, mais il n'a cependant pas usurpé son titre d'héritier spirituel et représente une vision plus moderne des jeux de rôles de l'époque Interplay. En plus des nombreux DLC, parfois assez scandaleux, un add-on voit le jour en 2010. Intitulé The Awakening, celui-ci s'intéresse particulièrement aux engeances, les "méchants" de Dragon Age, l'accueil reste mitigé comme d'habitude. o Dragon Age II: Rise to Power Sorti très récemment (8 Mars 2011), Dragon Age II divise énormément. Finalement, la nouvelle orientation que Bioware semblait avoir prise pour Mass Effect 2 a également été appliquée sur la licence Dragon Age, qui se dote du coup d'une orientation bien plus action. Rise to Power met en scène Hawke, un personnage unique, réfugié de Férelden qui tente de se faire une place à Kirkwall. Plus personnelle et moins épique, la trame générale de l'opus a déçu un certain nombre de joueurs, mais ce sont surtout les combats qui gagnent une dimension hack'n slash en perdant en stratégie qui ont déçu la plupart des joueurs - entre autres -. En outre, Dragon Age II est le premier jeu Bioware qui semble avoir été bâclé : hormis son temps de développement vraiment court, la plupart des donjons sont recyclés et réutilisés de nombreuses fois dans le jeu, les extérieurs sont mal réalisés, et la technique, si elle a belle et bien été améliorée depuis Origins reste très en deçà de ce qu'on pouvait espérer. Cependant, l'accueil de la critique mondiale reste assez correct, la presse américaine est plutôt conquise, malgré une légère déception par rapport à la qualité du premier opus, la presse européenne a globalement le même avis. Du côté de la presse française, le résultat est beaucoup moins reluisant : les critiques sont très virulentes, et souvent sans concession, on parle notamment de "massacre de licence" ou encore de "Mass Effect 2 raté", mais sont en moyenne bien représentatives de l'avis général des joueurs. Dragon Age II vient donc tâcher le tablier du studio canadien pourtant encore immaculé (ou presque), et on ne peut qu'espérer que ce premier faux pas ne se reproduira pas, sur un certain Mass Effect 3 par exemple ? |