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Shiness, la naissance d'un RPG à la françaiseShiness, entre orient et occident : portrait
La scène actuelle du RPG n’est pas des plus luxuriantes. Après l’échec critique récent de Bound by Flame et les annonces successives de J-RPG génériques (Compile Heart, les Atelier, etc), certains peuvent désespérer à force d’attendre le titre qui soufflera un vent de fraicheur sur la scène. Trois ans après Xenoblade auquel il puise quelques-unes de ses idées, Shiness émerge sur Kickstarter. Développé par les français de chez ENIGAMI depuis quelques années dans une certaine précarité, Shiness veut maintenant négocier le tournant du professionnalisme en récoltant des fonds qui assureront la stabilité de l’entreprise. Avec plus de 70 000$ récoltés sur les 100 000 demandés à l’heure où l’on écrit ces lignes, le titre semble bien parti pour arriver au bout de ses ambitions. Portrait.
Une équipe de passionnés Chapeauté par une vingtaine de personnes avec à leur tête Hazem Hawash (producteur, compositeur) et Samir Rebib (directeur créatif), Shiness se veut avant tout être une plongée immersive dans un univers aux traits particuliers. Muris depuis vingt ans par Samir Rebib, l’écosystème et le background du titre semblent bénéficier d’un travail de longue haleine qui a permis de lui apporter une certaine densité et beaucoup de cohérence. Shiness se paye même le luxe d’être un projet cross-media. ENIGAMI ayant alors la lourde tâche de monter le jeu, le manga et l’entreprise simultanément. Ce qui n’arrêtera pas les passionnés qui sont derrière le projet. Véritables gamers devant l’éternel, les développeurs se revendiquent d’influences orientales (Final Fantasy, Secret of Mana, etc), certes, mais également occidentales dans lesquelles ils ont fatalement baigné. A la croisée des cultures mais fortement ancré dans l’esprit Shonen, Shiness propose une formule intéressante de RPG-jeu-de-combat qui se débarrasse des sempiternels équipements pour les remplacer par des cartes d’aptitudes. Ne pas se méprendre cependant, le game-designer compte bien faire ressortir une partie personnalisation qui passera par la configuration des rôles de ses coéquipiers et l’élaboration de stratégies façon Final Fantasy XII (gambits). Au niveau structurel, ENIGAMI nourrit des ambitions en ligne on ne peut plus intéressantes. La boite prévoit de mettre en place un système de monde persistant à la Dark Souls où les joueurs d’autres mondes peuvent se greffer sur la partie d’un tiers. Cela suscitera alors des rixes ou des interactions entre différentes parties. Un mode coopération est également sur la table, taillé spécialement pour le jeu à plusieurs. Enfin le mode World Challenge consacre l’aspect compétitif puisqu’il s’agira pour les joueurs de battre les boss les plus coriaces et de monter au tableau des scores. Chaque fois qu’un boss sera battu, il grimpera de niveau dans le monde de tous les autres joueurs, augmentant par là même le challenge. Un axe narratif solide Combattif, Shiness le sera pour sûr, sans toutefois omettre d’être narratif. Car ENIGAMI veut avant tout raconter une histoire dans cet univers. Pour cela, l’architecture du jeu (donjon, exploration, villes) s’adaptera entièrement à la cadence ou à l’ambiance qui prédomine à l’instant T. A côté de quoi on pourra tout de même retrouver pléthore de quêtes qui, précisent les développeurs, devraient changer des classiques quêtes taxi et se focaliser sur le récit. Un bon nombre d’entre elles devraient d’ailleurs reposer sur l’apprentissage de la langue du jeu, qui parait être une des originalités du titre. Côté technique, les déboires furent apparemment nombreux, puisque l’équipe a du s’y reprendre à plusieurs fois avant de faire correspondre le moteur Unreal Engine à l’idée qu’ils se faisaient de Shiness. Ce dernier devrait néanmoins être jouable sur des configurations modestes. A l’heure d’aujourd’hui, Hazem Hawash estime que le développement en est à plus de 50%, et que le Kickstarter va leur permettre de travailler sur l’autre moitié confortablement. Il faudra néanmoins qu’ils trouvent un éditeur pour les publier à l’étranger, ne serait-ce que parce qu’ils trouvent cela logique dans l’optique de professionnalisation. Plus brièvement, Shiness s’annonce comme un RPG libre, qui s’adresse aux aficionados des RPG de l’âge d’or. Hazem Hawash, producteur, a pu répondre aux questions de Legendra. Source : Archaic. |